Le film a remporté le grand prix d’or du festival international du court métrage d’Abidjan (FICA)
«La métaphore du manioc» est un court métrage de 13 minutes qui retrace les mésaventures d’un chauffeur de taxi à Yaoundé. Coco, un Camerounais d’une vingtaine d’années conduit dans son taxi une jolie jeune femme, qui dit qu’elle veut partir en Amérique rejoindre son mari. Sur la route de l’aéroport, il lui fait la cour, mais celle-ci paraît absente. Mélancolique, elle regarde les rues de la ville qu’elle quitte. Arrivée à l’aéroport elle dit qu’elle ne descend pas du taxi parce qu’elle a demandé au chauffeur de la conduire au États-Unis et ne sachant plus quoi faire le chauffeur de taxi se confie à un agent des forces de l’ordre. Celui-ci lui conseille la métaphore du manioc comme solution. Le mettant en application le chauffeur amène sa cliente dans un quartier populaire de Yaoundé, lui dit qu’elle est arrivée aux États-Unis et que son mari viendra la chercher.
Voilà la trame de l’histoire tournée en film que le jury de cette 6ème édition du FICA, présidé par Moussa Sène Absa, a primé à Abidjan. Vingt films en provenance de 14 pays africains étaient en compétition. Neuf prix ont été remis aux festivaliers parmi lequel le Grand Prix Fica d’or raflé par «La métaphore du manioc» du réalisateur camerounais Lionel Méta. Un film axé sur le dialogue et incrusté de belles mélodies. Une musique qui change et accompagne les intrigues. Il succède ainsi à Rachid El Ouali qui a remporté le prix en 2008 avec «La mouche et moi». En plus du trophée, Lionel Méta empoche la somme de 1,5 million de Fcfa. Pour cette première réalisation, la pellicule du réalisateur camerounais a été primée trois fois. Outre le Fica d’or, elle a reçu le prix du meilleur acteur (Ricky Tribord) et celui de la meilleure actrice (Henri Duparc) Fica 2010, d’une valeur de 500.000 Fcfa chacun. Avec ses prix il a dit au journal Fraternité Matin que faire un long métrage en Afrique relève du miracle. C’est pourquoi, nous demandons que nos Etats soutiennent les cinéastes.
Le Prix du public est revenu à l’Ivoirien Kakou Soubian avec «T’es pas d’ici». «Un été presque parfait» de Mikrat Fouad (Maroc) a eu celui du meilleur scénario. La meilleure bande son est revenue à «La marche des crabes» de Hafid Aboulahyane (Maroc-France). Le court métrage de la réalisatrice sénégalaise Marie Kâ, «Didi et Gigi» a eu le prix du meilleur montage. Tous ces lauréats ont reçu chacun 500.000 Fcfa plus un trophée. Quant au prix du meilleur documentaire d’une valeur d’un million, il a été remporté par Kiripi Katembo Siku (Rdc) réalisateur de «L’après mine.» Le prix spécial du Fica d’un montant de 700.000 Fcfa a été attribué à Tahirou Tasséré Ouédraogo (Burkina Faso) pour son film «Sauver Rama.»

Le représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, Abib Sanogo a promis l’appui institutionnel au Fica pour les éditions à venir. Pour la Directrice du FICA, Hanny Tchelley-Etibou, le festival se veut une véritable école du cinéma qui promeut les productions des jeunes réalisateurs et aide à l`épanouissement du cinéma. Sur le continent, je veux permettre aux jeunes réalisateurs du sud de montrer leurs réalisations et d’attirer des producteurs et des distributeurs, initier un espace d’échanges entre les professionnels du monde, offrir au public des films qui lui permettent de comprendre le langage cinématographique, encourager l’utilisation des nouvelles technologies afin de réduire et maîtriser les coûts de production a-t-elle ajouté. Elle a enfin insisté sur l’entente dans la corporation car si, on ne se met pas ensemble, on n’arrivera nulle part. Nos pays sont petits. Il faut que nous nous mettions ensemble pour gagner les grandes batailles du cinéma, a-t-elle plaidé.
