Cameroun: 6 268 ayants droit de pensions de réversion et d’invalidité courent le risque de suppression au 19 juin (Minfi)

Ces ayants droit, perçus comme de “potentiels fraudeurs”, n’ont pas présenté l’acte leur attribuant la pension, selon le ministre des Finances qui donne un “ultime délai supplémentaire”

 

Le ministre des Finances  du Cameroun donne un “ultime délai supplémentaire”, au 19 juin 2020, à 6268 ayants droit qui n’ont pas encore présenté, comme requis par ses services, les actes leur attribuant des pensions de réversion (partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier un fonctionnaire décédé) et des pensions d’invalidité

L’opération rentre dans le cadre de l’assainissement du fichier solde de l’Etat, précisément le “contrôle et [la] sécurisation des fichiers de pension de réversion et pensions d’invalidité”.

Le délai initial était fixé au 20 mars pour la présentation des actes à la Trésorerie générale la plus proche de la localité de chaque ayant droit.

“Au terme de ce délai, sur les 7780 attendus, 6268 n’ont pas toujours été déposés, soit près de 81% des bénéficiaires ciblés”, explique le ministre des Finances dans un communiqué.

Passé le délai du 19 juin 2020, “les pensions non justifiées seront purement et simplement extirpées du fichier solde de l’Etat et des mesures coercitives de recouvrement des sommes déjà perçues seront alors engagées à leur encontre”, met en garde Louis Paul Motaze.

Le Minfi présente les ayants droit ne disposant pas d’acte reconnu par les administrations émettrices comme de “potentiels fraudeurs” touchant des “pensions indues”.

Cameroun: 22 000 fonctionnaires en situation irrégulière

L’opération de comptage physique des personnels de l’Etat a permis de déceler 22 000 agents qui doivent clarifier leur situation auprès de l’administration.

388 000 matricules ont été validés par le ministère des Finances (Minfi) sur les 410 000 recensés. C’est ce qui ressort de la dernière opération de comptage physique des personnels de l’Etat lancé par le Minfi.

Les 22 000 fonctionnaires sur lesquels subsistent des doutes, sont appelés à clarifier leur situation administrative auprès de la direction des ressources humaines de leur département ministériel.

La liste de ces recalés a été rendu publique. L’opération instruite par le Président Paul Biya en 2017, vise à assainir le fichier solde de l’État en extirpant les agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré.

Au mois de juin 2018, 44 000 fonctionnaires présumés fictifs avaient été démasqués sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique. Un fait qui selon, des sources au Minfi, devait permettre au Trésor public au cours de l’année 2019, de réaliser des économies globales de plus de 20 milliards de Fcfa sur les dépenses des personnels.

Cette rubrique comprend notamment la masse salariale des agents publics, ainsi que les avantages auxquels ces fonctionnaires ont droit, selon la règlementation.

Fonction publique: un réseau de faussaires démantelé au Cameroun

Le Minfopra Michel Ange Angouing et ses équipes ont démasqué des personnels intégrés irrégulièrement. C’était au cours des opérations d’assainissement du fichier-solde et personnels de l’Etat

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Michel Ange Angouing, et ses équipes viennent de démanteler un réseau de faussaires lors les opérations d’assainissement du fichier-solde et personnels de l’Etat. L’information a été rendue publique le 24 mai 2016 dans un communiqué signé du Minfopra, sans précision sur l’identité des mis en cause.

Ces derniers auraient permis l’intégration irrégulière de plusieurs personnes durant l’opération de contractualisation des ex-temporaires en 2009, indique le quotidien national dans son édition du jeudi, 26 mai 2016.

Selon le communiqué du Minfopra, les auteurs ont été identifiés et font déjà face aux procédures disciplinaires, sans préjudice de poursuites judiciaires.

Pour ce qui est des personnels irrégulièrement recrutés, « les mesures conservatoires suivantes ont été prises : la suspension de solde immédiate pour ceux percevant un salaire, la désactivation de tous les matricules concernés et la saisine des administrations utilisatrices pour libération éventuelle de ceux de ces personnels, qui seraient en activité », a expliqué Michel Ange Angouing. Le ministre de la Fonction publique a profité de l’occasion pour appeler les chercheurs d’emploi à plus de vigilance et de prudence.

En mars dernier déjà, à la demande du Minfopra, les salaires de 3000 agents avaient été suspendus. Ces derniers ne figuraient dans aucun fichier des personnels des administrations publiques et ne s’étaient pas faits enregistrés. Cette mesure rentrait alors dans la continuité du projet d’assainissement du fichier solde de l’Etat lancé depuis le 26 août 2015. A cet effet, Michel Ange Angouin avait publié une liste de 10 375 agents de l’Etat convoqués auprès des ressources humaines de leurs ministères respectifs.


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