Chronique des Relations Internationales (CRI)-Reprise

Il y a des hommes qui s’imposent à l’histoire, quoi qu’on fasse. Fidel Castro était certainement de ceux-là!

İ Adios Comandante Castro! İ Vaya con Dios ! (1ère partie)
Il y a des hommes qui s’imposent à l’histoire, quoi qu’on fasse. Fidel Castro était certainement de ceux-là! Pour sa reprise, la CRI voulait traiter de la Francophonie qui a ouvert son 16ème sommet samedi dernier à Madagascar. Nous en étions donc à structurer le propos sur cette organisation « défaillante » lorsque la terrible nouvelle est tombée : Fidel Castro est mort ! Ce décès a suscité une émotion mondiale. Il a aussi révélé qu’une menace grave pèse désormais sur la normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis d’Amérique d’une part, et sur l’ordre international déjà bien fragmentée d’autre part.

De tous les peuples de la terre est monté le sentiment de regrets et de compassion qu’inspire la mort du « Lider maximo ». Et l’on découvre que même dans sa mort, Fidel Castro est resté égal à lui-même : un homme qui ne laissait personne indifférent. On l’a aimé ou adulé jusqu’au bout. On l’a aussi détesté ou haï jusqu’au bout. Dans ce flot ininterrompu de réactions, un pays sort du lot, logiquement : ce sont les Etats-Unis d’Amérique. Le seul pays au monde ayant, actuellement, deux présidents légitimes : un en fin de fonction, Barack Obama et l’autre élu, en début de fonction, Donald Trump. On a entendu la réaction convenue de l’un, et celle chargée d’agressivité de l’autre. Autant M. Obama se situe dans le sillon du dégel diplomatique tracé depuis ce 10 décembre 2013, jour où il a serré la main de Raul Castro lors de l’hommage planétaire rendu à Nelson Mandela, autant son successeur à la Maison blanche a raté une occasion de ne rien dire. Ou plutôt, il a saisi l’occasion d’ouvrir (peut-être) une nouvelle saison pour les faucons. De lourds nuages s’amoncellent à nouveau dans le ciel cubain.

La « guerre » trumpiste sera d’autant plus aisée à gagner que « El Comandante » ne sera plus là pour contrer les assauts. L’appel du Président Hollande en faveur de la levée de l’embargo contre Cuba ne sera certainement pas entendu par M. Trump qui déclare qu’il « fera tout pour contribuer à la liberté du peuple cubain ». Dans le mot « tout », tout y est ! Y compris la force. C’est probablement ici que les mots du Président Maduro du Venezuela prennent tout leur sens. En effet, face à M. Trump qui arrive trompette sonante, pour « exorciser » le peuple cubain des démons castristes, « il faut, dit-il, poursuivre l’héritage de Castro ». Oui, « l’idéal révolutionnaire, disait déjà Castro, doit demeurer, même après ma mort ». Oserions-nous suggérer à M. Trump qu’au lieu de « tout faire », pour le peuple cubain, il lui suffit juste de lever totalement l’embargo ?

Il y a quelques jours, les grands électeurs américains élisaient M. Trump pour restaurer la grandeur « perdue » des Etats-Unis. M. Trump n’ayant jamais été élu à aucune fonction politique avant le 08 novembre 2016, aurait-il compris cette mission au premier degré ? Et n’ayant jamais rencontré Fidel Castro, faut-il comprendre à travers ses paroles que la blessure psychologique, géostratégique et mentale que les victoires castristes ont infligé aux Etats-Unis dès 1959 est encore ouverte chez de nombreux américains y compris chez celui qui en détiendra les destinées pour un mandat de quatre ans ? Quatre années qui, dans ces conditions, s’annoncent dures et éprouvantes pour l’ordre international. M. Poutine qui semble avoir la sympathie de M. Trump saura-t-il faire ce que les dirigeants de l’ex-Urss ont fait pour le monde et la petite île lors des moments les plus chauds de la guerre froide?

Rappelons que sur l’initiative de M. Obama, les Etats-Unis et Cuba ont engagé un réchauffement de leurs relations. Cette volonté de détente de M. Obama a rencontré l’adhésion des frères Castro, en particulier celle de Raul qui, en 2006, a reçu le pouvoir des mains de son frère Fidel. Depuis lors, des actions significatives ont été posées. Citons en mars 2009, l’autorisation de se rendre une fois par an à Cuba accordée aux citoyens américains d’origine cubaine ; en avril 2009, la fin des restrictions sur les voyages et transferts d’argent des Etats-Unis vers Cuba ; en décembre 2014, la reprise des relations diplomatiques et l’assouplissement de l’embargo suivis de la libération des trois ex-agents cubains détenus aux Etats-Unis ; en juillet 2015, la réouverture des ambassades à Washington et à la Havane et, enfin, du 20 au 22 mars 2016, la visite historique de Barack Obama à Cuba. Au moment où il s’apprête à céder le pouvoir à M. Trump, deux actions phares resteront non réalisées. Il s’agit de la fermeture de la base américaine de Guantanamo d’une part, et de la levée totale de l’embargo d’autre part. La seule certitude connue étant qu’après avoir essuyé pas moins de 638 tentatives d’assassinats de la CIA, Fidel Castro soit mort des suites de maladie. İ Adios Comandante Castro! İ Vaya con Dios ! (à suivre).


Intégration)/n

Le président Paul Biya rend hommage à Fidel Castro

Dans un message de condoléances adressé au président cubain Raul Castro, le chef de l’Etat camerounais a qualifié le disparu de «grand homme d’Etat entré de son vivant dans la légende»

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, dans un message de condoléances adressé au président cubain Raul Castro, a qualifié Fidel Castro de « grand homme d’Etat » entré de son vivant « dans la légende ».

Cuba vient « de perdre un grand homme d’Etat, qui de son vivant, était entré dans la légende », écrit notamment Biya, parlant de Fidel Alejandro Castro Ruz, décédé le 25 novembre 2016 à La Havane.

A travers son soutien aux mouvements de libération, souligne le président camerounais, Fidel Castro « aura apporté une contribution importante à l’Afrique dans sa lutte pour l’indépendance ».

Interrompues pendant plus de 20 ans, les relations diplomatiques entre le Cameroun et Cuba ont été rétablies en 2005 avec un échange d’ambassadeurs.

Par ailleurs, plusieurs étudiants camerounais ont bénéficié de bourses de formation cubaines notamment dans le domaine de la médecine.

Fidel Castro, de son vivant.
Droits réservés)/n

Fidel Castro, l’Africain-Cubain: hommage à l’avenir!

Par Fridolin Nke

« Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m’accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l’émergence de personnes plus jeunes » (Fidel Castro).

La naissance d’un mythe
Le dimanche 26 juillet 1953, Fidel Castro et 150 jeunes rebelles cubains attaquent la caserne militaire de La Moncada. Le coup échoue. Seuls quelques hommes survivent, dont Castro. À la suite de cette opération commando, ils sont faits prisonniers. Pendant leur arrestation, une altercation éclate. Castro, qui est certain qu’il n’en réchappera pas, taxe les soldats de valets de l’impérialisme. Un Nègre commande la troupe des soldats loyalistes. C’est le lieutenant Pedro Sarría de l’armée du dictateur Batista qui chargé d’exécuter Fidel Castro. Il réalise que ses hommes arment pour liquider les prisonniers. « ¡ No disparen ! No disparen ! Las ideas no se matan ! » (« Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! On ne tue pas les idées ! », Ordonne-t-il à ses éléments.

Tout le monde est abasourdi, les prisonniers en premiers. Le lieutenant répète trois fois, à voix bas et en accentuant sur les syllabes : « ¡ Las ideas no se matan ! » « On ne tue pas les idées ! » Le petit groupe continue alors sa marche à travers la brousse en direction de la caserne. Castro s’approche tout près du Chef Nègre :
– Je veux comprendre votre décision. Pourquoi vous nous avez-vous sauvé la vie ? Mais je veux être honnête avec vous : je suis Fidel Castro, confie-t-il.
– Ne le dites à personne ! Ne le dites à personne ! » Répète le Négro-africain. Il s’éloigne.

Cette histoire est stupéfiante. Elle s’est déroulée dans une forêt cubaine de Santiago de Cuba. C’est l’événement historique inaugural qui a déterminé le cours de la Révolution cubaine. Elle est relatée en espagnol par Fidel Castro dans son livre Fidel y la Religión : conversaciones con Frei Betto.

Dans son célèbre plaidoyer devant ses bourreaux intitulé L’Histoire m’acquittera, présenté le 16 octobre 1953, Fidel Castro déclare : « C’est normal que des gens honnêtes soient tués ou emprisonnés dans une République dont le Président est un voleur et un criminel. Condamnez-moi, peu importe ; l’Histoire m’acquittera. » Quelle lucidité insolente ! Oui, les idées de Castro sont extrêmes, comme l’homme qui les incarne. Qui peut assumer une telle posture ?
Pourquoi je raconte cette histoire ? C’est qu’un événement inouï vient de se produire. Un de ces événements qui vous dessillent les yeux. Un Héros mondial vient d’être brûlé. Non pas brulé vif, comme un voleur pourrait l’être dans une rue quelconque de Douala, mais brûlé mort : Castro vient d’être incinéré ! El Comandante en Jefe de la Revolución cubana, Fidel Alejandro Castro Ruz, est né le 13 août 1926 à Birán, à Cuba, plus précisément dans la province de Holguín.

Le Combat de Fidel et le jugement de l’histoire
Les Démocraties libérales ont objecté au régime castriste l’absence des libertés qui caractériserait son mode dirigiste de gouvernement. Liberté d’expression, liberté de croyance, liberté syndicale, liberté de vote, liberté en matière d’orientation sexuelle, etc.), Castro ne s’accommode point de ces formalismes. Il assume ce dirigisme et montre les miracles opérés dans les systèmes éducatifs et de santé cubains. Il rappelle tout aussi fièrement, n’en déplaise aux traîtres, le nombre de médecins dont plus de soixante pays et des millions de patients bénéficient de l’expertise à travers le monde. C’est cette matrice managériale qui sous-tend l’industrialisation de son pays, celle qui, en son temps, avait impulsé les transformations sociales et économiques en Occident et qui permet actuellement à plusieurs pays, la Chine en l’occurrence, de se développer.

Entre les citoyens et les droits de l’Homme, Castro a choisi l’Homme, c’est-à-dire tous les citoyens, quelle qu’en soit la race, qui uvrent à la liberté d’autrui, quel qu’il fût.

Pour cet insurgé du désespoir, il faut que la justice, la liberté, l’égalité et la fraternité, les principes de la modernité occidentale, se déprennent de la structure de mensonge qui les a jusque-là caractérisés. La raison politique trouve son objet propre à travers cette exposition de la faim, des déceptions et des ranc urs des sous-hommes que l’on veut faire de ses frères de toute la terre. Il travaille à briser le silence auquel ils sont astreints.

Castro : un message à l’Afrique
Castro est-il comptable devant l’histoire du fait qu’il a accédé au pouvoir par la voie des armes ? À tous ceux qui s’en tiennent à son image de putschiste, demandons-leur ce que vaut la constitution, dont on sait qu’elle est en principe l’expression de la majorité, quand le pouvoir en place en accapare les fonctionnalités pour combattre le peuple. Le bon sens interdit de lire la réalité sociale uniquement à l’aune de notre expérience historique singulière, dans la barricade de notre culture, même si elle est épanouie. Que dire dans ce cas de tous ceux qui, en Afrique, continuent d’accéder au pourvoir par la voie « normale » des urnes et qui, pourtant, ne font qu’accabler leur peuple de violence et d’injustices, et l’affament même grâce à la reconnaissance international que leur confère ce statut problématique de « démocrates » ?

On sait que le capitaine Thomas Sankara, l’un des plus grands hommes politiques africains du siècle dernier, très respecté et estimé sur le continent, accéda au pouvoir grâce à un coup d’État. Ce jeune leader burkinabè prêcha par l’exemple ; il fut malheureusement assassiné par ceux qui n’aiment pas les exemples des autres, et remplacé par un chien de garde de la Françafrique. Car en Afrique, l’impérialisme a toujours tenu la main nègre qui assassine les héros révolutionnaires, à l’instar de Ruben Um Nyobe, Patrice Lumumba, etc. Un Nègre, le nommé Pedro Sarría, fait toutefois exception. Son aphorisme est marqué à jamais dans nos mémoires : « On ne tue pas les idées ! »

Soyons donc, à notre tour, des Sarría. Indiscutablement, disait de lui Fidel Castro, il avait des prédispositions pour la justice. Ce Négro-africain exemplaire avait compris que les idées n’ont pas de races ; elles soudent les hommes au-delà de leur origine et de leurs affinités. Ce sont les idées humanistes que Castro portait en lui qui l’ont protégé. C’est l’Afrique, dont tout son être bouillonnait, qu’avait identifiée Sarría.

À tous les Nègres qui, comme moi, dorment au-dessus des trésors et des richesses immenses et meurent d’inanition, victimes de la foi en l’au-delà, Castro, le plus grand stratège du 20e siècle, nous ordonne de nous saisir de nos ressources et d’en jouir pleinement ici-bas. Il ne lui a pas suffi de dénoncer la mainmise des multinationales étrangères et des entreprises transnationales sur les pays en développement et le poids du service de la dette extérieure. Castro a en outre soutenu les mouvements de libération en Afrique : en Angola, en Namibie, en Éthiopie, en Afrique du Sud, etc. Son leitmotiv : la justice sociale.

L’autre jour, le fils de mon riche voisin, révulsé de la boulimie foncière de son géniteur, s’est emporté et lui a prédit le triste sort qu’il réserve à son magot : « Lorsque tu vas mourir, on va tout vendre ! » L’autre était sans voix. Castro a fait mieux : il a redistribué les centaines d’hectares de terres de son père aux paysans.

Africains,
Cessez donc d’accumuler bêtement des terres qui ne servent qu’à rentabiliser votre cupidité et à exciter votre cynisme !
Arrêtez de vous figurer que votre ombre est indispensable au souffle d’un peuple meurtri !

Attendez que le peuple vous réquisitionne et vous mande ; ne vous imposez pas par la force et le nombre des régiments !
Soldats, n’exécutez pas des ordres criminels et anachroniques !

L’histoire va vous juger sévèrement.
Par son exemple, Fidel nous apprend que défendre ses libertés et aspirer au mieux-être c’est, concrètement, cultiver l’effort, être organisé, discipliné et compétitif. « Il sera toujours plus méritoire encore de tout sacrifier à un idéal, y compris la vie », écrit-il. Fidel n’avait pas érigé de statue à sa gloire. Car la vérité, tout comme la liberté, ne ressortissent pas à la matière ; c’est l’élan qui porte la vie.

El Commandante était une étoile qui grattait le ciel éternel pour illuminer le pas lourd de l’humanité du 20e siècle. Ce gratte-ciel de l’altruisme, de la générosité et du patriotisme s’est élevé pendant si longtemps et si haut, sa figure majestueuse s’est gravée si fort dans nos c urs, que nos vies et celles des générations à venir s’en trouvent impactées à jamais.

Castro préfigure le ton et la voie que devront prendre les peuples qui dédaignent emprunter la voie ensanglantée du terrorisme pour se libérer du joug de tous ceux qui tentent par tous les moyens – y compris par la compassion feinte et des résolutions internationales arbitraires – de les maintenir dans les serres acérées et implacables du Grand Capital.

El Comandante a demandé à être incinéré. C’est qu’il ne doit demeurer de cette dynamite d’idées vivante que l’insituable référence qui meut l’Histoire et façonne les civilisations. Castro c’est L’AVENIR !


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Fidel Castro, l’Africain-Cubain: hommage à l’avenir!

Par Fridolin Nke

« Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m’accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l’émergence de personnes plus jeunes » (Fidel Castro).

La naissance d’un mythe
Le dimanche 26 juillet 1953, Fidel Castro et 150 jeunes rebelles cubains attaquent la caserne militaire de La Moncada. Le coup échoue. Seuls quelques hommes survivent, dont Castro. À la suite de cette opération commando, ils sont faits prisonniers. Pendant leur arrestation, une altercation éclate. Castro, qui est certain qu’il n’en réchappera pas, taxe les soldats de valets de l’impérialisme. Un Nègre commande la troupe des soldats loyalistes. C’est le lieutenant Pedro Sarría de l’armée du dictateur Batista qui chargé d’exécuter Fidel Castro. Il réalise que ses hommes arment pour liquider les prisonniers. « ¡ No disparen ! No disparen ! Las ideas no se matan ! » (« Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! On ne tue pas les idées ! », Ordonne-t-il à ses éléments.

Tout le monde est abasourdi, les prisonniers en premiers. Le lieutenant répète trois fois, à voix bas et en accentuant sur les syllabes : « ¡ Las ideas no se matan ! » « On ne tue pas les idées ! » Le petit groupe continue alors sa marche à travers la brousse en direction de la caserne. Castro s’approche tout près du Chef Nègre :
– Je veux comprendre votre décision. Pourquoi vous nous avez-vous sauvé la vie ? Mais je veux être honnête avec vous : je suis Fidel Castro, confie-t-il.
– Ne le dites à personne ! Ne le dites à personne ! » Répète le Négro-africain. Il s’éloigne.

Cette histoire est stupéfiante. Elle s’est déroulée dans une forêt cubaine de Santiago de Cuba. C’est l’événement historique inaugural qui a déterminé le cours de la Révolution cubaine. Elle est relatée en espagnol par Fidel Castro dans son livre Fidel y la Religión : conversaciones con Frei Betto.

Dans son célèbre plaidoyer devant ses bourreaux intitulé L’Histoire m’acquittera, présenté le 16 octobre 1953, Fidel Castro déclare : « C’est normal que des gens honnêtes soient tués ou emprisonnés dans une République dont le Président est un voleur et un criminel. Condamnez-moi, peu importe ; l’Histoire m’acquittera. » Quelle lucidité insolente ! Oui, les idées de Castro sont extrêmes, comme l’homme qui les incarne. Qui peut assumer une telle posture ?
Pourquoi je raconte cette histoire ? C’est qu’un événement inouï vient de se produire. Un de ces événements qui vous dessillent les yeux. Un Héros mondial vient d’être brûlé. Non pas brulé vif, comme un voleur pourrait l’être dans une rue quelconque de Douala, mais brûlé mort : Castro vient d’être incinéré ! El Comandante en Jefe de la Revolución cubana, Fidel Alejandro Castro Ruz, est né le 13 août 1926 à Birán, à Cuba, plus précisément dans la province de Holguín.

Le Combat de Fidel et le jugement de l’histoire
Les Démocraties libérales ont objecté au régime castriste l’absence des libertés qui caractériserait son mode dirigiste de gouvernement. Liberté d’expression, liberté de croyance, liberté syndicale, liberté de vote, liberté en matière d’orientation sexuelle, etc.), Castro ne s’accommode point de ces formalismes. Il assume ce dirigisme et montre les miracles opérés dans les systèmes éducatifs et de santé cubains. Il rappelle tout aussi fièrement, n’en déplaise aux traîtres, le nombre de médecins dont plus de soixante pays et des millions de patients bénéficient de l’expertise à travers le monde. C’est cette matrice managériale qui sous-tend l’industrialisation de son pays, celle qui, en son temps, avait impulsé les transformations sociales et économiques en Occident et qui permet actuellement à plusieurs pays, la Chine en l’occurrence, de se développer.

Entre les citoyens et les droits de l’Homme, Castro a choisi l’Homme, c’est-à-dire tous les citoyens, quelle qu’en soit la race, qui uvrent à la liberté d’autrui, quel qu’il fût.

Pour cet insurgé du désespoir, il faut que la justice, la liberté, l’égalité et la fraternité, les principes de la modernité occidentale, se déprennent de la structure de mensonge qui les a jusque-là caractérisés. La raison politique trouve son objet propre à travers cette exposition de la faim, des déceptions et des ranc urs des sous-hommes que l’on veut faire de ses frères de toute la terre. Il travaille à briser le silence auquel ils sont astreints.

Castro : un message à l’Afrique
Castro est-il comptable devant l’histoire du fait qu’il a accédé au pouvoir par la voie des armes ? À tous ceux qui s’en tiennent à son image de putschiste, demandons-leur ce que vaut la constitution, dont on sait qu’elle est en principe l’expression de la majorité, quand le pouvoir en place en accapare les fonctionnalités pour combattre le peuple. Le bon sens interdit de lire la réalité sociale uniquement à l’aune de notre expérience historique singulière, dans la barricade de notre culture, même si elle est épanouie. Que dire dans ce cas de tous ceux qui, en Afrique, continuent d’accéder au pourvoir par la voie « normale » des urnes et qui, pourtant, ne font qu’accabler leur peuple de violence et d’injustices, et l’affament même grâce à la reconnaissance international que leur confère ce statut problématique de « démocrates » ?

On sait que le capitaine Thomas Sankara, l’un des plus grands hommes politiques africains du siècle dernier, très respecté et estimé sur le continent, accéda au pouvoir grâce à un coup d’État. Ce jeune leader burkinabè prêcha par l’exemple ; il fut malheureusement assassiné par ceux qui n’aiment pas les exemples des autres, et remplacé par un chien de garde de la Françafrique. Car en Afrique, l’impérialisme a toujours tenu la main nègre qui assassine les héros révolutionnaires, à l’instar de Ruben Um Nyobe, Patrice Lumumba, etc. Un Nègre, le nommé Pedro Sarría, fait toutefois exception. Son aphorisme est marqué à jamais dans nos mémoires : « On ne tue pas les idées ! »

Soyons donc, à notre tour, des Sarría. Indiscutablement, disait de lui Fidel Castro, il avait des prédispositions pour la justice. Ce Négro-africain exemplaire avait compris que les idées n’ont pas de races ; elles soudent les hommes au-delà de leur origine et de leurs affinités. Ce sont les idées humanistes que Castro portait en lui qui l’ont protégé. C’est l’Afrique, dont tout son être bouillonnait, qu’avait identifiée Sarría.

À tous les Nègres qui, comme moi, dorment au-dessus des trésors et des richesses immenses et meurent d’inanition, victimes de la foi en l’au-delà, Castro, le plus grand stratège du 20e siècle, nous ordonne de nous saisir de nos ressources et d’en jouir pleinement ici-bas. Il ne lui a pas suffi de dénoncer la mainmise des multinationales étrangères et des entreprises transnationales sur les pays en développement et le poids du service de la dette extérieure. Castro a en outre soutenu les mouvements de libération en Afrique : en Angola, en Namibie, en Éthiopie, en Afrique du Sud, etc. Son leitmotiv : la justice sociale.

L’autre jour, le fils de mon riche voisin, révulsé de la boulimie foncière de son géniteur, s’est emporté et lui a prédit le triste sort qu’il réserve à son magot : « Lorsque tu vas mourir, on va tout vendre ! » L’autre était sans voix. Castro a fait mieux : il a redistribué les centaines d’hectares de terres de son père aux paysans.

Africains,
Cessez donc d’accumuler bêtement des terres qui ne servent qu’à rentabiliser votre cupidité et à exciter votre cynisme !
Arrêtez de vous figurer que votre ombre est indispensable au souffle d’un peuple meurtri !

Attendez que le peuple vous réquisitionne et vous mande ; ne vous imposez pas par la force et le nombre des régiments !
Soldats, n’exécutez pas des ordres criminels et anachroniques !

L’histoire va vous juger sévèrement.
Par son exemple, Fidel nous apprend que défendre ses libertés et aspirer au mieux-être c’est, concrètement, cultiver l’effort, être organisé, discipliné et compétitif. « Il sera toujours plus méritoire encore de tout sacrifier à un idéal, y compris la vie », écrit-il. Fidel n’avait pas érigé de statue à sa gloire. Car la vérité, tout comme la liberté, ne ressortissent pas à la matière ; c’est l’élan qui porte la vie.

El Commandante était une étoile qui grattait le ciel éternel pour illuminer le pas lourd de l’humanité du 20e siècle. Ce gratte-ciel de l’altruisme, de la générosité et du patriotisme s’est élevé pendant si longtemps et si haut, sa figure majestueuse s’est gravée si fort dans nos c urs, que nos vies et celles des générations à venir s’en trouvent impactées à jamais.

Castro préfigure le ton et la voie que devront prendre les peuples qui dédaignent emprunter la voie ensanglantée du terrorisme pour se libérer du joug de tous ceux qui tentent par tous les moyens – y compris par la compassion feinte et des résolutions internationales arbitraires – de les maintenir dans les serres acérées et implacables du Grand Capital.

El Comandante a demandé à être incinéré. C’est qu’il ne doit demeurer de cette dynamite d’idées vivante que l’insituable référence qui meut l’Histoire et façonne les civilisations. Castro c’est L’AVENIR !


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