Interview de Gaby COMPS, professeure à l’IATA de Namur en Belgique

«Au Cameroun, nos élèves ont appris à se débrouiller. Ils ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose»

Mme Comps, qu’est-ce que vous avez exactement fait au Cameroun tout au long de la 2e édition du FIFMI qui s’est tenue du 8 au 12 janvier 2011?
En fait j’étais dans l’atelier de sérigraphie. Philippe Van RAVINSTYN est sérigraphe professionnel, moi je suis venue ici accessoirement, c’est-à-dire que je donne plutôt de la sérigraphie artistique. Donc c’est faire des recherches graphiques et la sérigraphie est une création technique comme toute autre pour arriver à une création artistique. Donc on est assez complémentaire Philippe et moi.

Qu’est-ce que vous avez apporté aux jeunes camerounais ?
Ce qui m’a impressionné, c’est d’abord cette confiance en soi, c’est voir que tout le monde a un potentiel et ce n’est pas dépendant d’une technique bien sûr, on est venu avec une technique, mais vous voyez, le premier jour où on a fait le stage, on leur a montré comment on imprimait. On avait pré imprimé des choses et on leur a montré comment ça se passait. Je leur ai dis, maintenant vous allez non plus imprimer quelque chose qu’on a fait, mais vous allez imprimer quelque chose qui vient de vous. Le festival porte sur le thème de la musique, mais pourquoi pas vous, montrez pour vous ce que représente l’image de la musique et dont chacun qui assistait à ce stage, qu’il soit dessinateur, monteur ou acteur. Ils ont un peu eu l’angoisse de la feuille blanche pendant quelques minutes et puis ils se sont pris au jeu et si vous voyez tous les t-shirts imprimés avec leurs dessins, ils sont très fiers. Et pour moi, apporter une technique aux jeunes camerounais, mais donner aussi une confiance, pour moi je trouve ça très très important.

Comment est-ce que vous avez trouvé le niveau des jeunes apprenants?
Il y avait tous les univers. Il y avait ici deux artistes confirmés, et vraiment j’étais très impressionnée par leur façon de faire. Il y avait des artistes un peu amateurs, des étudiants de l’Université qui sont dans un club d’arts plastiques, et puis il y avait aussi d’autres personnes. Donc il y avait des personnes des niveaux différents, mais l’important c’était qu’ils y ont mis leur c ur. Je leur ai demandé de corriger un certain nombre de choses et ils ont vraiment pris la peine de corriger pour améliorer leur propre travail et je suis très contente de l’expérience.

A la fin du festival vous avez eu le sentiment d’une mission bien accomplie?
Oui, presque ! J’ai un petit regret c’est qu’en 2009, j’avais rencontré Arice Siapi, j’avais fait un travail avec des étudiants sur le Festival International du Film Francophone (FIF) de Namur, j’avais réalisé des sacs faits avec de la bâche recyclée avec un dessin et avec des ceintures de sécurité des véhicules. Arice Siapi a vu ça et elle a dit c’est magnifique, il faut le faire ici. Et donc, j’aurai aimé que les élèves travaillent, mais ils n’ont pas de bâches plastiques ici mais ils ont des sacs de riz. Donc, j’avais pris, mais malheureusement, il y a eu des problèmes techniques. Pas de machines à coudre, voilà, c’est comme ça. Chez nous, ce n’est pas la même chose. On est organisé, tout est prévu. Ici, on m’avait dit ne t’étonnes pas si tu n’arrives pas au résultat. Mais ce n’est pas ça l’important, l’important c’est le contact, c’est la rencontre, c’est l’échange et donc moi je suis quand même très contente parce que tout le monde est arrivé à quelque chose, à avoir imprimé son propre graphisme sur son t-shirt et voilà, ça c’est très important. Donc je suis très importante.

D’autres difficultés?
Ce qui est dommage aussi c’est que Air France nous a mis les bâtons dans les roues. On allait venir avec notre encre pour imprimer sur place avec nos bâches plastiques, on a dû rentrer la fiche technique à Air France et ils nous ont dit, pas question de mettre ça dans la soute parce que c’est un produit chimique. Pourtant c’est ininflammable, ce n’est absolument pas dangereux, mais c’était étiqueté produit chimique, qu’on aurait dû transporter ça par cargo. Heureusement à Douala, on a eu des contacts, un imprimeur nous a vendu deux petites boites, donc on a pu faire avec les moyens de bord. Mais ce qui est très intéressant aussi c’est que nos élèves ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose. Ils vont revenir en Belgique grandis de cette expérience.

Parlant justement de vos étudiants, qu’est-ce qu’ils ont appris de plus ici?
Ils ont appris à se débrouiller. Voyez, nous pour nettoyer un cadre, on a un karcher qui est un tuyau d’eau avec une forte pression. Ici on n’a pas tout cela. Donc c’est de l’eau et des bras pour le nettoyer. Donc ils ont vu qu’on prend le temps et on le nettoie. Les élèves ont dû s’occuper des stagiaires et ils ont appris l’autonomie. C’est très important. C’est dans les objectifs de notre école en 7e année. Et ici, ils ont gravi plusieurs marches pour arriver à l’autonomie.

Gabrielle COMPS à Ngaoundéré
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Interview Arice Siapi, directrice de FIFMI: « Je suis heureuse mais on aurait pu faire mieux. »

Elle dresse le bilan de la 2e édition du Festival International du Film Mixte qui s’est déroulée du 8 au 12 janvier à Ngaoundéré

Mme Arice Siapi, vous êtes la directrice du FIFMI de Ngaoundéré dont la deuxième édition vient tout juste de tirer sa révérence et on a plutôt l’impression que les choses se sont bien déroulées par rapport à la première édition. Comment est-ce que vous avez pu réussir un tel exploit?
Je ne sais pas si c’est un exploit, c’est une idée qui est née il ya longtemps et qui se bonifie avec le temps, comme du vin qui vieillit. J’ai toujours eu ce rêve là de voir la population du Nord vivre le cinéma en direct et non en différé comme elle a l’habitude à travers les écrans. Parce que pour moi c’était évident que c’est en vivant les activités, que c’est en touchant tout du doigt qu’on pouvait avoir la possibilité d’émettre un avis et de prendre de l’expérience. Après la première édition dans laquelle on avait consacré beaucoup plus de temps à étudier des choses telles que le financement des films, l’implication des médias dans l’essor du cinéma, les problèmes de coopération entre les professionnels du cinéma, il était évident qu’il fallait que les choses soient beaucoup plus pratiques.

Alors quelle aura été la particularité de cette 2e édition par rapport à la première?
Cette édition est le foisonnement des personnes qui ont été là et aussi des ateliers. Nous avons eu quatre ateliers en imprimerie, en sérigraphie, en musique de film et en audiovisuel. Et ces ateliers ont drainé pas mal de monde de toutes les générations confondues. Ce qui est beaucoup plus surprenant c’est qu’on se rend compte que les gens passent facilement d’un atelier à un autre. Ça veut dire que les gens ont un peu touché tout du doigt avant de se fixer quelque part. Mais le constat est que tout le monde a trouvé que tous les ateliers étaient intéressants et que c’était dommage de n’avoir pas pu participer à un atelier de façon complète. Ce qui nous amène maintenant à réfléchir sur une méthode à savoir comment faire pour que les choses soient beaucoup plus complètes de manière à ce que tous ceux qui ont envie de pratiquer une activité puissent la pratiquer et non venir grignoter petit à petit ? Donc on est en train d’envisager avec les invités ici présents comment est-ce que cela va se perpétuer.

Au niveau des participants, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
La convivialité, de tout le monde s’entend. Je n’ai jamais constaté de coups de gueule, ni de sottes d’humeurs. Tout le monde a toujours été dans la joie. Les gens ont communiqué et c’est cet esprit d’échange qui doit primer.

Rendue à la fin du Festival, peut-on dire que vous êtes une directrice comblée?
Ce que je peux dire avec certitude c’est qu’à la fin, je suis heureuse mais on aurait pu faire mieux.

En guise perspectives, rendue à la deuxième édition, vous pouvez affirmer avec certitude que le FIFMI va vivre et qu’il va se perpétuer?
C’est ce qu’on souhaite. Mais est-ce qu’on est persuadé ? Ça je ne le sais pas parce que c’est les financements le problème. Jusqu’à présent, on a eu très peu de financements. Je ne sais pas si je dois annoncer les accords et les prix, mais c’est vraiment très ridicule ! Personnellement, je ne veux pas jeter l’opprobre sur certaines structures, mais ce qu’on a eu ne peut vraiment pas nous permettre de travailler.

Y a-t-il quelques regrets que vous tenez à exprimer?
On a des légers problèmes dans l’organisation et on va, pour les éditions prochaines, s’atteler à plus de communication. Parce qu’on a eu un problème de communication.

Cyrille Masso a par exemple fait son coup de gueule par rapport au fait que les médias aient boudé ce Festival, est-ce que c’est dans le même sens que vous voulez abonder?
Je ne sais pas si Cyrille Masso a fait un coup de gueule. S’il l’a fait, peut-être il a ses raisons. Mais je dois avouer que les médias n’ont pas suivi. Malheureusement je ne peux pas dire dans cette interview toutes les démarches qui ont été entreprises et les conclusions sur lesquelles elles ont abouti. Il y a eu des démarches et c’est regrettable qu’il y’ait pas eu d’aboutisement. Nous espérons que les gens vont aimer la culture et l’aider à juste titre comme il se doit pour qu’elle soit perpétuée.

Arice Siapi, directrice du festival du film mixte de Ngaoundéré
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Ngaoundéré: Le FIFMI et «l’intervention de l’état dans l’essor du cinéma»

A la veille de la clôture de la 2e édition du FIFMI, une table ronde sur ce thème a eu lieu à l’hôtel de ville de Ngaoundéré

Après le problème de financement du cinéma par les banques qui a été débattu lors de la première édition, le Festival International du Film Mixte (FIFMI) de Ngaoundéré a choisi cette année de plancher sur l’intervention de l’état dans l’essor du cinéma. C’était ce mardi 11 janvier 2011 dans la salle des conférences de l’hôtel de ville de Ngaoundéré en vue d’une véritable plateforme de partage d’expériences pour de l’essor de l’audiovisuel. Une table ronde de près de deux heures d’horloge modérée par Cyrille Masso, le parrain du FIFMI 2011. Pour enrichir les débats, trois cas concrets ont été passés en revue: Le cas allemand, l’expérience belge et la situation au Cameroun. S’agissant tout d’abord de l’Allemagne, Klaus Becker a fait état du cas de Bremen dont il est originaire. L’on retiendra alors de son intervention que les jeunes se sont regroupés en association et ont réussi à obtenir des pouvoirs publics la gestion des fonds cinématographiques. Ces fonds sont gérés par Film Büro qui dispose d’un budget de 300 000 euros. Pour son bon fonctionnement, un jury anonyme étudie les projets et décide de l’octroi des subventions et le financement se fait par étape selon des pourcentages bien définis avant le tournage, après le tournage et lors du montage. Il convient aussi de noter que l’accent ici est mis sur les jeunes.

La parole est ensuite revenue à Christian Leroy afin d’exposer l’expérience de la Belgique où les débuts n’étaient pas simples, il y a de cela 30 ans. Ce qui n’a pas pour autant fait baisser les bras aux jeunes cinéastes, car faute de moyens, les jeunes de la communauté française de Belgique ne pouvaient que se contenter de la production des courts métrages et avec l’expérience acquise, ces jeunes qui ont aujourd’hui grandi, inondent le marché de longs-métrages. S’agissant enfin de la situation au Cameroun, le représentant du ministère de la culture et le délégué régional de la culture ont montré les efforts qui sont faits par les pouvoirs publics dans la promotion de la culture en général et du cinéma en particulier. Il y a notamment la mise sur pied du compte d’affectation spécial de soutien à la culture dont le montant s’élève à un milliard de Fcfa, la création récente des filières audiovisuelles dans les universités publiques, la création de l’institut des beaux arts de Fouban, la création des relations et des partenariats entre artistes camerounais et certaines organisations internationales et pour finir les différentes influences et actions sur le terrain telles que les manifestations culturelles, etc.

Une table ronde de près de deux heures d’horloge modérée par Cyrille Masso, le parrain du FIFMI 2011. Pour enrichir les débats, trois cas concrets ont été passés en revue: Le cas allemand, l’expérience belge et la situation au Cameroun
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Des voix se sont levées dans la salle pour évoquer les difficultés liées au bon fonctionnement de ce compte d’affectation spéciale à la culture qui est victime de sa propre désorganisation. Entre autres raisons évoquées, la gestion de ce compte par le MINEFI, une hégémonie qui fait que certains projets ayant bénéficié de subventions depuis 2004 attendent toujours d’entrer en possession de ces financements. Les jeunes se sont également plaints du manque de soutien spécifique à la jeunesse, de la lourdeur des procédures, des discours non concrétisés et des formations trop théoriques dans les universités. Au sortir de cette table ronde, il a été demandé aux uns et aux autres de mener des initiatives communes au lieu de disperser les énergies. Pour cela, ils doivent par exemple se mettre en réseau afin de faciliter la remontée des informations et de leurs doléances. S’agissant du Festival International du Film Mixte (FIFMI) qui a crée cette plateforme d’échange, le représentant du ministère de la culture et le délégué régional de la culture ont promis que le FIFMI ne mourra pas. Faut-il croire que les soutiens matériels et financiers suivront? En tout cas, c’est sur cette note d’espoir que les uns et les autres se sont séparés.

Des voix se sont levées dans la salle pour évoquer les difficultés liées au bon fonctionnement de ce compte d’affectation spéciale à la culture qui est victime de sa propre désorganisation
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Philippe Van Ravestyn: «Nous apportons un savoir-faire, on va comparer ces différentes façons de travailler ensemble»

Cet enseignant de l’IATA en Belgique est invité du festival du film mixte de Ngaoundéré

Vous êtes arrivé ce week-end à Ngaoundéré, dans quelles conditions vous avez voyagé et est-ce que vous avez été bien accueilli?
Oui! Très bon accueil je peux le dire avec des personnes du FIFMI qui nous accueillent et qui prennent ça vraiment à c ur et on le ressent. En gros, ça s’est relativement bien passé, c’est vrai maintenant que la distance que nous avons parcourue en train est finalement assez difficile suite aux différents retards et arrêts fréquents. C’est une façon aussi pour nous de découvrir l’Afrique aussi parce que c’est la première expérience en Afrique et ça nous permet un tout petit peu de voir les conditions de vie etc. Donc c’est très intéressant ici.

Est-ce qu’on peut savoir qu’est-ce qui vous mène à Ngaoundéré au Cameroun?
C’est le fruit d’un partenariat qui dure déjà depuis un an et demi entre le festival du FIF qui se passe à Namur et qui est le festival International du Film Francophone et le FIFMI, le Festival International du Film Mixte de Ngaoundéré dont la promotrice est Arice Siapi qui, il y a deux ans est venue nous rendre visite. Par la suite nous l’avons réinvitée dans notre école pour qu’elle voit un tout petit peu les différentes options etc, parce que nous avons entre autres principalement par rapport à ces activités là, une section en audiovisuel et donc forcément, nous sommes étroitement liés par cet aspect d’option.

Qu’est-ce que vous allez apporter au FIFMI et en retour, qu’est-ce que vous attendez?
Je crois que c’est avant tout un véritable échange. Nous apportons un savoir-faire et vous allez nous en apporter un autre. Donc on va comparer ces différentes façons de travailler ensemble et puis par rapport à ça, on en fera certainement ici pour cette édition-ci, une expérience très enrichissante.

Philippe Van Ravestyn, il y a quatre camerounais qui auraient également dû effectuer un voyage d’étude en Belgique. A la dernière minute, on annonce que le voyage a été annulé. Qu’est-ce qui s’est passé exactement?
Oui là, dommage! Tout était mis en place, nous avions vraiment préparé tout ça aussi, mais en dernière minute, l’ambassade de la Belgique a refusé les visas pour deux personnes qui devaient venir. Ils devaient venir à quatre, deux dames dont Arice Siapi et Agnès Yougang et deux jeunes hommes de 25 et 27 ans. Là, la Belgique refuse les visas pour les hommes principalement de peur que ces personnes ne reviennent plus dans leur pays. Et parlant de la clandestinité puisque c’est un phénomène assez difficilement gérable chez nous également, donc voilà! Le souci malheureusement.

Philippe Van Ravestyn
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Et là qu’est-ce qu’on fait? On baisse les bras, on dit c’est fini ou alors on remet cela pour une autre fois?
On va tout faire pour remettre ça. Nous avons déjà eu, quand nous avions fait toutes les démarches administratives de notre côté, de bon contacts avec l’ambassade de Belgique et qui attend notre retour, le feed-back sur l’expérience et nous a déjà dit que pour les deux dames, Arice et Agnès, ça devrait pouvoir très bien se réorganiser. Donc voilà! On va voir, j’espère qu’on va faire un tout petit peu le tour de cette expérience une fois que ce sera fini et je crois qu’on va tout remettre en uvre pour qu’elles viennent chez nous en Belgique et qu’elles vivent un festival, le FIF à Namur.

Comment est-ce que vous entrevoyez ce partenariat entre le Cameroun et la Belgique? Est-ce qu’on peut espérer avoir un avenir qui chante?
Oui en fait, nous sommes venus avec deux intentions aussi, de développer des activités annexes à l’audiovisuel au festival qui seront là pour médiatiser l’évènement. C’est ce que nous faisons en Belgique et c’est l’ensemble de ces synergies qui vont faire que ce soit un festival qui fait son chemin. Je le souhaite vivement, nous le souhaitons.

Un dernier mot à l’attention de nos lecteurs?
Un grand bonjour de la Belgique, vous avez quelque chose de très particulier, le sens humain et un accueil très chaleureux. Donc je crois déjà que c’est la première note sur laquelle on va démarrer.

Quelques étudiants festivaliers de Namur
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Cameroun: L’ouverture de la 2e édition du Festival international du Film Mixte a eu lieu à Ngaoundéré

Elle a eu lieu au collège Eugène de Mazenod en présence de tout le gratin politique et administratif de la région de l’Adamaoua

Il était 16 heures ce samedi 8 janvier 2011 lorsque le gouverneur de la région de la région de l’Adamaoua et ses proches collaborateurs ont foulé le sol du collège de Mazenod où ils ont procédé à l’ouverture officielle de la deuxième édition du Festival international du Film Mixte (FIFMI) de Ngaoundéré. Avant le discours d’ouverture du gouverneur Enow Abrams Egbe, il y a d’abord eu l’exécution du refrain de l’hymne national, immédiatement suivie par le mot de bienvenue de la directrice du FIFMI, Mme Arice Siapi. S’en est suivi la projection du film de Prince DUBOIS ONANA « sentence criminelle » en guise de bouquet d’ouverture. Un film fiction de 86 minutes entièrement tourné au Cameroun ayant pour intrigue, la justice populaire. Après le visionnage de ce long métrage qui a tenu le public en haleine et qui a crée de l’émoi dans la salle des fêtes archicomble du collège de Mazenod, la présentation des festivaliers venus de l’étranger a eu lieu. Ils sont environ une trentaine venus du Tchad, de l’Allemagne, de la France et surtout de la Belgique qui détient le plus grand contingent de festivaliers : trois enseignants de l’IATA, Cinq étudiants dans le domaine de l’audiovisuel, 3 dans le domaine de la réalisation et deux autres dans le domaine de l’imprimerie. Dans la soirée, des projections cinématographiques en plein air ont eu lieu à la place des fêtes, devant l’ancien cinéma le Nord et à l’esplanade de la gare ferroviaire de Ngaoundéré. Au programme, « Rape » de Naah Joyce NJEI (documentaire de 6 minutes) ; « Effet indésirable » de Jean BEKILE (fiction de 26 minutes).

La suite du programme du FIFMI s’annonce riche et varié. Dimanche a eu lieu des ateliers de formation en audiovisuel et en sérigraphie par les enseignants de l’IATA à partir de 9h30. Pour aller dans la droite ligne du thème de cette année qui porte sur « Cinéma et Musique », Christian LEROY a procédé également à des séances de formation dans un atelier de musique de Cinéma. Au programme de dimanche aussi, le documentaire de 26 minutes de Chantal Julie NLEND intitulé « Merveilleuse Marza » ; la fiction de 17 minutes de Gilbert BABENA intitulé « Atchaaba » et « Dans l’ombre d’une autre » de 86 minutes de Francine KAMENI.

La journée du lundi 10 janvier 2011 prévoit également des ateliers de formation en matinée et surtout une table ronde à partir de 10 heures sur « l’intervention de l’Etat dans l’essor du cinéma ». Les intervenants sont Paul Charlemagne COFFIE, WANG SONE et KLAUS BECKER. Les projections cinématographiques reprendront en soirée avec « Souraya » de Laminou TILIMDO (26 mn) ; le documentaire de 15 minutes de Edwige YEPMO intitulé « Ngokpeme » ; le long métrage de la béninoise Christiane CHABI-KAO intitulé « Les inséparables ». Le 11 janvier 2011 à partir de 9 heures 30, les mêmes ateliers de formation vont se poursuivre. Dans la soirée aux mêmes heures, on aura « Les sangs mêlés » de Pascaline NTEMA ; « Des villes plein la tête » de Zohra SOTTY ; « Clandos » de Gervais DJIMELI LEPKA. Pour boucler la boucle le mercredi 12 janvier 2011, il y aura la projection du film clôture au Collège Eugène de Mazenod de Ngaoundéré à partir de 16 heures 45 minutes. Les stagiaires qui se sont formés vont jouer un film muet avec en fond sonore une musique de Christian LEROY. A 19 heures à la place des fêtes, il y aura la projection du film « Jarke Boys made men » de Mohamadou Saliou. Durant tout le festival, des projections itinérantes auront lieu dans la salle d’attente de la gare voyageur de Ngaoundéré, à l’esplanade de l’ancien cinéma le Nord et à la guérite de l’Université de Ngaoundéré. Un programme fort chargé qui donnera à coup sûr le goût du cinéma aux populations de la région château d’eau du Cameroun.

Projection du premier film à Ngaoundéré lors du Fifmi
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Cameroun: Le FIFMI 2009 entre heurts et mérites

Pendant 5 jours, Ngaoundéré a campé le décor du tout premier festival international du Film mixte

Les heurts…
Un festival de films à Ngaoundéré, c’était déjà une exclusivité. Et comme il fallait s’y attendre, l’enfantement n’a pas du tout été facile. Sur les trois sites initialement choisis pour des projections cinématographiques gratuites, un seul a effectivement fonctionné, celui de la place des fêtes de Ngaoundéré, même si ce n’était pas toujours la grande affluence, conséquence inéluctable de la faible médiatisation qu’a connu ce festival. Les sites du collège de Mazenod et de l’Université de Ngaoundéré pourront encore attendre la deuxième édition du FIFMI en 2010.

Tout a commencé par un faux pas au moment de son décollage. La date initialement prévue qui était fixée du 05 au 10 décembre a été reportée du 12 au 16 décembre 2009. Certains médias qui n’avaient que l’ancienne date croyaient même déjà à une annulation pure et simple de cet événement culturel. Puis vint le jour-j, le samedi 12 décembre 2009 pour l’ouverture officiel. Une ouverture qui n’a pas finalement reçu l’onction des autorités, puisque l’imprévision n’a pas permis de respecter le programme de cette première journée. Seul le film Paris à tout prix de Joséphine Ndagnou sera projeté ce soir-là aux environs de 19 heures. Et pourtant, il y avait plusieurs activités au menu de ce premier jour : Le défilé de la caravane des moto-taxis ; un match de football ; le discours d’ouverture en présence du gouverneur de la Région de l’Adamaoua, du délégué du gouvernement, du Lamido et du représentant du ministre de la culture . Même au niveau des projections, le programme n’était pas respecté. Outre ces contre-temps et ces imperfections, il faut aussi relever l’absence de plusieurs participants de renom qui étaient pourtant annoncés. Même la marraine du festival, Joséphine Ndagnou n’a pas pu effectuer le déplacement.

[… Et les mérites]
Un festival de films à Ngaoundéré, c’était déjà une exclusivité. Comme autres mérites à reconnaître au festival international du Film mixte (FIFMI) de Ngaoundéré, son apport dans la promotion de l’activité cinématographique en particulier et de la culture dans son ensemble. Outre le cinéma, il y a des activités connexes qui auraient dû se tenir. Notamment la fantasia, des animations tous les soirs, l’exposition d’objets d’art et de peinture, de la gastronomie, des bars laitiers, des buvettes normales, des stands à louer…

Tout en espérant aussi que les projections gratuites qui ont eu lieu ont à nouveau suscité de l’engouement et de l’intérêt pour le cinéma chez les populations de l’Adamaoua et que les conférences et autres tables rondes qui se sont tenues à l’hôtel de ville Ngaoundéré ont permis aux uns et aux autres d’envisager l’avenir avec optimisme. On ne peut que souhaiter sa pérennité et son inscription définitive sur la liste des grands évènements culturels du Cameroun.

Affiche du festival
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