Cameroun : le gouvernement autorise l’importation rapide de 150 000 tonnes de riz

 

La demande a été faite, ce mardi 18 juillet 2023, aux acteurs par Luc Magloire Mbarga Atanga, ministre du Commerce.

Les patrons d’entreprises avaient en effet été conviés à une réunion par une correspondance en date du 13 juillet 2023 signé par le ministre du Commerce. « J’ai l’honneur de vous convier à prendre part personnellement à la réunion de concertation que je présiderai le mardi 18 juillet 2023…. qui portera sur la situation du marché du riz », indiquait la lettre.

Réunis donc ce mardi 18 juillet en concertation, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana a demandé aux acteurs « d’irriguer le marché Camerounais en riz, en procédant à l’importation illico -presto de cent cinquante mille tonnes de riz pour le dernier trimestre ».

Au cours de la rencontre, le ministre du Commerce a réaffirmé l’accompagnement du gouvernement aux acteurs. En contre partie, ils leur demande de renvoyer l’ascenseur aux consommateurs. « Nous avons chaque fois saisi les autorités portuaires au sujet du séjour prolongé des bateaux. Nous avons eu un écho favorable. Les pouvoirs publics qui procèdent toujours à l’accompagnement des importateurs en cas de nécessité ne pourraient se substituer à eux. Les gens ont régulièrement bénéficié de l’accompagnement de l’Etat en matière de facilitation des importations. Renvoyez l’ascenseur aux consommateurs« .

Selon les données compilées par l’Institut national de la statistique (INS), le gouvernement camerounais a depuis 2020, dépensé 530,1 milliards de FCFA pour l’achat du riz auprès des pays étrangers. Les importations de cette céréale ont respectivement coûté 159,8 milliards de FCFA en 2020(+5%), 207, 9 milliards de FCFA en 2021(+5,4%) et 162,5 milliards de FCFA à fin octobre 2022(+1%). Cette situation s’explique par le fait que la production nationale de riz qui oscille autour de 220 000 tonnes/an n’arrive pas encore à satisfaire la demande estimée à environ 600 000 tonnes.

Filière riz : le Cameroun veut porter sa production à 750 000 tonnes d’ici 2030

 

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, a présidé le 16 mai dernier à Yaoundé, l’atelier de validation de la stratégie de développement de la filière riz.

Le Cameroun veut aménager 60 000 ha pour le riz irrigué et 200 000 ha pour le riz pluvial et produire 6000 tonnes de semences certifiées par an d’ici 2030. Par ailleurs, le gouvernement prévoit doter les producteurs et productrices dans divers bassins de productions de motoculteurs, de mini-moissonneuses, de batteuses et de décortiqueuse

Des résolutions qui ont été énoncées le 16 mai au cours d’un l’atelier de validation de la stratégie de développement de la filière riz présidé par le ministre de l’agriculture. L’objectif de cette stratégie est de booster la production locale du riz et rendre résiduelles les importations qui dominent actuellement le marché. Le pays espère, en effet, porter sa production à 750 000 tonnes d’ici 2030 afin de ramener le taux d’autosuffisance à 97%.

« L’objectif, loin d’être de produire seulement, est de rendre disponible sur les marchés un riz de haute qualité à des prix compétitifs. Cela passe par la modernisation des moyens de production via la mécanisation agricole, la réorganisation des acteurs de la filière, mais davantage de l’implication du secteur privé en amont et en aval », a déclaré Gabriel Mbairobe.

Le coût global de la stratégie est évalué par le Minader à 385 milliards de FCFA, dont 298 milliards de FCFA pour les périmètres irrigués et 87 milliards de FCFA pour les autres biens et services. Les fonds seront mobilisés auprès des partenaires au développement, du secteur privé et du budget d’investissement public.

Il faut souligner que, le pays ne parvient pas encore à satisfaire la demande locale en matière de riz estimée à 600 000 tonnes. Et pour combler le déficit évalué à plus de 200 000 tonnes, l’État a recours aux importations.

Des importations qui lui ont coûté pour le compte de l’année 2021, 207,974 milliards de FCFA pour une quantité importée de 776 601 tonnes contre 591 597 tonnes en 2020 évaluée à 159,871 milliards de FCFA. Soit une hausse de 185 004 tonnes (31,3%) en un an.