Cameroun : l’Etat prévoit un budget de 76 milliards de F pour relancer la filière café

Ce montant a été dévoilé ce 12 septembre 2023 à Kouoptamo (région de l’Ouest) lors du lancement officiel des activités du Projet d’appui à la relance de la filière café (Parf-Café).

La relance de la filière café est sur la bonne voie. Ressusciter la filière café est le défi que s’est donné Gabriel Mbaerobe, le ministre de l’Agriculture et du développement local (Minader). À cet effet, tous les moyens seront mis en jeu par le gouvernement. 76,7 milliards de F cfa. C’est le coût estimatif du Projet d’appui à la relance de la filière café (Parf-Café). Ce chiffre a été dévoilé par le Minader qui présidait ce 12 septembre 2023 à Kouoptamo, le lancement officiel des activités relatives à ce projet d’une durée de 5 ans (2027).

L’objectif principal est de doubler la production caféière d’ici 2027 car, selon des données fournies par l’Office national du cacao et du café (Oncc), la production de café s’est chiffrée à 11 557 tonnes (robusta et arabica) pour la campagne caféière 2021/2022. Concrètement, le gouvernement vise : « 22 086 tonnes cumulées de café vert de qualité soit 4 858 tonnes pour le café arabica et 17 228 tonnes pour le café robusta ».

A ceci, il faudrait ajouter des ambitions de «10 529 tonnes de café vert de qualité en 2027 soit 2 316 tonnes de café arabica et 8 213 tonnes pour le café robusta pour augmenter la production nationale qui gravite autour de 35 000 tonnes de nos jours ; un rendement moyen attendu de 0,7 tonnes/hectares soit un accroissement de 0,5 t/ha par rapport au niveau actuel de 0,2 t/ha », projette le membre du gouvernement.

Pour atteindre ces objectifs, le volet financement est un facteur crucial. Pour lever la difficulté, le Minader rassure que le Fonds de Développement des filières Cacao et Café (Fodecc), s’est engagé à financer les activités du Parf-Café à hauteur de 7,6 milliards de Fcfa soit 9,9% du coût global du projet à travers son Guichet projet. En plus, « il est nécessaire de rappeler qu’en plus de de financement, le Parf-Café va bénéficier des appuis indirects du Fodecc à travers le Guichet producteurs, qui a prévu environ 4 milliards de subventions en intrants pour le café en 2023 au profit direct des producteurs », fait-il savoir.

A en croire Ecomatin, le projet étalé sur cinq ans repose sur trois composantes techniques à savoir : la production et la diffusion du matériel végétal à haut rendement ; l’appui au développement des exploitations caféières et l’appui à la durabilité de la filière café.

 

Cameroun : un investissement de 650 millions de F pour relever la filière laitière à Ngaoundéré

Ceci grâce au projet d’extension de l’unité de production laitière dont la pose de la première pierre a eu lieu la semaine dernière.

Dans la région de l’Adamaoua, l’on table donc sur une hausse de la production de 5000 litres de lait par jour. A en croire Ecomatin, on passera ainsi de 1500 à 6500 litres au quotidien. Ceci grâce à l’extension de l’usine de production laitière de la région, située sur le plateau de Mardock à Ngaoundéré, chef-lieu de la région château d’eau du Cameroun.

D’un coût de 650 millions de Fcfa, dont 300 millions injectés par le gouvernement via le Projet de développement de l’élevage (Prodel), la pose de la première pierre de cet édifice s’est tenue le 19 décembre 2022, en présence du ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr Taïga.

La fiche technique du projet renseigne que cette extension sera construite sur le flanc droit de l’ancienne mini-laiterie de Ngaoundéré réalisée à 250 millions de Fcfa. Elle sera bâtie sur une superficie de 15 000 m2 avec des bureaux et un hall de chargement constitué : d’un lieu de réception de lait, du traitement thermique, de la fermentation, de la stérilisation au conditionnement du yaourt et une chambre froide. L’initiative qui intervient après l’importation depuis la France de 164 vaches de race Montbéliarde, vise à booster les capacités de production de lait dans cette partie du pays.

 « La nouvelle usine va régler le problème de la capacité de production, 5000 litres de lait par jour est une capacité suffisante par pour absorber la production ne serait-ce que dans l’Adamaoua. Il reste à jouer certains aspects tels que l’accompagnement des fermes pour que la collecte et la chaîne logistique puissent fonctionner ensemble », a déclaré Hamidou Adamou, Administrateur de la mini-laiterie de Ngaoundéré aux confrères de Cameroon Business Today, parution du mercredi 28 décembre 2022 au  janvier 2023.

Ce qui pourrait avoir aussi un impact sur la production nationale de lait qui reste toujours faible. En effet, la production nationale a connu une augmentation de 7% depuis 2014, pour s’établir à près de 275 000 tonnes en 2019.  Cette même année, l’on a produit localement 207 216,1 tonnes contre 266 274,5 tonnes en 2018, soit une baisse de 59 05,4 tonnes (22,18%), comme le révèle la  « Situation des productions et des importations du sous-secteur élevage, pêches et industries animales en 2019 », du ministère de l’Elevage, des Pêches et de l’Industrie animale.

Cameroun : la coopération allemande investit pour le développement de la filière textile

La filière coton est un pilier stratégique de développement économique au Cameroun et la République fédérale de l’Allemagne à travers la coopération allemande soutient fortement cette chaîne de valeur. 

Au cours des vingt dernières années, le Cameroun n’a bénéficié d’aucun nouvel investissement majeur dans le secteur du textile et de l’habillement. C’est fort de ce constat que la coopération allemande a décidé d’apporter son soutien sans faille à la mise en œuvre du projet « Durabilité et Valeur Ajoutée dans les chaînes d’Approvisionnement Agricoles » (ProCOTON).

Pour le Dr Valentin Katzer, le représentant de l’Ambassade d’Allemagne à l’ouverture des Journées portes ouvertes de CAMTEX LAB, ce soutien concerne non seulement la production durable du Coton mais aussi la transformation et la commercialisation du coton camerounais pour une plus-value locale plus importante et la création des emplois ciblant majoritairement les jeunes.

La coopération allemande accompagne fortement cette initiative qui vise à soutenir le gouvernement Camerounais dans l’implémentation de sa Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND20-30) dont l’un des objectifs est de développer une véritable industrie coton-textile au Cameroun. «Ce soutien concerne non seulement la production durable du Coton mais aussi la transformation et la commercialisation du coton camerounais pour une plus-value locale plus importante et la création des emplois ciblant majoritairement les jeunes», précise Valentin Katzer

Les candidats potentiels

Il fait le constat selon lequel, le Cameroun bénéficie d’un coton compétitif et de grande qualité. Néanmoins, moins de 2% de la fibre de coton est transformée par les entreprises textiles locales Camerounaises. La très grande majorité du coton Camerounais est exporté directement après égrenage. Le grand potentiel pour l’économie locale de créer la valeur ajoutée à partir du coton Camerounais reste donc inexploité.

Il convient de relever que l’absence des réformes dans le secteur coton textile pourrait limiter considérablement les investissements nationaux et internationaux. En effet, plusieurs obstacles limitent le développement de la filière, nous pouvons citer: L’accès au crédit et au financement, les coûts élevés des intrants, le manque de personnel qualifié et le déficit de compétences entrepreneuriales et managériales.

Valentin Katzer précise que : «Le développement de l’industrie textile a un immense potentiel pour le renforcement et la croissance de l’économie camerounaise. Le Cameroun a un secteur de la mode en pleine croissance qui favorise la création de start-ups viables. La mise sur pied d’un incubateur textile comme CAMTEX LAB va permettre la création de nouvelles entreprises pérennes. Le soutien au développement des idées innovantes et des modèles économiques durables constitue un levier pour la redynamisation de la filière textile au Cameroun».

En effet, l’Incubateur/Accélérateur CAMTEX LAB est un nouvel outil au service de l’entrepreneuriat qui devrait permettre de promouvoir les start-ups artisanales et industrielles textiles au Cameroun. Il vise à identifier, sélectionner et accompagner des «jeunes pousses» dans la conceptualisation, le démarrage et/ou le développement de leur projet textile.

C’est dans cette optique qu’une vingtaine de postulants de la région du Centre ont présenté cette semaine leurs projets au groupe d’expert de CAMTEX LAB. La suite du programme prévoit une autre caravane de quatre jours dans la région de l’Ouest, du 6 au 9 novembre. Pendant cette période, il sera organisé, comme à Yaoundé, des ateliers et échanges avec les candidats potentiels porteurs de projet qui n’ont pas encore créé d’entreprises qu’aux jeunes pousses qui disposent d’ores et déjà d’un statut juridique.

Cameroun : une nouvelle initiative pour booster le secteur aquacole

Le Ministre de l’Élevage, des pêches et des industries animales, Dr Taïga, a présidé hier mardi 22 mars 2022 à Yaoundé, la cérémonie de lancement de la mission de formulation du programme d’appui au développement de l’entrepreneuriat aquacole.

Développer la production du poisson sur l’ensemble du territoire national et dans toutes les techniques de la convention actuelle du secteur. Tel est l’objectif de ce nouveau programme d’accompagnement.

D’une durée de 6 ans, le programme démarrera probablement en 2023 pour s’achever en 2029. Pour le ministre, il s’agit là d’un projet très important. C’est pourquoi, a-t-il souligné, des équipes vont se déployer sur l’ensemble du territoire national, afin de recueillir les besoins ainsi que les préoccupations des uns et des autres, et pouvoir ainsi lever toutes les contraintes autour dudit secteur.

Les aquaculteurs veulent à travers ce programme tripler, voire quadrupler la production. « Nous attendons de ce projet un accompagnement plus sérieux de nos communautés, parce que nous nous sommes engagés récemment dans la vulgarisation de l’aquaculture comme une économie alternative de nos populations, qui ont la volonté de se lancer dans la production du poisson », a indiqué le Père Ezéchiel Esope Zanwoen, coordonnateur de l’Association chrétienne « Caritas » de Sangmélima.

En 2019, l’offre en produits halieutiques au Cameroun se situait à 335 158 tonnes. Une offre largement dominée par la pêche artisanale maritime (79%), suivie de la pêche continentale (14%) et de la pêche industrielle (4%). L’aquaculture n’apparaît qu’en dernier ressort avec seulement 3% de l’offre globale.

C’est dans le but de booster de la filière et lutter contre la vie chère que le Minepia multiplie les stratégies de production locale.

Peste porcine : le Cameroun importe 100 porcs géniteurs pour relancer la filière

 

Six mois après le passage de la Peste porcine africaine (Ppa) qui a décimé près de 22,5% du cheptel porcin au Cameroun entre juin et septembre 2021, le Cameroun relance la filière.

100 grands-parents porcins, arrivés au pays par l’aéroport international de Douala la semaine dernière en provenance de l’Europe, par les soins du ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, pour le compte du Projet de Développement de l’Elevage (Prodel), et sous financement de la Banque mondiale.

Ces animaux qui viennent ainsi « renouveler la génétique de la filière au Cameroun » tel que précisé par le Prodel, ont été transférés à la station d’élevage de Kounden, une localité dans le département du Noun, région de l’Ouest.

Il s’agit des grands-parents porcins qui participeront au renouvellement de la génétique du cheptel, secoué l’année dernière par la foudroyante épizootie, qui a provoqué l’abattage d’au moins 90 000 porcs dans la région de l’Ouest.

« À l’issue des multiplications, les fermes de reproduction font revendre ces porcs améliorés et hautement performants à d’autres organisations de producteurs actives dans le domaine de l’engraissement. Ce sont leurs produits qui seront destinés à la vente », ajoute le Prodel.

Selon les chiffres de l’interprofession des éleveurs de porcs pour la région de l’Ouest, la Ppa qui s’est déclarée au Cameroun au mois de juin 2021, a officiellement provoqué l’abattage de 90 000 porcs, sur les 400 000 têtes que compte le cheptel de la région de l’Ouest. Une situation qui a par ailleurs entrainé une pénurie sur le marché, provoquant au passage une inflation dans la filière.

 

 

 

Comment choisir sa filière à l’université ?

Pour bénéficier d’un environnement de travail privilégié, les bacheliers peuvent avoir un beau parcours post-Bacc, à  condition de choisir un domaine adapté à leurs aptitudes.

Blandine est étudiante en première année de biologie humaine et santé à la faculté des sciences de l’université de Douala.Une filière à laquelle, elle n’avait jamais pensé dans ses plans d’étude. « La biologie humaine s’est imposée à moi. C’est la seule filière que je pouvais faire à l’université de Douala », révèle l’étudiante. Après l’obtention de son baccalauréat D, la jeune fille croyait avoir assez de temps pour choisir une branche avant la rentrée académique. Malheureusement pour elle, lorsqu’elle s’est enfin décidée à aller prendre des renseignements à la Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de Douala, le concours était déjà passé. C’est ainsi qu’elle a opté pour la filière biologie humaine et santé.

Comme Blandine, plusieurs bacheliers ont de la peine à choisir une filière à l’Université. Non seulement parce qu’ils ignorent le débouchés, mais surtout parce qu’ils ne sont pas suffisamment informés sur de nombreuses filières et les opportunités qu’elles offrent. Il est pourtant possible de faire un beau parcours post-Bacc, la condition sine-qua-non étant de choisir des filières adaptées à ses aptitudes. « Les choix possibles d’études après le Bacc sont très variés. Que vous soyez déjà décidé(e) ou encore hésitant(e), un temps de réflexion s’impose pour formuler un projet cohérent », affirme Jocelyne Laurence Ndjeng, conseillère d’orientation au lycée de Melong.

Faire un choix de filière pour ses études universitaires nécessite un travail élaboré au préalable. Une enquête menée par l’élève lui-même est important. Celui-ci doit être assisté du conseiller d’orientation de son établissement s’il y en a un,  et bien sûr de ses parents ou des aînés. Pour Jocelyne Laurence Ndjeng, « les vraies questions à se poser sont : dans quel environnement ai-je envie d’étudier ? Dans quel environnement ai-je envie de travailler ? » Quelles sont les attitudes à adopter pour choisir une filière à l’université ? C’est la question que se posent les élèves des classes de Terminale.

Bien s’informer sur les différentes filières, leurs caractéristiques et leurs débouchés est un travail important pour un parcours post-Bacc réussi. Le futur bachelier doit se montrer curieux. Dans ce sens, les parents peuvent encourager leurs enfants à  effectuer des recherches sur Internet ou même chercher avec eux, pour pouvoir en discuter, sans pour autant décider à leur place.

Informé et guidé par ses proches, le futur bachelier indécis, pourra opérer un choix judicieux qui correspond parfaitement à sa personnalité. La passion est un élément déterminant dans le choix d’une filière à l’université ou dans une école de formation.

La révision des lois sur le bois au centre d’un atelier à Douala

Les travaux regroupent les experts de la filière bois

Au milieu des années 90, les forêts recouvraient environ 19,6 millions d’hectares, selon l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO, tandis que d’autres études ayant eu recours aux images satellitaires, avançaient plutôt le chiffre de 22,8 millions d’hectares au cours de la même période. A côté de cette bataille de chiffres, les experts indiquent que la forêt représente 43% de la superficie de notre pays, estimée à 46,5 millions d’hectares. L’importance de cette proportion a amené l’Etat camerounais à l’aube des années 90, à refléchir sur la création d’un cadre légal devant régir l’exploitation forestière, en l’occurrence le bois. A cet effet, l’on apprend que seul le gouvernement est habilité à donner des autorisations d’exploitation du bois aux résidents camerounais, ainsi qu’aux entreprises inscrites au registre du commerce. Dans le même ordre d’idée, plusieurs lois ont été adoptées selon les acteurs de la filière, réunis depuis le jeudi 26 mai 2011, à Douala, dans le cadre d’un atelier d’information et de sensibilisation sur la grille de légalité FLEGT Cameroun, et de consultation sur la relecture de la politique et la législation forestière camerounaise.

Les travaux regroupent les agents du ministère des forêts et de la faune, de la brigade nationale de contrôle, du ministère des finances, du secteur de la douane, des opérateus économiques, ainsi que des membres de la société civile. D’après Patrice Bigombe Logo, expert juriste: La politique nationale sur l’exploitation des forêts remonte aux années 90, mais la loi la plus connue et qui est d’ailleurs au centre de cet atelier, c’est la loi du 20 janvier 1994. Cette loi par exemple, plaça pour la première fois, les forêts communautaires dans une catégorie bien précise, de même qu’elle permettait au Cameroun de considérer les forêts certes comme une ressource, mais d’avantage comme un atout naturel qu’il convient de bien gérer. Pour contribuer à l’amélioration et à l’adaptation des instruments de gouvernance forestière aux normes internationales, l’atelier de Douala vise à procéder à la relecture de la politique et de la législation forestières des années 1994-1995, pour, d’une part, combler les vides juridiques constatés et, d’autre part, résoudre les insuffisances qui limitent la performance de la politique forestière camerounaise, selon les organisateurs. Les travaux s’achèvent ce vendredi 27 mai 2011.

Les experts indiquent que la forêt représente 43% de la superficie du Cameroun, estimée à 46,5 millions d’hectares
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Commerce du bois: Plus de 650 millions vont dans les poches des fonctionnaires

Les pots-de-vin représentent 9% des coûts d’exploitation selon un rapport du Centre de recherche forestière internationale

Le « gombo » représente 9% des coûts d’exploitation
L’information vient du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR). L’organisme technique international vient de commettre un rapport incendiaire. Un véritable pamphlet. Ce rapport est le fruit d’enquêtes menées sur le terrain par deux chercheurs travaillant au bureau du CIFOR de Yaoundé. Il s’agit de Paolo Cerutti et Guillaume Lescuyer. Il souligne que les personnes impliquées dans ce commerce illégal de sciages doivent régulièrement verser des pots de- vin aux représentants des administrations pour poursuivre leur activité. Ce « gombo », apprend-on, représente 9 % des coûts d’exploitation. C’est Bertoua, le chef lieu de la région de l’Est, qui est le fief de ces trafics qui font perdre énormément d’argent à l’Etat. « Une partie du bois qui passe par le marché de Kano, à Bertoua, est vendue à des acheteurs de Yaoundé, la capitale du pays, mais la majeure partie est destinée au Tchad, à plus de 1250 kilomètres au nord. Un voyage onéreux. Entre Bertoua et la frontière, on compte une vingtaine de barrages routiers tenus par des fonctionnaires du Ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF), de la gendarmerie et de la police, et la seule manière de passer est de leur verser de l’argent », indique Amadou, un négociant local cité par les deux chercheurs. « Ces fonctionnaires savent que le bois a le plus souvent été récolté de manière illégale. Ainsi, si les négociants refusent de payer, ils ne passent pas », poursuit-il.

Plus d’un million de «frais de route » par voyage
Amadou estime que le montant de ces « frais de route » versés aux barrages routiers peut s’élever à 1,5 million de Cfa par voyage. « Pour passer les cinq ponts-bascules situés entre Bertoua et le Tchad, Amadou doit débourser un million de Cfa de plus, ce qui porte le montant de ses paiements informels à 2,5 millions Cfa par voyage », renseigne le document. On retient ainsi que ces deux dernières années, les études réalisées par Cerutti et Lescuyer ont montré que l’exploitation informelle de sciages destinés au marché intérieur et aux marchés régionaux est tout aussi importante, en volume, que l’exploitation industrielle formelle destinée à l’exportation. Chaque année, environ 68 000 m³ de bois scié sont exportés au Tchad depuis la région de l’Est, la moitié étant acheminée par le rail, l’autre moitié par la route. Environ 40 % proviennent des scieries industrielles, le reste est fourni par l’abattage informelle à la tronçonneuse. « Si l’on prend les chiffres d’Amadou, les négociants doivent verser des pots-de-vin pouvant se monter à environ 31 000 CFA par mètre cube, » apprend Cerutti. « Cela signifie que les fonctionnaires rencontrés en chemin collectent environ un million d’euros par an (environ 650 millions FCFA), une très grosse somme d’argent », ajoute-t-il.

Le bois récolté sans permis
Pour les chercheurs, une grande partie de l’argent remonte l’échelle hiérarchique du chef de poste et ses agents aux hauts fonctionnaires du MINFOF, dans les fameuses enveloppes, bien que les paiements soient le plus souvent versés à des personnes travaillant en brousse, aux barrages routiers et sur les marchés. Pour le CIFOR, la récolte non contrôlée pourrait menacer l’offre future de bois et, contrairement à la production industrielle destinée à l’exportation, le commerce intérieur ne génère aucun revenu pour l’État. Le centre fait observer que la portée de cette histoire va bien au-delà du Cameroun. Il fait allusion au récent Accord de partenariat volontaire (APV) signé entre le gouvernement et l’Union européenne, dans le cadre du Plan d’action pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges. Les recherches du CIFOR ont également montré qu’environ la moitié du bois commercialisé chaque année n’était pas enregistrée dans les systèmes officiels de collecte des données, puisque le bois est récolté sans permis. En outre, l’acquisition d’informations auprès des scieurs concernés est difficile dans le cadre juridique actuel. Tout cela menace l’intégrité de l’accord avec l’UE. D’après le CIFOR, la corruption qui enveloppe le commerce des bois a dépassé déjà les bornes. « Elle est tellement ancrée au sein du MINFOF que toute tentative de réformer la loi risque d’être vigoureusement contestée par les fonctionnaires qui complètent leurs revenus par des pots-de-vin », écrit le centre dans ce pamphlet. Au demeurant, le CIFOR invite le Président de la République à se pencher sur ce problème très préoccupant.

Bertoua, le chef lieu de la région de l’Est, est le fief des trafics de bois au Cameroun
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Le Cameroun importe du sucre pour résoudre la pénurie

Les ministères du Commerce et des Finances ainsi que les opérateurs de la filière sont convenus de la nécessité d’une importation

Le produit rare sur le marché
La mesure a été prise à l’issue d’une concertation entre les opérateurs de la filière sucre et les ministres du Commerce et des Finances tenue hier mercredi 10 mars à Yaoundé. Le gouvernement camerounais a décidé de recourir à l’importation de 35 000 tonnes de sucre, pour faire face à la pénurie que connait ce produit sur les marchés camerounais. La pénurie actuelle du sucre sur le marché camerounais nous a amené à saisir les opérateurs de la filière sucre pour trouver ensemble des solutions à ce problème, a déclaré Titi Pierre, ministre délégué aux Finances en charge du budget. Il a aussi ajouté que le gouvernement a décidé pour un temps, d’annuler toutes taxes douanières pour accompagner cette mesure et s’assurer que sur le marché les commerçants n’augmenteront pas de prix. Le manque de sucre sur le marché camerounais a créé depuis quelques semaines, une augmentation progressive du prix du kilogramme qui a atteint le pic de 750 FCFA. La mesure prévoit que ces importations vont se répéter tous les mois, jusqu’à la fin de l’année.

Les acteurs se rejettent la responsabilité
Cette situation est due à une pression spéculative développée sur le marché du sucre, a expliqué Louis Yinda, Directeur général de la SOSUCAM, dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune. Cette spéculation est également due aux fortes pressions internationales liées aux estimations de l’Organisation mondiale de sucre (OIS) évaluant le déficit mondial entre la consommation et la production pour la campagne 2009-2010 à 8 millions de tonnes, a-t-il ajouté. Des observateurs lui donnent le tort, en affirmant que le principal spéculateur c’est la SOSUCAM. En rachetant la CAMSUCO, la SOSUCAM a acquis une situation de quasi-monopole. Or depuis 2002, le prix du sucre a augmenté de près de 75%. Une situation incompréhensible pour les observateurs dans la mesure où la matière première, la canne à sucre est produite localement. Ce sont les choix d’exportation de cette société vers le Tchad et le Nigéria qui défavorisent le marché déjà fragile du Cameroun, affirme un cadre du ministère du Commerce, sous anonymat.

Choix difficile pour le gouvernement
Selon les habitués du secteur, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana aurait décidé de mettre fin à la prise d’otage de la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM). Avec plus de 50% des parts de marché au Cameroun, la SOSUCAM se refuse à toute responsabilité dans la situation actuelle. Lors de la réunion de crise qui s’est tenue le 3 février 2010 dernier, la SOSUCAM et les grossistes se sont rejetés mutuellement les responsabilités. Selon des indiscrétions, la hausse du prix du sucre est principalement due à une mafia spéculative. La SOSUCAM dont la production ne suffit pas à ravitailler le marché camerounais aurait décidé d’exporter vers des pays voisins où les prix sont élevés. Les grossistes quant à eux, sont accusés de durcir le marché pour bénéficier des mesures d’allègement douanier. Pourtant le problème est plus complexe. Le ministre du Commerce semble avoir tiré les enseignements de ces différentes situations. En février 2008, c’est la hausse du prix du sucre qui avait été un des éléments déclencheurs des émeutes dites de la faim.

Le vrai, le faux
En 2005, suite à un accord d’importation hors taxes de 10 000 tonnes de sucre, la SOSUCAM avait dénoncé une tentative de déstabilisation de la production locale et avait prétendu que cette situation risquait d’entraîner des pertes et forcément des restructurations au niveau des emplois. Le gouvernement avait fait marche arrière. En octobre 2009, c’est la SOSUCAM qui a eu cet accord et aucune protestation n’a été entendue. La réalité du sucre souffre de l’absence de statistiques fiables. Selon une récente étude, la demande du marché camerounais en sucre se situerait autour de 180 000 tonnes. La production sucrière de la SOSUCAM est de 120 000 tonnes, tandis que la production des petites entreprises de Douala (NOSUCA et SUMOCAM) tournerait autour de 15 000 tonnes. Les services des douanes ont établi par GPS des importations frauduleuses à 12 000 tonnes. Il existe donc un trou constant de 33 000 tonnes. A la SOSUCAM, on se refuse d’admettre l’évidence: La SOSUCAM connaît un bon rythme de production depuis le début de la campagne sucrière actuelle, soit 600-700 tonnes de sucre produit par jour, a affirmé le Directeur général de cette entreprise.

Sucre importé du Brésil
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Le Cameroun sera l’hôte de la 3e édition de Racewood les 22 et 23 mars 2010

La vocation de RACEWOOD est de favoriser des partenariats entre acteurs de la filière des bois tropicaux

Aujourd’hui, le Bassin du Congo compte près de 4,5 M ha de forêts naturelles certifiées sur les quelques 20 M ha de forêts dédiées à la production. Le Cameroun a 835 000 ha de forêts certifiées (3 concessions). Dans le même temps, la demande en bois certifiés progresse auprès des distributeurs et des consommateurs et représente un enjeu d’importance pour les bois africains provenant de forêts gérées durablement selon les exigences demandées par le label FSC.

En Europe comme en Afrique, la concurrence et la recherche de nouveaux marchés s’intensifient. Racewood est une occasion d’anticiper les nouveaux enjeux du marché international et donner accès à cette nouvelle offre de produits bois certifiés. C’est aussi découvrir l’offre incomparable d’essences africaines qui affichent des performances mécaniques et des qualités esthétiques parmi les meilleures au monde.

Le choix du Cameroun
Selon les chiffres publiés par la FAO en 2004, le couvert forestier du Cameroun est d’environ 17 millions ha soit un tiers du territoire. Seule une trentaine d’essences (Iroko, Sapelli, Doussié, Azobé.) est exploitée sur les quelques 300 existantes. Avec une centaines de scieries et quelques grands groupes qui produisent des placages et contreplaqués, le Cameroun possède un secteur bois à fort potentiel. Et la filière d’exploitation illégale du bois et de destruction des essences se développe. Les autorités doivent donc s’armer pour lutter contre l’illégalité.CLes 3èmes Rencontres Africaines de Coopération avec l’Europe, conçues par l’association IFIA, bénéficient d’un soutien technique et financier de la Commission européenne et de ProInvest dans leur action de gestion forestière durable en Afrique.


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