«Je peux vous dire que j’ai lu tout ce qui a été écrit sur l’impôt depuis 1215 jusqu’à ce jour y compris les introuvables!»
L’homme pluridimensionnel qui nous reçoit ce 23 janvier est très décontracté, vêtu d’une chemisette et d’un pantalon qu’accompagnent de simples babouches en cuir, Pierre Alaka Alaka nous conduit droit dans le bureau du cabinet conseil qu’il a ouvert à Douala, il s’agit davantage d’un antre du savoir dans lequel sont exposés sur plusieurs étagères des centaines d’ouvrages traitant des sujets aussi variés que la fiscalité, la politique, on y retrouve beaucoup de biographies.Un peu en deçà de la taille moyenne, Pierre Alaka Alaka est physiquement fort d’apparence, son teint totalement noir trahit clairement ses origines 100% camerounaises. Entre deux sujets, notre interlocuteur déclare sans ambages son panafricanisme, son soutien à Laurent Gbagbo dans la crise Ivoirienne ne souffre d’aucune retenue.
Enfance et parcours (scolaire et académique)
Pierre Alaka Alaka voit le jour deux ans avant l’indépendance du Cameroun, le 21 octobre 1958 à Bakoa dans l’arrondissement de Bokito département du Mbam devenu Mbam-et-Inoubou avec le nouveau découpage administratif. Le nouveau né est issu d’un foyer polygamique de 5 épouses dont la mère était la 3e, c’est seulement en classe de 3e que celui-ci fait sa connaissance ce qui fait qu’aujourd’hui Pierre Alaka Alaka loue la polygamie lorsqu’elle est réussie car vous l’aurez compris celle qui l’a élevé n’était pas sa véritable mère. Elève à l’école catholique de Bakoa, il y obtient son cepe et s’inscrit tour à tour au collège d’enseignement secondaire de Bokito puis au lycée de Bafia où il décroche ses diplômes du secondaire – Bepc, probatoire et baccalauréat – en 1982 le jeune bachelier prend le chemin de Yaoundé pour s’inscrire dans l’unique université de l’époque, sortie armé d’une licence en droit, il s’envole pour la France grâce à une bourse d’un gouvernement camerounais et atterrit à l’école nationale des impôts de Clermont-Ferrand dans laquelle il acquiert un diplôme d’inspecteur des impôts. Très ambitieux et soucieux de poursuivre ses études, Pierre Alaka Alaka découvre l’université de la même localité et s’en sort avec une maitrise et un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en finances publiques et droit fiscal. Vint ensuite la ville de paris et l’ENA, école nationale d’administration qui était à l’époque l’institut international d’administration publique, c’est là qu’est décroché un diplôme d’inspecteur des finances, Paris 2 permet à ce mordu des études d’obtenir son diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) de gestion publique et son DESS d’administration publique. La thèse que présente à l’époque ce brillant étudiant porte sur les difficultés du recouvrement de l’impôt au Cameroun sous la direction du Pr Claude Goyard.
L’université de Douala, le caillou dans la chaussure
Revenu définitivement au Cameroun en 1996, Pierre Alaka Alaka se retrouve aux impôts, ensuite convaincus par des dirigeants camerounais il devient enseignant à l’université de Douala, une expérience plutôt difficile. En 1996 il arrive dans cette institution comme enseignant vacataire en même temps qu’il officie aux impôts. En 1999 le Pr Lekene Donfack et feu le Pr Gabriel Nlep lui demandent avec insistance de quitter les impôts, chose qu’il accepte à condition de créer un DESS en administration fiscale. En 2000 cette condition est pleinement remplie, selon le Dr Alaka les convoitises nées sur la réussite de ce programme par la suite, seraient à l’origine de ses problèmes dans cette structure académique. C’est d’ailleurs avec beaucoup d’amertume qu’il observe que ce DESS ne correspond plus aujourd’hui à ses ambitions, les plus grosses autorités de l’université m’ont communiqué des noms pour que je puisse recruter des étudiants qui n’avaient pas de niveau à ce DESS, ce que j’ai bien sûr refusé. A cause de cette attitude rebelle pour ses patrons et malgré ses multiples publications et revues le Dr Alaka n’a jamais changé de grade dans cet établissement, chose que l’ancien président du conseil d’administration le Pr Augustin Kontchou avait en son temps condamné, il s’est aussi opposé à la résiliation de son contrat, car pour lui, les publications de cet enseignant lui donnent largement le grade de Professeur titulaire et que l’Université ne peut pas démontrer avoir mis les moyens nécessaires pour le changement de grade de cet enseignant. Bien au contraire! En substance, depuis 2005, l’actuel Doyen le Pr Modi Koko Henry Bebe n’a jamais rédigé un rapport favorable à son égard. Cette douloureuse expérience l’oblige à ouvrir son cabinet-conseil en fiscalité qui a pignon sur rue et qui dispose des agences dans certains pays de la Cemac. N’empêche le Dr Alaka Alaka se sert toujours de la craie à l’institut international des sciences et techniques fiscales d’Abidjan comme enseignant titulaire, cet exercice il le pratique aussi à l’institut d’économie et des finances de Libreville pour le compte de la Cemac. Et dans d’autres grandes écoles africaines. Dans sa besace on peut aussi citer les cours dispensés au DESS d’administration fiscale de paris9 dauphine, dans le cadre des séminaires des systèmes fiscaux comparés. L’une de ses plus grosses réussites en qualité d’enseignant est certainement l’ouverture sous son impulsion du DESS d’administration fiscale à l’université de Douala. Aujourd’hui, plusieurs étudiants issus de cette filière sont des hauts cadres de l’administration et une demi-douzaine ont soutenu leurs thèses de doctorat.
L’université de Douala, le caillou dans la chaussure
Revenu définitivement au Cameroun en 1996, Pierre Alaka Alaka se retrouve aux impôts, ensuite convaincus par des dirigeants camerounais il devient enseignant à l’université de Douala, une expérience plutôt difficile. En 1996 il arrive dans cette institution comme enseignant vacataire en même temps qu’il officie aux impôts. En 1999 le Pr Lekene Donfack et feu le Pr Gabriel Nlep lui demandent avec insistance de quitter les impôts, chose qu’il accepte à condition de créer un DESS en administration fiscale. En 2000 cette condition est pleinement remplie, selon le Dr Alaka les convoitises nées sur la réussite de ce programme par la suite, seraient à l’origine de ses problèmes dans cette structure académique. C’est d’ailleurs avec beaucoup d’amertume qu’il observe que ce DESS ne correspond plus aujourd’hui à ses ambitions, les plus grosses autorités de l’université m’ont communiqué des noms pour que je puisse recruter des étudiants qui n’avaient pas de niveau à ce DESS, ce que j’ai bien sûr refusé. A cause de cette attitude rebelle pour ses patrons et malgré ses multiples publications et revues le Dr Alaka n’a jamais changé de grade dans cet établissement, chose que l’ancien président du conseil d’administration le Pr Augustin Kontchou avait en son temps condamné, il s’est aussi opposé à la résiliation de son contrat, car pour lui, les publications de cet enseignant lui donnent largement le grade de Professeur titulaire et que l’Université ne peut pas démontrer avoir mis les moyens nécessaires pour le changement de grade de cet enseignant. Bien au contraire! En substance, depuis 2005, l’actuel Doyen le Pr Modi Koko Henry Bebe n’a jamais rédigé un rapport favorable à son égard. Cette douloureuse expérience l’oblige à ouvrir son cabinet-conseil en fiscalité qui a pignon sur rue et qui dispose des agences dans certains pays de la Cemac. N’empêche le Dr Alaka Alaka se sert toujours de la craie à l’institut international des sciences et techniques fiscales d’Abidjan comme enseignant titulaire, cet exercice il le pratique aussi à l’institut d’économie et des finances de Libreville pour le compte de la Cemac. Et dans d’autres grandes écoles africaines. Dans sa besace on peut aussi citer les cours dispensés au DESS d’administration fiscale de paris9 dauphine, dans le cadre des séminaires des systèmes fiscaux comparés. L’une de ses plus grosses réussites en qualité d’enseignant est certainement l’ouverture sous son impulsion du DESS d’administration fiscale à l’université de Douala. Aujourd’hui, plusieurs étudiants issus de cette filière sont des hauts cadres de l’administration et une demi-douzaine ont soutenu leurs thèses de doctorat.

Une vie associative pleine
Depuis son secondaire l’enseignant avoue avoir toujours flirté avec des associations, à Bafia, Pierre Alaka Alaka était directeur du journal du lycée Rayon, pendant deux ans il travaille avec ses camarades tel que le journaliste Marc Omboui de la CRTV. Dans le même sillage il a été directeur du journal le bachelier dans l’amicale des élèves et étudiants du Mbam. Dans la coopérative du même lycée la confiance que ses camarades et ses enseignants lui vouent lui permet d’occuper le sensible poste de trésorier. A l’université de Ngoa Ekelle il était conseillé au bureau de l’association des étudiants de la faculté de droit. A Clermont ferrant Pierre Alaka Alaka fait de l’administration dans l’association des étudiants auditeurs de l’école nationale des impôts en occupant le poste de secrétaire général. Il occupera le même poste à l’ENA de paris quelques années plus tard. Un parcours associatif qui ne le lâche pas sur le plan professionnel car en qualité de conseiller fiscal agrée Cemac, l’ancien élève de Bafia est vice président de l’ordre national des conseils fiscaux du Cameroun après avoir été secrétaire général de cette structure, sur le plan continental ce musée vivant est le président de la société africaine de droit fiscal et de finances publiques et président de l’association française des docteurs en droit, section d’Afrique. Pour couronner ces multiples casquettes du haut de sa ceinture noire, notre hôte est aussi président d’un club de karaté logé à Yaoundé.
La recherche scientifique
Pierre Alaka Alaka est secrétaire général dans le groupe d’étude et de recherche en finance et fiscalité africaine (Gerfa) à Paris, il est directeur du centre d’étude de recherche de finance et fiscalité (Cerfi) au Cameroun. En tant qu’auteur il a déjà publié trois livres, Fiscalité et comptabilité, co-publié avec Raymond Mbadiffo Kouamo, La gouvernance fiscale publiée chez Edilivre à Paris et enfin L’impôt au Cameroun, contribution à l’étude d’un dysfonctionnement administratif publié chez l’Harmattan. L’enseignant est aussi auteur d’une kyrielle d’articles dans des revues scientifiques internationales. Son best seller intitulé La corruption au Cameroun, la mise en place d’un principe voleur payeur, de l’incantation à l’application publié à Cafrad et qui sera traduit en plusieurs langues et dans lequel il est démontré qu’on peut combattre la corruption.
Le RDPCiste réformiste doublé du cordon bleu
Dans sa localité, Pierre Alaka Alaka arbore les couleurs du RDPC, c’est même un cadre car il est président de sous section et conseiller municipal ; mais l’homme se défend surtout d’être un réformiste il explique: il s’agit du RDPC qui veut aller de l’avant, qui pense que les choses peuvent évoluer et qui s’adapte à l’évolution du monde. Parmi ses multiples talents l’homme sait aussi mettre une marmite au feu, bien mieux il se dit spécialiste de la sauce d’arachide avec les bifagas parce que c’est avec ça que j’ai été élevé, tout ceci accompagné du riz déclare-t-il. Pierre nous avoue aussi qu’il connait cuire le taro parce que ça cuit en quatre jours, je connais les différentes phases de sa cuisson donc j’aime la cuisine africaine, camerounaise et Yambassa de laquelle je suis issu. L’autre loisir si s’en est un qui caractérise cet homme c’est qu’il est un féru de la lecture je peux vous dire que j’ai lu tout ce qui a été écrit sur l’impôt depuis 1215 jusqu’à ce jour y compris les introuvables!
Vie religieuse et familiale
Malgré toutes ces occupations Pierre Alaka Alaka trouve néanmoins du temps qu’il consacre à Dieu, il est catholique romain. Dans sa vie de chrétien il a également des responsabilités en tant que président de la commission des finances de la paroisse de Bokito, mais ses rendez-vous hebdomadaire avec le Christ sont assurés ici à douala généralement le dimanche. Contrairement à son père, ce passionné de la lecture est monogame, un mariage qui lui a donné sept enfants dont il est fier, d’ailleurs le Dr Alaka cache mal son orgueil lorsqu’il parle de sa première fille qui marche sur mes pas car elle aussi fait la fiscalité. L’aînée de notre interlocuteur marche bien sur les pas de son géniteur, elle soutient bientôt une thèse sur la fiscalité du patrimoine en Afrique à l’université paris 1 panthéon Sorbonne.

Journalducameroun.com)/n