Cameroun : sous un air de prédation des fonds anti Covid-19

Un extrait du rapport de la Chambre des comptes de la Cours suprême apparu sur les réseaux sociaux, liste un nombre impressionnant d’actes de faux en écriture, détournements de fonds et violation de procédures. Plusieurs hauts cadres de l’administration et des prestataires de service, mis à nu dans ce document de 23 pages.

La fortune publique a souffert entre les mains des gestionnaires du fonds de solidarité,  instituée par le chef de l’Etat, Paul Biya,  pour lutter contre la pandémie. C’est du moins ce qu’atteste le rapport de la Chambre des comptes de Cours suprême dont une mouture a fuité sur la toile.

Par exemple, à propos de l’acquisition des Equipements de protection individuelle (EPI)) budgétisé à un montant de 2 41 000 000 FCFA, le marché, apprend-t-on,  a finalement coûté  23  784  800  219 FCFA. Soit une perte de  20 845 088 219 FCFA. Le rapport évoque un cas de commande  des combinaisons de protection pour le personnel de santé, qui a plutôt abouti à la réception des masques chirurgicaux.

Pour l’acquisition de 3 millions de  tests de dépistage pour fin décembre 2021, ce sont  4 740 785 000 FCFA qui avaient été budgétisés. Mais au finish, 25  806 000 000 FCFA ont été engagés,  correspondant à  seulement 1 556 000 tests. Soit un dépassement financier de 21  065  215  000 FCFA. Les enquêteurs de la Chambre de compte notent que ce marché a presqu’entièrement été confié à l’entreprise Mediline Medical Cameroon SA. Une entreprise à qui les enquêteurs  ne reconnaissent aucun passé dans le domaine des marchés publics.

Diverses illégalités sont relevées dans la procédure d’attribution et d’exécution du marché d’achat de 90 ambulances médicalisées, pour un montant  d’un milliard de FCFA. Ledit marché, passé au mois d’août fût confié aux entreprises Mediline Medical Cameroon SA et de YAO PHARM. Jusqu’au 31 décembre 2020, soit deux jours après le délai de livraison, aucune ambulance n’avait été réceptionnée.

4  054  445 000 ont été prévus pour la fabrication de La production de la chloroquine et de l’azithromycine. L’institut de recherches Médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM), sous l’autorité du Ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation, s’était déclaré compétent pour  produire cinq millions de comprimés d’hydroxychloroquine par jour, de même que d’azithromycine. A fin décembre 2020, 657  088  524 FCFA avaient été dépensés à ce titre.

Sauf que, révèle  la Chambre des comptes de cours suprême, « L’IMPM n’a pas lancé de fabrication locale mais a plutôt procédé à l’acquisition en inde de 5 millions de comprimés d’hydroxychloroquine, 500 000 comprimés d’azithromycine et 300 kgs d’intrants d’azithromycine, livrés le 29 juillet 2020. Il a alors procédé à leur reconditionnement dans des emballages achetés et imprimés « fabriqué par Zaneka,  conditionné par L’IMPM », alors même que les médicaments étalent entrés au Cameroun dans des emballages respectant les bonnes pratiques de fabrication el de conditionnement ».

Voila en somme quelques actes de prédation,  tirés d’un océan de dénonciations contenues dans le rapport de la Chambre des comptes,  commandé  par le président de la République. Paul Biya pourrait commander une enquête judiciaire pour établir clairement les responsabilités.

Mais déjà,  depuis la sortie de cette mouture du rapport, c’est le branlebas total dans plusieurs administrations publiques et privées qui redoutent une imminente « chasse aux sorcières ».

Cameroun : A quand la fin du ping-pong entre Ngoh Ngoh et Laurent Esso sur la gestion des fonds Covid-19 ?

Les luttes d’influence au sommet de l’Etat entre le ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République et le ministre de la justice paralysent l’enquête diligentée par le chef de l’Etat sur des cas de malversations financières des fonds alloués au Cameroun dans la lutte contre le Coronavirus.

Cette affaire qui fait grand bruit sur les réseaux sociaux pourra accoucher d’une souris. Dans les faits, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la République avait demandé au ministre de la justice de mener les poursuites judiciaires contre les auteurs, co-auteurs de malversations des fonds Covid- 19 incriminés par la chambre des comptes de la cour suprême dans son rapport d’audit.

En réponse, Laurent Esso  demande à Ferdinand Ngoh Ngoh de lui fournir « les pièces d’investigations » de la Cour suprême sur le sujet. Les deux personnalités connues pour leur rivalité pourraient ainsi alimenter un nouveau feuilleton de  bras de fer entre les institutions dans la gestion de la crise pandémique au Cameroun au moment où les soupçons de corruption s’amoncellent sur la gouvernance des ressources affectées à la riposte contre le coronavirus ;

Sous la pression des bailleurs de fonds, le gouvernement tente de faire intervenir le Contrôle supérieur de l’État (Consupe). Aussi, le SG/PR écrit le 29 mars au Consupe : « J’ai l’honneur de vous répercuter les hautes directives du chef de l’État, vous prescrivant de faire accélérer la mission d’audit des fonds Covid-19 dont le rapport faciliterait la conclusion avec le FMI d’un nouveau programme économique et financier ».

De l’avis du quotidien Mutations de ce 4 mai 2021, cette lettre du Garde des Sceaux prouve que l’enquête prescrite par le président Biya n’avance que fort lentement et «en rajoute à la confusion autour des différents audits commandés sur la gestion de cette enveloppe et dont les résultats tardent à être publiés. Le Sg/Pr écrit pourtant en noir et blanc, dans la correspondance qu’il adresse à la chancellerie sur instruction du président de la République le 06 avril, qu’il lui fait tenir thermocopie du rapport de la haute juridiction. C’est à se demander si le document qui n’est en réalité qu’un rapport d’étape a disparu entre le palais d’Etoudi où travaille Ferdinand Ngoh Ngoh et l’avenue Marchand où se trouve le ministère de la Justice», peut-on lire.

Sur cette affaire le journal Kalara, ajoute que  dans le milieu de la justice, cette réponse du garde des Sceaux est assimilée par certains à un acte dilatoire. Ce dernier sachant exactement où et comment il peut se procurer lesdites pièces. De même, d’autres estiment que la correspondance initiale du SGPR pose déjà problème. «  Aux termes de la loi de 2003 portant organisation et fonctionnement de la chambre des comptes de la Cour suprême qui a compétence pour saisir le ministre de la Justice lorsque la Chambre des comptes découvre au cours de ses investigations des faits susceptibles de constituer une infraction à la loi pénale », explique une voie autorisée. L’instruction de la présidence de la République dans le processus est jugée théâtrale.

Cameroun – Fonds Covid-19 : Human Right Watch redoute une enquête biaisée

L’ONG de défense des Droits de l’Homme, demande au gouvernement et au FMI d’assurer une enquête crédible sur la gestion des fonds alloués  pour la lutte contre le Covid-19.

Depuis le début de la pandémie du Coronavirus, le FMI a accordé  deux prêts d’urgence au Cameroun, soit environ 208 milliards de francs CFA. Le gouvernement a promis au FMI d’utiliser les fonds de manière transparente, notamment en publiant des rapports semestriels sur les dépenses liées à la lutte contre le Covid-19, en commandant un audit indépendant et en publiant les noms des entreprises ayant obtenu des contrats d’approvisionnement et leurs propriétaires réels (ou effectifs).

Cependant, constate Human Right Watch, le gouvernement n’a pas encore publié d’informations détaillées qui permettraient un contrôle public significatif de ses dépenses.  Or, le 6 avril, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général à la Présidence de la République, a envoyé au ministère de la Justice une copie d’un rapport sur les dépenses liées à la lutte contre le Covid-19, préparé par la Chambre des comptes, et lui a demandé au nom du chef de l’Etat Paul Biya, d’ouvrir une « enquête judiciaire » contre les auteurs et complices des cas de malversations financières relatives aux fonds de lutte contre le Covid-19.

Pour Sarah Saadoun,  chercheuse senior auprès de la division Entreprises et droits humains à Human Rights Watch, « la volonté soudaine de rendre compte de l’argent versé au titre du programme de lutte contre le  Covid-19 est un signe positif qui montre que le FMI et le gouvernement camerounais accordent une plus grande attention à la transparence et à la responsabilité, au moment où ils négocient le troisième prêt depuis le début de la pandémie ». Dans un article publié sur le site de l’organisation, elle prévient cependant  que : « si les audits et les enquêtes ne sont ni indépendants ni crédibles, le FMI risque de se laisser prendre au jeu qui consiste à simplement cocher des cases ».

L’avocat Akere Muna, ancien vice-président de Transparency International, approché par Human Right Watch,  pense qu’il ne faut rien attendre de cette enquête. L’homme politique note une ingérence politique dans le travail de la Justice et du Contrôle supérieur de l’Etat. « Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que des poissons achètent des hameçons », a-t-il déclaré.

Cameroun – fonds Covid-19 : des têtes vont bientôt tomber

Les auteurs de détournements d’argent et de matériels, surfacturations devraient rendre gorge à la suite d’une enquête ouverte au ministère de la Santé publique.

Des dénonciations dans la presse, des cris au scandale de certains hommes politiques tel que le député SDF Jean Michel Nintcheu, et surtout la pression du FMI, font qu’une enquête soit ouverte pour traquer les personnes qui se sont illégalement enrichis dans le combat contre la Covid-19.

Le 29 mars 2021 le ministre d’Etat, le Secrétaire Général de la présidence de la République  (SGPR) a adressé une correspondance au ministre en Charge du Contrôle Supérieur de l’Etat, pour un audit des fonds alloués à la riposte au COVID-19. Le ministère de la Santé publique est davantage concerné par cet audit de fonds.

 «J’ai l’honneur de vous répercuter les très hautes directives du Chef de l’État, vous prescrivant de faire accélérer la mission portée en objet, dont le rapport faciliterait la conclusion avec le Fonds Monétaire international (FMI) d’un nouveau Programme économique et financier», écrit Ferdinand Ngoh Ngoh, le SGPR,

En effet, le Cameroun doit justifier l’utilisation de 48 milliards de FCFA, issus du premier décaissement .du FMI dans le cadre de la Facilité de crédit rapide (FCR). Ceci pour obtenir la deuxième tranche qui s’élève à 86,2 milliards de FCFA.

Cameroun/Covid-19: appui budgétaire de 87 milliards du FMI au titre de la Facilité de crédit rapide

L’enveloppe a été approuvée par le conseil d’administration du FMI le 21 octobre. C’est le deuxième décaissement du Cameroun au titre de cet instrument du Fonds monétaire international pour les besoins urgents de financement du budget des pays à faible revenu

 

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, mercredi 21 octobre, un deuxième décaissement de 156 millions de dollars (environ 87 milliards de F CFA) en faveur du Cameroun au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR). 

“Le nouveau décaissement aidera le Cameroun à faire face à ses besoins urgents de balance de paiements et ses besoins budgétaires”, selon le FMI.

Le montant total de l’enveloppe apportée par le FMI au Cameroun pour soutenir le pays face aux effets de la pandémie du Covid-19 depuis le début de l’année s’élève à environ 382 millions de dollars (222,6 milliards de F CFA).

L’approbation de la première demande du Cameroun à la FCR a eu lieu le 04 mai 2020, le Cameroun obtenant à cette occasion un décaissement de 226 millions de dollars (environ 136 milliards de F CFA).

La FCR vise à aider les pays bénéficiaires à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements qui résultent des pandémies et des chocs externes dus à la baisse des cours des matières premières.

D’après le FMI, le Covid-19 a “détérioré les perspectives de croissance du Cameroun et aggravé la situation extérieure et budgétaire” du pays. Le déficit de la balance des paiements du Cameroun est actuellement estimé à environ 917 milliards de F CF, selon le Fonds.

Cameroun : l’argent du Covid-19 est géré sans transparence ( Human Rights Watch)

Dans une tribune publiée ce 24 septembre 2020 dans le Monde, Sarah Saadoun, chercheuse auprès de la division « Entreprises et droits humains » de Human Rights Watch s’inquiète de l’opacité qui règne quant à l’utilisation des fonds reçus par le pays pour lutter contre la pandémie. Elle dénonce une parodie de transparence.

Tribune : 

« Lorsque des Camerounais ont commencé à tomber malades du Covid-19, le président Paul Biya a lancé un appel à la solidarité publique pour aider le gouvernement à soutenir un système de santé déjà en ruines du fait notamment des crises sécuritaires qui affectent le pays.

Des dizaines de personnes et d’entreprises ont immédiatement versé d’importantes sommes sur un fonds créé à la hâte. Celui-ci aurait dû venir en complément du Fonds de solidarité pour la santé, une réserve d’urgence créée par le gouvernement en 1993 et à laquelle les établissements médicaux versent chaque mois 10 % de leurs recettes, ce qui a pour effet d’augmenter le coût des soins, déjà hors de portée de nombreux Camerounais.

Mais le gouvernement a géré ces deux fonds dans le plus grand secret, rendant impossible la traçabilité des ressources publiques. De fait, on ignore si et comment l’exécutif a dépensé cet argent, ainsi que les 226 millions de dollars (190 millions d’euros) qu’il a reçus du Fonds monétaire international (FMI) en appui à sa réponse au Covid-19.

Alors que le virus progressait à travers le pays, des membres des équipes médicales nous ont affirmé en juin que leurs hôpitaux n’avaient reçu aucune aide financière supplémentaire, ce qui limitait leur capacité à soigner les malades ou à fournir un équipement de protection adéquat au personnel.

C’est seulement sous la pression publique que le ministère de la santé, invoquant « l’urgente nécessité de la transparence », a publié le 29 juillet, dans un communiqué de deux pages, des informations sommaires sur la manière dont il avait dépensé 22 milliards de francs CFA (33,5 millions d’euros), affirmant qu’il s’agissait du total de ses dépenses en réponse au Covid-19 au cours des cinq mois précédents. Hélas, ce communiqué n’est qu’une parodie de transparence.

Des aides de la BAD et du FMI

Les informations fournies sont trop générales pour permettre un véritable contrôle de la part du public. On y apprend par exemple, sans plus de détails, que 1,75 milliard de francs CFA ont été consacrés à « réhabiliter, rénover et agrandir » les blocs d’isolement de trois hôpitaux de Yaoundé.

De la même manière, le communiqué contient une liste générique d’équipements censée correspondre à une dépense supplémentaire de 3,92 milliards de francs CFA enregistrée sous l’appellation « acquisition d’équipement médical pour distribution aux établissements de santé ».

En outre, on peut craindre que le peu d’indications ne soient pas entièrement exactes. Des observateurs qui ont visité ces trois hôpitaux de Yaoundé et se sont entretenus avec le personnel deux semaines après la publication du communiqué ont ainsi été dans l’impossibilité d’identifier le moindre travail de construction censée préparer ces établissements à recevoir des malades du Covid-19.

Deux d’entre eux avaient simplement installé des tentes à l’extérieur pour servir de centres de dépistage, tandis que dès le 16 juillet, une pancarte installée à l’Hôpital général de Yaoundé annonçait que l’établissement n’admettait plus de malades du Covid-19.

Des groupes citoyens de surveillance tels que l’Association pour le développement intégré et la solidarité interactive (Adisi), avec sa plateforme numérique Data Cameroon, ont également souligné que ces 22 milliards de francs CFA ne représentent pas la totalité des fonds reçus par le gouvernement pour faire face au Covid-19.

La déclaration du ministère de la santé contient une liste de 65 personnes et compagnies ayant fait des contributions d’un total d’environ 1 milliard de francs CFA au fonds de solidarité du président. Mais le ministère n’a rendu publique aucune information spécifique sur les recettes et les dépenses du Fonds de solidarité pour la santé, qui semblent n’être régies par aucune législation.

Enfin, cette somme que le ministère affirme avoir dépensée est bien inférieure au montant effectivement reçu sous forme d’assistance internationale dans le cadre d’au moins 43 projets relatifs à la lutte contre le Covid-19, dont 100 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD). L’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) assure la traçabilité des fonds destinés à ces projets mais ne fournit pas le détail complet des dépenses ni ne rend compte de l’utilisation des 226 millions de dollars reçus du FMI.

Plus de 20 000 cas et 416 décès

Dans une lettre sollicitant ce prêt, le ministre des finances soulignait l’importance de ces fonds « pour couvrir des besoins urgents en matière de modernisation du système de santé ». Cette lettre contenait un engagement à publier tout document concernant des acquisitions d’équipements liés à la lutte contre le Covid-19, y compris les noms des propriétaires des compagnies auxquelles les contrats étaient attribués, mais nous n’avons pas pu trouver ces contrats.

Dans sa lettre, le ministre promettait également de publier les résultats d’un audit indépendant avant la fin de l’année fiscale 2020, laquelle a pris fin le 30 juin sans qu’aucune information ne permette de savoir si un tel audit a été réalisé ou est en cours.

La traçabilité de cet argent est une question qui va au-delà du devoir qu’a le gouvernement de répondre à la solidarité publique par une gouvernance responsable ; elle est aussi essentielle pour assurer que des fonds indispensables pour lutter contre une pandémie soient distribués dans leur totalité et de manière équitable à travers le pays. Le Cameroun a signalé davantage de cas de Covid-19 et de décès que la plupart des autres pays d’Afrique centrale (20 431 cas dont 416 décès au 21 septembre). Pourtant, six mois après le début de la pandémie, de nombreux hôpitaux demeurent dramatiquement impréparés.

Nous nous sommes entretenus avec un médecin travaillant dans un hôpital de la région du Nord-Ouest, gravement affectée par des violences depuis fin 2016 et dont les établissements médicaux ont été attaqués à plusieurs reprises par les forces gouvernementales et par les séparatistes armés. Il a affirmé que les dix structures médicales de son district ont reçu un total de 10 millions de francs CFA début août. Avant cela, dit-il, son hôpital n’avait reçu que douze masques, vingt boîtes de gants et quatre blouses longues, pour près de 50 employés.

L’argent reçu a permis à son établissement d’acheter des équipements de protection pour quelques employés, des médicaments et deux machines de réanimation, affirme-t-il, mais c’est loin de suffire aux besoins de l’hôpital, qui ne dispose toujours pas d’équipements de protection en quantités suffisantes, ni d’une alimentation adéquate en électricité, ni même d’une ambulance. En outre, l’argent est arrivé terriblement tard : une infirmière d’un hôpital proche est morte du Covid-19 en juin.

Les Camerounais ont fait la preuve de leur solidarité. Il est grand temps que le gouvernement en fasse autant et publie un compte-rendu complet de toutes les dépenses effectuées en rapport avec le Covid-19, y compris de celles effectuées à partir du Fonds de solidarité pour la santé. »

 

Sarah Saadoun est chercheuse auprès de la division « Entreprises et droits humains » de Human Rights Watch.

Cameroun : le montant de la dette publique n’alarme pas le ministre des Finances

Louis Paul Motaze réitère la soutenabilité de la dette du pays (8 826 milliards de FCFA), à la suite d’un article alarmant publié dans Jeune Afrique.  

La dette du Cameroun se chiffre à 8 826 milliards de FCFA, soit 40% du PIB. Malgré les inquiétudes exprimées par certains, le ministre des Finances se veut moins alarmiste sur la question. Il vient de le réitérer à la suite d’un article récemment par dan jeune Afrique et dont les auteurs ont qualifié le Cameroun « d’Etat Stationnaire ».

Louis Paul Motaze réplique en arguant que « le taux d’endettement du Cameroun qui s’élève à 40% du Produit Intérieur Brut (PIB) reste largement en deçà d’endettement de 70% fixé par les critères de convergence en vigueur pour la zone CEMAC. »

Par ailleurs, le Minfi assure  que «   le Cameroun honore régulièrement les échéances de sa dette en dépit d’un contexte de marasme économique mondial couplé á un environnement national complexe où les autorités font face à d’importants défis sanitaires et sécuritaires. ».

Cameroun / Covid-19 : vers une chute vertigineuse du PIB à -3% en 2020 contre 4,1% en 2019

Selon les stimulations du ministère de l’Economie de la planification et l’aménagement du territoire (Minepat), les prévisions de croissance 2020 se rapprochent d’un niveau qui n’a pas été enregistré depuis 30 ans.

Le Minepat vient de rendre public un rapport intitulé « Stratégie de riposte du Cameroun face à la COVID 19 et de résilience économique et sociale ». Sur la base de simulations et de sondages,  le document de 8 pages affiche les impacts socio-économiques de la crise sanitaire.

Suivant le rapport qui intègre aussi les données récemment publiées par le FMI, l’évolution de la courbe des variations du PIB par habitant annonce une forte baisse de -3,6%. Alors que celui-ci a été projeté cette année à 4 %.

Le Minepat relève que  le secteur le plus affecté serait le secteur tertiaire (industries et services). Le fléchissement des revenus serait de -19,2% pour le Gouvernement, -11,9% pour les entreprises et -15% pour les ménages ; ce qui correspondrait à une perte évaluée à près de 26,4 milliards de F.CFA pour les ménages ruraux, et près de 58,2 milliards de F.CFA pour les ménages urbains. Le taux de chômage suivant le même rapport,  enregistrerait un accroissement par rapport à la situation de référence de près de 163%  et  le niveau des prix enregistrerait une hausse de près de 3,2%.

Afin de renforcer la résilience de l’économie camerounaise, le Minepat pense qu’il est nécessaire de permettre aux entreprises nationales d’être plus compétitives, tout en améliorant l’attractivité de la destination Cameroun. Notamment en mettant en œuvre la politique de diversification de certaines filières porteuses au niveau régional  comme la banane-plantain, riz, maïs, igname, manioc, café, cacao, hévéa, huile de palme, coton, fruits tropicaux, oléagineux.

En plus de cela, bâtir une transformation structurelle basée sur l’agriculture, élargie à des produits/filières chimiques et pharmaceutiques. Tout comme il faille encourager l’utilisation des intrants agricoles locaux dans le processus de production des grandes entreprises au Cameroun.

Cameroun: prolongation de l’accord avec le FMI au titre de la FEC jusqu’au 30 septembre 2020

Approbation faite par le conseil d’administration du FMI le 04 mai, à la demande du gouvernement camerounais. L’accord devait expirer le 25 juin

 

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a décidé, le 04 mai dernier, de prolonger l’accord triennal conclu avec le Cameroun le 26 juin 2017 au titre de la Facilité élargie de crédit. L’annonce a été faite au moment où l’institution rendait public l’approbation d’un décaissement de 226 millions de dollars en faveur du Cameroun pour aider le pays à gérer les chocs dus à la pandémie du Covid-19.

“Le FMI a également approuvé la demande que les autorités ont présentée en vue d’une prolongation jusqu’au 30 septembre 2020 de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui doit expirer le 25 juin 2020, et d’un rééchelonnement de l’accès aux ressources dans le cadre de cet accord”, a précisé l’institution dans un communiqué.

La Facilité élargie de crédit (FEC) est un type de soutien financier mis en place par le FMI pour des pays à faible revenu “qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements”.

Le Cameroun a signé un accord avec le FMI au titre de la FEC le 26 juin 2017, pour une durée de trois ans. L’accord donnait droit au Cameroun à environ 667,8 millions de dollars – via des décaissements échelonnés sur la durée de l’accord – “pour rétablir la viabilité extérieure et budgétaire”.

Cameroun/Covid-19/IFR: le gouvernement s’aligne sur l’exigence de “transparence” faite par le FMI

Assurance donnée par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le 06 mai, sur la gestion des 226 millions de dollars accordés au Cameroun au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR)

 

Le gouvernement camerounais promet la “transparence” dans l’utilisation des 226 millions de dollars (environ 136 millions de F CFA) accordés au Cameroun par le Fonds monétaire international (FMI) le 04 mai dernier au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR).

“Nous devons rendre compte régulièrement au FMI sur l’utilisation de l’argent”, a affirmé le ministre des Finances, Louis Paul Motaze (photo), sur la radio publique nationale, ce mercredi en journée. 

L’appui financier a été approuvé par le conseil d’administration du FMI au titre de l’IFR, pour aider le Cameroun à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements qui résultent de la pandémie du Covid-19 et des chocs externes dus à la baisse des cours des matières premières (dont le pétrole).

Le conseil d’administration du FMI a demandé au gouvernement camerounais d’“assurer un contrôle budgétaire rigoureux” et de “faire preuve de transparence” pour que l’aide atteigne les objectifs visés.

Selon les explications données par le Minfi ce jour, les dépenses seront effectuées en collaboration avec le ministère de la Santé publique du Cameroun, au cours des efforts des pouvoirs publics contre la pandémie du nouveau coronavirus.

Le FMI approuve environ 136 milliards de F CFA en faveur du Cameroun pour la lutte contre le Covid-19

Le décaissement a été approuvé lundi, 04 mai 2020, par le conseil d’administration du Fonds monétaire international au titre de l’Instrument de financement rapide

 

JournalduCameroun.com a appris ce lundi 04 mai, de source officielle, l’approbation par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) d’un décaissement de 226 millions de dollars (environ 136 milliards de F CFA) en faveur du Cameroun.

L’appui financier a été approuvé par l’institution financière multilatérale au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR).

Le Cameroun devient le troisième pays de la sous-région Cemac à bénéficier de cette facilité du FMI après le Gabon (88 milliards de F CFA) et le Tchad (55 milliards de F CFA).

L’IFR vise à aider les pays bénéficiaires à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements qui résultent de la pandémie du nouveau coronavirus et des chocs externes dus à la baisse des cours des matières premières (pétrole pour le Cameroun).

“Une aide supplémentaire des partenaires au développement sera essentielle pour combler les besoins de financement restants”, a commenté le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa.

Instrument de financement rapide du FMI: l’examen de la demande du Cameroun programmé le 04 mai

L’appui sollicité par le gouvernement vise à soutenir les finances publiques face à l’impact du Covid-19 sur l’économie camerounaise

 

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international a prévu d’examiner, le 04 mai 2020, la demande faite par le Cameroun pour bénéficier de l’Instrument de financement rapide (IFR) du FMI.

Ce sont les données officielles et actualisées, au 30 avril, de l’agenda du conseil d’administration du FMI, consulté par JournalduCameroun.com. “Le calendrier est sujet à changement et l’ordre du jour de chaque réunion est généralement finalisé la veille”, prévient toutefois l’institution.

Comme nous l’avons détaillé sur JournalduCameroun.com, le gouvernement camerounais a sollicité le FMI pour bénéficier d’un soutien financier dans le cadre de l’IFR, dispositif destiné aux pays frappés par des chocs provisoires ou ceux ayant des besoins urgents de financement sans possibilité de présenter un programme économique à part entière.

L’enveloppe demandée par le Cameroun serait de 110 milliards de F CFA pour soutenir ses finances publiques par rapport à l’impact du nouveau coronavirus sur l’économie, selon le secrétaire permanent du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), Michel-Cyr Djiena Wembou. 

Au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), des décaissements au titre de l’IFR, en contexte de Covid-19, ont déjà été approuvés pour le Gabon (88 milliards de F CFA) et le Tchad (55 milliards de F CFA).

Impact du Covid-19: le Cameroun espère obtenir 110 milliards de F auprès du FMI au titre de l’IFR

L’instrument de financement rapide (IFR) est destiné aux pays frappés par des chocs provisoires ou ceux ayant des besoins urgents de financement sans possibilité de présenter un programme économique à part entière

 

Pour soutenir son budget en contexte de pandémie du Covid-19, l’Etat du Cameroun, comme d’autres pays de la Cemac, espère obtenir un soutien financier du Fonds monétaire international (FMI) au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR). 

Quatre pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, RCA, Tchad, Gabon) y ont eu recours, pour un montant total d’environ 271 milliards de F CFA, a confié le secrétaire permanent du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), Michel-Cyr Djiena Wembou, dans une interview accordée à la presse publique camerounaise le 21 avril.

Les décaissements ont été approuvés pour le Gabon (88 milliards de F CFA) et le Tchad (55 milliards de F CFA), a-t-il indiqué, soulignant que « cela devrait également être le cas pour le Cameroun et la RCA, respectivement à hauteur de 110 milliards de F et 18 milliards de F ».

Pour soutenir ses finances publiques par rapport à l’impact du nouveau coronavirus sur l’économie, le Cameroun négocie aussi actuellement d’autres aides au niveau de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, en plus de la possibilité de bénéficier de 230 milliards de F CFA du moratoire décidée par le G20 le 15 avril.

D’après les indications officielles du FMI, l’IFR soutient les pays dans deux cas de figure: “le premier cas peut être celui d’un pays confronté à un choc provisoire et limité et, le deuxième, celui d’un pays dont la capacité de conception ou d’exécution d’une politique économique est restreinte, notamment en raison de l’urgence des besoins de financement de la balance des paiements ou d’une situation de fragilité”.

Avec des conditions toutefois: “le montant auquel chaque pays peut avoir accès dépend de ses besoins de financement de la balance des paiements, de sa capacité à rembourser, de l’encours de ses crédits envers le FMI et de la manière dont il a utilisé les ressources du FMI par le passé”.

Endettement du Cameroun : le FMI sonne de nouveau l’alarme rouge

Dans un communiqué publié cette semaine, l’institution de Bretton woods s’inquiète du rythme d’endettement du pays de Paul Biya et fait des recommandations.  

Un communiqué de son conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) publié cette semaine, invite à nouveau les autorités camerounaises à limiter les emprunts non concessionnels aux projets macrocritiques, pour lesquels aucun financement concessionnel n’est disponible. Pour le l’institution financière, le pays «court un risque élevé de surendettement».

Le Fonds monétaire international (FMI) recommande à l’État camerounais de préserver la viabilité de la dette en respectant strictement le plan de décaissement pour les prêts contractés, mais non décaissés.

«L’amélioration du climat des affaires et de la gouvernance est essentielle pour promouvoir une croissance inclusive et dirigée par le secteur privé, estime le FMI, appelant notamment à des mesures audacieuses visant le renforcement de l’application des contrats, l’amélioration de la conformité avec les recommandations de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), la réduction des prêts non performants et la résoudre de l’équation des banques en difficulté.

Le FMI juge essentiel l’implémentation de nouvelles mesures visant à diversifier la base d’exportation et à améliorer l’efficacité des investissements.  Pour libérer le potentiel de croissance du Cameroun. Le Fonds invite en outre à maintenir le cap sur l’assainissement budgétaire pour constituer des tampons fiscaux et externes, à élargir l’assiette des recettes non pétrolières, à réduire les exonérations fiscales discrétionnaires, à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales et à améliorer l’administration fiscale et douanière.

Autres recommandations à l’endroit des autorités camerounaises, s’attaquer de toute urgence, aux risques financiers et fiscaux associés à la Société nationale de raffinage (Sonara), victime en fin mai 2019 d’un grave incendie ayant décimé l’essentiel de son plateau de production. Sa restructuration devant reposer sur une analyse coûts-avantages approfondie de toutes les options disponibles.

S’agissant de l’accord au titre pour la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé le 26 juin 2017 pour un montant total d’environ 666,1 millions de dollars, le FMI a annoncé un nouveau décaissement de quelque 76,1 millions de dollars, portant ainsi le total à ce jour à environ 590 millions de dollars. Dans le même ordre d’idées, le FMI a accepté la demande de dérogation des autorités pour non-respect des critères de réalisation continus, s’agissant de la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs, sur la base des mesures correctives prises.

Toujours est-il que, pour le Fonds, les performances du Cameroun, dans le cadre du programme triennal soutenu par la FEC, «ont été mitigées» : si tous les critères de performance à fin juin 2019 ont été respectés, 4 des 5 objectifs indicatifs pour la même période «n’ont pas été atteints», les réformes structurelles avançant «mais avec des retards».

Le Cameroun ne prend généralement pas très au sérieux les alertes du FMI. Beaucoup de ses cadres en charge des questions économiques estiment que le pays reste dans la marge d’endettement admise en zone Cemac.

Cameroun : 50 milliards FCFA attendus du Fmi en juin

Ce financement correspond au quatrième décaissement dans le cadre du Programme économique et financier dans lequel le Cameroun est engagé avec l’intuition de Bretton Woods depuis 2017.

Le Cameroun devrait recevoir 50 milliards FCFA en juin prochain de la part de ses partenaires, par le truchement du Fonds monétaire international (Fmi).

Le décaissement de ce financement reste cependant soumis à l’approbation de la quatrième revue, après une mission conduite par le Fmi au Cameroun du 23 avril au 3 mai 2019.

La mission conduite par Corinne Déléchat du Fmi était composée de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement entre autres.

« L’équipe du Fmi est parvenue à un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient favoriser l’approbation de la quatrième revue de leur programme sur trois ans au titre de la facilité élargie de crédit (Fec) », a conclu l’institution financière internationale.

« Le conseil d’administration du Fmi pourrait procéder à cette quatrième revue fin juin 2019. L’achèvement de la quatrième revue permettrait de procéder à un cinquième décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 76.5 millions de dollars) », soit un peu plus de 50 milliards FCFA.

Il faut dire que le Fmi s’est dit satisfait des performances économiques du Cameroun. « La croissance est estimée à 4 % pour 2018, soit légèrement plus que prévu en raison d’une contraction inférieure aux attentes de l’activité dans le secteur du pétrole et du gaz », estime le Fonds.

Et d’analyser : « selon des estimations, la croissance économique a atteint 4 % en 2018, contre 3,5 % en 2017, principalement en raison d’une contraction inférieure aux attentes de l’activité dans le secteur du pétrole et du gaz. L’activité hors secteur du pétrole est restée robuste en 2018, à 4,4 %, portée par les projets liés à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la vigueur de la demande extérieure de produits forestiers et l’expansion des services financiers. L’inflation demeure faible, mais est orientée à la hausse, de 0,8 % en 2017 à 2,3 % en mars 2019 (sur un an), principalement en raison de l’augmentation des prix de l’alimentation et avec des variations considérables selon les régions »

Le gouverneur de la BEAC et la directrice du FMI discutent de la sortie de crise en zone CEMAC

La rencontre entre les deux personnalités s’est déroulée le 15 juin dernier à Washington.

Christine Lagarde et Abbas Mahamat Tolli ont évalué les progrès réalisés par la BEAC et la COBAC pour accompagner la stratégie sous régionale de sortie de crise adossée aux programmes économiques et financiers soutenus par le FMI. C’était au cours d’une séance de travail qui s’est tenue le 15 juin à Washington aux Etats-Unis.

Au cours des échanges, la Directrice Générale du FMI s’est félicitée du chemin parcouru, tout en invitant toutes les parties prenantes à savoir les Etats, les institutions communautaires et les bailleurs de fonds à maintenir le cap. Christine Lagarde estime que les réformes conduites par la BEAC et la COBAC sont « essentielles » pour la réussite du programme du FMI.

Au rang de ces mesures, la direction de la BEAC indique que des modifications ont été apportées au niveau du cadre juridique et statutaire de la Banque avec pour objectif principal l’amélioration de l’indépendance et de la gouvernance de la BEAC, ainsi qu’au niveau de la conduite de la politique monétaire afin de faire face aux difficultés économiques et financières auxquelles les économies de ses Etats membres sont confrontées depuis 2014, et pour renforcer les réserves extérieures de la Sous-région, la BEAC a procédé depuis mars 2017 à une réorientation de sa politique monétaire.

En outre, la BEAC a lancé un Plan Stratégique de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (PSB), horizon 2017-2020 visant à « porter l’Institut d’Emission au « niveau des meilleurs standards internationaux », et enfin un Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), en réponse à la dégradation du cadre macroéconomique de la CEMAC à compter du second semestre 2014.

Dans le même temps, la COBAC, elle, a adopté un train de réformes visant à  «renforcer la stabilité du secteur financier» dans les six pays de la CEMAC, contribuant ainsi «à stopper la baisse des réserves officielles de la BEAC en 2017», a précisé Christine Lagarde. A terme, ces reformes devraient également poursuivre la mise en place de la supervision basée sur les risques, le renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la modernisation de certains dispositifs légaux permettant de protéger les épargnants contre les risques excessifs lors de leurs placements encore appelés règles prudentielles.

Accord avec le FMI : le gouvernement affirme qu’il n’y aura pas baisse des salaires

Les assurances du gouvernement ont été données au cours d’une conférence de presse donnée par le ministre de la Communication Issa Tchiroma, le 24 juillet 2017.

Le gouvernement du Cameroun dément la rumeur persistante d’une baisse des salaires suite au nouveau programme économique et financier négocié avec le Fonds Monétaire International (FMI) et qui semble effrayer de nombreux camerounais. Une bonne nouvelle pour les fonctionnaires, révélée au cours de la communication faite lundi à Yaoundé par le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma.

Pendant cette conférence donnée à son département ministériel, le ministre de la Communication avait pris le soin de s’entourer de ceux qu’il a qualifié « d’experts », les responsables du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) et du Ministère des Finances (MINFI).

« Je voudrais rassurer tout le monde qu’il n’y aura pas de baisse de salaires. Il n’est, jusqu’ici, envisagé aucune coupe des salaires », a déclaré le Secrétaire général du Ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa avant de poursuivre en justifiant son propos. On a pu retenir de cela que le retour du Cameroun dans le programme du Fonds Monétaire International (FMI) est complètement différent de celui auquel le Cameroun avait été soumis dans les années 90. « Les facilités élargies de crédit, ne sont pas un programme d’ajustement structurel », a martelé Issa Tchiroma dans la foulée.

De quoi soulager les fonctionnaires car, dans une étude réalisée entre 2006 et 2012 et publiée en 2014, le FMI estimait à 250 000, le nombre de personnels de la fonction publique. Un effectif qui devrait coûter 998,5 milliards de francs CFA à l’Etat en 2017 pour le compte de la masse salariale annuel, un peu moins du quart du budget de l’exercice en cours qui s’élève à 4373,8 milliards de francs CFA. Des analyses ayant annoncé des mesures drastiques pour les camerounais, plusieurs fonctionnaires ont redouté une baisse des salaires et une augmentation des impôts. Il n’en sera rien, soutient le gouvernement.

 

Issa Tchiroma: l’accord avec le FMI est « une initiative endogène et non imposée de l’extérieur»

Selon le ministre camerounais de la Communication, le prêt accordé par le FMI n’entraîne pas un ajustement structurel dans le pays.

Le Cameroun n’est pas contraint à un programme d’ajustement structurel suite à l’accord de prêt signé avec le Fonds monétaire international courant juillet. Tel est le condensé du propos du ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary, tenu lundi, 24 juillet, à Yaoundé, suite à différentes interprétations faites au sujet du prêt de 400 milliards de FCFA. Selon le Micom, 102 milliards de F CFA seront disponibles dès l’approbation du conseil d’administration du FMI. A cela devrait s’ajouter 887 milliards de F CFA en provenance de la Banque africaine de développement (377 milliards), de la Banque mondiale (247 milliards), de la France (197 milliards) et de l’Union européenne (66 milliards).

La somme octroyée par le FMI vise le redressement de l’économie camerounaise à travers un programme qui devrait permettre de consolider le budget et de mettre en place des réformes pour diversifier les revenus non-pétroliers. Selon Issa Tchiroma Bakary, cet accord rentre dans la mise en œuvre des résolutions prises d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat d’Afrique centrale tenu au Cameroun le 23 décembre 2016.

«L’initiative (accord de prêt) est endogène et non imposée de l’extérieur. Le gouvernement a signé un accord avec le FMI, dont le financement s’inscrit dans le cadre d’un mécanisme dénommé «facilité élargie de crédit» qui constitue le principal outil dont le FMI dispose pour apporter un soutien   à moyen terme aux pays qui font face à des déséquilibres régionaux. Autrement dit aucune interférence extérieure n’accompagne la signature d’un accord que celui-ci. Bien mieux encore, cet engagement de notre pays va renforcer la compétitivité et le potentiel de croissance à moyen terme du Cameroun», souligne le Mincom.

 

Le Cameroun ouvre ses données macroéconomiques aux investisseurs

Ces informations sont disponibles sur le site de l’Institut national de la statistique où une page de données nationales récapitulatives est créée depuis le 12 juillet.

Les autorités camerounaises ont commencé à publier des données macroéconomiques et financières sur le site de l’Institut national de la statistique, notamment sur la page de données nationales récapitulatives (Pdnr) depuis le mardi, 12 juillet 2017. Les principales informations disponibles à ce jour concernent les comptes nationaux, les opérations des administrations publiques et celles du gouvernement central, la dette brute du gouvernement central, les enquêtes sur les sociétés de dépôt, les taux d’échanges… Ainsi que les indicateurs socio-économiques démographiques et choisis

La publication desdites données rentre dans le cadre de la mise en œuvre d’un Système général de diffusion de données améliorées (SGDD-a). Lequel projet a été créé en 2015 par le Conseil d’administration du Fond monétaire international (FMI) avec pour objectif de promouvoir l‘amélioration de la transparence des données, le développement des statistiques et la création de synergies entre la diffusion de données et la surveillance

La publication de données macroéconomiques essentielles sur la PDNR facilitera l’accès des décideurs nationaux et des protagonistes nationaux et internationaux, y compris les investisseurs et les agences de notation, aux informations cruciales pour suivre la conjoncture et la politique économique ; favoriser l’accès à ces informations, dans des formats lisibles par l’être humain et par la machine, et conformément à un calendrier de diffusion annoncé à l’avance, permet à tous les usagers d’accéder simultanément à des données à jour, ce qui accroît la transparence des données», souligne le FMI.

 

Le FMI accorde un crédit de 390 milliards de francs Cfa au Cameroun

Ce montant devra permettre la mise en place des réformes pour le redressement de l’économie camerounaise.

Selon le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa, « le Cameroun a été durement frappé par la chute des prix du pétrole ainsi que par des facteurs d’insécurité qui ont affecté l’activité de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique Centrale (CEMAC) ». Cela a conduit à une fonte des réserves internationales communes.

Le crédit octroyé par le FMI au Cameroun vise le redressement de l’économie camerounaise à travers un programme qui devrait permettre de consolider le budget et de mettre en place des réformes pour diversifier les revenus non-pétroliers.

Dans un premier temps, le FMI va libérer la somme de 171,3 millions de dollars au Cameroun, soit environ 100 milliards de francs Cfa. Le reste de ce crédit sera déboursé de façon échelonnée sur trois ans, indique le Fonds dans un communiqué.

Le programme d’aide intervient alors que les pays de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) traversent une crise économique qui a fait resurgir le spectre d’une dévaluation du franc CFA.

Le 20 juin dernier, c’est le Gabon qui a bénéficié d’un accord de crédit du FMI d’un montant de 642 millions de dollars. Le Tchad et la République centrafricaine ont déjà un programme avec l’organisme, aux mêmes fins.

 

 

Le Cameroun applique 24 taxes douanières pour relever son économie

Ces taxes s’appliquent à un large éventail de biens et services, y compris les importations de voitures d’occasion et les exportations de bois

L’économie camerounaise devrait augmenter de 6% cette année alors qu’elle impose de nouvelles taxes pour compenser la baisse des recettes publiques du pétrole, a déclaré le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, dans un entretien accordé à Bloomberg, le 3 janvier.

La nation d’Afrique centrale a approuvé le mois dernier l’introduction de 24 taxes qui s’appliquent à un large éventail de biens et services, y compris les importations de voitures d’occasion et les exportations de bois.

Dans le même temps, le gouvernement va stimuler l’agriculture en rendant plus facile et moins cher pour les agriculteurs d’acheter du matériel, des pesticides et des engrais, a rapporté le ministre camerounais.

L’économie devrait augmenter de 4,8% en 2016, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Cameroun est le cinquième producteur de cacao au monde et le troisième producteur d’huile de palme en Afrique, tandis que les petits exploitants cultivent des cultures commerciales telles que les tomates destinées à l’exportation régionale. L’agriculture est «un élément essentiel de notre économie compte tenu du nombre de personnes impliquées», a ajouté M. Mey.

Le budget de cette année a été calculé sur un prix moyen du pétrole de 40 dollars le baril, le revenu du pétrole brut représentant 25% du budget de 2016. Le Cameroun a produit près de 35 millions de barils en 2015, selon la compagnie pétrolière d’Etat.

Le pays a accueilli, le mois, dernier les dirigeants des six pays de la Communauté économique des États d’Afrique centrale pour discuter de l’impact de la crise pétrolière, exacerbée par des attaques mortelles au Cameroun et au Tchad. La croissance régionale a ralenti à 1% l’année dernière, de 1,5% en 2015, selon la Banque des États d’Afrique centrale (Beac).


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L’échec économique et monétaire des états de la Cemac

Par Michel Lobé Etamé

La présence de Christine Lagarde, patronne du Fonds Monétaires International (FMI) et du Ministre français de l’economie, Michel Sapin, au sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) le 23 Décembre 2016 n’était ni fortuite, ni un hasard de calendrier. Ces deux personnages avaient des missions régaliennes bien définies et différentes à imposer aux chefs d’états de l’Afrique Centrale (Cameroun, Gabon, République du Congo, Centrafrique et Tchad).

En effet, le Cameroun, tête de pont de la sous-région, tout comme le Gabon, le Tchad et la Guinée Équatoriale sont confrontés à des baisses des devises liées à la chute du prix du baril pétrolier et qui pénalisent leur dynamique économiques.

Pour Christine Lagarde, les économies des pays de la Cemac sont moribondes depuis une vingtaine d’années. Le Cameroun a cru bien faire en se déclassifiant de pays sous développé à pays pauvre très endetté (PPTE) et accéder ainsi à de nouveaux crédits et de nouvelles aides. Ce choix a conduit le pays à privatiser toutes les entreprises d’état rentables.

Nous savons depuis que la privatisation a été un échec. Le Cameroun a besoin à nouveau de nouveaux crédits pour relancer son économie atone. C’est ce qui justifie la présence de Christine Lagarde au Cameroun qui va proposer de nouveaux crédits et des emprunts toxiques que recouvreront les Fonds vautours, ennemis jurés des mauvais payeurs.

Le Cameroun ne sera donc pas émergent à l’horizon 2035. Il n’a ni la volonté ni les moyens d’y parvenir avec l’équipe actuelle au gouvernement. Cette situation est dramatique pour un pays qui était le moteur de l’économie africaine jusqu’en 1985.

Quant à Michel Sapin, sa mission était prévisible. Les pays de la Cemac ont tous une économie en berne. Ce constat conduira inéluctablement à une nouvelle dévaluation du franc CFA. Personne ne veut en parler, mais cette dévaluation est inévitable quand on sait que les dernières prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) des pays de la Cemac sont très en dessous des pays comme la Côte d’Ivoire qui seront de l’ordre de 6% à 11% en 2017.

Le président Paul Biya qui accueillait ses homologues de la sous-région a tenu un discours offensif, comme à son habitude. A l’écouter, on avait l’impression que des solutions miracles étaient trouvées pour dynamiser les économies atones et moribondes de la Cemac. Cette sinistrose tenace est un aveu d’échec qui paralyse tout l’espace économique et monétaire des pays de la zone franc CFA.

Paul Biya s’est rappelé à l’occasion des problèmes sociaux de son pays et de ses voisins où le chômage, la précarité, la santé et l’éducation causent des dégâts sociaux insoupçonnés. Ce discours discursif apportera-t-il une réponse à l’effondrement de ces économies? Nous pouvons en douter.

Le pétrole et la chute des matières premières agricoles ne sauraient être les seuls responsables des régressions économiques observées depuis une vingtaine d’années dans toute la sous-région. Bien sûre, il y a la guerre contre Boko Haram, l’insécurité, la délinquance et la frivolité sociale. Mais, il y a surtout un problème humain majeur : l’incompétence des hommes en place accrochés depuis des décennies au pouvoir et qui ne veulent pas passer la main.

La souffrance des populations s’exprime tous les jours par la maladie, la mort, la déscolarisation, l’alcoolisme, la perversité, le chômage, etc. Le peuple, incrédule, se cherche à travers Dieu. La prière est devenue l’antidote de tous les maux et des plaies qui ne se cicatrisent pas.

La corruption et le vol des deniers publics paralysent nos économies. Les enrichissements personnels sont devenus courants car les sanctions sont nulles ou quasi inexistantes. Voilà des maux qu’il faut combattre pour retrouver les voies du succès et du bien-être.

Les conclusions du sommet de la Cemac sommet sont cinglantes et catastrophiques : la croissance du produit brut intérieur (PIB) ne devrait pas dépasser 1%. Il n’y aura donc pas de création d’emplois dans la zone Cemac en 2017. Au pire, nous devons nous attendre à une nouvelle dévaluation du franc CFA.

Pour la jeunesse, cet aveu d’échec est perçu comme une fatalité qui entrainera de nouvelles crises qui provoqueront quelques centaines de morts dans l’indifférence totale. Les chefs d’états d’Afrique ne rendent jamais de comptes à leurs contribuables.

Michel Lobé Etamé, journaliste
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Cameroun: qui a assassiné Joseph Tchundjang Pouemi?

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

Le 27 décembre 1984 mourrait à Douala le professeur Joseph Tchundjang Pouemi. Il a 47 ans – au Cameroun on vient alors de vivre un changement politique à la tête de l’Etat. Tchundjang est rentré au Cameroun depuis un an seulement après un séjour au Fond Monétaire International.

Que devons-nous savoir sur le professeur Joseph Tchundjang Pouemi? Qu’est-ce qu’on ne nous a pas dit sur cet enfant de la misère Bangoua dans le Ndé, lui qui pouvait difficilement dire qui étaient ses camarades dans le secondaire? Lui qui avait un parcours si particulier lui le solitaire? Qui l’enfant unique de sa maman avec cependant des frères et des s urs de même père comme il est de tradition dans ce petit village ? Lui qui a divorcé deux ans après son mariage et qui meurt finalement sans laisser d’enfant ! Lui qui pourtant soutiendra une brillante thèse sous la direction du professeur Pierre Massé, le père des plans français, sous le titre Les critères de choix des projets d’investissement en pays sous-développés par les organismes internationaux, fondements théoriques et problèmes d’applications. Sa thèse complémentaire comme on disait à l’époque, soutenue en 1970, s’intitulait Considérations sur les comptes nationaux du Cameroun.

Pierre Massé est mort en décembre 1987 il avait 109 ans. Joseph Tchundjang Pouemi a regagné le Cameroun le 21 octobre 1967 sitôt sa thèse soutenue pour se mettre au service de la Nation. Il a été enseignant, conseiller économique, il a quitté le Cameroun pour se mettre au service du président ivoirien et ce pendant deux ans c’est-à-dire de 1975 à 1977.

Il a ensuite travaillé pour le fond monétaire international FMI de 1977 à 1979 avant de regagner à nouveau le Cameroun pour se mettre à la disposition du président Ahmadou Ahidjo. Ahmadou Ahidjo avait beaucoup d’estime pour lui, voilà pourquoi à son retour il est envoyé à Douala pour aider à la mise en place du Centre Universitaire de Douala. Bref, il est rappelé à Yaoundé pour la rentrée universitaire 1984-1985.

A la vérité le professeur Joseph Tchundjang Pouemi n’a jamais publié sa thèse, les exemplaires déposés notamment à la Bibliothèque nationale en France, à l’université de Clermont-Ferrand, à l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique (ENSAE) et à l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) ont disparu. Aucune bibliothèque camerounaise aujourd’hui n’a les deux thèses de Tchundjang Pouemi.

Monnaie, servitude, liberté : la répression monétaire de l’Afrique est parue pour la première fois en 1980 aux éditions Jeune Afrique. Certains universitaires camerounais feront disparaître cet ouvrage pendant de nombreuses années jusqu’à sa réédition par Ménaibuc en 2000. De nombreuses thèses que nous avons pu consultées sont donc une reprise des deux thèses de Joseph Tchundjang Pouemi en économie, en monnaie et en finance.

Question : Qui a assassiné le professeur Tchundjang Pouemi ?
Il ne fait aucun doute que Joseph Tchundjang Pouemi a été assassiné – mais par qui et pourquoi ? Avec qui a-t-il fait le trajet Yaoundé Douala la veille de son décès ? Est-il mort à Douala ou à Yaoundé ? S’est-il donné la mort dans un hôtel de Douala ? Est-il décédé dans une clinique à Douala ? Son frère cadet avec qui il aurait dîné la veille de son décès pourquoi s’est-il exilé aux USA ?

Quel a été le rôle des « frères » qui ont distrait ses travaux et ses thèses travaux ? Pourquoi au Cameroun personne n’a jamais voulu ouvrir le dossier du décès du professeur Tchundjang Pouemi ? Pourquoi les professeurs de sciences économiques camerounais qui savent presque tout sur le maquillage des travaux de Tchundjang Pouemi n’ont jamais rien dit et se contentent de faire circuler ses travaux sous cape en ayant pris soin d’effacer son nom? Voilà autant de questions que nous devons nous poser aujourd’hui au moment où beaucoup s’interrogent sur la place de l’intellectuel dans notre pays ?

L’intellectuel négatif
Le terme est de Pierre Bourdieu, nous le reprenons à notre compte aujourd’hui pour interroger les égorgeurs de la pensée, ceux qui forgent l’ignorance et l’enfermement de l’esprit en pensant être capable de retenir le lever du jour. Ces intellectuels d’un autre temps, d’un triomphe de la médiocrité apôtres de la médiocratie eux qui sont à cheval sur la loi, raides sur l’état de droit, quand il s’agit de défendre la perception de leurs droits aux prébendes et autres primes, viennent de reconstituer leurs castes en « isme ». Ils s’excluent d’une mission, celle qu’ils devaient hériter de nos pairs, s’informer, informer, former et forger ; comprendre et faire comprendre une réalité complexe, combattre l’indifférence ou le tribalisme voire le triomphe d’un clan. Ils nous enferment dans la confusion en nous disant que le simple fait d’être allé à l’école nous condamne déjà comme ce fut le cas pour Samba Diallo.

Nos universitaires sont donc devenus l’antithèse de l’intellectuel, ils n’ont plus aucune liberté à l’égard des pouvoir, aucune distanciation avec les idées reçues ou qui leur sont imposées. Ils sont aujourd’hui les démolisseurs de toutes alternatives eschatologues d’un monde qu’ils ne connaissent pas.

Le professeur Joseph Tchundjang Pouemi était un intellectuel de plein exercice qui n’a point eu besoin d’être consacré par les journalistes de la onzième heure. Il s’est heurté cent fois, à ces forces obscurantistes, chacune son ordre et avec ses moyens, car elles savent chasser en meute. Il a visiblement été détruit par les adeptes des petits rapports légers ou malveillants, par des opportunistes et des convertis de la onzième heure, ceux qui s’obstinent à écrire toujours à la marge des travaux les plus nobles, ceux qui nous inondent d’un vocabulaire médiatique sans aucune signification. Mais Joseph Tchundjang Pouemi a tenu, il a fait avancer notre temps et notre époque ce qui n’est pas la même chose, il a fait avancer le rocher de Sisyphe.

Vincent-Sosthène Fouda.
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Le Cameroun enregistre une perspective de croissance de 4,8% en 2016

L’information provient du rapport 2016 du FMI présenté mardi à Yaoundé. Le document indique par ailleurs que l’Afrique subsaharienne connait son plus bas taux de croissance cette année

Mardi 25 octobre, Yaoundé, la capitale camerounaise, a abrité la cérémonie solennelle de présentation du rapport 2016 du Fonds monétaire international (FMI) sous la modération du ministre des Finances (Minfi) Alamine Ousmane Mey.

Intitulé : « Une croissance à plusieurs vitesses », ledit rapport – qui s’intéresse aux perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne – révèle que « le taux de croissance économique de la région devrait descendre cette année à son plus bas niveau jamais atteint « depuis vingt ans ».

« Ce taux ne devrait atteindre que 1,4% en 2016 », regrette Céline Allard, chef de la division des études régionales au département Afrique du FMI. Ce « rythme est inférieur à celui de la croissance démographique et marque une nette rupture par rapport aux taux de croissance élevés de ces dernières années », précise-t-elle.

Selon le FMI, deux principaux facteurs sont à l’origine de cette situation. En premier, la détérioration de l’environnement extérieur, notamment le cours des produits de base qui sont au plus bas et les conditions financières qui se sont sensiblement durcies. Et en second, la réaction lente et inadéquate des autorités de la plupart des pays touchés par ces chocs externes. Toutefois, d’autres Etats ont fait preuve de résilience, d’où la croissance à plusieurs vitesses. Ainsi, les pays peu tributaires des exportations des produits de base continuent d’enregistrer de bons résultats. C’est le cas de la Côte d’Ivoire, de l’Ethiopie, du Sénégal et de la Tanzanie qui continuent d’enregistrer des taux de croissance supérieurs à 6%.

En face, les pays exportateurs de produits de base dont le pétrole continuent de faire face à des conditions difficiles. Il s’agit notamment de l’Afrique du Sud, du Nigéria ou de l’Angola.

Un pays qui se situe entre les deux extrémités, c’est bien le Cameroun qui, grâce à la diversité de son économie, obtient une perspective de croissance de 4,8% en 2016, renseigne le FMI. Mais pour 2017, l’institution de Breton Woods entrevoit une baisse de la croissance nationale à 4,2%, à moins que les pouvoirs publics n’optimisent les réformes fiscales tout en améliorant le climat des affaires. Autrement, la croissance du Cameroun sera en déphasage avec celle de la région qui, globalement, devrait passer de 1,4% en 2016 à 3% en 2017.


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Le Cameroun s’engage à promouvoir le développement des enfants

Le pays a consenti à uvrer pour réduire les retards de croissance des enfants et à préparer les individus dès leur plus jeune âge aux métiers de l’avenir

Lors d’un sommet organisé à l’occasion des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), neuf pays se sont engagés à consentir d’importants investissements pour réduire les retards de croissance dans l’enfance, et à impartir à des dizaines de millions d’enfants les aptitudes indispensables pour réussir dans un monde en constante évolution, annonce un communiqué de la Banque mondiale parvenu mercredi, 12 octobre 2016, à APA.

Parmi ces pays, figurent la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Ethiopie, Madagascar, le Sénégal et la Tanzanie.

«Les engagements pris aujourd’hui serviront à alimenter les futurs moteurs de croissance, en préparant les individus dès leur plus jeune âge aux métiers de demain», ajoute le communiqué.

De l’avis de M. Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale «une mauvaise alimentation, l’absence de véritables possibilités d’apprentissage et d’éveil précoces et la dangerosité de l’environnement condamnent littéralement les jeunes enfants à passer à côté des occasions d’apprendre et, plus tard, de gagner correctement leur vie».

Mais à ses yeux, l’engagement des chefs de gouvernement et des ministres des finances à combattre les retards de développement en renforçant les capacités cognitives des enfants donnera aux individus comme aux économies les moyens d’exprimer tout leur potentiel, et ce faisant, d’éviter de nouvelles crises.

Pour Daniel Kablan Duncan, Premier ministre Ivoirien, «la Côte d’Ivoire entend installer une croissance économique, sociale et culturelle dynamique», une ambition qui passe impérativement par le développement du capital humain, la première richesse de toute nation. «Cette conscience nationale a révélé l’impérieuse nécessité de faire du développement de la petite enfance une priorité, afin de rendre la croissance plus inclusive et de promouvoir une prospérité partagée», a ajouté M. Duncan.

Selon la Banque mondiale, aujourd’hui dans le monde, 156 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, la moitié seulement des enfants âgés de trois à six ans ont accès à une offre préscolaire et, à trois ans, les enfants des milieux favorisés auront entendu jusqu’à 30 millions de mots de plus que les enfants du même âge nés dans les familles les plus démunies.

Par ailleurs, selon des données récentes de l’Unicef, le nombre d’enfants réfugiés a augmenté de 77% en cinq ans. Sans oublier que, selon un rapport du Lancet publié le 05 octobre dernier, 66% des enfants d’Afrique subsaharienne et 65% des enfants d’Asie du Sud risquent d’être marginalisés plus tard, pénalisés par des retards de croissance et la pauvreté.

Cette situation devient d’autant plus critique que l’économie mondiale s’informatise à tout va et privilégie clairement les capacités de raisonnement, d’apprentissage, de communication et de collaboration. «De nouveaux éléments probants attestent pourtant de l’existence d’une courte période critique, pendant les premières années de la vie, où le développement cérébral conditionnera profondément l’acquisition de ces compétences et, plus tard, la dynamique économique», souligne-t-on au niveau de la Banque.


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Le déficit public du Cameroun devrait atteindre 41% en 2021 selon le FMI

L’organisme impute cette tendance aux difficultés qu’éprouve le pays à mobiliser des recettes fiscales, du fait de la baisse des cours de pétrole qui contribuent pour 20% dans le budget de l’Etat

Le déficit public au Cameroun, de 29% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, devrait continuer de croître pour atteindre 41% en 2021, selon le dernier rapport actualisé du Fonds monétaire international (FMI) en matière de suivi des politiques fiscales dans le monde.

L’organisme financier impute cette tendance aux difficultés éprouvées par le pays dans la mobilisation des recettes fiscales, dans un environnement international marqué par la chute continue des cours du pétrole qui, bien que contribuant pour moins de 10% du PIB et pour 20% dans le budget de l’Etat, représente 50% des exportations.

Lesdites recettes fiscales, bien que considérées comme satisfaisantes par le pays, devraient toutefois demeurer insuffisantes dans l’objectif de création des richesses.

A ces écueils, devrait s’ajouter le poids de la dette publique sur l’économie du Cameroun, dont l’encours, selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), était évalué à 4502 milliards FCFA à la fin du premier trimestre 2016, soit 26,8% du PIB.

Le pays, note-t-on, dont la part des revenus dans le PIB, de 17,9% en 2015 pour des projections de 15,8% en 2021, a actuellement besoin de ressources financières évaluées à 30.000 milliards FCFA en vue de réaliser son ambition d’émergence à l’horizon 2035.


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Boko Haram: le FMI prêt à aider les pays en guerre contre le terrorisme

Le Fonds monétaire international parle d’assistance technique et financière aux pays engagés dans la lutte contre ce groupe terroriste. Notamment, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun

Le Fonds monétaire international (FMI) est prêt à apporter une assistance technique et financière aux pays d’Afrique subsaharienne en lutte contre le mouvement terroriste «Boko Haram», a déclaré l’économiste principal de l’institution, Maurice Obstfeld, qui s’exprimait, mardi 04 octobre 2016, au cours d’une conférence de presse en prélude aux Assemblées générales des institutions BM/FMI qui s’ouvrent vendredi 07 octobre.

D’après les explications de Maurice Obstfeld, la chute des prix du pétrole et une grave situation sécuritaire ont plongé l’économie du Nigeria (considérée comme la première du continent, il y a juste une année) dans la récession.

Selon lui, la situation est également difficile dans les autres pays à l’image du Tchad, confronté à la baisse des recettes pétrolières et le Cameroun qui croule sous le poids des réfugiés. Sans oublier le Niger, en proie en l’insécurité, puisque victime lui aussi des exactions de la secte Boko Haram.

« L’insécurité de plus en plus préoccupante a jeté le trouble sur l’économie de ces Etats », a fait remarquer Maurice Obstfeld.

D’où l’engagement du FMI qui pourrait notamment « aider à la mise en place d’un cadre plus cohérent de politiques macro-économiques pour faire face à la persistance de la faiblesse des cours des produits de base et pour une meilleure intégration dans le commerce régional et international, tout en contribuant à la détermination des meilleurs investissements susceptibles de contribuer à la croissance ».

Cette assistance pourrait accompagner les politiques budgétaires, monétaires et fiscales, a souligné l’économiste.

Mais au-delà de cette perspective d’assistance technique et financière, le FMI reconnaît son « impuissance » face à l’équation sécuritaire qui relève de la souveraineté des Etats auxquels d’autres organisations pourraient éventuellement apporter leur appui dans ce domaine.


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Estimée à 4754 milliards de F, la dette du Cameroun reste «modérée» pour le Minfi

Alamaine Ousmane Mey a souligné que le taux de la dette, actuellement à 27,3% du PIB, se situait en-deçà du plafond de la Cemac fixé à 70% du PIB

Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, a déclaré que le risque de surendettement du pays, de l’ordre de 4754 milliards FCFA au 31 juillet 2016, «reste modéré et viable à l’horizon 2035».

S’exprimant mardi, 30 août 2016 à Yaoundé, à l’occasion d’un séminaire-atelier d’appropriation des textes et procédures du Comité national de la dette, il a souligné que le taux de celle-ci, actuellement à 27,3% du produit intérieur brut (PIB), se situait en-deçà du plafond de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale fixé à 70% du PIB.

Entre le 31 décembre 2015 et fin juillet dernier, l’encours de la dette du Cameroun, qui était alors de 4716 milliards FCFA et constituée à 93,5% de dette directe, a évolué de l’ordre de 38 milliards FCFA du fait de gros besoins de financement de projets structurants.

Bien que rassurant, Alamine Ousmane Mey a néanmoins évoqué des «risques de non viabilité» en cas de chocs sur les recettes d’exportation : d’où son appel à plus de vigilance quant à la qualité de l’endettement, et à la discipline budgétaire.

Cet optimiste du gouvernement camerounais est toutefois douché par les analyses alarmantes du Fonds monétaire international (FMI), qui depuis 2015, a affirmé que le risque de surendettement du Cameroun était passé de «modéré» à «élevé».

Ainsi, alors que le pays se focalise sur le ratio de l’endettement par rapport au PIB, l’institution financière planche sur cinq critères, dont le service de la dette lié aux exportations ou encore les sources de devises permettant le remboursement.

«Nous prenons particulièrement en compte l’économie globale pour notamment justifier nos projections, qui incluent le prix du baril de pétrole», explique le représentant-résident du FMI, Kadima Kalonji.

Pour ce dernier, les projections à moyen terme vont rester faibles, au même titre que la demande extérieure en termes d’exportations du pays, qui «seront impactées par le ralentissement des exportations en Chine et dans d’autres pays émergents».


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Constant Lonkeng Ngouana le nouveau représentant du FMI en Jamaïque

Ce Camerounais a été installé dans ses fonctions lundi, en remplacement du Dr Bert van Selm, qui est retourné au siège du FMI à Washington

Le Camerounais Constant Lonkeng Ngouana vient d’occuper ses nouvelles fonctions de représentant-résident du Fonds monétaire international (FMI) en Jamaïque. Il a été installé le 25 juillet 2016 à Kingston, la capitale jamaïcaine, en remplacement du Dr Bert van Selm, qui a terminé sa mission et est retourné au siège de l’institution à Washington.

Avant sa nomination, Constant Lonkeng Ngouana était économiste financier pour l’équipe du FMI en Jamaïque, une fonction qu’il avait auparavant assumée en Singapour.

C’est en 2010 qu’il rejoint le FMI, et depuis lors, il a participé à l’assistance technique du FMI en Jamaïque et en Malaisie, ainsi qu’à l’Institut de formation du FMI à Singapour . Il a également travaillé en Allemagne et au Japon.

Constant Lonkeng Ngouana est titulaire d’une maîtrise en économie internationale et développement et d’un doctorat en économie. Avant de rejoindre le FMI, il était chargé de cours à l’Université de Montréal et a également servi comme statisticien à l’Institut national de la statistique du Cameroun.

Constant Lonkeng Ngouana, photo d’illustration
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