Idriss Deby Itno souhaite la création d’un fonds spécial contre le terrorisme

Le président en exercice de l’Union africaine et du Tchad a fait cette proposition dimanche à Kigali, lors de la tenue du 27ème sommet de l’institution

Le président en exercice de l’Union africaine et du Tchad, Idriss Deby Itno, a proposé dimanche à Kigali la création d’un « fonds spécial » contre le terrorisme qui sera alimenté par les Etats et les partenaires de l’UA.

Le président Idriss Deby Itno, dans son intervention à l’ouverture du 27ème sommet de l’Union africaine à Kigali, a rappelé que « la montée en puissance du terrorisme et de l’extrémisme violent exige des moyens adéquats pour mener à bien » les initiatives contre cette menace.

Il a surtout mis l’accent sur « la mobilisation des ressources et la mutualisation des moyens contre toutes les menaces, y compris le terrorisme et l’extrémisme religieux ».

La lutte contre le terrorisme s’est imposée d’elle-même dans l’Agenda des débats de la 27e session de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement à Kigali.

Et cela à cause de la multiplicité des fronts sur le continent. Bamako, Ouagadougou, Abidjan… ont été touchées en plein c ur par les terroristes.

Le bassin du Lac Tchad ne cesse de compter ses morts suite aux attaques meurtrières de la secte islamique Boko Haram dans son sursaut d’orgueil.

En Afrique de l’Est, les Shebab continuent de frapper régulièrement. Et en Libye, si l’État islamique commence à perdre du terrain, il demeure toujours une sérieuse menace pour ce pays ainsi que le Sahel et le Maghreb. La question reste donc plus que jamais d’actualité.

« L’Afrique est au c ur du risque terroriste qui est en train de se métastaser à travers le continent », reconnaît un diplomate nigérien rencontré dans les coulisses du sommet de Kigali.

La problématique du terrorisme a été abordée presque dans toutes les interventions de la cérémonie d’ouverture du sommet de l’UA.

La proposition du président tchadien est jugée par des observateurs à Kigali comme étant « pertinente ». Ils mettent ainsi en avant les difficultés liées par exemple au financement de la Force mixte multinationale (FMM). Regroupant le Cameroun, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Bénin, la FMM demeure toujours confrontée à de nombreux obstacles opérationnels.

« Il n’y a jamais eu d’intégration des forces alors que la FMM a un rôle de coordination. Les contingents nationaux qui portent l’écusson de la force conjointe opèrent avant tout dans leur propre pays et rendent compte à leur propre capitale », déplore un récent rapport de l’ONG International Crisis Group.

Pour des diplomates présents à Kigali, « la lutte contre le terrorisme passe aussi par l’investissement dans le capital humain et la garantie de la liberté des citoyens pour réduire le radicalisme dans les régions vulnérables ».

Des défis que l’UA veut relever à travers la mise en uvre de l’Agenda 2063. Cette initiative, a rappelé la présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, vise à permettre aux Etats africains d’exploiter stratégiquement toutes les possibilités qui s’offrent au continent pour assurer une transformation socio-économique positive du continent dans les 50 prochaines années.

Le colloque international sur la sécurité maritime en Afrique, prévu en octobre prochain à Lomé (Togo), est aussi avancé par les experts de l’Union comme une initiative préventive du terrorisme sur le continent.

A ce titre qu’ils perçoivent la piraterie comme « une nouvelle dimension du terrorisme » que l’UA doit rapidement éradiquer.

« Il s’agit d’une nouvelle dimension du terrorisme qu’il faudrait dès à présent prévenir », a défendu à Kigali l’Algérien Ben Yaïche qui copréside le comité d’organisation du Colloque.

A ce sujet, Nkosazana Dlamini-Zuma a rappelé que l’Afrique va célébrer le 25 juillet prochain la « Journée des Océans ». Et, a-t-elle souhaité, ce sera l’occasion de « mettre en valeur les voies maritimes africaines et de mieux optimiser l’exploitation et la gestion de nos richesses des mers ».

Idriss Deby Itno à l’ouverture du 27ème sommet de l’Union africaine à Kigali.
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Midjiyawa Bakary: «Le fonds spécial du chef de l’Etat concerne toute la région»

Pour le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord la demi-dizaine de milliard de F CFA servira à construire des infrastructures scolaires dans les six départements, y compris ceux sinistrés

Le fonds spécial du chef de l’Etat camerounais pour la réalisation d’infrastructures scolaires dans la région de l’Extrême-Nord, profitera à toute la région, pas seulement aux départements touchés par les attaques de Boko Haram, d’après le gouverneur de cette région, Midjiyawa Bakari.

«C’est toute la région de l’Extrême-Nord. C’est vrai qu’un accent sera mis dans les zones les plus sinistrées, mais sur les six départements, aucun n’a été oublié. C’est au total 106 localités qui ont été choisies dans toute la région», indique-t-il, dans une interview accordée ce jeudi dans la presse publique.

Face aux attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, certaines écoles ont été fermées depuis le début de l’année scolaire 2014/2015 tandis que d’autres ont été délocalisées dans «des zones plus calmes telles que Kousseri, Mora et Mokolo», rassure le gouverneur.

Selon des estimations du directeur de la publication «l’ il du Sahel», un journal spécialisé dans l’actualité du septentrion, il s’agirait de quelque 55.000 élèves affectés par cet état de choses, er 170 établissements scolaires fermés.

«Le chef de l’Etat, face à tous ces problèmes, a pris la mesure de toutes ces difficultés et a en conséquence débloqué dans un premier temps le montant de 3 milliards 466 millions de francs. Parallèlement à ce volet, il y a de l’argent qui a été débloqué et déjà disponible pour toujours venir en aide à ces élèves. C’est pratiquement 350 millions de F destinés à la réinstallation, non seulement des élèves, mais également des enseignants de ces zones affectées»

D’après un document produit par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minept), le projet a un coût global de 5,335 milliards de F CFA (5.335.032.000 F CFA).

Les fonds déjà débloqués doivent servir à la construction de 79 forages, 196 salles de classe, 83 blocs de latrines, 20 dortoirs, 10 cantines et des branchements électriques dans 106 localités de l’Extrême-Nord. L’argent devrait également servir au paiement des frais exigibles pour les élèves, notamment les frais d’Ape (Association des parents d’élèves), ainsi qu’un minimum de vivres pour les jeunes déjà installés dans des dortoirs.

Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord
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