Cameroun : la Fécafoot explique pourquoi le mandat d’Eto’o Fils est prolongé jusqu’en 2027

Elu en décembre 2021 à la tête de la Fédération camerounaise de football, l’ancien capitaine des Lions indomptables a vu son premier mandat prolongé jusqu’en 2027.

Elle est présentée comme une décision taillée à la mesure de Samuel Eto’o. C’est à l’unanimité des voix que les 66 délégués présents à l’assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ont adopté une révision de la durée du mandat du président de la Fécafoot. Une rencontre qui a eu lieu le 26 août dernier à Douala.
Pour les délégués comme l’explique Ernest Obama, chargé de la communication de la fédération, en quatre ans, Samuel Eto’o Fils ne peut pas mener son projet pour le football camerounais à bout. C’est pour cette raison qu’ils ont d’abord tenu à modifier l’ordre du jour qui leur a été proposé en remettant sur la table le nombre d’années que doit faire une président à la tête de l’association. C’est pour cette raison que l’ensemble des 66 délégués ont voté pour que désormais, ce mandat passe de 4 ans à 7 ans.
Assemblée générale de la Fécafoot
Assemblée générale de la Fécafoot
Cette décision, pour la Fécafoot, est l’émanation de la volonté du peuple camerounais que les délégués représentent. Pour Ernest Obama, parlant au nom de la Fécafoot, les délégués sont motivé par ce que Samuel Eto’o réalise à la fédération, « cette modification est la résultante de l’excellent bilan de Samuel Eto’o depuis neuf mois qu’il s’occupe de la gestion du football camerounais, ».
Par ailleurs, cette décision de modification ne va pas entrer en scène à la fin du mandat actuel. Le comité exécutif de la fédération a fait d’elle une rétroactivité permettant ainsi qu’elle soit appliquée au mandat actuel de Samuel Eto’o.
A côté de cette décision, les délégués de la fédération lors de l’assemblée générale ont profité pour revoir certaines conditions d’éligibilité pour ce qui est du président de la fédération. Désormais, les statuts de la Fécafoot interdisent la candidature concernant l’aspect judiciaire que lorsque le candidat est condamné par une peine privative de liberté avec un certificat de détention.

Jean Alain Boumsong : «Le football camerounais manque de moyens»

Le président de la Commission chargée de la réforme de la Direction technique nationale et de la modernisation de la gestion des équipes nationales analyse le travail à effectuer par cet organe.

Quelle sera la mission de la Commission que vous présidez?

Nous devons faire un état des lieux de la Direction technique nationale (DTN) ainsi que de la gestion des équipes nationales, et ensuite proposer un certain nombre de suggestions pour l’amélioration de ces structures. La DTN essaie de faire un certain nombre de choses, mais rencontre des difficultés. On va essayer de réfléchir pour apporter des solutions pratiques, efficientes, pour contribuer au développement du football camerounais. Et puis, il y a les sélections nationales de ce grand pays de football qu’est le Cameroun, actuel champion d’Afrique. Pour pérenniser les résultats obtenus par le passé, il faut mettre en place des mécanismes qui assainiront le développement des compétences.

En tant que joueur, vous avez évolué hors du continent africain, notamment en France, en Italie et en Ecosse. Maîtrisez-vous les difficultés du football camerounais?

Je suis né ici, j’ai grandi ici. Il faut rappeler que depuis une dizaine d’années, j’ai une équipe ici, le Boum FC. Je suis de très près le football camerounais en général et le football des jeunes en particulier. Je ne suis pas resté à l’écart du pays et je connais très bien le fonctionnement du football camerounais. Il y a beaucoup de personnes qui auraient pu avoir la légitimité de faire partie de cette commission mais, si le président du Comité de normalisation a fait appel à moi, et si j’ai aussi accepté cette mission, c’est parce que tout le monde peut apporter une critique positive sur une chose qui est faite. Mais je pense que je n’aurais pas eu mon mot à dire si j’avais refusé d’intégrer cette commission pour essayer d’apporter des solutions. On va proposer des choses à l’issue de cette commission. Est-ce qu’elles vont être appliquées? Nous l’espérons ! Mais on sait qu’en ce moment, le football camerounais est dans une période de transition. Donc, les propositions que nous ferons pourront être appliquées, ou alors améliorées. On n’est pas comme un tribunal qui vient juger ce qui a été fait auparavant. Une réforme n’est pas là tout simplement pour dire que ça ne va pas. Elle peut aussi être là pour améliorer. Nous allons plus être dans un état d’esprit qui est celui de proposer des améliorations mais aussi des solutions pratiques.

Une idée sur vos propositions…

Il faut rester le plus honnête possible et dire que le football camerounais manque de moyens. Par exemple, il y a le football jeune qui n’a pas de championnat de jeune. Avec cela, on ne peut pas avoir une équipe nationale senior de qualité. Les seniors ne le sont pas devenus tout d’un coup, ils ont commencé jeunes. Pour avoir un football senior de qualité, il faut d’abord avoir un football de base. Cela demande une réflexion pour l’amélioration de ce football de base jusqu’au sommet. Le Cameroun a été plusieurs fois champion d’Afrique, ça veut dire qu’il y a des bonnes choses qui ont été faites. Il n’est pas encore champion du monde, et je crois qu’il le sera un jour, mais cela passera par une réflexion permanente.

Beaucoup pensent que vous ne méritez pas d’être à la tête de cette Commission du fait que quand vous étiez joueur, vous avez refusé de jouer avec les Lions indomptables au profit des Bleus. Que dites-vous à ce propos?

J’ai joué en Europe, en équipe de France. Mais si les gens réfléchissent bien, à un moment Boumsoung est camerounais. Mes parents sont camerounais. Je suis né à Douala, j’y ai grandi donc, je connais bien le Cameroun. Je reviens assez souvent depuis des années au Cameroun. Je fais un certain nombre de choses pour mon pays. Je pense qu’aucun Camerounais ne pourrait dire qu’il est plus camerounais que moi parce que je demanderais qu’est-ce qu’il a fait de différent?  Je suis camerounais. Je ne vais pas faire état de mes actions caritatives. Et je pense qu’il ne faut pas rentrer dans cette polémique. Je pense que tous les Camerounais étaient fiers quand l’équipe de France a gagné cette Coupe du Monde parce qu’il y a deux joueurs qui ont des noms camerounais, Mbappe et Umtiti. Les Camerounais ont cette fierté d’avoir des joueurs qui sont d’origine camerounaise qui sont champions du monde. Ces joueurs-là sont à la fois français et camerounais, il n’y a pas à choisir.