La préfecture de la localité où vit la camerounaise footballeuse professionnelle et internationale a rejeté sa demande de régularisation
Pas de séjour en France pour la camerounaise
Pour la camerounaise Rigoberte Mbah, le séjour en France semble virer au drame. La préfecture du Pas-de-Calais a rejeté ses arguments en faveur d’une régularisation de son statut en France. Au terme d’une bataille juridique difficile et de la mobilisation de nombreux acteurs associatifs, Rigoberte avait obtenu l’annulation d’un arrêté de reconduite à la frontière et le réexamen de sa demande de régularisation au mois en février 2011. Elle est aujourd’hui de nouveau sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. L’affaire avait fait beaucoup de bruit à ses débuts.
Dans son jugement du 24 février 2011, on se souvient que le tribunal administratif de Lille avait enjoint le préfet du Pas-de-Calais de réexaminer la demande de régularisation de la jeune femme. Les arguments présentés son avocate, Me Emmanuelle Lequien, semblent n’avoir pas été efficaces. Le 21 juin, Rigoberte M’Bah s’est vu notifier un refus de titre de séjour, assorti d’une obligation de quitter le territoire français. Mais la camerounaise peut encore rester en France au moins quatre mois. Elle a, en théorie, un mois pour quitter la France. Son avocate a cependant annoncé son intention de faire appel de cette décision en déposant un recours devant le tribunal administratif de Lille dans le courant de cette semaine. Une fois ce recours déposé, le tribunal a trois mois pour se prononcer. Ce sera le dernier recours possible. L’avocat de la camerounaise pense que le tribunal a exploité une faille importante dans la situation de Rigoberte. Elle a des enfants, des filles qui sont restées au Cameroun. Le ministère public se serait demandé pourquoi une maman s’acharne à vivre dans une situation qui la sépare de ses enfants. Un argument de poids dans une société française moralisatrice et prudente envers les immigrés qui abandonnent tout pour venir en France.
La mobilisation des associations encore attendue
Pour les associations de défense des droits des immigrés, cette situation n’a d’autres causes que des penchants racistes. Le drame que vit cette jeune femme, mère de deux enfants, témoigne du caractère éminemment raciste et esclavagiste; du traitement qu’elle subit de la part de certains dirigeants du Football Club D’Henin Beaumont depuis 2008, date à laquelle, elle a intégré ce club, faisait savoir dans un communiqué, le Comité des sans papiers (CSP 59), au mois de février 2011. Une situation que présente aussi en des termes différents l’avocate de la joueuse. Le club d’Hénin-Beaumont n’a jamais entrepris des démarches pour qu’elle soit régularisée, car il avait tout intérêt à maintenir ma cliente dans un état d’isolement et de dépendance, et empêcher ainsi qu’elle aille jouer ailleurs. Il s’agit d’un comportement scandaleux qui relève de l’exploitation pure et simple, avait déclaré maître Emmanuel L’équien, selon des propos rapportés par des médias français. Les autorités camerounaises ne se prononcent jamais publiquement sur ce type situation. En mai 2009 alors qu’il y était en visite officielle, le premier ministre français François Fillon avait signé avec le Cameroun un accord d’immigration concertée. L’accord avait été présenté comme décisif par les autorités camerounaises et françaises. On peut se demander aujourd’hui quel en sont les termes, au regard de ce que subissent de nombreux camerounais parfaitement intégrés dans leur communautés aujourd’hui en France.
