Par Hon. Evariste Fopoussi Fotso
Sur instructions du comité exécutif national du parti, le président national le Chairman Ni John Fru Ndi a engagé depuis le mois de décembre dernier un processus de dialogue avec le Président de la République et président national du RDPC, M. Paul Biya. Ce processus s’est concrétisé jusqu’ici par l’audience du 10 décembre 2010 à Bamenda, sa présence au palais d’Etoudi lors de la présentation de v ux et sa participation au comice agropastoral d’Ebolowa.Sur cette démarche, le SDF tient une fois de plus à apporter les précisions suivantes:
1-Le dialogue actuel répond de son option originelle d’apporter la démocratie au Cameroun par la voie institutionnelle. Un choix qui implique la confiance en la voie des élections ainsi que la cherche d’un dialogue permanent avec tous les acteurs politiques et sociaux de la scène nationale.
2- Il est le fruit de la stratégie de la main tendue qui est la sienne depuis son lancement en 1990. Cette main tendue l’a amené à solliciter plusieurs fois une audience avec le Président de la République et surtout à engager des discussions avec le parti au pouvoir en 1997 qui malheureusement n’ont pas connu de succès.
3- Il a pour seul objectif de porter directement à l’attention du Président de la République la préoccupation fondamentale du SDF depuis sa création, a savoir la mise en place d’un organe neutre pour gérer le processus électoral camerounais. Pour l’heure, il s’agit de la situation préoccupante d’ELECAM qui a poussé le SDF à poser 11 conditions pour collaborer avec elle.
4- Enfin, au cas où le SDF et le peuple camerounais, à l’instar des peuples de Tunisie et d’Egypte, sont contraints de contester la légitimité du système qui nous oppresse depuis 28 ans, il ne faut pas qu’on leur reproche de n’avoir pas tout essayé pour rechercher un minimum consensuel pour tous.
Par conséquent, ce dialogue entre le Chairman et le Président de la République ne remet en cause ni les objectifs du SDF ni ses stratégies de lutte. Par conséquent, il réaffirme qu’il ne peut pas avoir des élections actuellement au Cameroun avec ELECAM dans sa configuration actuelle et maintient ses 11 conditions pour une éventuelle collaboration avec ELECAM. D’un n’autre coté, le SDF affirme haut et fort qu’il n’a exigé aucune contrepartie pour ce dialogue tout comme il n’est nullement question d’une quelconque entrée dans un gouvernement RDPC qui ne peut apporter aucune solution aux problèmes camerounais.
Lors de sa réunion du 29 janvier 2011 à Bamenda, le Comité Exécutif National a débattu de ce dialogue, de sa perception sur le terrain et particulièrement de son incidence sur les stratégies de lutte du parti. Il est arrive a la nécessité d’une explication plus dynamique de ses enjeux. C’est ainsi qu’il a demandé au Président National d’entreprendre une tournée nationale afin de bien expliquer aux camerounais les positions actuelles du parti et surtout sa mise en garde qu’il ne peut pas avoir d’élections au Cameroun avec ELECAM dans sa configuration actuelle.A la fin de cette tournée, une évaluation approfondie de la situation sera faite et le parti sera bien outillé pour donner de nouvelles instructions.
En attendant, les militants doivent rester vigilants sur le terrain afin de déjouer toutes les man uvres frauduleuses du régime. Ils sont surtout invités à intensifier l’éducation des camerounais sur la défense de leurs droits civiques, car comme en Tunisie et en Egypte eux seuls pourront un jour se libérer de joug de la dictature.