Cameroun : six morts dans deux nouvelles attaques de Boko Haram

Deux assauts attribués aux membres de la secte islamiste Boko Haram survenus dans des villages de la région de l’Extrême-Nord ont entraîné la mort de six personnes au moins et de nombreux blessés.

Boko Haram n’est pas vaincu, le groupe fait encore parler de lui. «Six morts, du bétail volé, des habitations cambriolées, saccagées et incendiées». C’est le bilan de deux attaques perpétrées dans des villages de la région de l’Extrême-Nord dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 février  2022.

La localité de Gaboua située dans le canton Koza, département du Mayo Sava et celle de Kotserethe située dans le département du Mayo Sava ont été victime des assauts d’une « horde de terroristes lourdement armés à motocyclettes de la secte Boko Haram », a informé le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari

Selon l’autorité administrative, un premier groupe d’assaillants a attaqué le village Kotserethe avant l’attaque au village Gaboua par un second groupe. Une troisième invasion dans le village Sandawadjiri a été repoussée par l’armée régulière. La riposte a conduit les djihadistes à se replier vers le Nigéria voisin.

Depuis 2009, Boko Haram multiplie les attaques au Nigéria, au Cameroun et dans d’autres pays frontaliers du Nigéria. Malgré la riposte des forces armées, la fragilisation du groupe par la mort d’Abubakar Shekau, chef historique en juin 2021, le retrait des membres de la secte et leur repenti (plus de 1000 au Cameroun), le groupe poursuit ses actes (attaques, enlèvements, demande de rançon, etc.).

Certains sont encore relativement récents au Cameroun. Dans la nuit du 26 juillet 2021, Boko Haram tue cinq militaires et un civil dans la localité de Zigue, arrondissement de Waza, région de l’Extrême-Nord. Le 24 juillet 2021, le groupe provoque la mort de huit militaires et 13 blessés au poste avancé de l’opération militaire Emergence 4 à Sagmé, arrondissement de Fotokol.

Ainsi, en 13 ans d’existence, Boko Haram aurait provoqué la mort de plus de 36.000 personnes, principalement au Nigeria, et forcé environ 3 millions d’autres à fuir leur domicile, selon l’Organisation des nations unies (Onu).

Cameroun : l’explosion de Fotokol n’est pas d’origine criminelle (officiel)

Le ministère de la Défense attribue l’explosion qui a fait une quinzaine de morts lundi à Fotokol à un accident.

L’explosion qui a fait près de quinze morts et une vingtaine de blessés, dont cinq Camerounais, lundi à Fotokol, est la conséquence d’une mauvaise manipulation d’engins explosifs.

La version officielle fournie par le ministère de la Défense, met en cause deux enfants qui sont arrivés sur le pont El Beid, où se tient un marché improvisé, munis d’une grenade, « sans doute ramassée dans le sable », qu’ils comptaient vendre.

L’engin a explosé suite à la mauvaise manipulation  des enfants. L’explosion est survenue sur le pont reliant Fotokol, à l’Extrême-Nord du Cameroun, à Gamboru, au Nigeria.

Les explosions accidentelles de grenades se sont faites récurrentes au Cameroun entre 2015 et 2019, faisant  une vingtaine de morts. Les villes touchées par ces incidents sont Yaoundé, Douala, Bertoua, Maroua, Kousseri, entre autres.

Cameroun : une quinzaine personnes tuées dans une explosion à Fotokol

L’incident survenu ce lundi sur le pont El Beid a également fait une vingtaine de blessés, selon un premier bilan établi par des sources non officielles.

Onze personnes sont décédées ce lundi dans une explosion survenue sur le pont reliant les villes de Fotokol, à l’Extrême-Nord du Cameroun, à Gamboru, au Nigeria. Une vingtaine d’autres personnes ont été gravement blessées au cours des mêmes évènements.

Les sources sur place ne sont pas unanimes sur l’origine de ce drame. Deux versions se confrontent. L’une d’elle attribue cette explosion à l’action de quelques terroristes du groupe Boko Haram. Une autre version l’attribue à un groupe d’enfants jouant malencontreusement avec une grenade qui a explosé

Cameroun: réouverture du poste douanier de Fotokol

Depuis quelques jours, un détachement de douaniers a été autorisé à effectuer les opérations de dédouanement des marchandises à Fotokol

Le bureau de douane de Fotokol (Extrême-nord) fermé il y a deux ans pour cause d’attaques de la secte terroriste nigériane Boko Haram, a été rouvert au trafic, a-t-on appris vendredi, 23 septembre 2016, auprès de la direction générale de douanes (DGD).

Depuis quelques jours, un détachement de douaniers a été autorisé à effectuer les opérations de dédouanement des marchandises à Fotokol, avec pour une mission double : la régulation des échanges commerciaux transfrontaliers et la sécurisation du territoire.

Pour l’instant, ce poste douanier est logé dans les locaux de la sous-préfecture, puisque le bureau des douanes proprement dit, criblé de balles et d’obus de guerre par Boko Haram, n’a pas encore été réhabilité.

Alors que les activités ne viennent que de reprendre, «les recettes ne sont pas encore au plus fort des temps de gloire d’antan», indique la DGD.

Avant sa fermeture en juillet 2014, le bureau principal des douanes de cette ville frontalière avec le Nigeria occupait la première place du classement des unités douanières de l’Extrême-Nord, en termes de mobilisation des recettes budgétaires, avec un peu plus de 650 millions de FCFA par an.

La reprise des activités du bureau principal des douanes de Fotokol confirme l’affaiblissement de la force de frappe de Boko Haram.


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Boko Haram: six otages camerounais parviennent à s’enfuir

Enlevés il y a plus de six mois par des islamistes nigérians, ils ont réussi à s’échapper. Ces ex-otages se sont présentés jeudi aux autorités camerounaises à Fotokol

Au Cameroun, six personnes, enlevées il y a plus de six mois par les islamistes nigérians de Boko Haram qui se fait maintenant appeler Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ont réussi à s’échapper. Les six ex-otages se sont présentés jeudi aux autorités camerounaises, à Fotokol.

Les six otages ont profité d’une offensive de l’armée nigériane pour s’échapper. L’offensive visait le site même où ils étaient détenus près de la localité de Gambaru, côté Nigeria, mais non loin de la frontière camerounaise. L’information a été confirmée par le responsable des communications du ministère de la Défense du Cameroun. Selon lui, il s’agit d’une « victoire » rendue possible grâce à la « parfaite coordination entre les armées ». Les otages ont ensuite marché entre Gambaru et Fotokol, qui abrite un camp militaire camerounais.

Ils avaient été enlevés en juin dernier sur une route du Cameroun lors d’une incursion de Boko Haram, nous a confié une source de sécurité militaire. Les désormais ex-otages sont tous des hommes, dans la trentaine, selon la même source. Des conducteurs de camion originaires des régions de l’Ouest et du Centre.

On sait que les ex-otages ont été transportés par voie aérienne vers un endroit tenu secret, le temps de passer des examens médicaux, mais surtout d’être interrogés. Ces six Camerounais représentent en effet une précieuse source d’informations pour les services de sécurité du Cameroun, les militaires ne le cachent pas. La région de l’Extrême-Nord du Cameroun fait l’objet de fréquentes incursions de Boko Haram. Et depuis le mois de juillet, elle est particulièrement ciblée par des kamikazes.


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Réaction du M.C.P.S.D suite à l’attentat de Fotokol du 21 novembre 2015

Par Vincent Sosthène Fouda, président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)

Nous ne voulons plus des mosquées financées par des pays qui soutiennent un Islam radical dans notre pays. L’Etat-Nation camerounais prend de l’eau de toute part, Boko Al Haram avance, nous relativisons les morts du Cameroun parce que nous les comparons à ceux perpétrés par Daesh ailleurs. C’est une erreur. J’ai apporté mon soutien au gouvernement camerounais mais je suis surpris par son immobilisme, son mutisme.

Il faut faire la guerre pour préparer la paix, pas l’inverse, l’Arabie Saoudite pointée du doigt depuis des années comme soutien d’un Islam radical, finance la construction des mosquées au Cameroun, nous devons le dénoncer; il y a un Islam camerounais qui s’est construit depuis des siècles sur les valeurs de la République et notre volonté séculaire du vivre ensemble, nous devons le soutenir.

Nous n’arriverons jamais à la paix sans traverser le feu de la guerre, celle que nous livrent ceux qui veulent anéantir toute civilisation dans notre pays. Oui, une bande de fanatiques et d’hérétiques nous a déclaré la guerre, mais nous, nous ne sommes pas en guerre, nous sommes démobilisés et Beti Assomo n’est pas Omgba Bissogo ou Martin Paul Samba!

Il faut un chef, il faut un homme qui aime le Cameroun, qui mobilise le peuple au-delà de l’émotion pour éradiquer cette horde de barbares. Le silence du président de la République met en déroute la Nation et légitime les attaques contre les populations, contre nos institutions contre nos soldats.

Ce soir, au Mouvement Camerounais pour la Social-Démocratie, nous sommes envahis de tristesse, évidemment, avec une pensée pour les dizaines de victimes.

Yaoundé le 21 novembre 2015.


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Boko Haram: un chef coutumier perd six membres de sa famille dans des attaques

Les populations de Fotokol sont toujours sous le choc après les attentats survenus samedi, ayant fait dix morts

Les populations de Fotokol sont toujours sous le choc dimanche après les attentats survenus la veille dans cette localité de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, proche de la frontière nigériane, tuant quatre enfants et deux autres membres de la famille d’un chef coutumier. Sur un total de dix morts, les quatre autres sont les auteurs des attaques.

« Hier (samedi 21 novembre 2015, ndlr), on a eu quatre kamikazes, qui étaient des femmes. Trois de ces femmes, poursuivies par les membres du comité de vigilance, ont fui vers la frontière. La quatrième s’est rendue au village Nigué et est allée directement à la maison du blama (chef coutumier) », a témoigné dans un entretien téléphonique dimanche, Ousseini Abounassi, vice-président du comité de vigilance.

C’était le matin aux environs de 9H (8H GMT), alors que les habitants de Fotokol, malgré deux attentats meurtriers ayant causé respectivement une quinzaine de morts le 13 juillet et au moins cinq tués le 9 novembre, semblaient vivre une journée ordinaire.

En tentant d’échapper à ce groupe d’autodéfense mis sur pied dans cette ville comme ailleurs dans l’Extrême-Nord en appui à la guerre que les forces de défense et de sécurité camerounaises mènent à Boko Haram, l’une des kamikazes en fuite vers la frontière nigériane a glissé, une chute accompagnée de l’explosion de la ceinture d’explosifs en sa possession, d’après Abounassi.

Cette détonation a fait réagir l’armée camerounaise qui déploie dans cette zone un important dispositif de surveillance et de protection du territoire. Sous l’effet des tirs d’armes, les deux autres kamikazes ont aussi sauté avec leurs charges respectives, se faisant tuer sur le coup, informe en outre le jeune camerounais.

La quatrième femme rendue au domicile de Malloum Kachalla, le « blama » ou chef coutumier de Nigué, village situé à l’entrée de Fotokol, a quant à elle réussi à activer sa bombe, causant la mort de cinq personnes et huit blessés.

Selon Ousseini Abounassi, les victimes de cette attaque suicide sont trois enfants du chef âgés respectivement de 5, 7 et 9 ans, puis une cousine et un neveu de l’autorité traditionnelle qui habitaient dans la maison.

Au moment des faits, apprend-on, environ une douzaine de personnes se trouvaient dans la concession, à l’exception du « blama », sorti peu avant pour se rendre au marché, a-t-il expliqué en foufouldé, la langue locale traduite en français par le vice-président du comité de vigilance de Fotokol, présent à ses côtés.

Le dignitaire traditionnel, qui a dit être « sous le choc » face à cet « épisode extrêmement douloureux », a perdu un quatrième enfant parmi les huit blessés transportés d’urgence au centre de santé communautaire de la ville.

Comme le veut la tradition musulmane, religion pratiquée par Malloum Kachalla, les six corps ont été enterrés aussitôt après, avec le concours du comité de vigilance, un regroupement de 48 personnes, et l’appui des autorités administratives ainsi que des forces de défense et de sécurité.

Parmi les sept autres blessés de l’attaque, deux ont été déclarés hors de danger.

« Grâce à l’assistance du sous-préfet, je suis en train de transporter les cinq autres blessés à l’hôpital de Mada (localité voisine de Fotokol). Le centre de santé de Fotokol n’a pas les capacités nécessaires pour les soigner, car il n’est pas équipé », a confié dimanche en mi-journée Ousseini Abounassi.

La prise en charge médicale est offerte par les autorités administratives, de plus en plus sollicitées face aux attentats-suicides multipliés qui endeuillent depuis quatre mois la région de l’Extrême-Nord, des actes terroristes jamais revendiqués mais que les services de sécurité camerounais attribuent à la secte islamiste nigériane Boko Haram.

Depuis 2013, ce groupe terroriste affilié à l’organisation Etat islamique (EI) qui sévit au Moyen-Orient tente d’étendre son influence dans cette partie du territoire camerounais. Et depuis juillet, en plus des attaques à l’arme lourde, il fait parler de lui à travers des attentats kamikazes faisant intervenir pour la plupart des jeunes filles et des femmes.

A ce jour, plus d’une vingtaine de ces attentats sont enregistrés. Les autorités ont encouragé la mise en place de comités de vigilance communautaires, en appui des efforts des forces de défense et de sécurité, pour la sécurisation d’un territoire partageant avec le Nigeria une longue frontière terrestre connue pour être poreuse.


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Attentat suicide du 09 novembre à Fotokol: le Gouvernement confirme le bilan

Cinq morts dont deux kamikazes, c’est le bilan retenu suite au drame survenu lundi dans cette localité de l’Extrême-Nord du Cameroun. L’intégralité du communiqué du Mincom

«Ce lundi 09 novembre 2015, vers 13h 50 minutes, une jeune fille âgée d’environ 14 ans, s’est faite exploser non loin de la Mosquée de la localité de Fotokol, département du Logone et Chari, faisant cinq morts dont la kamikaze elle-même, et une vingtaine de blessés actuellement pris en charge dans les établissements sanitaires de nos forces de défense et de sécurité. L’incident s’est produit au moment où une jeune femme, membre d’un comité de vigilance, ayant repéré la kamikaze en raison de son attitude suspecte, s’est dirigée vers elle afin de l’appréhender.

Se sentant démasquer, la kamikaze a alors actionné sa charge provoquant la mort du membre du comité de vigilance et de trois autres personnes. Une patrouille de nos forces de défense et de sécurité qui se trouvait aux alentours, alertée par l’explosion, a ensuite neutralisé la deuxième kamikaze.

Face à cet autre forfait criminel, de l’organisation terroriste Boko Haram, le Ministre de la Communication, au nom du Gouvernement de la République, en appelle à la vigilance encore plus accrue de nos populations pour repérer et dénoncer auprès des autorités administratives et des forces de défense et de sécurité, tout comportement qui pourrait leur paraître suspect de la part de qui que ce soit quelque soit l’âge et le sexe.

Le Ministre de la communication exalte au nom du Gouvernement de la République, le courage et l’esprit de sacrifice des comités de vigilance grâce auxquels nos forces de défense et de sécurité parviennent de plus en plus à mettre en déroute l’organisation terroriste Boko Haram sur le territoire national.

Toujours au nom du Gouvernement de la République, le Ministre de la communication salut la mémoire de notre compatriote, membre du comité de vigilance qui, au prix de sa vie, a eu le flaire et le mérite de démasquer le vecteur criminel de la kamikaze et tenter de couper court à son macabre destin. Cette jeune compatriote au courage héroïque a ainsi, en sacrifiant sa propre vie, contribué à sauver celle de nombreux autres innocents situés aux alentours et à l’intérieur de la Mosquée de Fotokol.

C’est aussi le lieu de relever la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité, de la Force multinationale mixte et du soutien logistique des forces amies, à l’ensemble des pays de la ligne de front contre cette nébuleuse terroriste qui quoi qu’opérant dans sa lâcheté et sa criminalité habituelle, vit assurément ses derniers moments.

Le ministre de la Communication transmet aux familles des victimes, les condoléances les plus attristées du chef de l’Etat, son excellence Paul Biya, ainsi que son réconfort et ses souhaits de prompt rétablissement aux différents blessés.

Le Ministre de la Communication
Issa Tchiroma Bakary».

Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la Communication.
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Les solutions de Marafa Hamidou Yaya, après les attentats de Maroua

Par Marafa Hamidou Yaya

Mes chers compatriotes, en quinze jours, notre pays a été secoué coup sur coup par trois attentats-suicides. Perpétrés par Boko Haram à Fotokol le 13 et à Maroua les 22 et 25 juillet, ils ont fait des dizaines de victimes civiles et militaires. Mes premiers mots sont pour déplorer leur mort, m’associer à la douleur de leurs proches, que je sais immense, et rendre hommage au courage de nos soldats et forces de sécurité. Il importe de bien cerner la signification de ces évènements tragiques. En effet, si nous avions déjà cerné de nombreux raids et enlèvements de la part de Boko Haram, nous avions jusque-là été épargnés par les attentats-suicides.

Cette «première» marque-t-elle donc une escalade? Bien pire une contagion. Et à deux niveaux: les crises qui bouleversent le monde arabo-musulman s’imposent an Afrique subsaharienne et, en parallèle, l’islamisme fanatique progresse dans son instrumentalisation des segments les plus vulnérables de notre société, en particulier les jeunes et les femmes. 15% des musulmans de la planète vivent en Afrique subsaharienne, où ils représentent 30% de la population de cette région. Et selon le Pew Research Center, en 2030, soit dans 15 ans, le Nigéria sera le premier pays musulman du continent, devant l’Egypte.

C’est dire que l’Afrique en général, et le Cameroun en particulier, voisin du Nigéria, situé sur la ligne de frontière entre l’Afrique musulmane et l’Afrique chrétienne, et dont au moins 20% de la population est de confession musulmane, ne peuvent rester à l’écart des mutations qui touchent le monde musulman. Ces mutations, quelles sont-elles?

Initiées depuis une trentaine d’années, elles vont dans le sens d’une politisation de l’islam, c’est-à-dire d’un dévoiement graduel de la religion à des fins de conquête du pouvoir, de contrôle social. C’était le cas dans les années 80, de l’islamisme perçu comme libérateur, celui qui a chassé les Soviétiques d’Afghanistan ou qui s’est attaqué à la dictature des généraux en Algérie et au régime du Shah d’Iran. C’était le cas ensuite, de l’islamisme extrémiste des talibans qui a mis en place un régime ciblant les intellectuels, les artistes, les jeunes, le patrimoine historique. C’est, plus récemment, le cas de l’islamisme dans son expression la plus radicale, aspirant à l’asservissement total des populations au moyen d’une terreur mondialisée, le djihadiste terroriste qui sévit en Somalie, au Kenya, au Mali, au Nigéria, au Niger, au Tchad et maintenant au Cameroun.

De ce point de vue, le serment d’allégeance de Boko Haram à l’Etat islamiste a une signification plus prégnante et plus sinistre que celle d’un simple alignement sur une interprétation dévoyée de la religion et de la pratique d’une violence inouïe. Il formalise l’entrée de groupes terroristes locaux dans une stratégie globale de lutte pour le pouvoir. Ce n’est pas un choc des civilisations entre le monde musulman et l’Occident auquel le monde fait face, mais à une guerre pour le contrôle des lieux saints de l’islam et des plus importantes réserves pétrolières de la planète. Face à cet islamisme conquérant, assoiffé de pouvoir, quelle riposte nous, Camerounais, devons-nous adopter?

La bataille militaire est bien sûr d’une importance critique, et immédiate. Mais on peut avoir confiance qu’avec nos alliés du continent et nos soutiens internationaux, et avec la valeur de nos soldats, à laquelle je rends un nouvel hommage, nous la remporterons.

Mais la lutte pour arracher les membres les plus vulnérables de nos sociétés à la tentation ou à l’emprise de l’islamisme sera de plus longue haleine. La première défense à organiser, c’est celle de nos femmes et de nos jeunes. Les bombes humaines des deux attentats de Maroua ont été des fillettes et des jeunes femmes, dont certaines vivaient de mendicité. Elles devaient avoir la soif d’apprendre, le rêve de se réaliser par le travail et l’entreprise, l’ambition d’être indépendantes et de construire une famille dans laquelle elles auraient été les égales de leurs maris. C’est sans aucun doute la conscience désespérée que rien de tout cela ne se réaliserait pour elles qui les a poussées vers ce geste sanglant et absurde, et non une quelconque foi ou idéologie. Nous devons agir immédiatement pour l’émancipation des femmes. La première mesure à prendre est d’abolir la polygamie. Un projet de loi portant création d’un code de la famille est déjà disponible depuis des années. Adoptons-le sans attendre.

Il y a une douzaine d’années, j’avais accompagné le Roi du Maroc lors d’une visite au Cameroun. Il m’avait confié que sa plus grande fierté était l’adoption d’un tel code dans le royaume. Je mesure aujourd’hui combien cette fierté était sage et justifiée. Mais allons plus loin dans l’élimination des archaïsmes nocifs.

Fixons un minimum légal pour éviter les mariages précoces et développons le planning familial, en particulier dans les zones rurales. Interdisons et luttons contre les pratiques telles que l’excision et le massage à la pierre brûlante des seins des jeunes filles pour freiner leur croissance.

Inscrivons dans la loi l’égalité de traitement des hommes en matière d’héritage. Outre les femmes, les jeunes sont un instrument et une cible de l’islamité. Le continent compte 200 millions de 15-24 ans laissés sur le côté de la route par cette croissance africaines tant vantée par les observateurs. Le Cameroun ne fait pas exception. Et les terroristes recrutent massivement parmi cette population énergique mais dés uvrée et sans perspective. Rappelons qu’Al-Shebbab, nom du principal groupe islamiste sévissant au Kenya, signifie précisément «jeunesse» en arabe. Il faut rendre la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans sur tout le territoire camerounais, et l’assortir d’un service civique obligatoire de deux mois. Une loi peut être votée dans ce sens dès la prochaine session parlementaire et appliquée dès la rentrée 2016.

Le nord du pays a particulièrement besoin de cette initiative pour pouvoir jouer son rôle de rempart contre la contagion de l’islamisme fanatique. Le taux d’inscription des enfants dans l’enseignement primaire n’y est que de 40%, contre près de 70% dans certaines parties du Sud. Un pendant de cette mesure est de rendre l’enseignement public réellement gratuit. Il est déjà censé l’être mais nous savons bien que, dans les faits, il s’avère souvent plus cher que l’enseignement privé. Autre urgence: mettre en uvre la réforme de l’Etat Civil engagée il y plus de dix ans, et pour laquelle la France nous a apporté un soutien financier.

Comment les dizaines, voire les centaines, de milliers de nos compatriotes qui n’existent toujours pas sur les registres gouvernementaux pourraient-ils ne pas se sentir marginalisés, ignorés, méprisés?

Rien ne justifie cet immobilisme. Ces mesures, en particulier l’instauration de l’enseignement obligatoire, demanderont-elles une mobilisation considérable? Sans aucun doute, mais un pays comme le Cameroun, qui ambitionne d’accueillir la Can en 2019 et s’est lancé dans un grand programme de construction de stades d’un coût de 550 milliards Fcfa, doit être capable de recruter les enseignants et de construire les écoles nécessaires.

C’est à se demander où se trouvent nos priorités! Et, ayant armé nos jeunes pour l’avenir, nous devons en faire les conditions du développement inclusif, c’est-à-dire un développement qui ne soit pas seulement tiré par la croissance démographique et l’appréciation des matières premières, mais qui crée des emplois dans l’industrie et les services. Certaines de ces mesures vont-elles à l’encontre de certaines de nos traditions, d’un certain héritage culturel? Ayons le courage de reconnaître que certaines de ces traditions n’ont plus lieu d’être, qu’elles font obstacle à notre modernisation, et qu’il faut se résoudre à les abandonner.

Sans attendre, car comme dit la formule: «quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages». Plus largement, nous devons mettre en place la SOCIETE DE CONFIANCE fondée sur les valeurs républicaines. Je l’appelle de mes v ux depuis longtemps, car elle est le seul cadre dans lequel nos jeunes pourront s’épanouir, en sachant que leurs efforts seront récompensés à leur juste valeur, que leurs diplômes leur ouvriront la voie d’une vie productive et stimulante, que ce ne seront pas leurs origines sociales, tribales ou géographiques qui détermineront le cours de leur vie. Il faut enfin étendre cette bataille pour les corps, les c urs et les esprits au terrain religieux, en promouvant une pratique saine et non dévoyée de l’islam, et qui contribuera à la construction de notre avenir. Comment?

Au quotidien, nous devons exercer la plus extrême vigilance face aux expressions de cette religion instrumentalisée. L’interdiction récente du voile intégral, dont le port dans le Nord Cameroun est d’ailleurs un phénomène récent, comme la surveillance accrue des lieux de prêche extrémistes, vont dans le bon sens. Il faut en étudier d’autres, pouvant aller jusqu’à un couvre-feu dans les régions les plus exposées au fanatisme. Un autre élément-clé de cette stratégie d’endiguement de l’islamisme meurtrier, qui n’a de religion que le nom, doit être la participation de nos élites, en particulier musulmanes, à l’effort d’éducation des plus vulnérables. Le silence des élites musulmanes est l’allié de Boko Haram, car les populations l’assimilent à un soutien implicite. «Si je reste assis en silence, je commets un péché», disait Mossadegh. Moi, Camerounais musulman, je condamne ces crimes, je refuse et dénonce le silence.

Marafa Hamidou Yaya
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Ligue 1: les acteurs disent «non au terrorisme»

La grande famille du football a exprimé, au cours de la 26ème journée disputée dimanche 26 juillet, sa solidarité et son soutien aux familles des victimes des attentats suicides de Maroua et Fotokol

La 26ème journée de Ligue 1, disputée dimanche 26 juillet 2015, était placée sous le signe de la condamnation et de la dénonciation des attentats suicides perpétrés à Maroua et à Fotokol. La grande famille du football a exprimé sa solidarité et son soutien aux familles des victimes, ainsi qu’aux populations de la région de l’Extrême Nord du Cameroun.

Dimanche 26 juillet 2015, en action concertée-LFPC (Ligue de football professionnel du Cameroun)/Synafoc (Syndicat national des footballeurs camerounais)-et en hommage aux victimes des attentats terroristes de Fotokol et de Maroua, tous les joueurs arboraient un brassard noir lors des rencontres de la 26èmejournée de Ligue 1. Une minute de silence a également été observée avant le kick off de toutes les rencontres.

Lors des cérémonies protocolaires d’avants matchs et de la minute de silence, joueurs, officiels et spectateurs ont brandi-avec hargne et détermination-les flyers à la mention bilingue: «NON au TERRORISME. Le Football est un vecteur de Paix et de cohésion sociale!!! Ensemble et unis, nous vaincrons!!!»

L’opération a connu l’adhésion de tous. Elle va se poursuivre sous la forme d’engagement individuel et s’étendra aux footballeurs camerounais évoluant hors des frontières nationales.


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Les leçons des récents attentats de Maroua et de Fotokol

Par Ndjama Benjamin

Un double-attentat a frappé Mercredi 22 Juillet la ville de Maroua. Les auteurs étaient deux jeunes filles de moins de 15 ans qui faisaient la mendicité. L’une s’est faite explosée au quartier Barmaré et l’autre à l’entrée du marché central. Ces deux attentats ont fait 13 morts et 32 blessés.

Il s’agit du deuxième double-attentat en 10 jours. Le 12 Juillet deux femmes Kamikazes faisant la mendicité s’étaient faites exploser à Fotokol tuant 13 personnes dont 10 civils.

Que nous enseignent ces attentats? On constate d’abord qu’ils obéissent au même mode opératoire. Dans les deux situations, celle de Maroua comme celle de Fotokol on a eu droit à un double-attentats et à chaque fois les deux attentats sont commis à intervalle de quelques secondes. Les auteurs sont des femmes. A Fotokol comme à Maroua elles font la mendicité.

Les femmes Kamikazes sont souvent les femmes des combattants, elles se donnent la mort pour venger un mari tué aux combats. Elles rêvent aussi comme les hommes de mourir en martyr. Le recours à des femmes kamikazes a été fréquent ces derniers mois. Une femme
s’est donnée la mort à l’Etat de Gombe au Nigeria; une fillette de 7 ans s’est faite explosée à Potiskun. Il faut s’attendre à voir prospérer ce mode d’action.

Nous entrons dans une nouvelle configuration de la guerre contre le Boko Haram. Le mouvement islamiste a d’abord cherché des corps à corps tels qu’on les observés dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui la grande bataille de Fotokol. Nous avons assisté à un face à face entre deux armées belligérantes. Il a donné lieu pendant la période allant du 25 Août au 21 Septembre 2014 à de multiples assauts au cours desquels l’organisation djihadiste mobilisait des centaines de combattants. Elle a tenté pendant l’un de ces assauts de détruire le pont qui traverse la rivière sur la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. Cette attaque fut sans succès et les soldats camerounais parvinrent à prendre le contrôle du pont.

Les multiples incursions du mouvement terroriste se sont soldées par de lourdes pertes en vies humaines. Le groupe terroriste y avait essuyé des dommages considérables. L’armée camerounaise a triomphé de ces affrontements non sans y perdre plusieurs soldats. Nous sommes sortis victorieux de ces corps à corps parce qu’ils correspondaient aux schémas d’une guerre classique où le vainqueur est supposé être le plus puissant militairement.

Le Boko Haram a essayé par la suite de multiplier la forme de ses interventions. Il infiltrait le territoire camerounais pour voler du bétail, pratiquer des enlèvements.les djihadistes ont subi pendant les présidentielles nigérianes et au lendemain de celles-ci de sérieux revers. On a parlé d’innombrables pertes en matériels et en vies humaines, de territoires conquis qu’ils devaient finalement abandonnés. On a cru que le mouvement islamiste vivait l’enlisement. On a même cru que la guerre allait vers sa fin.

Le président Buhari qui prenait les commandes du Nigeria en déclarant des les premières heures le besoin d’en découdre avec les terroristes, récoltait en période d’état de grâce les bénéfices politiques de ce déclin apparent du Boko Haram. On constate à posteriori, qu’il ne s’agissait pas tellement d’un déclin, mais vraisemblablement d’un repli stratégique dont la fonction était d’endormir un peu ses adversaires, et de resurgir par la suite en essayant désormais d’évoluer sur un nouvel angle d’attaque par lequel le mouvement terroristes infiltrerait les populations, s’y installerait, et essayerait de multiplier les attentats.

Les auteurs de ces attentats viennent-ils du Nigeria, ou vivent-ils depuis un certain temps à l’intérieur du pays. Nos forces de sécurité ont le double défi de mieux surveiller les frontières et d’accroître le travail de veille policière à l’intérieur du territoire national. Le terroriste qui pourrait nous frapper la prochaine fois, ne traversera peut-être pas la frontière, il se pourrait qu’il habite déjà le pays. Avouons que tout ceci est un peu perturbant, angoissant et déstabilisant. On disait l’islam d’Afrique noire tolérant.

Tout ceci ne devrait pas nous concerner. Le Cameroun n’est pas comme la France ou les Etats-Unis le terrain d’un conflit de civilisations.
Il faudra s’attendre à voir le Boko Haram multiplier des assauts sur le mode des attentats. Cette guerre sera peut-être longue et difficile. Elle aura sur les populations un coût considérable en termes de surveillance accrue sur la vie personnelle, de restriction des libertés. Les contrôles systématiques des personnes et des véhicules vont s’intensifier.

La force régionale mise sur pieds attaquera les islamistes sur le terrain de la guerre classique. Or ces derniers tenteront de diversifier les cartes, les terrains de combat, les modes opératoire, les modes de présence. Ils vont se fondre dans la population et deviendront de plus en plus insaisissable.


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Attentats de Fotokol: l’association Yakamata condamne la lâcheté des terroristes

Par c-ideas Group

Onze personnes ont été tuées lundi dernier dans la localité de Fotokol, suite à deux attentats terroristes initiées par la secte Boko Haram. Des sources sécuritaires indiquent que deux femmes kamikazes, les visages voilés se sont fait explose, l’une au milieu d’une foule qui s’apprêtait à rompre le jeûne du Ramadam, et l’autre non loin d’un camp des éléments de Bataillon d’Intervention Rapide (BIR).

Cet attentat terroriste, le premier du genre sur le sol camerounais depuis le début de la guerre contre Boko Haram a suscité un véritable émoi au sein de la population camerounaise, et surtout une vague de condamnation tout azimuts. Le Chef de l’Etat Paul Biya a condamné un acte de lâcheté., la présidente de la Commission de l’Union africaine, la France, l’Onu, tous ont réagi dénoncer cette barbarie. L’Association Yakamata, organisation apolitique de promotion des valeurs d’entraide et de solidarité entre les musulmans, choquée par ses attentats à Fotokol n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, intitulé «au Yakamata nous sommes tous Fotokol».

El Hadj Oumarou, président national du Yakamata condamne avec la dernière énergie cet acte criminel qui a ôté la vie à onze personnes. «Notre mouvement, promeut la paix. Nous sommes contre toute forme de violence. Rien ne peut justifier les agissements de ces criminels. Ces actes sont le fait des gens sans conscience, sans foi ni loi. Ils doivent être anéantis.».

Sensibilisation
En cette douloureuse circonstance, l’Association Yakamata présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées et à la population de Fotokol. Elle saisit cette occasion pour réitérer son indéfectible soutien au Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, Son Excellence Paul Biya, dans sa croisade contre ces terroristes, ennemis du progrès et obstacles sur la route de l’émergence du Cameroun. «C’est aussi l’occasion pour notre association, de saluer le courage, la détermination des Forces de Défense et de Sécurité au front, dans le cadre de la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun», conclut El Hadj Oumarou.

Il y’a quelques mois, l’association Yakamata a publié un ouvrage de sensibilisation contre Boko Haram. L’idée de ce projet éditorial porté par son président était alors d’informer les populations sur le mode opératoire de cette secte, et surtout sur l’aide que le citoyen ordinaire pouvait apporter au gouvernement pour une lutte plus optimale contre cette secte. Cette action s’ajoute à une contribution significative à l’effort de guerre faite par les membres de cette association. Un peu comme pour dire qu’elle est véritablement au front de la lutte contre ces terroristes.

Fotokol.
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La France réitère son soutien au Cameroun pour «combattre le terrorisme»

Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi les attentats perpétrés à Fotokol, et assuré le soutien et la solidarité de la France au peuple camerounais

Le ministère français des Affaires étrangères et du Développement international (Maedi), que dirige Laurent Fabius, a condamné mercredi sur son site les attentats perpétrés dimanche à Fotokol, dans la région de l’Extrême-Nord, en causant la mort d’une quinzaine de personnes.

«Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et nous assurons les autorités et le peuple camerounais de notre solidarité», déclare le Maedi.

«La France salue les efforts déterminés entrepris par les États de la région du lac Tchad, notamment par le Cameroun, pour combattre le terrorisme. Nous nous tenons à leurs côtés», assure le ministère français des Affaires étrangères.

L’attentat, le premier en terre camerounaise, mené par deux femmes kamikazes, n’a pas été revendiqué mais la piste Boko Haram est la plus évoquée dans les médias.

En visite d’Etat à Yaoundé le 03 juillet dernier, François Hollande a indiqué que la France dispose avec le Cameroun – mais aussi avec le Nigéria, le Tchad et le Niger – une «structure de partage de renseignements» ainsi qu’une «cellule de liaison au niveau militaire». Le président français a ajouté que l’armée française va continuer à fournir des images aux pays de la coalition formée contre Boko Haram, et que la coopération va mettre davantage l’accent sur la formation des militaires.

Comme la France, l’Union Africaine, par la voix de la présidente de sa Commission, Nkosazana Dlamini Zuma, a condamné mardi le double attentat suicide perpétré à Fotokol, en réaffirmant l’engagement de l’institution à «éliminer le groupe terroriste Boko Haram».

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères
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Le «port des voiles» interdit dans la région de l’Extrême-Nord

C’est l’une des mesures prises après le double attentat suicide survenu à Fotokol. La circulation des véhicules aux vitres fumées également interdite par les autorités administratives

Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord annonce le «renforcement de la sécurité» dans la zone sous son commandement après le double attentat suicide survenu dimanche à Fotokol, à la frontière avec le Nigéria.

«Il y aura renforcement de la sécurité, le contrôle systématique des véhicules y compris les bagages, l’interdiction de circulation des motos dans la nuit, l’interdiction de circulation des véhicules aux vitres fumées, l’interdiction du port des voiles», informe Midjiyawa Bakari, le gouverneur, dans le quotidien gouvernemental ce 14 juillet.

La localité de Fotokol a été victime d’un double attentat mené par deux femmes kamikazes dimanche, aux environs de 19h00. D’après le récit qu’en fait le sous-préfet de Fotokol, Hayatou Oumarou, dans Cameroon Tribune, l’attentat a été mené par deux femmes «habillées en robes noires et jouant aux nécessiteuses», derrière le camp du Bataillon d’intervention rapide (BIR) au moment où la communauté musulmane commençait à faire la rupture du jeune du Ramadan. Le premier kamikaze s’est fait exploser dans la foule tuant dix personnes; la seconde a voulu approcher le camp qui abrite des militaires tchadiens et camerounais, avant d’être abattue à distance par un élément du BIR. Elle a été déchiquetée par ses explosifs, tuant un militaire tchadien et blessant d’autres.

Le bilan de ces deux attentats, tel que relaté hier par le secrétaire général de la présidence de la République, a fait 13 morts, dont 10 civils, un militaire tchadien et les deux kamikazes; et sept blessés dont quatre militaires tchadiens et trois militaires camerounais.

«Nous demandons tout simplement la contribution des populations, que chacun apporte sa contribution en dénonçant les comportements douteux et suspects», invite le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord à la suite du renforcement des mesures de sécurité prescrites aux forces de défense et de sécurité.

Dans d’autres régions, la prévention est aussi déjà de mise. Le 29 juin 2015, le préfet du département du Noun – dans la région de l’Ouest – qui abrite une forte communauté musulmane, a demandé aux forces de sécurité d’interpeller systématiquement toute personne recouverte de voile intégral. Le préfet, Donation Bonyomo, prenait cette mesure comme par prémonition – le Cameroun n’ayant pas encore connu d’attentats à la date de signature de son communiqué – au regard des attentats menés à N’Djamena le 15 juin.

Midjiyawa Bakari, gouverneur de la région d’Extrême Nord
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Réaction du MCPSD suite au double attentat de Fotokol du 12 juillet 2015

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du MCPSD

L’horreur de Boko Al Haram, au nom d’un islamisme barbare et étranger à notre pays et à sa philosophie du vivre ensemble a de nouveau frappé notre triangle national, et cette horreur a franchi une nouvelle étape dans la barbarie, avec l’utilisation de kamikazes dans une zone où la solidarité mécanique a encore un fort ancrage au sein des populations.

J’exprime ici toute ma solidarité aux victimes de ce double attentat et à leurs proches.

Les grandes déclarations doivent maintenant cesser. Les marches, les slogans et la communication émotionnelle doivent enfin laisser la place à l’action. Rien n’a été fait depuis des années contre le fondamentalisme islamiste porté dans notre pays par certains tenants du pouvoir central sous le couvert de Boko Al Haram. Il progresse à vitesse grand V dans notre pays.

Je demande que des mesures fermes et fortes soient prises immédiatement pour terrasser l’islamisme! Nos frontières nationales doivent être surveillées et leur tracé respecté! Tous les étrangers suspectés de fondamentalisme islamiste doivent être au plus vite expulsés du territoire national!

Les binationaux ou les familles vivant de part et d’autre de la frontière doivent subir le même sort et maintenus sur le territoire qui est le leur! La nationalité camerounaise se doit d’être protégée et il est temps que le BUNEC créé par le chef de l’Etat le 13 février 2013 soit mis sur pied et devienne fonctionnel!

Un plan de moyens véritables, matériels et humains, doit être élaboré, décidé à destination de la police, de la gendarmerie, des renseignements et de l’armée! L’ensemble des prêches dans les mosquées doit être placé sous surveillance dès aujourd’hui et la construction de nouvelles mosquées avec des fonds étrangers douteux gelée!

Le Cameroun est une Nation triconfessionnelle et le demeure. Voilà pourquoi nous n’accepterons pas que notre territoire serve de base arrière à un quelconque fondamentalisme. Le Cameroun doit s’armer contre le terrorisme islamiste. Il doit le combattre enfin, et bannir de son territoire national tout comportement fondamentaliste.

Il en va de nos libertés et de nos vies!
Vive le Cameroun, uni, solidaire, fier et debout pour toujours!


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Cameroun: Au moins 12 civils tués dans deux attentats suicides à Fotokol

Au moins douze civils et un soldat tchadien ont été tués dimanche soir dans un double attentat suicide à Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, selon des sources militaires

Au moins douze civils et un soldat tchadien ont été tués dimanche soir dans un double attentat suicide à Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, a-t-on appris auprès d’un haut gradé de l’armée camerounaise.

Selon cette officier qui a requis l’anonymat, la première explosion s’est produite dans un bar situé non loin d’un camp des forces spéciales camerounaises, peu après le coucher du soleil, au moment de la rupture quotidienne du jeûne du ramadan.

« La deuxième explosion a suivi alors que des soldats s’approchaient du bar », dit-on de même source.

D’après le journal local L’Oeil du Sahel, les deux kamikazes portaient des burqas.

Cette attaque n’a pas été revendiquée mais elle porte la marque du groupe djihadiste Boko Haram, qui a multiplié ces derniers mois les attentats et les attaques au Nigeria, au Tchad, au Cameroun et au Niger.

Samedi, un homme vêtu d’une burqa a fait exploser la charge qu’il portait dans le principal marché de N’Djamena, la capitale du Tchad, à une soixantaine de kilomètres de Fotokol, tuant 15 personnes.


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Huit personnes réfugiées au Cameroun abattues par Boko Haram

Elles étaient retournées inspecter leurs maisons endommagées à Gamboru, dans le nord-est du Nigeria, quand elles ont été attaquées. La secte a commis des attentats au Tchad et au Cameroun le week-end

Huit personnes réfugiées au Cameroun ont été tuées par le groupe islamiste Boko Haram, d’après plusieurs témoignages. Elles étaient retournées inspecter leurs maisons endommagées à Gamboru, dans le nord-est du Nigeria, quand elles ont été attaquées.

Les victimes « ont été tuées par balles par des hommes de Boko Haram », a déclaré Babagana Bukar, un Nigérian de Gamboru réfugié à Fotokol, au Cameroun, près de la frontière. « Ils inspectaient leurs maisons quand des hommes à moto ont ouvert le feu, tuant cinq hommes et trois femmes », a-t-il raconté.

Deux autres réfugiés résidant à Fotokol ont confirmé ces propos. L’un d’eux, Umar Babakalli, a ajouté que deux autres femmes avaient été capturées et frappées. Elles ont réussi à s’échapper, à traverser la frontière et ont été soignées, a-t-il ajouté.

L’armée tchadienne, qui participe en première ligne à une opération militaire régionale pour combattre le groupe islamiste nigérian, avait repris Gamboru en février à Boko Haram. Elle s’était déployée à nouveau fin mars dans la ville, quelques jours après une nouvelle attaque meurtrière du groupe islamiste nigérian, qui avait profité de l’absence de toute force de sécurité dans la ville.

Triste semaine
En plein ramadan, le Nigeria, avec près de 200 personnes tuées par Boko Haram en 48 heures, a vécu début juillet sa pire semaine depuis que le nouveau président, Muhammadu Buhari, a pris ses fonctions le 29 mai. La vague d’attaques a touché plusieurs villages de l’Etat de Borno (nord-est), épicentre de l’insurrection islamiste, désormais affiliée au groupe Etat islamique (EI).

A Fotokol, au Cameroun, hier, dimanche 12 juillet, deux kamikazes vêtus de burqa (voile intégral porté par les femmes, ndlr) se sont faits exploser à Fotokol, localité frontalière du Nigéria dans l’Extrême-Nord, rapporte le bihebdomadaire camerounais l’Oeil du Sahel. L’attentat a fait 16 morts, d’après le bilan donné par ce journal.

La capitale tchadienne a essuyé pour sa part samedi, 11 juillet, un attentat perpétré au grand marché de N’Djamena. L’attentat, qui a fait au moins quinze morts et plus de 70 blessés, a été commis par un homme déguisé en femme et portant une burqa. Les autorités tchadiennes l’ont attribué à Boko Haram.

Le groupe islamiste opère depuis 2009 au Nigeria, où l’insurrection et sa répression ont fait plus de 15’000 morts.

La localité sinistrée de Gamboru, au nord-est du Nigéria
pulse.ng)/n

La Présidence confirme le double attentat suicide survenu à Fotokol dimanche

Le bilan de ces attentats est de 13 morts, dont 10 civils, un militaire tchadien et les deux kamikazes; et sept blessés dont quatre militaires tchadiens et trois militaires camerounais

Les services de la présidence de la République du Cameroun ont confirmé lundi en soirée le double attentat suicide survenu dimanche, 12 juillet, à Fotokol, localité camerounaise située dans la région de l’Extrême-Nord, en face de la ville nigériane de Gamboru.

«Le bilan de ces attentats est de 13 morts, dont 10 civils, un militaire tchadien et les deux kamikazes; et sept blessés dont quatre militaires tchadiens et trois militaires camerounais», a indiqué le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, dans un communiqué lu à la radio publique nationale.

C’est la première fois que des sources officielles camerounaises parlent d’attentat dans le pays, depuis la déclaration de guerre faite à Boko Haram le 17 mai 2014.

Le 04 février 2015 déjà, au lendemain de l’intervention des troupes tchadiennes à Gomboru pour y déloger Boko Haram, les combattants du groupe terroriste avaient mené une contre-offensive à Fotokol, tuant 81 civils, treize militaires tchadiens et six Camerounais

Les attentats de Fotokol, le 12 juillet, ont été respectivement perpétrés «à 19h00 et 19h05min», a précisé Ferdinand Ngoh Ngoh. Le SGPR n’a pas toutefois désigné les auteurs dans son communiqué mais les méthodes de l’attentat semblent guider vers Boko Haram.

Samedi, un attentat suicide revendiqué par la secte et perpétré dans le grand marché de N’Djamena au Tchad a fait au moins quinze morts. L’auteur de l’attentat était un homme déguisé en femme et portant une burqa. A Fotokol, les deux kamikazes portaient également une burqa, selon des informations relayées par le bi-hebdomadaire régional L’ il du Sahel ce lundi.

La présidence de la République du Cameroun a qualifié ces actes d’«attentats lâches et odieux».

Dans le communiqué lu sur les antennes de la CRTV, le chef d’Etat camerounais, Paul Biya, tient à réaffirmer sa «détermination à ne ménager aucun effort pour veiller à ce que le Cameroun poursuive dans la paix, la sécurité et la sérénité sa marche inexorable vers l’émergence.»

Extrême-Nord: 4 enfants blessés par une grenade ramassée à Fotokol

Une grenade ramassée en plein air et prise pour un jouet a blessé mercredi quatre enfants à Fotokol, localité proche de la frontière nigériane

Une grenade ramassée en plein air et prise pour un jouet a blessé mercredi quatre enfants à Fotokol, localité de la région camerounaise de l’Extrême-Nord proche de la frontière nigériane, où une attaque meurtrière du groupe terroriste Boko Haram avait tué plus de 80 civils début février, rapportent jeudi des témoins et des sources sécuritaires.

« Les enfants sont seulement blessés, ils sont hors de danger. Ils ont été transportés à l’hôpital où ils reçoivent des soins », a indiqué un témoin joint au téléphone par Xinhua au lendemain de cet incident, le premier du genre, qui témoigne de l’ampleur des conséquences et des risques encourus par les populations camerounaises habitant dans les zones en proie à une grave insécurité due à Boko Haram.

La plus grande menace était jusque-là observée autour des mines antipersonnel utilisées comme une stratégie de guerre par la secte islamiste nigériane dans sa confrontation contre l’armée camerounaise appuyée depuis mi-janvier par des troupes tchadiennes.

Des explosions dues à ces engins ont causé de nombreuses victimes, à la fois civiles et militaires, dans plusieurs localités de l’Extrême-Nord.

Le principal axe qui relie Maroua, la principale ville de cette région, à N’Djamena, la capitale du Tchad, en passant par Mora, a dû être fermé à la circulation en décembre à cause de cette situation et une campagne de déminage a été aussitôt entreprise par les autorités.

Sur un autre plan, des sources sécuritaires dénoncent la remise en libération le même jour à Goulfé, dans la même région, d’un complice de Boko Haram accusé de trafic d’armes et du meurtre d’un agent de la police.


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Comment empêcher l’incursion de BoKo Haram sur le territoire Camerounais

Par Pierre Marc Ngamaleu, PCA Jeune chambre de Commerce camerounaise du Canada

Comment empêcher l’incursion de terroristes de la secte islamiste BoKo Haram sur le territoire Camerounais

L’observatoire Camerounais Contre le Terrorisme dans la Province de l’Extrême-Nord (OCTEN) demande au gouvernement Camerounais de construire une longue barrière sur 400 kilomètres de la frontière partagée avec le Nigeria ou «clôture de sécurité antiterroriste», principalement de Fotokol à Kolofata.

L’objectif déclaré serait de protéger la population de la province de l’extrême Nord et l’économie Camerounaise en empêchant physiquement toute «intrusion de terroristes de la secte islamiste Boko Haram» sur le territoire Camerounais, qui déploie des effort pour « déstabiliser le pays et de porter atteinte à l’unité du peuple Camerounais » et aussi en réponse à la non intervention immédiate de l’armée nigériane pour contrer la pieuvre islamiste, qui bat en retraite après l’échec d’une attaque, et pris en chasse par le BIR jusqu’à la frontière que les soldats camerounais ont interdiction absolue de franchir.

La terreur de BoKo Haram coûte au Camerounais non seulement en vie humaine (plus d’une centaine de morts) mais aussi fait des dégâts considérables comme plus de 170 établissements scolaires fermés ; au moins 200 000 déplacés intérieurs et 200 000 réfugiés provenant du Nigéria ; plus de 132 000 tonnes de déficit céréalier et enfin plus d’un milliard FCFA de pertes de recettes douanières.

A cet effet, l’ OCTEN soutient les efforts militaires du gouvernement Camerounais dans la lutte contre le secte islamiste et l’exhorte à construite sans délais par la branche experte en infrastructure de l’armée Camerounaise appelée « Génie Militaire », une longue barrière fortifiée par des parois de béton de 8 mètres, des tours de contrôle tous les 300 mètres, des tranchées profondes de 2 mètres, des fils barbelés électrifiés, des routes de contournement et de détecteurs de mouvement, solution ultime aux intrusions ou incursions meurtrières du groupe terroriste.


Pierre Marc Ngamaleu)/n

Par ailleurs, l’OCTEN rend hommage aux victimes, offre sa sympathie au population de l’Extrême-Nord, ainsi qu’offre des bouquets de fleurs aux membres de sécurité, les exhortant à poursuivre à préserver la sécurité du pays.

La province de l’extrême Nord du Cameroun est le théâtre d’actes terroristes qui ont fait des morts dans les rangs des soldats, des policiers et de lourde perte dans la population civile depuis 2013.


Pierre Marc Ngamaleu)/n

Le HCR demande une aide urgente pour les réfugiés nigérians au Cameroun, au Tchad et au Niger

Le Hcr a lancé vendredi un appel pour un accès humanitaire urgent aux réfugiés et déplacés

Alors que la violence qui mine le Nigeria s’étend désormais au Niger, au Cameroun et au Tchad, le Haut commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR) a lancé ce vendredi un appel pour un accès humanitaire urgent aux réfugiés et déplacés internes dans ces pays pour leur apporter l’aide d’urgence dont ils ont besoin.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire, vu que plusieurs milliers de personnes, actuellement, ne bénéficient actuellement d’aucune assistance. Nous travaillons avec les autorités à déployer en toute sécurité les travailleurs de l’aide le plus rapidement possible et dans le même temps, nous préparons une évaluation rapide de la riposte. »

Au Cameroun, la situation est préoccupante, et nous avons des informations sur des massacres, des enlèvements et des violences dans la région de l’Extrême-nord du pays, frontalière avec le Nigeria.

Selon le HCR, une attaque la semaine dernière dans la ville frontalière de Fotokol, l’assassinat et l’enlèvement de plusieurs passagers d’un autobus local au cours du week-end sont les exemples les plus récents.

« L’insécurité rend encore plus difficile à nos équipes l’accès aux régions frontalières où les réfugiés arrivent et d’où nous les envoyons dans le camp de réfugiés de Minawao, à 120 km. »

« Depuis le début de l’année, plus de 9000 réfugiés nigérians ont fui au Cameroun et ont été transférés dans ce camp où ils reçoivent une aide d’urgence, comme des vivres, des soins médicaux, du matériel pour des abris et des articles ménagers de base comme des matelas, des couvertures et des ustensiles de cuisine ainsi que du savon. Le Hcr a recensé plus de 40.000 réfugiés dans l’Extrême-nord à ce jour et 32.000 d’entre eux ont été déplacés vers Minawao », a déclaré M. Edwards.

Selon cet officiel, la violence dans la région de l’Extrême-nord touche également des dizaines de milliers de résidents locaux. Alors que de nombreuses personnes se trouvent chez des parents et des familles d’accueil, il est difficile d’évaluer l’ampleur des déplacements internes.

Il a expliqué que le Hcr collaborait étroitement avec le gouvernement du Cameroun et les partenaires humanitaires pour déterminer l’ampleur de la situation et l’évaluer sur le terrain, identifier et localiser les déplacés et élaborer une riposte humanitaire.

Le Tchad, le Cameroun et le Niger ont engagé leurs forces armées pour lutter contre les militants, entre autres, dans le cadre de la « Communauté du Bassin du Lac Tchad », une organisation régionale qui comprend également le Bénin.

Les réfugiés et les rapatriés ont été reçus dans plusieurs sites dans la région du lac. Mais la sécurité est une préoccupation majeure pour toutes les agences humanitaires et pour les réfugiés eux-mêmes – dont la plupart se rendent au Niger plutôt que le site nouvellement identifié pour les réfugiés de Dar-es-Salaam (qui a une capacité d’accueil d’au moins 12.000 personnes mais n’en compte que 3000).

« Plusieurs réfugiés restent inaccessibles dans les diverses îles. Ce matin, nous avons reçu l’information qu’une nouvelle attaque meurtrière a eu lieu à Ngouboua, un village de la région du Lac Tchad où plusieurs réfugiés se trouvent. Nous tentons d’obtenir des informations supplémentaires », a déclaré M. Edwards.

Il a ajouté que le HCR au Tchad collaborait étroitement avec le Cnarr, les agences des Nations Unies et les partenaires pour apporter une assistance dans les domaines de la protection, de l’approvisionnement en vivres, de la protection des enfants, de l’assainissement et de l’abri. D’autres services comme l’éducation et les moyens de subsistance seront proposés quand plus de réfugiés seront installés.

Au total, la violence dans le Nord-est du Nigeria a provoqué la fuite de plus de 157.000 personnes au Niger (100.000), au Cameroun (40.000) et au Tchad (17.000). Il y aurait environ un million de déplacés internes à l’intérieur du Nigeria, selon l’Agence nationale de gestion des urgences de ce pays.

Des réfugiés nigérias au Niger
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Le Tchad pleure 17 de ses soldats tombés à Fotokol et Gambaru

Ils ont été décorés vendredi à N’Djaména par le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Payimi Deubet

Les dix sept militaires tchadiens tombés au front dans l’accrochage de Fotokol (Extrême-Nord du Cameroun) et Gambaru (Nord-Est du Nigéria) ont été décorés vendredi, 06 février 2015, par le Représentant du Chef de l’Etat, le Premier ministre, chef du Gouvernement, Kalzeubé Payimi Deubet.

La cérémonie s’est déroulée au camp de 27 de N’Djamena en présence des autorités militaires, des hommes de rang et des parents des disparus.

L’occasion était toute indiquée pour rendre un hommage mérité à ces hommes tombés sur le champ d’honneur, dans un combat contre la secte islamiste Boko Haram qui sème la terreur et la désolation au sein de paisibles citoyens.

Des médailles ont été remises par le Chef du Gouvernement aux ayant droits des décédés. La présence du Premier Ministre à cette cérémonie revêt un caractère très significatif: c’est une marque de soutien indéfectible des plus hautes autorités de la République aux forces armées tchadiennes, résolument engagées à en découdre avec ces « forces du mal » que sont les Boko Haram.

Idriss Déby, le chef de l’Etat tchadien
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Appel urgent pour un deuil national de dix jours après le massacre de centaines de civils à Fotokol

Par Shanda Tonme

Appel urgent pour un deuil national de dix jours et pour la mise en place d’une véritable gouvernance de crise après le massacre de centaines de civils à Fotokol par les terroristes.

Les camerounaises et Camerounais se sont réveillés ce jeudi 05 janvier 2013, avec la triste nouvelle de l’honneur semée dans la ville de FotoKol dans l’extrême nord du pays, par les terroristes de Boko Haram qui ont massacré des centaines de paisibles gens.

Face à ce drame insoutenable qui frappe une fois de plus profondément le pays dans son âme, sa dignité et son humanité, le Conseil national de politique étrangère de la fondation nationale de Politique étrangère, recommande vivement à la plus haute autorité de l’Etat et de la République, des mesures d’urgence absolue:

1- Un deuil national de dix jours
2- La mise sur pied d’un véritable gouvernement de crise
3- L’institution d’une tranche horaire quotidienne dans toutes les chaînes de télévision et de radio, consacrée aux informations sur la guerre en cours et les mesures de précaution à observer par les citoyennes et citoyens.
4- L’institution d’une séance d’instruction civique de trente minutes obligatoire dans tous les établissements primaires et secondaires chaque jour avant le début des enseignements.
5- La convocation des deux chambres en session d’urgence par le chef de l’Etat pour débattre de la situation exacte de la guerre contre les terroristes, dresser un bilan, indiquer des nouvelles orientations et des mesures fortes supplémentaires.

Yaoundé, le 05 janvier 2015
Le Président du Comité exécutif provisoire, Shanda Tonme

Shanda Tonme
DR)/n

Fotokol: Un premier bilan, lourd pour les populations civiles et les combattants de Boko Haram

Une centaine de civils, 143 à 300 combattants du groupuscule terroriste, 6 soldats camerounais et 13 militaires tchadiens ont perdu la vie mercredi à l’issue des combats

Un bilan non officiel établi mercredi soir faisait état de plus de 300 combattants de Boko Haram tués contre 16 militaires tchadiens et 7 soldats camerounais lors d’une attaque menée en matinée par la secte islamiste nigériane contre Fotokol dans l’Extrême-Nord du Cameroun, d’après des sources militaires.

Le journal régional camerounais L’Oeil du Sahel fait état, dans son édition de ce 05 février, de sept morts dans les rangs de l’armée camerounaise et de près de 400 victimes civiles, des populations massacrées à l’arrivée de Boko Haram dans cette localité du département du Logone et Chari.

Mercredi soir au cours d’un point de presse, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, a évoqué pour sa part « une cinquantaine de morts » dans les rangs de Boko Haram, sans donner des indications sur les pertes civiles et militaires au cours des affrontements.

Jeudi à Yaoundé, le ministre camerounais de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a présenté un bilan de: « 81 » civils tués, « 13 militaires tchadiens » et six militaires camerounais.

L’attaque a tourné en un véritable carnage après une riposte musclée de l’armée camerounaise, appuyée par des troupes tchadiennes envoyées en soutien mi-janvier par les autorités de N’ Djamena, pour la reconquête de Fotokol, assiégée dès les premières heures de la matinée par des milliers de militants islamistes, à en croire des sources.

les combattants de Boko Haram ont assiégé la ville aux premières heures de la matinée (vers 04-05h) tirant indistinctement sur les populations.

« Il y a des cadavres partout, on n’arrive pas à les compter. On continue de ratisser », a confié une source militaire à l’agence de presse Xinhua.

Les militaires camerounais, surpris par l’attaque, ont dû s’organiser pour demander du renfort. Les militaires tchadiens, qui s’étaient avancés à Gambaru, au Nigéria, pour y déloger la secte islamiste avec succès, se sont repliés pour prêter main forte à Fotokol.

« Les Boko Haram ont dû contourner par les localités de Kesgue et de Rimari. Et face à leur surnombre, nous avons fait appel aux renforts à Maltam et Makary et alerté aussi nos frères d’armes tchadiens. C’est comme ça que nous leur avons infligé cette lourde défaite », témoigne un sous-officier camerounais du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), dans les colonnes du quotidien privé Mutations ce jeudi.

L’attaque a été enregistrée la veille de la tenue à Yaoundé d’une réunion d’experts sur la création d’un fonds de soutien à la mise en place d’une force multinationale mixte contre Boko Haram décidée par l’Union Africaine.


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Attaque de Boko Haram mercredi matin à Fotokol

L’armée camerounaise soutenue par des troupes tchadiennes envoyées en soutien tentait de venir à bout d’une attaque massive de la secte mercredi matin

L’armée camerounaise soutenue par des troupes tchadiennes envoyées en soutien par les autorités de N’Djamena pour enrayer cette menace terroriste tentait de venir à bout d’une attaque massive de la secte islamiste nigériane Boko Haram mercredi matin à Fotokol, localité de la région de l’Extrême- Nord à la frontière avec le Nigeria, rapportent des sources militaires.

« Plusieurs unités de Boko Haram lourdement armées ont pénétré tôt ce matin Fotokol pour attaquer nos positions. Nous sommes en train d’y faire face », a fait part une de ces sources jointe au téléphone par Xinhua sans pouvoir donner un premier bilan des violents combats à l’arme lourde qui opposent les deux camps.

Cette attaque de Boko Haram, non déclarée par des sources officielles camerounaises, survient trois jours après une tentative d’incursion repoussée au terme de longues d’ affrontements dimanche soir dans la même localité, poursuivis au cours des deux derniers jours par des échanges de tirs irréguliers dont aucun bilan n’est communiqué.

Au cours de la même journée, cette organisation terroriste a été chassée par l’armée tchadienne de la ville de Gambaru dans le Nord-est du Nigeria proche de la frontière camerounaise qu’elle occupait depuis plusieurs mois.

Selon des sources militaires, ses combattants sont équipés en un arsenal sophistiqué très impressionnant qui intrigue sur ses origines. Ils comportent aussi dans leurs rangs, apprend-on encore, des mercenaires libyens, soudanais, maliens (du Mouvement national de libération de l’Azawad dans le Nord du Mali) et d’une autre nationalité non-africaine.


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La soldatesque tchadienne très motivée dans la guerre contre Boko Haram

Pétanque pour les uns, prière pour les autres: pendant que leur aviation bombarde au Nigeria les postions de la secte

Pétanque pour les uns, prière pour les autres: pendant que leur aviation bombarde au Nigeria les postions de Boko Haram, les soldats tchadiens déployés à la frontière côté camerounais s’occupent comme ils peuvent, en attendant l’autorisation de poursuivre les islamistes sur leur territoire, rapporte à sa manière la presse présidentielle tchadienne mardi.

A Fotokol, localité camerounaise qui jouxte la ville nigériane de Gamboru, tenue depuis des mois par les islamistes, « lorsque l’hélicoptère de l’armée tchadienne bombardait la position ennemie, certains soldats jouaient à la pétanque, d’autres accomplissaient leur devoir religieux pendant que certains montaient la garde », raconte un article du site de la présidence tchadienne.

L’aviation tchadienne bombarde depuis samedi les positions de Boko Haram en attendant le déclenchement d’une opération terrestre des armées tchadienne et camerounaise au Nigeria, que le gouvernement nigérian doit d’abord autoriser.

« Jouant au chat et à la souris avec la troupe tchadienne partie du Tchad pour prêter main forte aux troupes camerounaises et nigérianes, les éléments de la secte Boko Haram ont eu, cette semaine un premier accrochage », explique le site.

Les soldats « aux trousses des illuminés de la secte Boko Haram » depuis leur arrivée au Cameroun, « ont fini par découvrir une de leur cachette: celle-ci est située en territoire nigérian, à quelques kilomètres de Fotokol », au Cameroun.

« N’ayant pas eu l’autorisation des autorités nigérianes pour poursuivre les islamistes de Boko Haram (sur leur territoire) retranchés de l’autre côté de la frontière, le contingent tchadien a dû pilonner cette position ennemie », poursuit la presse présidentielle, selon laquelle « les ouailles de la nébuleuse Boko Haram (…) ont été matées copieusement ».

« Une chose est sûre et certaine, pronostique la presse présidentielle, « qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, le contingent tchadien (…) aura le dessus sur la soldatesque d’Aboubakar Shekau ».


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La vie au quotidien à Fotokol, avec les militaires

Jadis carrefour commercial sur la frontière avec le Nigeria, Fotokol, ville de l’extrême-nord du Cameroun, vit au rythme des militaires camerounais et surtout tchadiens qui l’ont investie

Jadis carrefour commercial sur la frontière avec le Nigeria, Fotokol, ville de l’extrême-nord du Cameroun, vit au rythme des militaires camerounais et surtout tchadiens qui l’ont investie la semaine dernière, et se préparent à une vaste offensive contre le groupe islamiste Boko Haram.

Chars et autres engins blindés sont positionnés un peu partout dans la localité de 18.000 habitants.

Un contingent de 2.000 soldats tchadiens s’est installé dans et autour de la ville, alors que le Bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise, a pris position près du pont de 500 mètres de long qui relie Fotokol à la ville nigériane de Gamboru, de l’autre côté de la rivière Al-Beid.

Gamboru est aux mains de Boko Haram, et plus personne ne circule sur le pont depuis longtemps, devenu un no man’s land entre les belligérants. La rivière fait office de frontière, aisément franchissable actuellement et en dehors des périodes de crue.

Les soldats camerounais sont là pour tenter d’empêcher toute incursion des islamistes, qui ont multiplié ces deniers mois les raids meurtriers en territoire camerounais.

La semaine dernière, plusieurs roquettes, tirées par Boko Haram, sont tombées sur la ville. Jeudi et vendredi, des combats avaient opposé les soldats tchadiens aux islamistes à Fotokol et dans ses environs. Le bilan de ces combats est de quatre morts et 12 blessés au sein de l’armée tchadienne et de 123 islamistes tués, selon une source militaire précisant que les militaires avaient été tués « par des engins explosifs de fabrication artisanale » posés dans le secteur par Boko Haram. Samedi et dimanche, des hélicoptères et des chasseurs tchadiens ont bombardé Gamboru.

En ville, les éléments de la BIR patrouillent à pied, armes en bandoulière. « Nous voyons de plus en plus de troupes arriver à Fotokol. Elles augmentent tous les jours », raconte un habitant, Aisami Bukar. « La présence des forces tchadiennes et camerounaise dans la ville nous rassure et nous donne l’espoir de vivre » explique lundi Idrissou, réparateur des motos.

Les habitants attendent l’intervention tchadienne contre Boko Haram, avec l’espoir que l’activité économique reprendra par la suite.

Pour le moment, Fotokol se meurt à petit feu. « Ici rien ne marche, puisque nos activités dépendent du Nigeria, et depuis bientôt deux ans (et l’émergence de Boko Haram) rien n’arrive » de là-bas, explique Al Hadj Mboudou. Désormais « même les produits de première nécessité nous viennent » du Tchad via Kousseri, ville camerounaise à la frontière tchadienne, précise ce commerçant.

Auparavant, camions de marchandises et commerçants transitaient entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad en empruntant le pont de Fotokol, et toute la cité en bénéficiait.

Ecoles occupées par des réfugiés
Les fonctionnaires ont aujourd’hui déserté la ville, et l’administration est inexistante, seul le sous-préfet restant en poste. Les écoles sont fermées et beaucoup d’établissements scolaires sont désormais occupés par des réfugiés, dont de nombreux enfants et femmes venus du Nigeria, fuyant les violences de Boko Haram.

« Ces réfugiés ne bénéficient d’aucun soutien des organisations humanitaires. Ils bénéficient de la solidarité de la population locale », assure Alifa, enseignant a Fotokol. « Nous tenons le coup grâce à la générosité des uns et des autres. Mais pour combien de temps allons-nous être assistés? », s’interroge Halimata, mère de quatre enfants dont elle est sans nouvelles et ignore le sort.

L’activité commerciale est au point mort et tous les gros camions sont sur cales ou garés en attendant une hypothétique reprise de l’activité. « Nous utilisons pour notre propre consommation ce qui nous reste comme stock de marchandises », confie un boutiquier.

Cette paralysie de l’activité touche aussi Tchad, le coupant de l’un de ses principaux axes d’approvisionnement. C’est d’ailleurs en partie ce qui a motivé l’intervention de N’Djamena qui estime que Boko Haram a mis en péril « ses intérêts vitaux ».

Dans les quartiers de Fotokol, les habitants dés uvrés se retrouvent par petit groupes sous l’ombre des margousiers, arbre au large feuillage et à l’ombrage fort apprécié dans cette région accablée de chaleur. Principale sujet de discussion: Boko Haram et la situation militaire.

Au Nigeria, la montée en puissance de Boko Haram, dont l’insurrection et sa répression par l’armée ont fait plus de 13.000 morts depuis 2009, s’est encore manifestée le 25 janvier avec la prise de la localité de Monguno et une offensive sur Maiduguri, capitale régionale du nord-est.

« La situation nous préoccupe, parce que nous ne savons pas quand tout cela prendra fin, se lamente Al Hadj Nassir, chef de quartier. Nous sommes fatigués ».

Des blindés de l’armée tchadienne en position à Fotokol, au Cameroun, le 1er février 2015
Afp.com – Stéphane Yas)/n

Quelques fronts sur lesquels va se déployer l’armée tchadienne au Cameroun

Les troupes tchadiennes dépêchées par N’Djamena devraient se déployer sur au moins cinq sites d’opérations dont Fotokol et Waza

Les troupes tchadiennes dépêchées par N’Djamena pour soutenir l’armée camerounaise dans la lutte contre Boko Haram se déploieront à partir d’au moins 5 sites d’opérations dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun principalement touchée par les attaques de la secte islamiste nigériane, a rapporté mercredi à Xinhua une source sécuritaire.

Depuis l’arrivée de la première vague constituée de parachutistes le 15 janvier, ces troupes comprenant diverses unités militaires, dont le nombre reste un secret, se sont installées avec des hélicoptères de combat à Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord, puis à Fotokol où ils déploient des blindés, a précisé cette source.

Frontalière du Nigeria, la localité de Fotokol représente justement l’une des principales positions de l’état-major conjoint en cours de mise en place par l’armée camerounaise et son homologue tchadienne.

Elle fait de la ligne de front où Boko Haram sévit par ses attaques et oppose au Cameroun une riposte globalement couronnée jusqu’ici de succès.

Figurent également sur la liste, Amchidé, Balgaram, Waza et Achigachia, où la secte islamiste nigériane a attaqué fin décembre un camp militaire, tuant une dizaine de soldats, selon des sources militaires qui avaient aussi fait part de plus de 150 morts dans les rangs des assaillants.

En réponse à l’appel à la solidarité internationale de son homologue camerounais Paul Biya face à la persistance de la menace terroriste, le président tchadien Idriss Deby Itno a décidé la semaine dernière de fournir un soutien militaire au Cameroun et au Nigeria à travers lequel son pays entend se prémunir lui-même contre le terrible phénomène.

Pour l’opérationnalisation du dispositif militaire conjoint en cours de formation, une réunion de sécurité se tient ce mercredi (hier, 21 janvier ndlr) à Maroua, en présence du secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh, et du chef d’état-major des armées camerounaises, le général René Claude Meka, a appris Xinhua de source sécuritaire.

Cette réunion à laquelle prennent part deux généraux tchadiens chargées de conduire les troupes au Cameroun permettra d’élaborer le mode d’opération des deux armées, a indiqué cette source. « Peut- être des nominations vont suivre, pour relever le niveau du commandement militaire du Cameroun, actuellement dirigé par des colonels ».

C’est un acte qui consistera à désigner les dirigeants militaires camerounais chargés de la coordination de l’opération conjointe avec le Tchad, dans la mesure où le principe voudrait que cette charge ne soit pas confiée à une armée étrangère, même si elle vient à soutien, explique-t-on.


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Le HCR déplace 5 000 réfugiés nigérians au Cameroun

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi avoir intensifié ses efforts pour reloger près de 5.000 réfugiés nigérians

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé mardi avoir intensifié ses efforts pour reloger près de 5.000 réfugiés nigérians au Cameroun, loin d’une ville frontalière suite aux attaques transfrontalières menées actuellement par les insurgés.

Un communiqué du HCR annonce que près de 100 réfugiés nigérians traversent au quotidien la frontière pour trouver refuge au Cameroun et que les réfugiés nigérians ont vécu dans la « psychose absolue » de l’insurrection.

L’agence a indiqué qu’elle avait déjà déplacé plus de 8600 réfugiés au cours des deux dernières semaines avec l’aggravation des combats transfrontaliers.

Elle avait indiqué que des insurgés avaient attaqué le 18 septembre une série de villages camerounais situés le long de la frontière avec le Nigeria et incendié plus de 10 églises et 10 jours auparavant, les insurgés avaient attaqué des villages dans la région, tuant huit personnes et avaient emporté 300 motos.

Elle a indiqué que depuis le début de la crise au Nigeria, les autorités locales au Cameroun ont signalé l’arrivée de 43.720 réfugiés nigérians, y compris les 26.720 qui avaient été enregistrés par le HCR.

Le communiqué souligne que la crise dans le Nord-Est du Nigeria a également déplacé près de 70.000 personnes au Niger voisin et environ 1.600 au Tchad. On estime que l’insurrection a fait 650.000 personnes déplacées internes dans le Nord-Est du Nigeria.

« Les réfugiés ont révélé à nos équipes qu’ils vivent dans la peur absolue avec les obus tirés par les insurgés sur la ville et veulent être déplacés dès que possible », a déclaré le HCR.

L’agence a révélé qu’elle est en train de déplacer près de 5.000 réfugiés nigérians vers la ville frontalière de Fotokol depuis la ville nigériane proche de Gambaru Ngala tombée le mois dernier sous le contrôle des insurgés.

« A Fotokol, les conditions de vie sont désastreuses. Les réfugiés vivent dans des classes surpeuplées et dans des abris construits avec des expédients et ils comptent sur les autorités locales et les villageois pour se nourrir.

« En réponse, nous avons commencé à construire davantage d’abris pour les familles, près de 100 par jour. Nous venons d’achever la construction d’un poste de santé d’urgence et notre partenaire, International Medical Corps, a déployé un personnel médical pour fournir des soins de santé d’urgence aux nouveaux arrivants », a indiqué le HCR.

Des réfugiés nigérians
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Une centaine d’assaillants de Boko Haram tués dont deux Touaregs

C’est le bilan d’un assaut repoussé par l’armée camerounaise le week-end, a annoncé lundi le ministre de la Communication

Plus d’une centaine de militants de la secte islamiste nigériane Boko Haram parmi lesquels deux combattants d’origine touarègue ont été tués par l’ armée camerounaise au cours du week-end écoulé dans le nord du Cameroun, a annoncé lundi le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué publié à Yaoundé.

« Dans la journée du samedi 6 septembre 2014 aux environs de 13 heures (locales, 12 h GMT), deux obus ont été tirés par des unités du groupe terroriste Boko Haram sur la localité de Fotokol en territoire camerounais, dans la région de l’Extrême-Nord immédiatement frontalière de celle de Gambaru, située en territoire nigérian. Aucune victime n’a été enregistrée côté camerounais à la suite de cette attaque », souligne le texte.

« Nos forces de défense ont vigoureusement riposté par des tirs de mortier dirigés contre les positions tenues par les unités du groupe terroriste Boko Haram, à l’origine de l’attaque. Le bilan de la riposte camerounaise fait état de plus d’une centaine de morts dans les rangs des agresseurs, parmi lesquels se trouvent deux personnes d’origine touarègue qui ont été clairement identifiées », poursuit le communiqué.

Le ministre de la Communication s’est félicité de « la puissance de la riposte camerounaise à cette attaque » qui, selon lui, « a été telle que les terroristes de Boko Haram ont dû reculer leurs positions à environ 7 km de la ville frontalière de Gambaru, à l’ intérieur du territoire nigérian. »

« C’est une fois de plus le lieu de rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité qui, en infligeant un cinglant revers à cette horde d’agresseurs, viennent encore de faire montre de leur professionnalisme, de leur bravoure, de leur engagement et de leur détermination à relever le défi de la préservation de notre intégrité territoriale, de la protection de nos populations, de leurs biens et de tous ceux qui vivent à l’ intérieur de nos frontières », a-t-il ajouté. Voisin du Nigeria avec lequel il partage plus de 2.000 km de frontière terrestre commune réputée poreuse, le Cameroun est de plus en plus confronté aux attaques répétées de la secte islamiste nigériane Boko Haram, depuis l’enlèvement d’une française (Moulin-Fournier) en février 2013 dans la région de l’Extrême-Nord.

C’est dans cette même région qu’une dizaine d’employés chinois d’une entreprise chargée des travaux routiers sur l’axe Mora- Kousseri en direction de la frontière tchadienne ont été enlevés à la mi-mai et sont toujours en captivité. Tout comme l’épouse du vice-Premier ministre chargé des Relations avec les Assemblées Amadou Ali parmi plusieurs autres personnes lors d’une attaque violente fin juillet.

Après avoir déclaré une « guerre sans merci » à l’organisation terroriste, le président camerounais Paul Biya a mis en place un dispositif sécuritaire spécial dans cette région, renforcé récemment par la création de nouvelles unités d’opération et la nomination de leurs responsables.

Un militaire camerounais du Bataillon d’Intervention Rapide (B.I.R) dans l’Extrême-Nord
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