Le FPI demande la libération, sans condition, de Laurent Gbagbo

Le Front populaire ivoirien, parti de l’ex-chef d’Etat enfermé aux Pays-Bas, réagit avant l’audience de la CPI de ce 13 juin qui doit confirmer ou infirmer les charges

Le Front populaire ivoirien (FPI), de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, exige sa « libération immédiate et sans condition » par la Cour pénale internationale (CPI) qui s’apprête à confirmer ou infirmer les charges contre M. Gbagbo pour son rôle supposé dans la crise post-électorale, qui a fait en Côte d’Ivoire au moins 3 000 morts en 2010-2011.

Dans un communiqué rendu public mardi, le FPI « exige la libération immédiate et sans condition » de Laurent Gbagbo et « son retour en Côte d’Ivoire », arguant d’un « manque évident de preuves » contre son leader. Pour le FPI, la détention à La Haye de M. Gbagbo depuis novembre 2011 est un « acte arbitraire » et « sa libération s’impose parce qu’elle conciliera le droit et la justice sans aucune interférence politique ni géostratégique ».

La CPI tiendra le 13 juin une audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre Laurent Gbagbo. Le 3 juin 2013, la CPI avait ajourné une première audience devant décider d’un éventuel procès contre l’ex-président ivoirien, estimant les preuves insuffisantes, non sans demander des preuves supplémentaires à la procureure Fatou Bensouda.

Laurent Gbagbo est poursuivi par la CPI pour « crimes contre l’humanité » commis lors de la crise née de son refus de reconnaître la victoire, elle aussi polémique, de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2010.

Laurent Gbagbo
panafricain.com)/n

Côte d’Ivoire: La main tendue du pouvoir à l’opposition

Le gouvernement a annoncé jeudi, après deux mois de silence, la libération de 150 prisonniers de la crise postélectorale de 2010-2011

Le président du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo) Pascal Affi N’Guessan et une délégation de cadres de son parti ont rencontré jeudi plusieurs ministres ivoiriens emmenés par Jeannot Kouadio Ahoussou, ministre auprès du président de la République chargé du dialogue politique. « Le gouvernement a marqué sa volonté d’aller de l’avant, de travailler ensemble avec le FPI et les partis d’opposition », afin de trouver des « solutions définitives » au problèmes entravant la réconciliation, a observé M. N’Guessan.

« Des engagements forts ont été délivrés ce jour », comme la libération « dans les heures qui vont suivre » de « 150 prisonniers politiques », s’est-il réjoui. « 150 personnes vont être mises en liberté provisoire », a confirmé M. Ahoussou, qui a demandé en échange au FPI de « poser des actes forts pour consolider la paix » en « acceptant de lever solennellement » son « mot d’ordre du boycott des opérations du recensement » de la population. « C’est un mot d’ordre pris par le comité central (du FPI). Nous allons lui en rendre compte. Il décidera », a répondu le président de la principale formation d’opposition, dont l’appel au « boycott massif » de l’enquête nationale est très suivi par ses militants.

La Côte d’Ivoire se remet progressivement d’une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011 constituèrent l’épilogue sanglant, lors duquel plus de 3.000 personnes ont péri. Si le pays repart économiquement, avec une croissance de 9% ces trois dernières années, la réconciliation politique, fondamentale car la crise fut avant tout politique, peine à se concrétiser.

Aïchatou Mindaoudou, représentante de l’ONU en Côte d’Ivoire, s’est ainsi félicitée jeudi de la reprise du dialogue politique entre les deux parties, qu’elle a qualifié de « preuve de responsabilité ». La réussite de la prochaine élection présidentielle en octobre 2015 est ainsi impérative pour tous les acteurs impliqués en Côte d’Ivoire, afin d’apaiser définitivement le pays.

Mais si le chef de l’Etat Alassane Ouattara s’est déjà déclaré candidat à sa propre succession, le FPI, dont la présence au scrutin est nécessaire pour que celui-ci soit exemplaire, laisse planer le mystère quant à sa participation. Laurent Gbagbo est emprisonné depuis plus de deux ans à La Haye, en attente d’être jugé par la Cour pénale internationale.

Alassane Ouattara, le chef de l’Etat ivoirien
gdb.voanews.com)/n

Côte d’Ivoire: Nouvelles arrestations au sein du Front Populaire Ivoirien

Laurent Akoun et Justin Koné Katinan, deux cadres du FPI et proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, ont été interpellés ce week-end

C’est dans le Nord de la ville d’Abidjan, que Laurent Akoun, le secrétaire général par intérim du Front Populaire Ivoirien (FPI) a été arrêté dimanche 26 août 2012, par la gendarmerie ivoirienne. En route pour un meeting, ce dernier a été interpellé à un point de contrôle des forces de sécurité à Adzopé. Si les raisons exactes de cette arrestation ne sont pas encore connues, selon nos confrères de RFI, il lui serait reproché des prises de parole publiques qui «torpilleraient» le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. Mais aussi, une possible implication dans les attaques qui ont visé l’armée ivoirienne ces dernières semaines. Au courant de cette même journée de dimanche 26 août 2012, le Ghana confirmait également l’interpellation du porte-parole en exil de l’ex-président Gbagbo, Justin Koné Katinan. Ex-ministre du Budget en exil depuis la fin de la crise post-électorale ivoirienne (décembre 2010-avril 2011), Justin Koné Katinan est visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour « crimes économiques », il demeure encore dans l’attente d’une décision ghanéenne sur son éventuelle extradition. Une série d’arrestations qui intervient plus d’une semaine après l’incarcération de l’ex-ministre Alphonse Douati, un autre haut responsable du FPI, inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et son lien présumé avec les attaques contre les FRCI et actuellement détenu à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).

Depuis le début du mois d’août, l’armée ivoirienne est régulièrement la cible d’attaques meurtrières. Samedi 25 août encore, un raid mené par des individus non-identifiés contre un poste de contrôle de l’armée près de Grand-Lahou, a causé la mort d’un membre des FRCI et de cinq assaillants. De retour de son séjour à l’étranger, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, ne s’est pas prononcé sur l’arrestation des membres du FPI, mais a réitéré son appel au dialogue et à la réconciliation, tout en signifiant que force restera à la loi, pour lui : Nous restons plus que jamais attachés à la réconciliation entre toutes les filles et tous les fils de notre pays. Cependant, il est évident que la justice continuera de faire son travail, dans le respect des principes d’un État de droit.

Laurent Akoun, le secrétaire général par intérim du Front Populaire Ivoirien (FPI) a été arrêté dimanche 26 août 2012
Afp)/n

Côte d’Ivoire: Un meeting organisé par les pro-Gbagbo

Les partisans de l’ex-président ivoirien ont organisé dimanche à Abidjan un meeting, pour « briser la peur » et réclamer sa libération

Quelques centaines de militants du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par M. Gbagbo se sont rassemblés dans le calme à Koumassi, un quartier populaire de la capitale économique ivoirienne.Il faut briser la peur en nous a lancé Jules Yao Yao, député FPI de Koumassi, initiateur de cette manifestation, habillé d’un pagne à l’effigie de M. Gbagbo.Nous demandons au chef de l’Etat (ivoirien) Alassane Ouattara de libérer Gbagbo, parce que sans Gbagbo il n’y a point de réconciliation en Côte d’Ivoire a affirmé M. Yao, membre des instances dirigeantes du FPI. Il explique les raisons et les enjeux de ce premier rassemblement des militants du FPI Depuis la crise les militants du Front populaire ivoirien se sont terrés. Terrés, non pas par leur propre volonté mais par la peur. Figurez-vous, que tout simplement parce que quelqu’un a porté un tee-shirt avec l’effigie de Laurent Gbagbo, cela peut lui coûter la vie. Moi-même, j’ai donné l’exemple en m’habillant tout en FPI pour montrer qu’à compter de cette date, on peut s’habiller FPI et sortir. Et donc nous pensons que nous avançons. Ce premier meeting est une incitation à tous les militants de faire fonctionner normalement le parti. Et nous interpellons en même temps le pouvoir de faire en sorte que tous les prisonniers, en tête Laurent Gbagbo, soient relâchés. Interrogé sur des rumeurs de déstabilisation du régime actuel, il a répondu: le FPI est pour une prise du pouvoir d’Etat par les urnes.[Nous préférons la force des arguments à l’argument de la force] a souligné l’opposant.

S’il y a une raison qui donne espoir aux cadres du Fpi pour les futures batailles politiques c’est bien le fait que malgré la « tempête », le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, n’a pas dissout le parti de Laurent Gbagbo, son adversaire politique. Et quand Michel Amani N’guessan, membre du secrétariat du Fpi, peut s’en réjouir, cela ne l’empêche pas d’asséner quelques coups au camp présidentiel Après le 11 avril, Alassane Ouattara n’a pas dissout les partis politiques. C’est pourquoi je suis venu pour voir ce que je vais voir. Je suis venu pour vérifier où en est la Côte d’Ivoire, a dit l’ancien ministre de la défense, invité au meeting de Koumassi. Puis se livrant à une analyse de la situation politique du moment, il poursuit : Je me rends compte qu’on peut se réunir. La preuve nous est donnée de sortir dans ce pays. Sous Houphouët-Boigny qui crachait du feu, Laurent Gbagbo s’est opposé et il n’y a rien eu. Nous allons nous opposer à Ouattara et il n’y aura rien. Nous allons renverser la vapeur et nous allons reprendre le pouvoir a fait savoir le député de Bodokro. Gbagbo a été arrêté par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France et l’ONU, après quatre mois de crise, dont deux semaines de guerre, née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. La crise a fait au moins 3.000 morts. M. Gbagbo et plusieurs dizaines de personnalités de l’ancien régime sont inculpés et en détention préventive. La démission inattendue le 11 juillet de Mamadou Koulibaly, l’ex-numéro deux assurant l’intérim de la présidence du parti, a porté un coup sévère au FPI, qui a dominé la vie politique et économique pendant une décennie.

Les partisans de l’ex-président ivoirien ont organisé dimanche à Abidjan un meeting, pour « briser la peur » et réclamer sa libération
asadhu.com)/n

Côte d’Ivoire: Mamadou Koulibaly démissionne du Front Populaire Ivoirien

Il était le chef de file par intérim du FPI de l’ancien président Laurent Gbagbo

Le chef de file du parti politique de Laurent Gbagbo a décidé ce mardi 12 juillet de quitter ses fonctions, estimant qu’il lui avait été impossible de convaincre la frange dure de son mouvement de rompre avec l’ex-président ivoirien et de construire une véritable formation d’opposition. Déjà très affaibli depuis l’arrestation, le 11 avril, de son leader par les forces du nouveau chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, le Front populaire ivoirien (FPI) ne devrait pas sortir renforcépar la décision de son chef, Mamadou Koulibaly, de jeter l’éponge. L’annonce de cette démission intervient à un moment critique pour le FPI car des élections législatives cruciales pour le pays doivent être organisées avant la fin de l’année. Il est difficile d’envisager un avenir pour le FPI si nous n’admettons pas ce que ce parti a fait ces dernières années, a déclaré Mamadou Koulibaly. [i N’avons-nous pas un devoir d’inventaire vis-à-vis de nos militants? Tirer les leçons et puis continuer notre histoire en construisant un grand parti d’opposition» ? S’est interrogé celui qui était considéré comme un modéré. Au sein du FPI, Mamadou Coulibaly est un personnage atypique. C’est un homme très engagé dans la défense des idéaux du parti, mais qui n’hésitait pas non plus à dire tout haut ce qu’il pense. Il a déclaré se consacrer à la formation de son propre parti politique, Liberté et Démocratie pour la République (LIDER). Mamadou Koulibaly aura échoué à prendre la main sur le parti. La faction la plus dure, celle des cadres qui refusent de tirer un trait sur l’ère Gbagbo, l’a mis en minorité. Le président de l’Assemblée nationale en tire les conséquences, il quitte le parti pour créer le sien.

Quelques jours plutôt, Mamadou Koulibaly a pris les commandes du CNRD, le conseil national de la résistance pour la démocratie à l’occasion d’un conclave. Cette instance, créée il y a quelques années par Simone Gbagbo pour répliquer à la mise en place du RHDP, le Rassemblement des houphouétistes, regroupe les partis qui étaient alliés à Laurent Gbagbo et plusieurs syndicats dont celui des jeunes de la Fesci, Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, et diverses organisations de la société civile. Mamadou Koulibaly va tenter de s’appuyer sur ces différentes bases pour organiser son mouvement. Y parviendra-t-il? Au sein du FPI, quelles sont les troupes qui vont le rejoindre? A cette question, Mamadou Koulibaly refuse pour l’instant de fournir une évaluation.

Le nouveau parti uvrera pour l’instauration d’une société de confiance, au sein de laquelle les Ivoiriens ne se méfieront plus les uns des autres, pour des raisons tribales, ethniques, religieuses ou régionales, a déclaré M. Coulibaly, expliquant que son engagement au sein du FPI était allé jusqu’à l’épuisement de toutes les possibilités compatibles avec avec ses convictions. La Côte d’Ivoire, déjà sous le choc d’une guerre civile en 2002-2003, a plongé dans la violence à la suite du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre. Le conflit a fait 3.000 morts et plus d’un million de personnes déplacées.

Mamadou Coulibaly quitte le FPI pour créer son propre parti
connectionivoirienne.net)/n