Cameroun: une équipe de France Télévisions citée à comparaître en février 2017

La réclamation vient de la Socapalm qui a porté plainte pour diffamation après la diffusion d’images de jeunes, parfois mineurs, travaillant dans une palmeraie sans protection

La directrice du groupe France Télévisions, le présentateur de l’émission « Complément d’enquête » et le réalisateur d’un reportage sur Vincent Bolloré sont cités à comparaître en février prochain au Cameroun. La réclamation vient de la Socapalm, entreprise dont l’homme d’affaires français est actionnaire. Socapalm porte plainte pour diffamation après la diffusion d’images dans lesquelles on voit des jeunes parfois mineurs travailler dans une palmeraie à quelques dizaines de kilomètres de Douala, sans protection et pour un salaire qu’ils disent très faible.

‘équipe de France 2 ne sait pas encore si elle se rendra à Douala en février prochain, en revanche elle tient à apporter des preuves. L’auteur du reportage le dit et le répète : il a bien rencontré les jeunes camerounais dans une palmeraie exploitée par la Socapalm, et donc indirectement par Bolloré.

Bolloré d’ailleurs a déjà déposé une plainte, non pas pour diffamation auprès du tribunal de grande instance comme cela se fait habituellement dans ce genre de situation, mais auprès du tribunal de commerce de Paris. Une première surprise pour les journalistes, qui sont donc désormais convoqués aussi devant la justice camerounaise.

Pour l’avocat de la Socapalm, le reportage est diffamatoire. Il présente la société comme une entreprise négrière qui traite ses employés comme des moins que rien. A tort, selon l’avocat. Il assure que tous les travailleurs disposent des protections nécessaires, gants, bottes et casque. Selon lui, les jeunes que l’on voit dans le reportage ne sont pas des employés de la Socapalm, l’entreprise assure qu’elle ne les connaît pas. Et comme Vincent Bolloré l’avait dit il y a quelques mois, l’avocat affirme que ces jeunes ont été manipulés par les journalistes pour mentir sur leur âge et dire qu’ils étaient mineurs. Les journalistes, eux, risquent jusqu’à six mois de prison au Cameroun.

Les locaux du groupe audiovisuel public français, France Télévisions.
AFP)/n