Des escrocs franco-israéliens tentent d’arnaquer huit chefs d’Etats africains

D’après des médias, Paul Biya, Ali Bongo et d’autres présidents ont été approchés pour la libération de prétendus otages, par des personnes se faisant passer pour Jean Yves Le Drian

Les faits, rapportés dans la rubrique «Confidentiel» de l’hebdomadaire Jeune Afrique, n°2850 du 23 au 29 août 2015, se sont déroulés entre fin juillet et mi-août. Des escrocs franco-israéliens ont tenté d’arnaquer au moins huit présidents africains. Après s’être fait passer pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ces malfaiteurs ont passé des coups de fil à des présidents africains, avant de leur envoyer des e-mails par adresse électronique.

A leurs cibles, la bande d’arnaqueurs réclamait entre 5 à 9 millions de dollars chacun afin de contribuer à la libération d’otages français dont la capture aurait été tenue secrète, rapporte l’hebdomadaire international indépendant.

Ont été contactés, Paul Biya (Cameroun), Macky Sall (Sénégal), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Ali Bongo (Gabon), Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti), Joseph Kabila (RD Congo) Catherine Samba-Panza (Centrafrique) et Hage Geingob (Namibie).

Selon MamaAfrica Tv, les malfaiteurs expliquaient à ces présidents africains, sous le sceau du secret d’Etat, que plusieurs agents des services spéciaux français venaient d’être capturés par des groupes djihadistes. Pour des raisons de confidentialité, la rançon exigée pour leur libération ne pouvait être versée directement par la France, mais devait transiter par un pays tiers. Raison pour laquelle la France demandait à ses partenaires de se substituer à elle, argumentaient les escrocs qui auraient alors transmis un numéro de compte d’une banque offshore, localisée à Hong Kong et dont la validité n’excédait pas les 24 heures, aux présidents africains contactés. D’après eux, cet argent devait être remboursé au prêteur via l’Agence française de développement (AFD).

Approchés, les huit présidents suscités ont pris la peine de vérifier l’information auprès de Jean-Yves Le Drian, ce qui leur a valu d’échapper à l’arnaque. «Notre crainte est que d’autres soient tombés dans le panneau, soupire-t-on dans l’entourage de ce dernier (Jean-Yves Le Drian, Ndlr). Car, dans ce cas, ils n’oseront pas l’avouer», écrit Jeune Afrique.

Alassane Ouattara et Ali Bongo Ondimba parmi les chefs d’Etats contactés.
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