7ème jeux de la francophonie: La grande messe s’ouvre ce samedi

Pour cette édition le Cameroun sera en compétition dans six des huit disciplines officielles

La 7ème édition des jeux de la francophonie qui s’ouvre ce samedi 07 septembre 2013 à Nice en France verra la présence du Cameroun. Durant les 9 jours que va durer la compétition, la team du Cameroun, composée d’une soixantaine d’athlètes va competir en tennis de table, athlétisme, basketball dames, football messieurs, judo et lutte. En athlétisme ils dix athlètes qui vont concourir pour ces 7es Jeux de la Francophonie à Nice. Il s’agit en effet d’athlète ayant déjà pour la plus part participé aux éditions précédentes de la compétition. Chez les messieurs il y aura Fernand Djoumessi pour le saut en hauteur, Adama Idrissa pour les 100 m et 200 m, Hugo Lucien Mamba (médaillé d’or au triple saut masculin au Liban). Chez les Dames, Auriol Dongmo et Sandrine Mbumi médaillées d’or respectivement au lancé de poids et au triple saut féminin se démarquent également de part leur expérience.

En football l’entraîneur semble être sûr de ses poulains. Pour Engelbert Mbarga la victoire risque de ne pas «être trop difficile» face au Maroc, au Tchad et au Burkina Faso, en matches de poule. A cet effet, le patron de l’encadrement technique des Lions U20 mise non seulement sur les performances et les qualités individuelles de ses joueurs, mais aussi le travaille collectif qui a été fait jusqu’ici. Même si lors de l’édition de 2009 à Beyrouth (Liban), le Cameroun a été éliminé au premier tour de la compétition, le coach compte sur des joueurs comme Charles Eloundou et Joseph Yanki, la présence physique des joueurs comme Patrick Ngoula, Marcel Wamba ou encore Alain Nandjou, de l’expérience des joueurs expatriés comme Charlie Took Essome et Etienne Wala Zock. Pour ces 7ème jeux de la francophonie, le judo camerounais devra se contenter de faire confiance à une jeune garde qui a l’intention de faire oublier les aventuriers de Londres qui se sont contentés de faire foule dans la capitale anglaise. Un seul homme compétie dans cette discipline, More Ebene Donald et il fait office de poids lourd (81-90kg). Il y aura aussi des filles telles que Mballa Atangana Vanessa qui évoluera dans les -78kg et Tchidjeu Fezeu.

Pour participer à cette 7e édition des Jeux de la Francophonie à Nice (France), chez les Dames, les lutteuses Émilienne Joseph Essombe (55 kg), Rebecca Muambo (48 kg), et chez les Messieurs, Eric Obougou (84 kg), Elvis Nfounkeu (96 kg), médaillés d’argents à ces Championnats vont devoir prouver qu’ils méritent leur place dans cette compétition en glanant des médailles. Selon des encadreurs techniques de lutte, l’équipe camerounaise de lutte a tout pour s’imposer. Surtout avec une lutteuse professionnelle comme Ali Annabelle Laure (72 kg), meilleure lutteuse camerounaise de l’heure, qui revient d’une longue période de remise en forme du côté de la France. En tennis de table on noté la grande absence de la meilleur pongiste du pays, Sarah Hanffou pour des raisons liées à l’âge. Mais Alex Nikwango, le meilleur actuellement, et qui était déjà récemment ambassadeur du Cameroun en Egypte, est une chance de médaille à encadrer. Nikwango sera accompagnée de Guylaine Bissoko, une des meilleures au classement féminin.


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Journée internationale de la Francophonie 2013: Le monde célèbre le français

Ce 20 mars 2013 marque l’apothéose d’une série de manifestations organisées à travers le monde par les pays ayant en commun l’usage de la langue française

Le 20 mars de chaque année, les pays francophones du monde entier célèbrent la Journée internationale de la Francophonie. Le thème de cette année est « Le français est une chance ». Cette journée constitue l’occasion pour 890 millions de femmes et d’hommes soit environ 13% de la population mondiale, répartie sur les cinq continents, de fêter leur bien commun, la langue française. Ils en profitent aussi pour exprimer leur solidarité et leur désir de vivre ensemble, dans leurs différences et leur diversité. L’édition 2013 est marquée par deux rendez-vous majeurs: celui du Sénégal et de la France. A Dakar, la francophonie rend hommage à Aimé Césaire à l’occasion du centenaire de sa naissance. Une manifestation de trois jours sans interruption pour célébrer l’ uvre de l’écrivain sénégalais est prévue. Ses amis Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor sont associés aux festivités. « La tragédie du roi Christophe » a été représentée le 19 mars. Et sous la présidence du président Macky Sall « cahier d’un retour au pays ancestral  » d’Aimé Césaire sera aussi représenté du 20 au 22 mars. À Paris, ce sont les femmes francophones qui sont à l’honneur ce 20 mars. Le premier Forum mondial des femmes francophones organisé par le Ministère des Affaires étrangères en partenariat avec l’OIF, Onu Femmes et l’Unesco, accueille 400 femmes issues de la société civile qui apportent leur témoignage lors des différentes tables rondes. La cérémonie d’ouverture est présidée par Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie et Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie.

Plusieurs autres évènements sont organisés à travers le monde sous le signe de la solidarité et du partage. Il y aura entre autre des festivals de cinéma francophone en Amérique du Sud, des journées portes ouvertes dans les bibliothèques en Afrique, des concours de français en Europe centrale et orientale, des concerts de musique francophone en Asie.D’où cet appel du secrétaire général Abdou Diouf dans son discours dédié au 20 mars que cette journée soit donc l’occasion de célébrer la langue française, de la chanter dans la convivialité, de la parler en toute complicité, de la déclamer à plein mots. La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey au Niger, du traité portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), aujourd’hui Organisation internationale de la Francophonie.

Ce 20 mars se célèbre la journée mondiale de la francophonie
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Sommet de la Francophonie: Paul Biya a rencontré François Hollande

Le chef de l’Etat camerounais s’est confié à la fin de la rencontre aux journalistes de la télévision nationale

Le président de la France, François Hollande, et son homologue du Cameroun, Paul Biya, ont eu un tête à tête, samedi 13 octobre 2012, en marge des travaux du 14ème Sommet de la Francophonie qui se tennait à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Un échange que le dirigeant camerounais a présenté comme normal : «j’ai eu des contacts avec beaucoup de chefs d’Etat, il était normal que je discute avec le président français que je n’ai pas vu depuis son élection. On a eu des entretiens cordiaux, francs, j’en ai profité pour le féliciter non seulement pour son élection, mais aussi pour réaffirmer la force de la coopération qui existe entre la France et le Cameroun», a expliqué Paul Biya, dans un entretien diffusé sur la télévision nationale (CRTV). Le président camerounais a fait savoir que ces échanges avec François Hollande ont porté essentiellement sur la sécurité en Afrique. « Nous avons fait un tour d’horizon sur les problèmes de sécurité dans le golfe de guinée et en Afrique de l’ouest au Mali. Nous sommes arrivés aux mêmes conclusions, il faut renforcer la coopération et lutter contre ces fléaux », a ajouté Paul Biya, qui a aussi fait savoir que François Hollande était l’invité de son gouvernement et du peuple à la tête duquel il se trouve. « J’ai profité de cette occasion pour redire au président Hollande tout le plaisir que le peuple camerounais et son gouvernement auraient à l’accueillir dans une visite officielle au Cameroun » a conclu Paul Biya.

Au Cameroun, de nombreuses analyses relayées par les médias ont souvent fait état du climat de tension qui existait entre la France et le Cameroun, notamment sur la question de la transition politique. François Hollande est le quatrième président français à devenir homologue du chef de l’Etat camerounais, arrivé au pouvoir depuis 1982. Une situation qui comme celle de beaucoup de pays dans la même situation, soulève des critiques au sein de l’opinion publique en France. Le nouveau président alors qu’il était en campagne, avait montré une volonté d’avoir une attitude tranchée avec des régimes verrouillés sous la domination d’une seule personne. Une analyse des propos tenus par François Hollande lors d’une récente interview exclusive accordée à la chaîne de télévision France 24 permet de dire que la question des droits de l’Homme a dû se glisser dans la conversation. « Je reçois les chefs d’Etat de tous les pays du monde. Il n’y a pas toujours que des démocrates, je le regrette, mais j’ai des relations d’Etat à Etat. Chaque fois que je reçois un chef d’Etat, africain, d’une autre origine ou d’un autre continent, je leur parle de la situation dans leur pays, non pas pour m’immiscer, non pas pour m’ingérer, mais parce que je leur dois cette franchise» a déclaré François Hollande au cours de cette interview. La rencontre entre les deux hommes intervient alors que l’Ambassadeur Bruno Gain de France, a fait part de sa déception, à la suite de l’octroi de 15 ans de prison à un français d’origine camerounaise. Une réaction qui a suscité la réaction du gouvernement via son ministre de la communication.

Paul Biya a rencontré François Hollande, lors du sommet de la Francophonie

Prix des 5 continents: Mention spéciale du jury pour Patrice Nganang

La remise du prix organisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie a eu lieu le 9 décembre dernier à son siège à Paris.

Ouverte par Clément Duhaime, administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la cérémonie a été marquée par la lecture d’extraits d' »Innocentines » (éditionsGrasset, 1969) de et par René de Obaldia, membre de l’académie française et du jury du prix des cinq continents. A l’occasion de cette dixième édition, la plupart des anciens lauréats avaient tenu à être présents afin de souligner l’originalité de ce prix dédié à la littérature francophone. Liliana Lazar a plus particulièrement insisté sur l’accompagnement dont elle a bénéficié pendant une année de la part de l’OIF pour assurer la promotion de son roman primé en 2010. Les membres du jury dont son président, l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot, ainsi que le prix nobel de littérature 2008 J.M.G. Le Clézio, ont fait par des motivations qui les ont conduits à récompenser la Québécoise Jocelyne Saucier pour son roman « Il pleuvait des oiseaux » (Editions XYZ) et à attribuer une mention spéciale au Camerounais Patrice Nganang pour « Mont-Plaisant » (Editions Philippe Rey). Le secrétaire général de la francophonie, Abdou Diouf, a remis leur distinction aux deux lauréats.

« Mont Plaisant », met en scène Bertha, une jeune femme étudiant aux États-Unis, revenue au pays pour y faire des recherches sur les origines du nationalisme camerounais. L’occasion pour l’auteur de se plonger dans le Cameroun de la première guerre mondiale et de rendre hommage à la production intellectuelle du sultan Njoya (1871-1933), souverain bamoum féru d’art et de sciences, inventeur de son propre alphabet. Patrice Nganang a opté pour une écriture professionnelle J’ai utilisé toutes les possibilités, toutes les ressources historiques dont j’ai pu disposer, en menant, huit années durant, des recherches au Cameroun, aux États-Unis, en Allemagne, en France confie-t-il. Le premier manuscrit de « Mont-Plaisant » était en anglais mais il a été finalement publié en français J’avais décidé d’arrêter d’écrire en français, car je suis très pessimiste pour l’évolution de la littérature francophone. Elle manque d’idées, les auteurs se plagient, et la critique n’ose pas le dire. De plus, en France les auteurs n’ont aucun droit sur leurs écrits. Je vis aux États-Unis depuis dix ans. Ici, les auteurs sont publiés par un agent littéraire, ça change tout. Finalement, j’ai décidé de publier tout de même en français et de passer par l’intermédiaire d’un des rares agents littéraires hexagonaux, ce qui me permet de conserver des droits sur mon livre en dehors de France. Je me suis approprié ce livre entièrement affirme-t-il.

Abdou Diouf remet la mention spéciale à Patrice Nganang
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Patrice Nganang est un écrivain né en 1970 à Yaoundé, au Cameroun. Il est connu pour son engagement contre les dictatures Africaines, en particulier celle du Cameroun. Patrice Nganang enseigne la théorie littéraire à l’Université d’État de New York.

A l’actif de l’auteur
Romans
La Promesse des fleurs, 1997 (ISBN 2738447066)
Temps de chien, 1999 (ISBN 2-84261-419-4)
La Joie de vivre, 2003 (ISBN 2-84261-439-9)

Nouvelles
Dernières nouvelles du colonialisme, 2006 (ISBN 2-911412-40-0)

Contes
L’Invention du beau regard, 2005 (ISBN 2-07-077271-3)

Essais
Le principe dissident, 2005 (ISBN 9956-435-00-7)
Manifeste d’une nouvelle littérature africaine, 2007 (ISBN 2-915129-27-4)
L’Afrique répond à Sarkozy – Contre le discours de Dakar, ouvrage collectif, 2008 (ISBN 978-2-84876-110-7).

lLes membres du Jury et les lauréats, dont Patrice Nganang à l’extrême droite
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Prix des cinq continents de la Francophonie: Patrice Nganang est finaliste

Son roman «Mont plaisant» a été retenu pour la finale de la 10ème édition du prix

Le prix est doté d’un montant de 10 000 euros (6 500 000 Fcfa)
Retenus parmi quatre-vingt-douze romans concourant à la 10ème édition du Prix des cinq continents de la francophonie qui récompense tous les ans un roman d’expression française, dix ouvrages finalistes ont été sélectionnés par les représentants des quatre comités de lecture : l’Association Entrez Lire de Belgique, l’Association des écrivains du Sénégal, l’Association du Prix du jeune écrivain francophone et le Collectif des écrivains de Lanaudière de Québec. Le jury présidé par Lyonel Trouillot (Haïti), désignera le lauréat parmi les dix finalistes au mois de Septembre 2011 et devrait se réunir à Tunis, à l’occasion de la foire internationale du livre de Tunis, pour procéder à la remise du Prix. Les dix romans finalistes sont : Mont plaisant de Patrice Nganang aux éditions Philippe Rey (Cameroun), Photo de groupe d’Emmanuel Dongala aux éditions Actes Sud (Congo), Les villes assassines d’Alfred Alexandre aux éditions Ecriture (France-Martinique), Maudit soit Dostoïevski d’Atiq Rahimi aux éditions P.O.L. (Afghanistan), Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier aux éditions XYZ (Canada-Québec), Celles qui attendent de Fatou Diome aux éditions Flammarion (Sénégal), Corps mêlés de Marvin Victor aux éditions Gallimard (Haïti), La petite et le vieux de Marie-René Lavoie aux éditions XYZ (Canada-Québec), La dernière ronde d’Ilf-Eddine Bencheikh aux éditions Elyzad (France-Algérie) , L’extrême de Sandrine Willems aux éditions les Impressions nouvelles (Belgique). L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) assurera la promotion du lauréat sur la scène littéraire jusqu’à la proclamation du prochain lauréat.

Le Prix des cinq continents de la Francophonie
Ce prix a pour objectif de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur l’espace des cinq continents. Il consacre un texte de fiction narratif (roman, récit, nouvelles) écrit en français et est décerné annuellement. Cette année encore, la diversité des pays représentés montre la francophonie dans son ensemble. Les 92 romans participants venaient d’Afghanistan, d’Algérie, du Cameroun, du Québec, de Belgique, du Congo, de Côte d’Ivoire, de France métropolitaine et d’Outre-mer, du Gabon, de Grèce, de Haïti, du Liban, de Madagascar, du Sénégal, de Suisse, du Tchad, du Togo et de Tunisie.

L’organisation internationale de la francophonie a été fondée en 1970 sur la base du Traité de Niamey (Niger). Elle mène des actions politiques et de coopération multilatérale pour donner corps à une solidarité active au bénéfice des populations de ses états et gouvernements membres. Elle agit au service de la promotion de la langue française, de la paix et du développement durable. La coopération multilatérale francophone est mise en uvre par l’Organisation Internationale de la Francophonie et quatre opérateurs spécialisés que sont: l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), la chaîne internationale de télévision TV5, l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et l’Université Senghor.

Patrice Nganang
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L’AUF fête son cinquantenaire en cette année 2011

Au Cameroun comme dans les autres pays de la sous régions Afrique centrale et Grands lacs, des manifestations sont prévues

1961-2011. Cela fait exactement 50 ans que l’Agence Universitaire de la Francophonie (Auf) uvre pour la communauté universitaire francophone en Afrique centrale – Grands Lacs, en Afrique de l’Ouest et dans l’Océan indien. Depuis l’année dernière, l’Agence universitaire de la francophonie déroule une feuille de route triennale (2010- 2013). Les objectifs dits « stratégiques » de cette feuille de route sont axés entre autres sur : les stratégies de développement des établissements membres ; la nécessité de faire de la communauté scientifique francophone une référence sur la scène internationale ; enfin la volonté de faire émerger une génération d’enseignants, de chercheurs, d’experts et de professionnels, acteurs du développement.

Autour de ces 03 objectifs, l’Auf entend relever les défis de l’enseignement supérieur et de ses établissements membres. Ce qui l’oblige, d’une part, à tenir compte des contraintes régionales dans un contexte de mondialisation de l’enseignement supérieur, et d’autre part à déterminer les politiques de formation et de recherche au sein des universités et centres de recherches partenaires à l’Auf. Ainsi, la mise en uvre de cette programmation s’inscrit dans une logique de projets. Ceux -ci concernent les domaines tels que le développement durable, l’environnement, la biodiversité et santé, les sciences juridiques et politiques, les sciences économiques et gestion, les sciences sociales et la santé. Après plusieurs années de service dans les universités francophones, l’Auf en évaluant son bilan projette son plan d’action dans une « éthique du futur ». Elle suggère de légers changements dans les pratiques de coopération et les habitudes professionnelles, afin de répondre à la demande sociale en matière de formation et de recherche. L’enjeu : inventer un futur à une Afrique capable d’être en phase avec les changements de paradigme en cours dans l’enseignement supérieure.


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Au-delà des révolutions

Le souffle de révolte et de liberté qui s’est emparé du monde arabe semble avoir pris de cours…

Le souffle de révolte et de liberté qui s’est emparé du monde arabe semble avoir pris de cours les administrations, les chancelleries, les observateurs et même les services de renseignements. Qui aurait pu prédire ce qui est arrivé ? Mais à y regarder de plus près cette succession d’événements en cascade ne porte-t-elle pas, finalement, la plupart des caractéristiques de la société mondiale de ce début de troisième millénaire? Celles d’une société interconnectée où quelques SMS ou connections internet suffisent à organiser, en quelque heures à peine, un immense rassemblement de foule pour faire la fête ou – on le sait maintenant – la révolution!

Celles d’une société où 8 jeunes sur 10, âgés de 15 à 24 ans, vivent dans des régions en développement, en Afrique, en Asie, en Amérique latine ou dans les Caraïbes. Or c’est bien cette jeunesse qui, en Tunisie, a donné le coup d’envoi d’une révolution que d’autres jeunes se sont à leur tour appropriés et qui se propage, désormais, sans que quiconque puisse dire où et quand cela s’arrêtera.

Celles d’une société où cette jeunesse en quête d’éducation et de formation, pour la grande majorité d’entre elle, ou d’emplois qualifiés quand elle est formée, ne se voit offrir d’autre perspective d’avenir que l’exode rural, le chômage ou l’émigration, et pas seulement vers les pays du Nord comme on a trop vite fait de l’affirmer, de le penser ou de le craindre. La moitié des migrants originaires de pays du Sud résident et travaillent dans d’autres pays du Sud. Et dans l’immédiat, l’afflux d’émigrants tant redouté par l’Europe se déplace de la Libye vers la Tunisie et l’Egypte, déjà fragilisées par les événements de ces dernières semaines, créant ainsi une réelle menace de crise humanitaire.

Celles d’une société où les progrès les plus spectaculaires, les fortunes les plus puissantes cohabitent avec la plus extrême misère et le plus profond dénuement, sans espoir que cela change, à la différence près que désormais tout se sait et tout se voit. N’est-ce pas, à cet égard, la soif de changement qui a été le dénominateur commun des révolutions arabes, même s’il faut être bien attentif à distinguer la spécificité propre à chacune de ces situations. Parler un peu hâtivement du monde arabe comme d’un ensemble homogène et uniforme risquerait en effet de fausser nos analyses présentes et à venir. Aspiration à l’équité économique et sociale, aspiration à la dignité, aspiration à la liberté politique que l’on n’a pas su entendre, que l’on n’a pas réussi ou que l’on n’a pas voulu mettre en uvre par la voie de la réforme et qui n’a eu d’autre issue que de s’exprimer dans le rejet non-violent mais « jusqu’auboutiste » de l’injustice, de l’autoritarisme, du népotisme, de l’affairisme, de la corruption, du clientélisme.

Celles d’une société surmédiatisée qui traque l’événement, minute par minute, heure par heure mais qui se lasse aussi vite qu’elle s’est enflammée. Le « zapping » médiatique garantit certes au téléspectateur d’être tenu en haleine, chaque édition offrant son lot de sensationnel et de sensations fortes. Après tout, il se passe toujours une catastrophe ou une crise quelque part et il faut bien reconnaître que le déclenchement d’une guerre civile, d’un soulèvement populaire ou d’un tremblement de terre avec ses images de violence, de souffrance, de mort fait plus d’audience que le long, difficile et ingrat chemin de la reconstruction, de la transition démocratique, du retour à la sécurité, à la stabilité et à la paix. Quelques jours durant, toutes les chaînes de télévision, toutes les radios, tous les journaux étrangers, désertant la Côte d’Ivoire où plus rien ne reculait ni n’avançait, ont vécu au rythme des revendications de la jeunesse tunisienne, jusqu’à ce qu’une révolution chasse l’autre. Les caméras, les micros se sont alors tous déplacés Place Tahrir, jusqu’à ce que la Libye et la répression sanguinaire du colonel Kadhafi chasse à son tour l’Egypte des écrans et des antennes. Il ne s’agit pas, dans mon esprit, de sous-estimer le travail des journalistes qui servent l’information, parfois au péril de leur vie, mais de plaider pour que les lendemains de crise, de catastrophe ou de conflit, fassent l’objet d’autant d’attention que la crise, la catastrophe ou le conflit eux-mêmes. Car c’est à ce moment-là que tout peut basculer, c’est à ce moment-là que les populations en difficulté ont le plus besoin qu’on les accompagne sans rien imposer, qu’on leur témoigne notre intérêt, notre disponibilité, notre solidarité, sur le long terme.

La jeunesse arabe ne nous a pas seulement placés face aux réalités de notre société mondialisée. Du fond de sa désespérance, elle nous a donné une formidable leçon d’espérance et de maturité politique en montrant qu’il y avait d’autres voies que la captation, par des fanatiques, de ses frustrations légitimes. En manque d’avenir, mais en quête d’idéal, elle nous a donné une formidable leçon de citoyenneté et d’humanisme. Elle nous a invités à replacer l’Homme, son bien-être et sa dignité, au c ur de toute politique. Elle nous a démontré que la logique des intérêts stratégiques, économiques ou de puissance qui régissent les relations entre Etats, ou que la logique des blocs régionaux ou des amitiés complices ou coupables devraient désormais compter avec une logique citoyenne fondée sur l’intérêt général, et le partage, par-delà nos différences de couleur, de culture ou de religion, de principes et de valeurs universelles. A nous désormais de l’entendre, de l’admettre et surtout de ne pas l’oublier.

Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie
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Spécial 20 Mars 2011 Journée de la francophonie: Message de Abdou Diouf

« Je voudrais dédier cette Journée internationale de la Francophonie à notre jeunesse »

Je voudrais dédier cette Journée internationale de la Francophonie à notre jeunesse,

à la jeunesse de tous les pays et de tous les continents,
à cette jeunesse du Monde arabe qui a eu le courage et la volonté de tracer, pacifiquement, la voie de la liberté politique et de l’équité économique et sociale,
à une jeunesse qui ne doit plus être condamnée à osciller entre désespoir et révolte, mais qui doit pouvoir porter et concrétiser, dans la dignité et la confiance, son espoir légitime d’un avenir aux couleurs de la liberté, de la stabilité et de la prospérité.

En cette Année internationale de la Jeunesse, il est de la responsabilité des Etats et gouvernements d’initier des politiques nationales innovantes et ambitieuses en matière d’éducation, de formation, d’enseignement supérieur, d’insertion professionnelle, mais aussi d’emplois stables et qualifiés.

En cette période de crise économique et politique mondialisée, il est de la responsabilité de la communauté des nations de tenir ses promesses, mais aussi de redoubler d’imagination, d’efforts et de solidarité, pour que se réalisent les Objectifs du Millénaire pour le Développement et l’aspiration des peuples à la démocratie, aux droits de l’Homme et à la paix. Car c’est bien dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables que vivent ou survivent, aujourd’hui, 87% des jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Cet appel, la Francophonie le relaiera sans relâche, tant auprès de ses membres qu’au sein des instances internationales, tout en renforçant ses engagements propres. L’année 2011 verra, en effet, sur la base d’une large consultation, l’élaboration d’une programmation rénovée en faveur de la jeunesse.

Mais il est de la responsabilité de la Francophonie d’aller plus loin, en suscitant, grâce aux valeurs et à la langue française qui nous unissent, un dialogue fraternel et fécondant. Nous avons pu, ces dernières semaines, prendre la mesure de la puissance des réseaux sociaux, de l’efficacité des moyens de communication. A nous d’utiliser et de valoriser cette dynamique puissante pour favoriser la compréhension et amplifier la coopération entre tous les jeunes dans l’espace francophone, et bien au-delà.

Que cette Journée du 20 mars 2011 soit donc l’occasion de préparer, dans le partage et l’allégresse, l’avènement de ces retrouvailles universelles.


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Formation foraine Ohada: Des étudiants de l’université de Douala s’imprègnent du droit des affaires

Depuis mercredi 18 janvier, plusieurs dizaines d’étudiants en master 2 de la faculté de droit de l’université de Douala reçoivent une formation foraine Ohada

Contribution des structures spécialisées dans le droit des affaires
La formation Ohada, Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique se fait sous l’égide de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) en partenariat avec l’université Senghor d’Alexandrie, l’idée est d’harmoniser les règles qui permettent d’avoir une sécurité juridique cette première session de formation doit augurer d’un avenir meilleur pour nos étudiants qui sont des professionnels dans l’application du droit des affaires en Afrique, a dit le vice recteur en charge des enseignements. Ladite formation est dispensée par des spécialistes du droit, notamment des enseignants d’université venus du Cameroun et de la France et des notaires de l’association du notariat francophone. Ici nous avons des étudiants qui ont une connaissance du droit, le choix des étudiants est fait parce que nous estimons que c’est l’avenir, ils recevront des informations sur la manière dont le traité s’applique, quelle est la règle de la supranationalité entre le droit d’un pays et le droit international, ensuite l’explication sur les différentes reformes en cours. Voila les temps forts de ce programme tels que présenté par Jacques Desvages notaire et membre du conseil supérieur du notariat français.

Comprendre les questions juridique et économique du droit des affaires
Chaque session de formation est articulée en deux parties regroupant successivement les grandes questions relatives au système institutionnel de l’Ohada et les diverses questions de droit positif Ohada, relatives à la sécurisation des risques. L’événement a donné lieu à une cérémonie dans l’amphi Georges Ngango de l’université de Douala, cérémonie au cours de laquelle le vice recteur en charge des enseignements a exprimé les attentes académiques de ses étudiants, nous souhaitons que nos étudiants s’intéressent à cette formation surtout qu’il y a une évaluation à la fin de la formation mais je sais qu’ils sont motivés. Globalement trois thèmes vont être développés durant les deux jours de la formation, au terme de cette phase une évaluation sera faite. Bien au-delà, il est aussi question de capitaliser sur l’apport des uns et des autres, Jean du Bois de Gaudusson, professeur de droit public par ailleurs président honoraire de l’Agence universitaire de la francophonie explique nous voulons contribuer à réfléchir sur ces questions de développement juridique et de développement économique, autre chose l’Ohada est très liée à l’Oif, c’est l’occasion de montrer ce qu’est la francophonie au quotidien dans ses activités. Ce mercredi 18 janvier les questions de droit positif ont été abordées sur plusieurs volets, jeudi 19 janvier les apprenants verront les attentes des investisseurs et la réponse de l’Ohada, la journée de ce vendredi est consacrée à l’évaluation. Il faut dire qu’au cours des échanges les étudiants participent à travers des questions posées aux exposants.

Jean du Bois de Gaudusson, professeur de droit public et président honoraire de l’Agence universitaire de la francophonie explique: « Nous voulons contribuer à réfléchir sur ces questions de développement juridique et de développement économique » (…)
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Cameroun: Revue de la presse du vendredi 29 octobre 2010

Francophonie, démission de Kah wala du SDF, Affaire Fecafoot-Fovu, expulsions des étrangers en Guinée Equatoriale… Les kiosques à journaux ont fait courir les lecteurs

Les journaux nationaux ont pour la plupart ouvert leurs colonnes dans les parutions du lundi 25 octobre par le bilan du XIIIème sommet de la francophonie qui s’est tenu à Montreux en suisse. Pour Cameroon Tribune, on a pu lire à la Une : « Francophonie : La vision de Paul Biya. » Selon ce quotidien bilingue national, En ce qui concerne le Cameroun, le sommet de Montreux restera dans les mémoires comme un événement exceptionnel. C’était le quarantième anniversaire de l’acte fondateur de la francophonie qui a vu le jour à Niamey (Niger) en 1970. C’était également le dixième anniversaire de la déclaration de Bamako (Mali). Des moments forts que le Cameroun avait vécus et qu’il fallait commémorer. D’où la présence du président de la République en Suisse le week-end dernier. Cependant, ce n’était pas la seule raison. Décidé à porter haut la voix du Cameroun partout où cela est nécessaire, le chef de l’Etat ne ménage aucun effort et saisit toutes les opportunités qui s’offrent à lui. Pour le quotidien La Nouvelle Expression dans sa page politique du début de la semaine, concernant le Cameroun au sommet de Montreux Bien qu’ayant une population en partie anglophone, le Cameroun prend toute sa place au sein de la communauté des nations francophones, participe aux grandes réformes et en récolte les fruits. « Défis et visions d’avenir pour la Francophonie » Comme il y a deux ans à Québec, Paul Biya prend personnellement part aux discussions, en guise de témoignage de son attachement à cette communauté culturelle et linguistique avec laquelle le Cameroun flirte depuis 1975 a continué le journal. Dans sa parution du mardi 26 octobre, le quotidien Le Jour revient sur les propos du chef de l’Etat Au cours d’un discours prononcé le 23 octobre à l’ouverture du sommet, le chef de l’Etat Paul Biya a proposé la création d’un Fonds de solidarité d’urgence au sein de l’Oif afin de faire face aux éventuelles catastrophes comme celle qui a dévasté Haïti.

Cette actualité ne pouvant en cacher une autre, la démission de Kah wala du SDF a aussi fait couler beaucoup d’encre. Selon Mutations : L’ancienne conseillère et confidente du chairman du Social Democratic Front a par ailleurs démissionné de ce parti samedi dernier. Cameroon Tribune sur le sujet écrit : « kah Walla, une dissidente à la recherche d’un parti.» Selon son explication En démissionnant du Sdf, la présidente de Cameroun O’Bosso s’est proclamée candidate à la présidentielle de 2011 en attendant de trouver une investiture. Pour Mutations, ce sont les déclarations de Kah Walla qui sont mis en exergue :Reprenons en main nos élections. Prenons possession de notre droit – Inscrivons nous sur la liste électorale. Organisons-nous. Rejoignez un groupe qui lutte pour la réforme électorale. Faisons entendre notre voix. Allez à Elecam, posez des questions, exigez des réponses, participez. 2011 est notre rendez-vous avec l’histoire. Il est l’heure, notre heure, l’heure du peuple !

A côté de la politique, le sport et particulièrement le football
Tout d’abord la triste nouvelle du décès d’Alain wabo, ancien entraîneur principal des Lions Juniors et coach de Tiko united. Aussi le refus de Fovu de Baham de participer à la coupe du Cameroun. Selon Le Jour dans sa parution du 25 octobre : Les dirigeants de Fovu de Baham, bien qu’invités, ne prendront pas part à la 3e réunion préparatoire de la finale de la coupe du Cameroun prévue ce lundi 25 octobre 2010 à Yaoundé. Cette réunion, présidée par le Secrétaire général du ministère des Sports et de l’Education physique, doit en principe réunir, en plus des responsables de la Fécafoot et des deux équipes finalistes, les autres acteurs impliqués dans la préparation de cette rencontre. Et pour désamorcer ce qui s’apparenterait à une bombe, Mutations écrit : « Coupe du Cameroun: Augustin Kontchou et Maurice Kamto pour convaincre Fovu. » Selon l’article du journal d’Alain Blaise Batongue : Le ministre des Sports a instruit la Fecafoot d’approcher ces personnalités afin d’infléchir la menace de boycott du club de Baham. Mais après quelques jours, le ton a changé et Cameroon Tribune peut alors affirmer : « La finale de la Coupe du Cameroun ne se jouera pas sans Fovu » car continue le journal : Le club de Baham l’a réaffirmé mercredi à Douala au cours d’un point de presse. Et directement certaines sources révèlent déjà que la finale de la coupe du Cameroun se jouera dimanche prochain puisque tout est rentré dans l’ordre. Par ailleurs, la nomination d’Eto’o Fils au titre de Ballon d’or FIFA n’est pas passé inaperçu. Selon le titre de La Nouvelle Expression : « Ballon d’or Fifa 2010: Samuel Eto’o en course. » Le capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o Fils, est à nouveau sur la liste des prétendants au titre mondial de ballon d’or 2010. Il est en lice avec sept Espagnols, cinq Allemands, trois Brésiliens, deux Néerlandais, un Portugais, un Argentin, un Uruguayen, un Ivoirien et un Ghanéen.

L’économie n’a pas été négligée par les professionnels des médias. Dans sa parution du jeudi 28 octobre, La Nouvelle Expression écrit : « Investissement public : 296 projets encore non entamés dans la région du Littoral. » En effet : Parmi les 296 projets, le département de la Sanaga Maritime est le plus malheureux, avec 106 projets non démarrés, représentant en moyenne 716.347.538 millions. Il est suivi du département du Moungo avec 91 projets non démarrés pour un montant d’engagement estimé à 512.355.900 F Cfa. Suivent respectivement le Wouri et le Nkam, avec 68 et 31 projets non démarrés. Pour le président du comité régional, cette situation a une explication. Il y a eu mise à disposition tardive des crédits. C’est ainsi qu’on a commencé à attribuer les marchés en fin juin. Dans « L’affaire » nom de la rubrique économique de Le Jour du 28 octobre, on peut lire : « Micro-projets : Bruits d’arnaque autour d’un programme d’octroi de financements. » Le journal écrit : Lancé en avril 2010, le Programme international d’encadrement et d’appui aux acteurs du développement (Pid) a perçu de l’argent sans toutefois pouvoir aux financements promis. La police judiciaire enquête. En plus constate Mutations : « Ebolowa : La corruption plombe le Bip.» car dit le journal : L’investissement public connaît l’exécution la plus faible du pays en 2010.

En société, les journaux ont aussi relayé l’information sur les expulsés de la Guinée Equatoriale. Selon le titre de Cameroon Tribune : « Les étrangers expulsés de la Guinée-Equatoriale débarquent à Kyé-Ossi.» selon lui: En l’espace de deux semaines, les autorités équato-guinéennes ont expulsé, deux fois, des étrangers de leur pays, qu’elles conduisent à la frontière avec le Cameroun. Et continue le quotidien national : Informé de cette situation, le Préfet du Département de la vallée du Ntem, François Franklin ETAPA, s’est rendu à Kyé-Ossi pour rencontrer ces expulsés. La salle du commissariat poste frontière de Kyé-Ossi a servi de cadre pour la séance de travail. Après plusieurs échanges, le premier geste de réconfort du Préfet aux victimes a été de leur offrir un sac de pain et des palettes d’eau. Les expulsés avaient déjà passé des heures sans manger ni boire de l’eau. Le Préfet leur a promis de rendre compte à sa hiérarchie.

Kiosque à journaux à Yaoundé
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Sommet de Montreux: Pas d’engagement chiffré

De nombreux engagements, mais aucun objectif chiffré lors de cette 13ème rencontre des chefs d’Etat de la francophonie

Beaucoup de déclarations de bonnes intentions
C’est un Africain qui va continuer à défendre la francophonie. A 75 ans, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, a été réélu à l’unanimité à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qu’il préside depuis huit ans. La 13ème rencontre des chefs d’Etat des pays membres de la francophonie s’est achevée ce dimanche 24 octobre à Montreux en Suisse. Au final, pas de déclaration particulièrement forte, pas d’engagements chiffrés. La « Déclaration de Montreux », adoptée par tous les Etas membres s’articulait autour de trois points. Sur le thème de la Francophonie comme acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale, les dirigeants francophones ont réfléchi sur les nouvelles pistes qui correspondent aux réalités actuelles du monde. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) réclame « une réforme urgente du Conseil de sécurité des Nations Unies ». L’Organisation a aussi prôné le renforcement de la coopération « les graves menaces transversales que sont le terrorisme, la piraterie, la criminalité organisée, le trafic de drogue et de personnes ainsi que la corruption, qui compromettent la paix et la stabilité ». Autour du thème du développement durable, la Déclaration de Montreux met l’accent sur les solidarités francophones face aux grands défis, notamment la sécurité alimentaire, le changement climatique et la diversité biologique. L’OIF s’est engagée à promouvoir de manière concertée la recherche dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de la gestion de l’eau. L’Organisation s’est en plus, engagée, « à rechercher des positions concertées en vue du Sommet sur le développement durable de Rio en 2012 ». En ce qui concerne la langue française, il a été retenu l’organisation en collaboration avec le gouvernement du Québec, d’un Forum mondial de la langue française au printemps 2012.

Paul Biya le président du Cameroun a participé activement à ce 13ème sommet, en marge duquel il a eu des rencontres bilatérales. Une de ces rencontres a été celle avec Doris Leuthard, la présidente de la confédération Suisse, et une autre avec Mikkeli Sakachvili, le président géorgien, dont c’était la première rencontre entre les deux hommes. Prenant la parole lors de l’ouverture du sommet, le président Paul Biya a fait montre de constance. Il est resté conforme à la perception générale des chefs d’Etats présents. Le président Biya a sans surprise invité la francophonie en tant qu’acteur de la communauté internationale, à être présent auprès de ses membres dans des situations économiques difficiles. «La Francophonie ne saurait évidemment rester indifférente aux nouveaux défis auxquels je faisais allusion plus haut, en l’occurrence la crise alimentaire et le réchauffement climatique, phénomènes globaux qui n’épargnent personne et qui sévissent avec plus d’acuité dans les pays du Sud » a fait savoir le président camerounais. Mais Paul Biya a aussi relancé la promotion des conclusions de la conférence Africa 21, organisé à Yaoundé lors de la célébration du cinquantenaire des indépendances du Cameroun. « C’est une vision voisine que j’ai développée lors de la Conférence Internationale de Yaoundé – Africa 21, », a-t-il rappelé une fois encore. Le président camerounais est encore revenu sur la nécessité d’une place pour l’Afrique au sein du conseil de sécurité et de la création d’un fond de solidarité pour « faire face aux éventuelles catastrophes d’ampleur considérable qui pourraient survenir dans l’espace francophone ». Le président Biya enfin, n’a pas manqué de faire la promotion de son pays et de ses atouts


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Aider les pays démunis de l’espace francophone, dont la majorité se trouve sur le continent africain dans les anciennes colonies françaises, c’est aussi la position qu’a défendu Nicolas Sarkozy. Le président français a dans son discours, mis l’accent sur ses quatre priorités: la réforme du système monétaire internationale et de la gouvernance mondiale, la lutte contre « la volatilité extravagante » du prix des matières premières et le développement des aides au développement des pays pauvres. Il a insisté aussi sur la nécessité d’ouvrir plus largement les instances internationales aux pays africains, majoritaires au sein de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). « Nous représentons le tiers des Etats membres de l’ONU », a-t-il affirmé. « Qu’est-ce qui nous empêche de porter ensemble, devant l’Assemblée générale, la réforme indispensable des Nations unies pour adapter l’organisation aux réalités du XXIe siècle ?» a suggéré le président français. Sur la question de l’aide au développement, le président français a mis l’accent sur le respect de la parole donnée par les grandes puissances. « A Copenhague, a-t-il lancé, nous avons apposé notre signature sur un document qui prévoit 100 milliards à partir de 2020 pour l’Afrique et les pays les plus pauvres [.] Si on veut tenir notre parole, alors il faut poser la question des financements innovants. Peu m’importe s’il faut une taxe sur les transactions financières, une taxe sur les conteneurs de bateaux, les connexions Internet », a-t-il indiqué. Les experts restent sceptiques sur cet appel de la France leader des pays francophones. Plusieurs des 70 membres de cette organisation comptent parmi les pays les plus pauvres du monde. En Afrique l’économie des pays francophone a connu certes un bond spectaculaire en 50 ans. Mais cette performance reste très en deçà de celle de l’ensemble des pays anglo-saxons deux à trois fois mieux structurés. Le gros des interventions militaires onusiennes se trouve en Afrique francophone. Sur le plan économique, malgré la présence de la France dans certains de ses pays membres, plusieurs millions de ressortissants francophones vivent dans une extrême pauvreté.


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Francophonie : Et de trois pour Abdou Diouf !

Seul candidat en lice, l’ancien président sénégalais a été élu à l’unanimité pour un nouveau mandat de quatre ans

C’était ce samedi 23 octobre 2010 à Montreux en Suisse, où se sont tenus les travaux de la treizième session de l’assemblée générale de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Quelques soixante délégations, chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part à ces travaux. Les travaux jugés « fructueux » par la présidente de la Confédération Doris Leuthard. La déclaration de Montreux remplit nos attentes a-t-elle déclaré à la fermeture du sommet ce dimanche.

Seul en lice
En effet, seul candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Abdou Diouf a fort logiquement été reconduit par les chefs d’État participant. Depuis maintenant huit ans, et pour quatre années supplémentaires, l’ancien président sénégalais conduira donc les destinées de la langue française. Son rôle au sein de la Francophonie, Abdou Diouf le définit lui-même comme une magistrature d’influence. C’est le pouvoir de convaincre et non pas de contraindre, d’ailleurs je n’ai pas les moyens de contraindre, commente-t-il. Il ya quelques semaines, il avait face à lui dans la course à ce poste, l’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala dont la candidature n’a pas été fortement soutenue et qui n’a pas été adressée au pays qui assure la présidence de l’organisation, à savoir le Canada. Son intention de rendre ses fondamentaux à la Francophonie n’a certes pas marché, Calixthe Beyala se félicite tout de même d’une chose: Des combats j’en ai gagnés parfois, j’en ai aussi perdus. J’estime que j’ai gagné lorsque j’ai réussi à réveiller les gens sur des questions importantes. Une fois qu’ils ont ouvert les yeux, je peux poursuivre ma route et m’attaquer à autre chose affirme-t-elle.

Après sa réélection, le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf s’est immédiatement engagé à «renforcer» le rôle de l’organisation au sein des grandes enceintes internationales comme le G8 ou le G20 et réaffirmé son «attachement à la langue française». Selon le dernier rapport de l’organisation sur l’usage de la langue française, l’on compte plus de 200 millions de francophones dans le monde dont 96,2 millions en Afrique, et 900 000 professeurs de français dans le monde. Des chiffres salués par la majorité des pays membres, et qui laissaient présager une possible reconduction d’Abdou Diouf.

Rendez-vous à Kinshasa en 2012
Le président du Congo Joseph Kabila a pris la parole devant ses pairs pour remercier la Francophonie d’avoir choisi son pays comme haute du prochain sommet de 2012. Bienvenue à Kinshasa en 2012 ! a-t-il lancé, déclarant que le Sommet de Kinshasa devrait servir de test en matière de lutte en faveur de la bonne gouvernance et de l’état de droit.

Et de trois pour Abdou Diouf !
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Cameroun: Les nombreux chantiers de l’enseignante Hélène Guiadem

Elle vient de créer le club francophonie du Lycée classique et moderne de Ngaoundéré qu’elle coordonne

Professeur de français au Lycée classique et moderne de Ngaoundéré, Mlle Hélène GUIADEM M. est la coordinatrice du club francophonie dudit établissement. Un club qu’elle a elle-même créé en début de cette année académique 2009/2010. Au regard de la jeunesse de ce groupe qui n’a qu’un an d’âge et compte tenu du fait que la coordinatrice effectue ses premiers pas dans le monde de l’enseignement, les chantiers sont assez nombreux et les défis passionnants.

Née le 26 novembre 1983 à Obala, dans la région du centre, Mlle Hélène GUIADEM M. fait ses premiers pas sur le chemin du savoir à l’école annexe d’Edéa où elle obtient son CEPE. Elle entre ensuite au lycée ELIG-ESSONO à Yaoundé où elle obtient son BEPC. En 2001, elle obtient son probatoire au lycée d’Anguissa, puis le baccalauréat A4 dans le même établissement en 2003. Ce qui lui ouvre les portes de l’enseignement supérieur à l’université de Yaoundé I où elle s’inscrit à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines. Au courant de la même année, elle est reçue au concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Yaoundé. En 2008, elle décroche sa licence en lettres, spécialité littérature et son DIPES I.

Hélène Guiadem
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Commence alors pour elle une carrière de professeur de lycée avec comme premier poste d’affectation le Lycée classique et moderne de Ngaoundéré. Après pratiquement deux trimestres d’expérimentation, Mlle Hélène GUIADEM M. Hélène trouve plutôt l’atmosphère très détendue avec ses élèves des classes de 5e, 4e et de 2nde qu’elle tient, car dit-elle, j’ai à faire à un public qui m’aime bien. Et certains élèves profitent d’ailleurs de sa gentillesse pour lui faire leurs déclarations du genre, Mme, je suis amoureux de vous, Mme j’aimerais être comme vous, depuis le premier jour où vous êtes entré dans cette salle de classe, ce n’est pas le cours de français que je suis,. avec à l’appui des chocolats offerts. je peux même écrire tout un livre sur tout ce que j’ai déjà vécu depuis le début de ma carrière, avoue-t-elle.

Le club francophonie qu’elle vient de créer au Lycée classique et moderne de Ngaoundéré a pour président Bana Jean Armand. Ce club a pour ambition de promouvoir la langue française à travers des activités telles que l’étude de la méthodologie des exercices littéraires; mieux comprendre la poésie et la notion de versification. Son club entend ainsi publier d’ici la fin de l’année un recueil de poèmes, une bande dessinée et un journal. Mais, comme toute ambition nouvelle, il fait face à certains obstacles tels que le manque de documentation.

Hélène GUIADEM M., l’enseignante
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40 ans de Francophonie en Afrique: Quel héritage pour les générations futures?

La pérennité de la langue française a été le thème central de cette célébration, pourtant le bilan politique et économique est très lourd

L’Afrique espoir de survie de la langue française
La francophonie a célébré ses quarante ans ce samedi 20 Mars 2010. Une célébration marquée au Cameroun par une semaine d’activités diverses. Le thème central de cette commémoration a tourné autour de la pérennité de la langue française. Défendre notre langue, défendre les valeurs qu’elle porte, c’est au fond se battre pour la diversité culturelle de notre monde. Le problème n’est pas l’anglais, le problème c’est le monolinguisme, c’est le prêt-à-porter culturel, c’est l’uniformité a déclaré Nicolas Sarkozy, le président français qui recevait pour l’occasion, les représentants des pays membres de la francophonie en France. Selon certains observateurs, la sérénité apparente du président français cache mal sa déception de constater la perte de vitesse de la langue française au niveau international. Une perte de vitesse qui ne se vit pas en Afrique. Dans les quinze pays où est utilisé le français, la progression est constante. Le nombre de personnes parlant le français dans le monde est estimé à 200 millions, ce qui en fait, en termes de quantité, la 9e langue parlée dans le monde. Sur ces 200 millions, une majorité (96,2 millions) vit en Afrique et le continent est, de loin, le principal réservoir de locuteurs. L’alphabétisation croissante des Africains et leur dynamisme démographique permettent d’envisager 700 millions de francophones dans le monde en 2050, selon les projection des experts.

Une volonté initiale louable
Ces chiffres et informations recadrent dans un contexte, la vision du président Nicolas Sarkozy sur l’importance culturelle de la langue française. Dans la charte de la francophonie l’article premier résume les objectifs de l’organisation. [La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération et du développement, a pour objectifs d’aider: à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention des conflits et au soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies] peut-on y lire.

Les pays africains francophones parmi les plus pauvres de la planète
L’exemple de l’Afrique déroge à cette volonté. Ils sont quinze pays francophones qui ont acquis leur indépendance en 1960: Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, RD Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Ces pays comptent parmi les plus riches en ressources sur le continent. À première vue, leur situation économique s’est bien améliorée. Le PIB global est passé de 8 milliards de dollars en 1960 à 156 milliards en 2010. C’est une multiplication par presque 20 en cinquante ans. Mais elle est de moitié inférieure à celle qui a été réalisée par les trente-trois autres pays d’Afrique subsaharienne réunis.

Logo de la journée internationale de la Francophonie
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Aujourd’hui, 50 ans an après les indépendances, presque tous ces pays sont pauvres et très endettés. A l’exemple du Cameroun, où un récent rapport officiel relève que 40% de la population vivent avec moins de 500 francs CFA par jour. Pour la France, seuls ses intérêts comptent. Dans le cadre de certaines de ses interventions, Alain Joyandet le ministre français en charge de la coopération a été clair. L’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités (lejdd.fr, le 20 mai 2008); ou encore: On veut aider les Africains, mais il faut que cela nous rapporte (Libération, le 24 juin 2008).

L’impératif de changement d’attitude de la France?
Sur le plan politique la situation a évolué. 55% des effectifs des opérations de maintien de la paix de l’ONU sont déployés dans des pays francophones. Ce problème politique a été posé lors d’un symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone qui avait eu lieu à Bamako, au Mali. De nombreuses divergences étaient apparues. Certains parmi ses membres étaient d’avis que la francophonie devrait se cantonner aux secteurs de l’éducation et de la culture dans ses activités et ses concertations. Mais peut-on parler d’éducation et de culture sans parler de développement, et de développement sans parler de politique souligne des observateurs avertis. La francophonie politique fait aujourd’hui le constat de sa transformation. Son champ d’action reste dans tous les cas, limité à l’exigence du compromis entre les positions de ses États membres. D’où la subtile distinction entre ce que la francophonie peut faire et ses prises de position et les débats que les États membres peuvent avoir entre eux. La conséquence, des chefs d’état en poste durant des décennies, et là où il y a eu des mutations, les coups d’états institutionnels ou militaires ont souvent été la règle. Pour certains historiens, si la France et les autres grandes nations francophones (Suisse, Canada, Belgique) ne restent pas vigilantes, le seul héritage et le seul visage de la francophonie pour les générations à venir risque d’être les conflits, la misère et la pauvreté.

Les drapeaux de quelques Etats membres de la Francophonie
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L’agrandissement de la francophonie enrichit-il la langue française?

L’organisation compte près de 70 états membres et environ 200 millions de «parlant français» dans le monde

Dans sa tentative de définition de la Francophonie, Xavier Deniau considère l’organisation comme un espace de dialogue, de coopération et de partenariat, dans le respect de la diversité des peuples et des cultures. Son unité se fonde entre autre sur les valeurs de la langue que l’on consacrerait à la promotion de la paix, de la justice, de la solidarité, de la démocratie ainsi qu’au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sont universels et indéniables. De ce fait, tout État se sentant en accord avec ses valeurs se verrait bien au sein de cet espace.

Il y a une quarantaine d’années, cet espace recoupait le fait d’être francophone : de parler français. Initié par les chefs d’Etats d’ex-colonies françaises, le regroupement se veut le pendant du Commonwealth. Mais on se rend compte que d’un point de vue linguistique, la francophonie se renforce par le simple développement de la scolarité entièrement ou partiellement en langue française. Dès ce moment, la communauté des francophones ne cessera de grandir. Dans le monde, il existe un ensemble de peuples dont la langue maternelle, officielle, courante ou même administrative est le français. On les retrouve sur les six continents qui forment un ensemble géographique très étendu ; bien au-delà des limites de la France. L’organisation internationale de la Francophonie comptabiliserait ainsi près de 200 millions de francophones sur un espace avoisinant 700 millions d’habitants. Cette dispersion d’individus d’expression française, caractéristique forte de la francophonie, s’accompagne dans le même temps des valeurs rattachées à cette langue.

Ce qui se trouve derrière la langue française aujourd’hui
Il ne s’agit pas pour les pays francophones de se replier sur les valeurs héritées depuis cinquante années. Dans un univers mondialisé, c’est l’ouverture aux autres, le dialogue, l’accueil des différences et la tolérance qui doivent être les maîtres mots. C’est en ce sens que l’on peut comprendre cet extrait de Senghor, l’un des pères fondateurs la langue française est pour nous un moyen précieux de communication vers l’extérieur et de reconnaissance des autres comme de nous-mêmes. Les liens qui se tissent dès lors entre les «parlant français» ne sont plus imposés. Pour Xavier Deniau, ces différences permettent d’établir ainsi un dialogue fructueux entre diverses cultures, de les enrichir mutuellement, ce que ne pourrait réaliser une langue parlée à un simple niveau national.

En dehors de l’aspect linguistique et géographique, la francophonie entend sortir du cadre historique et regarder vers l’avenir. Il s’agit de «respirer, comparer, s’instruire» comme le propose Dominique Wolton. Pour lui, cet élargissement de francophonie est un défi. On est passé de: la langue à la culture, de la culture à la politique, et de la politique à l’économie. Des thèmes qui font référence à la mondialisation. Une mondialisation différente dans le contexte de la francophonie qui change pour cela de statut. Autour de la langue se greffent des valeurs de liberté, de culture, les droits de l’homme, de souveraineté . etc. On comprend mieux, l’utilisation des termes de coopération, métissage, partage et de . cohabitation. Aujourd’hui, parler français impose de penser autrement la Francophonie, par les déplacements, les informations, les images, car le français n’est langue première que dans une douzaine d’Etats, sur les quelques soixante membres de l’OIF.

Les drapeaux de quelques Etats membres de la Francophonie
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La presse francophone réunie à Yaoundé appelle à un journalisme responsable

L’appel est du président international de l’UPF Alfred Dan Moussa

ce n’est pas parce que les TIC sont là qu’il faut renier le journalisme. Il faut savoir seulement s’en servir et ne pas laisser non plus ces outils à la portée du plus grand nombre qui peuvent les utiliser autrement.
Alfred Dan Moussa, président international de l’UPF

Au moment de prendre la parole, Alfred Dan Moussa a donné le ton en annonçant qu’il prendra un peu plus de temps que ses prédécesseurs pour son discours. Le président international de l’UPF commence pourtant par des anecdotes mettant en exergue le caractère fourre-tout de l’internet. Quoi de plus normal. Puisque le thème de ces assises est éthique et déontologie à l’heure de l’internet. Liberté et responsabilité du journaliste. La première anecdote est l’histoire d’un patron qui entretient des relations très particulières avec sa secrétaire. Celui-ci filme tous leurs ébats sexuels à l’aide d’un téléphone portable. La deuxième, un enseignant du lycée qui ne résiste pas aux rondeurs de certaines de ses élèves. Leur union fait l’objet d’un tournage cinématographique à circuit fermé. Les deux histoires ont un dénominateur commun : les scènes, se déroulent dans un cadre privé et se retrouvent à la portée de tout le monde via les nouvelles technologies . Plusieurs sites se délectent de images produites par nos acteurs, et à la vitesse de l’éclair se retrouve sur tous les supports. La leçon qu’on en tire est triviale. La toile est un dépotoir où tout peut être déversé sans contrôle du contenu. Et n’importe qui peut s’auto-proclamer journaliste. D’où l’urgence pour les vrais journalistes d’être responsables. Désormais la toile, singulièrement, a révolutionné ce métier. Tout le monde peut écrire n’importe quoi sans vérifier la source de l’information. D’où l’intérêt de ce forum d’échange sur la déontologie et la responsabilité du journaliste.

La dépénalisation des délits de presse au menu
Personne ne voyait venir cet homme à l’allure effacée aborder froidement ce sujet que beaucoup n’osent aborder. L’orateur a néanmoins apporté un peu de bémol dans ses propos en reconnaissant qu’un journaliste n’est pas au dessus de la loi. Qu’il doit être puni, certes ; mais envoyer un journaliste en prison parce qu’il a commis un délit de presse n’est pas normal. Il souhaite que la peine privative de liberté soit remplacée par une peine pécuniaire, une somme symbolique et non de nature à asphyxier le journaliste ou son organe de presse. Des propos qui sont passés comme un courant d’air froid dans la salle. La dépénalisation est-elle synonyme de non condamnation à une peine de prison des journalistes poursuivis de délit de presse ? En tout état de cause, cela n’affranchit pas le journaliste d’une sanction. Ce qui pose problème, c’est la nature de la sanction.

Approché, le président de la branche camerounaise de l’UPF, Alain Blaise Batongué, n’a pas souhaité commenté ce discours. Visiblement embarrassé, il a fait savoir qu’on aura le temps lors de ce forum d’en discuter davantage. Ce qui n’a pas été le cas pour la directrice de la publication du journal Bebela, Henriette Ekwé qui a fait savoir qu’il est incompréhensible d’envoyer en prison un journaliste. Pour beaucoup des confrères, la dépénalisation du délit de presse est guidée par le souci d’accorder une sécurité juridique au journaliste pour lui permettre de faire mieux son travail. Mais pour d’autres, la question de l’efficacité de la dépénalisation reste à élucider. En tout cas ce grand rendez-vous des journalistes francophones va être très enrichissant surtout que parmi les objectifs spécifiques, le binôme responsabilité et liberté du journaliste occupe une place de choix et que le thème sur la dépénalisation de la presse est inscrit dans l’agenda des participants. Le forum s’achève ce vendredi et une visite touristique est prévue pendant le week-end.

Rencontre de l’UPF à Yaoundé
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Presse Francophone : Début ce jour des 41ème assises à Yaoundé

Le premier ministre Yang Philémon représentant le président Paul Biya, participera à la cérémonie d’ouverture

Le premier ministre présent
Les 41e Assises de la presse francophone, organisées par l’UPF au Cameroun se tiendront du 17 au 22 novembre à Yaoundé sur le thème : Éthique et déontologie à l’heure d’Internet. Liberté et responsabilité des journalistes. Un thème que justifie Dan Moussa, le président de l’union internationale de la presse francophone (UiPF). Les journalistes sont d’autant plus interpellés que le public les accuse souvent de ne pas respecter les règles du métier. Et quand cette question revient sous l’angle d’Internet, le problème se pose avec plus d’acuité parce que, si Internet est une chance, c’est aussi un danger quand on ne maîtrise pas tous ses contours affirme-t-il. Plus de deux cents journalistes du monde entier sont attendus à Yaoundé. Le premier ministre Yang Philémon présidera la cérémonie d’ouverture, qui aura lieu au palais des congrès, siège principal des assises, ce jour à partir de 11 heures.

Une réelle opportunité de communication pour le Cameroun
Figurant en bonne place parmi les pays francophones abritant un nombre important de médias en ligne, le Cameroun compte bien tirer profit de l’opportunité d’un tel rendez-vous de l’information. Selon le gouvernement, ces assises offrent par ailleurs l’opportunité d’attirer des investisseurs nouveaux et des touristes potentiels. Une occasion idoine pour le pays de réaffirmer sa souveraineté en tant qu’Etat qui participe à la construction des grands équilibres mondiaux. Mais en réalité, c’est un concours de circonstance qui a précipité l’organisation de ces assises au Cameroun. Les 41 ème assises devaient normalement avoir lieu cette année en Algérie, au mois de mai dernier. Les contraintes du calendrier électoral et les risques de perturbation qui étaient envisagés ont amenés les organisateurs à prendre des mesures pour la tenue des assises. Le Cameroun qui devaient organiser les 42ème assises s’est vu confiée l’organisation cette année, conformément aux statuts de l’union.

La presse en ligne à l’honneur
De nombreux ateliers sont prévus au cours de ces assises. Ils seront tous en rapport avec le cyber journalisme. Les questions de déontologie et d’éthique ne concernent pas que la pratique journalistique en ligne, mais recouvrent tous l’univers du cyber journalisme. Ces assises s’ouvrent à un moment où le statut d’éditeur de presse en ligne vient d’être reconnu et précisé par un décret français publié le jeudi 29 octobre dernier au Journal officiel. Plusieurs sites vont créer un syndicat pour faire reconnaître le journalisme sur Internet. Les critères déterminants sont la « mission d’information professionnelle », la « production journalistique de contenus originaux et renouvelés », qui ne soient « ni outils de promotion ou accessoires propres à une activité industrielle ou commerciale », et l’emploi « d’au moins un journaliste professionnel » à la rédaction. Les sites Internet des journaux et publications de presse, et aussi les éditeurs travaillant uniquement en ligne, comme journalducameroun.com sont concernés par le statut, à l’exclusion des « sites Internet personnels et les blogs, édités à titre non professionnel ».

Déjà 59 années d’histoire
L’Union internationale de la presse francophone (UiPF) est la plus ancienne association francophone et la plus représentative des associations de presse dans le monde. Sa création a été décidée à Limoges en France en 1950, à l’initiative du journaliste canadien Dostaler O’Leary. D’amicale et de structure de rencontre de journalistes de langue française à travers le monde, au début de son existence, elle s’est peu à peu transformée en une union professionnelle active, reconnue comme organisation internationale non-gouvernementale (Oing) par les plus grandes organisations internationales ou multilatérales comme l’Onu, l’Unesco, le parlement de Strasbourg ou l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

L’UiPF regroupe 3 000 journalistes, responsables et éditeurs de la presse écrite et audiovisuelle, répartis dans 110 pays ou régions du monde, qui adhèrent, soit par l’intermédiaire d’une section nationale, soit individuellement. Elle a succédé à l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (Uijplf) le 24 octobre 2001 à Beyrouth, en clôture de la 33 e assise de la presse francophone. Le Comité international de l’UPF, composé des représentants des sections nationales, définit les grandes orientations de l’Union. Le Secrétariat général international, dirigé par Georges Gros à Paris, met en uvre les actions prévues. Les précédentes réunions internationales de journalistes francophones se sont tenues à Montréal (2008), en Côte d’Ivoire (2007) et en Roumanie (2006). Les assises de Yaoundé prennent fin le 22 novembre prochain.


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Beyrouth 2009: Bon début des footballeurs camerounais, contrairement aux basketteuses

Retour sur les performances des équipes camerounaises

C’est finalement par oui que les lionceaux camerounais ont répondu à notre question posée lundi, 28 septembre 2009 à quelques heures du match contre le Rwanda, sur l’obtention possible d’une première victoire pour leur première sortie. Plus d’inquiétude que de mal, puisque les poulains de l’entraîneur Etienne Sockeng sont facilement venus à bout de l’équipe rwandaise sur le score de trois buts à un hier. Les lionceaux réussissent brillamment leur entrée dans cette compétition, dans la discipline du football. Au-delà du simple score, cette première victoire permet aux joueurs camerounais d’être confiants et de bien se lancer dans la conquête de la médaille d’or visée par tout le staff.

Première défaite des basketteuses
Si les footballeurs camerounais ne cachent pas leur joie, ce n’est pas le cas pour leurs compatriotes engagées en basket-ball féminin. Dans le groupe 2, les jeunes lionnes sont tombées devant les basketteuses du Liban, victorieuses sur le score de 85 – 78. Victoire sans surprise, car dès l’entame du match et jusqu’à la fin, ce sont les libanaises qui dominé leurs adversaires, comme témoignent les scores enregistrés à l’issue des différents quarts temps de la rencontre: 20-17, 44-37, 63-56, 85-78. Face au Cameroun, le Liban pays hôte des jeux de la francophonie cette année, a pu s’appuyer sur des joueuses comme Nayma Alameddine, qui a inscrit 19 points au total, Chaza Nasr, ainsi que sur la joueuse récemment naturalisée américaine, Chantal Anderson, qui a inscrit 17 points au cours du match. Les basketteuses camerounaises enregistrent ainsi leur première défaite et doivent absolument se relancer ce mardi, 29 septembre face à la Mozambique.


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Jeux de la francophonie 2009 : les footballeurs Camerounais dans l’arène

Il livrent leur premier match contre le Rwanda dans quelques heures à Beyrouth

Les lionceaux de l’entraîneur Etienne Sockeng vont-ils réussir leur entrée dans cette 6e édition des jeux de la francophonie comme ceux d’Alain Wabo dans le mondial junior Egypte 2009 ? Réponse à cette problématique ce lundi, 28 septembre 2009 dans quelques heures. En effet, les lionceaux pour leur première sortie, affrontent les jeunes guêpes du Rwanda. Un adversaire que les camerounais n’avaient pas prévu de rencontrer de sitôt, mais un changement de dernière minute dans sa poule, a dû mettre le Rwanda sur le chemin des lionceaux. Changement qui fait suite aux désistements du Burkina-Faso et de l’Egypte. Le Rwanda et le Canada sont désormais les adversaires du Cameroun dans cette poule. Après le rendez-vous manqué de samedi, 26 septembre 2009 où le Cameroun devait livrer son premier match tel que prévu dans le calendrier des jeux de la francophonie, les tricolores descendent plutôt dans l’arène tout à l’heure comme nous le soulignons plus haut.

Obtenir la médaille d’or
Même si plusieurs observateurs s’accordent à dire que les jeux de la francophonie ne drainent pas autant de foule que la coupe des nations, la coupe du monde, voire les jeux olympiques, les lionceaux camerounais veulent hisser le plus haut possible, le drapeau national. Ceux-ci sans complexe, visent la médaille d’or, afin de rehausser d’avantage l’image de marque du football Camerounais. C’est d’ailleurs pour cela que le ministre des sports et de l’éducation physique, Michel Zoah a rencontré personnellement les différentes délégations camerounaises avant leur départ du Cameroun. Moment privilégié pour le ministre de dire aux délégations présentes, qu’elles ont le soutien du président de la République, Paul Biya, le sien, ainsi que celui inconditionnel du peuple camerounais. De quoi doper forcément le moral des footballeurs entre autre, et réveiller leur esprit de guerrier. Nul doute alors que ce lundi, 28 septembre 2009, le Cameroun va tenter d’effectuer une bonne entrée en matière à Beyrouth. L’entraîneur camerounais Etienne Sockeng devra compter sur son effectif constitué en grande partie des joueurs évoluant au sein des championnats locaux.


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Jeux de la francophonie, rendez vous culturel des nations francophones.

Dès le 27 Septembre , 37 pays nations s’affronteront dans des disciplines culturelles.

Les prochains jeux de la francophonie se tiennent du 27 septembre au 6 octobre 2009 à Beyrouth au Liban. Compétition multisports, ces jeux ont connu ou révélés des sportifs tels que Monique Ewange Épee, médaille d’or du 100m haies en 1989, Marie José Perec médaillée d’or du 200 m dame, David Douillet et bien d’autres. Ces jeux ne revêtent cependant pas que la dimension sportive.

Depuis 1989, date de tenue des premiers jeux de la francophonie à Casablanca et Rabat au Maroc, ils tendent à faire connaître l’originalité des cultures francophones dans toute leur diversité, à développer les échanges artistiques entre les pays francophones, mais aussi à favoriser l’émergence de jeunes talents artistiques francophones sur la scène internationale.

C’est notamment aux jeux de la francophonie que des artistes tels que le peintre belge Stéphan Balleux avec son uvre Palindrome en 1997 et le sculpteur congolais Freddy Bienvenu Tsimba médaille d’argent 2001 pour son uvre victime malgré elle, ont été découverts. Des futures stars de la chanson, entre autre Mayra Curado Andrade, une jeune artiste Cap-Verdienne, le groupe Mamar Kassey du Niger et le groupe Hoba Hoba Spirit y ont également été repérés.

Les VIème Jeux de la Francophonie de Beyrouth au Liban ne font pas l’exception. Puisque 7 disciplines culturelles sont d’ores et déjà retenues pour la compétition. Il s’agit de la chanson, de la catégorie contes et conteurs, de la catégorie danse de création, de la catégorie littérature et nouvelle, de la catégorie peinture, la photographie et la sculpture.

A cet effet les 2 et 3 mars 2009, se sont tenus à Paris les sélections définitives des participants au concours culturel des jeux de la francophonie. Ils sont près d’une centaine, groupes et personnes individuelles, âgés de moins de 35 ans et venant de 37 nations différentes à avoir été sélectionnés.

Pour ce qui est du Cameroun, ce sont kareyce Fotso, Annie Tchawak, Landry Mbassi, Jean-François Amougou qui porteront haut les couleurs du pays au Liban, respectivement dans les catégories chanson, contes et conteurs, photographie et sculpture, dès le 27 Septembre prochain.

Source: www.jeux.francophonie.org


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La francophonie va t’elle mal?

Hervé Bourges, auteur du rapport pour une renaissance de la francophonie revient sur les maux de la francophonie

Au mois de Juin 2008, Hervé Bourges a remis un rapport à Alain Joyandet, secrétaire d’état chargé de la coopération et de la francophonie. Intitulé pour une renaissance de la francophonie, il s’agit d’un rapport bilan de la francophonie et avec en prime une liste de propositions. La francophonie doit s’adapter au contexte mondial pour renaître aux yeux du public

Vous partez d’un constat ferme, la francophonie manque de visibilité, d’efficacité et l’affaiblissement de la langue française n’arrange pas les choses. Ne pensez vous pas que la francophonie, organisme culturel et linguistique, a plutôt raté un tournant de son histoire où elle a refusé de s’étendre un tant soit peu sur les terrains politiques?
Peut être. Il ne faut pas oublier que la francophonie a été inventée pas par les français mais par quatre chefs d’états africains qui ont dit nous avons une communauté de destin, une langue imposée par le colonisateur, désormais, nous la faisons nôtre pour défendre ensemble des problèmes. Il ne faut pas réduire la francophonie à la langue française. Il y’a un autre aspect qui est politique et c’est peut être à ce niveau là qu’on a peut être raté le tournant il y’a quelques années, tournant qu’on est capables à mon avis de reprendre. C’est pour ça que j’ai insisté sur la nécessité pour la francophonie de s’atteler aux grands problèmes qui sont ceux d’aujourd’hui. Afin qu’il devienne le premier espace de débat citoyen dans le monde. Au fond la force de la francophonie, c’est qu’il y’a des états du Nord forts et des états du sud qui sont plus faibles et que le dialogue Nord Sud peut commencer au sein de la francophonie sur un pied d’égalité. Comme le disait Malraux, il n’ y a pas de nations petites, mais des nations de cultures différentes qui doivent parler entre elles. Je crois si au sommet de Québec, on se contentait de faire des grands discours généraux, on tomberait à côté de la plaque alors que les gens attendent autre chose. Or on peut faire la constatation que la francophonie s’est mobilisée au moment où passait à l’Unesco cette grande revendication sur le dialogue des cultures et l’identité culturelle. Elle représente le tiers des états au sein de l’Onu et a joué dans ce domaine un rôle essentiel pour que la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle puisse être adoptée à la quasi unanimité par les Etats membres.

Et vous dites, Les causes de cette situation sont donc largement françaises?
La France a laissé tombé sa langue et je dis il faut reprendre le combat et essayer de redonner à cette langue sa vigueur, la faire respecter chez nous, et dans les institutions internationales. En 2004 j’avais été désigné par le président Abdou Diouf comme grand témoin aux jeux olympiques d’Athènes et j’avais constaté que la charte olympique avait été violée parce que la charte dit il y’a deux langues officielles, l’anglais et le français mais la plupart des conférences se faisait en anglais et parfois sans traduction en français. Il faut se ressaisir car en défendant la langue française, on défend les langues africaines et les autres langues du monde. C’est un combat d’avant-garde et la France dans ce domaine a un petit peu laissé tomber sa langue. C’est un combat d’avant-garde qu’il faut mener. Un exemple, le 20 mars 2008, lors de la journée de la francophonie, il y’avait des grandes manifestations à la cité internationale ou le président Nicolas Sarkozy a déclaré que la francophonie était un des éléments essentiels de la politique étrangère française. Mais ça été repris très peu dans les médias.

Pour terminer avec la France, TV5 monde fête ses 25 ans cette année et est considéré comme l’un des joyaux de cette bâtisse francophonie. Mais le projet de restructuration de l’audiovisuel extérieur actuel du président Français prévoit de réunir TV5, RFI et France 24 dans une holding. Ne va pas t’il pas éloigner cette chaîne des priorités premières, en faisant d’elle plus que jamais une chaîne de la France à l’étranger?
Dans ce rapport, je parle longuement de TV5. Je rappelle largement la vocation francophone, généraliste et internationale. Ce n’est pas une chaîne française. Elle peut participer au fonctionnement de France Monde qui ne s’appellera pas tel puisque le titre est pris. Ça peut être un partenaire et non une filiale. Un accord est passé avec le président de TV5 et le président de la holding, M. de Pouzzilac. TV5 apportera sa contribution au développement de l’international mais restera une chaîne autonome et indépendante. Et une chaîne opératrice de la francophonie.

Hervé Bourges, auteur du rapport
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Proposition numéro 1: Inscrire les noms de Léopold Sedar Senghor et d’Aimé Césaire au Panthéon. Le panthéon français. Pour leurs actions en France ou pour la francophonie?
Je fais un rapport qui n’est pas une analyse doctrinaire, qui n’est pas idéologique mais qui est un rapport de combat qui conduit à trois priorités que je concrétise en seize propositions. Et pour chaque priorité, j’essaie de proposer des actions symboliques aptes à frapper les esprits et à resserrer la communauté francophone et les autres propositions sont des actions. La première proposition qui est hautement symbolique c’est d’inscrire le nom de Léopold Cédar Senghor et d’Aimé Césaire au panthéon. La France rendra ainsi hommage à deux figures emblématiques de la francophonie et dire la reconnaissance de la France pour leurs rôles au service du rayonnement de notre langue commune. Il ne s’agit pas d’un rapatriement des corps. Senghor a voulu être enterré à Dakar et Césaire à Pointre à Pitre, mais qu’on inscrive leurs noms comme les pères de la négritude d’abord et ensuite comme les combattants de la francophonie. Ensuite, je fais des propositions pour rendre la francophonie plus visible avec notamment la création d’un visa francophone. De nombreux étudiants vont au Canada, aux Etats unis ou ailleurs, parce qu’ils n’obtiennent pas de visa en France. Il y’a de nombreux artistes, on a pu le voir encore récemment, qui ne se déplacent pas. Ce visa francophone, identique au visa Commonwealth pourrait être adopté pour concilier politiques migratoires et francophonie en mettant en avant tous ceux qui par leurs connaissances de la langue française, apportent quelque chose au dialogue universel. Et ceux là doivent être privilégiés s’ils veulent voyager entre les pays de la francophonie. Pour rendre la francophonie plus visible, je propose la création des états généraux de la francophonie pour traiter des problèmes de notre époque. En ne lui donnant pas un caractère administratif, mais populaire et ouvert sur les sociétés civiles, les ONG, les associations, les universitaires. Une autre proposition importante est la création d’un grand portail francophone en essayant de réduire la fracture numérique. L’Afrique c’est trois, quatre pour cents d’internautes dans le monde. Un exemple très simple : il y a plus d’appareils téléphoniques mobiles à Manhattan que sur l’ensemble du continent africain. Il faut dans ce domaine un volontariat pour permettre aux pays du Sud de combler le fossé numérique. Renforcer TV5 Monde et en faire le vrai média identitaire francophone en arrêtant les querelles qui ont eu lieu dans l’hexagone à ce sujet. Les choses sont claires, TV5 est une chaîne multilatérale francophone généraliste. La deuxième priorité est de donner une impulsion concrète à la francophonie. A ce sujet, je souhaiterais qu’il y’ait en marge des sommets, une grande manifestation culturelle et médiatique. Ça demande une grande organisation, mais c’est possible. Je propose que pour les sommets francophones, on fixe des objectifs communs non pas de façon générale mais sur les grands sujets de l’heure. J’ai proposé dans mon rapport que soit étudié un pacte francophone contre le réchauffement climatique, la conception d’une alternative de développement pour assurer la sécurité énergétique mondiale et face à la crise alimentaire, la mise en avant d’un plan solidaire contre la faim. Toutes ces actions permettraient à la francophonie de faire des propositions au sein des grands organismes internationaux en essayant de défendre ensemble le destin collectif de l’humanité. Je propose qu’on puisse lutter contre toutes les actions d’atteinte aux droits de l’homme et de la presse et que l’OIF amplifie son action en faveur des médias indépendants, en les soutenant, en soutenant Internet, en essayant de s’appuyer sur une association représentative de la presse francophone et de considérer comme priorité la formation des journalistes. J’ai proposé qu’on crée une fondation de la francophonie, pour avoir des fonds privés et que ce ne soit pas seulement les Etats et notamment la France qui paie, permettant ainsi de multiplier les actions significatives. La dernière priorité est de reprendre l’offensive en matière linguistique. Comme actions, il faudra créer une académie francophone qui pourrait parallèlement à l’académie française, délivrer un grand prix, et avoir des membres différents et d’origines divers.

La francophonie enseignée dans les lycées et collèges ? Comme mouvement culturel ou comme vivier de talents divers?
On découvre tout à coup qu’il faut étudier Césaire alors qu’on aurait dû l’intégrer depuis longtemps dans les programmes car c’est un écrivain mondialement connu et il y’a des écrivains africains qui le sont. Je suis pour la création des programmes Erasmus francophones pour multiplier les passerelles entre les universités francophones du nord et du sud. Nous avons un organisme universitaire qui fait un très bon travail et il faudrait lui donner la possibilité de créer cet érasmus. Il faut reprendre l’offensive linguistique de manière décomplexée : se dire que l’anglais est indispensable mais il ne faut pas négliger le français qui est une langue mondiale, comme il faut pousser l’espagnol, le portugais ou le russe. Démultiplier l’action de formation du français. Dans mon enquête je fais un constat, de nombreux pays veulent apprendre le français, le Brésil par exemple ou encore des pays anglophones comme le Nigeria. Et surtout, respecter cette langue dans les organismes nationaux, internationaux établis en France ainsi que dans les grandes entreprises qui font parfois leurs notes de services en anglais. Ce qui n’est pas normal. Je voudrais vous rappeler un fait, le président Jacques Chirac avait quitté une séance où le président du Medef voulait faire son discours en anglais alors que ça se situait en France. Il faut bien évidemment soutenir tout ce qui est bouquet francophone dans le monde. Je fais enfin une proposition purement politique ; la création d’une haute autorité de la francophonie. Avec un pouvoir d’enquête et de sanctions.

Pays membres de la francophonie
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Vous n’avez pas cité les organisations de jeunes dans votre liste de repères et pourtant un travail de réorganisation est mené depuis quelques années et il a abouti à la création du conseil international des organisations de jeunes de la francophonie et à la mise sur pied des missions de volontariats à travers son portail jeune. N’est ce pas aussi une priorité ? Et non des moindres (la gestion des ressources humaines, notamment des jeunes).
Vous avez raison, c’est une priorité. Je profite pour dire que ce document, remis aux autorités françaises est un rapport de propositions. J’espère que mes trois priorités et seize propositions ne resteront pas lettre morte et qu’on retiendra certaines propositions. Je souhaite que les pays francophones s’en saisissent et en discutent, enrichissent ce rapport. Ce rapport est celui des chefs d’états, des acteurs et de tous les francophones, qu’ils en fassent ce qu’ils veulent.

On ne saurait parler de cette institution dans un ton totalement pessimiste. Et si on vous demandait de présenter les mérites de la francophonie?
Le mérite d’avoir une langue parlée par près de 60 pays dans le monde, d’avoir des idées communes sur un nombre de valeurs à défendre, d’être favorables même si c’est plus ou moins selon les pays à la démocratie, aux respects des droits de l’homme qui sont les choses qui ne sont pas les mieux partagées aujourd’hui, même dans le système de la mondialisation que nous connaissons aujourd’hui.


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