L’armée camerounaise arrête des dizaines d’islamistes de Boko Haram

Ils ont été capturés lors d’une opération militaire menée par des troupes de la Force multinationale mixte dans le Nord-Est du Nigéria

Des dizaines de militants présumés de Boko Haram ont été capturés lors d’une opération militaire menée par des troupes camerounaises de la Force multinationale mixte (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) avec la collaboration de l’armée nigériane à Gambaru (Nord-est du Nigeria) dans la nuit du 07 au 08 juin 2016, a-t-on appris de sources militaires.

Environ un mois après l’offensive ayant abouti à l’arrestation de l’« émir » Bukar Kawu avec cinq autres dirigeants et plus d’une cinquantaine de combattants du groupe islamiste à Kumche, dans la nuit du 10 au 11 mai à Madawaya, cette nouvelle opération a permis de démanteler un autre fief de Boko Haram dans une zone proche de la frontière camerounaise.

Cet assaut survient au lendemain d’une attaque meurtrière du groupe islamiste qui a tué trente soldats nigériens et deux autres issus de l’armée nigériane vendredi à Bosso, localité du sud du Niger proche de la frontière avec le Nigeria, selon le bilan officiel.

Le bilan exact de l’offensive reste inconnu et aucune annonce officielle n’a encore été enregistrée de la part des autorités camerounaises.

Bien que déclaré affaiblie militairement, la secte islamiste, affiliée à l’organisation Etat islamique (EI), a multiplié des cellules dans ses zones d’influence, notamment celles du Nord-est du Nigeria et la mystique forêt de Sambisa, réserve naturelle que le pays ouest-africain partage avec ses voisins camerounais et tchadien.

C’est le cas de Gambaru, ville qu’elle continue de hanter après en avoir pourtant été chassée après plusieurs mois d’occupation au terme d’une offensive tchadienne en mars 2015.

Au cours de la même nuit, une attaque de Boko Haram contre des pêcheurs a fait de « nombreuses victimes » à Hile Hifa et Darack, deux îles du lac Tchad en territoire camerounais, ont rapporté les mêmes sources mercredi.


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Le Tchad et le Niger vont envoyer des troupes au Nigéria

Le Parlement nigérien devrait décider lundi d’envoyer des troupes au Nigeria, pour ouvrir un second front contre Boko Haram. Côté tchadien, on parle d’un contingent de 2500 hommes

Le Parlement nigérien devrait décider lundi d’envoyer des troupes au Nigeria pour combattre l’expansion militaire de Boko Haram qui menace le Cameroun, le Niger et le Tchad, et ouvrir ainsi un deuxième front dans la guerre régionale contre les islamistes nigérians.

En parallèle à un même effectif opérationnel depuis mi-janvier au Cameroun, un contingent de 2.500 soldats tchadiens fera bientôt son apparition au Nigeria pour participer à la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, une menace que les autorités de N’Djamena cherchent à préserver de leur territoire, a confié jeudi à Xinhua une source militaire de ce pays. Encouragées par les premiers succès remportés avec la libération de Gambaru, une ville du Nord-est du Nigeria tenue par Boko Haram depuis plusieurs mois, favorisée par celles déjà opérationnelles au Cameroun et qui ont aussi aidé à repousser une attaque massive à Fotokol (Extrême-Nord) mercredi, ces troupes se trouvent en ce moment « en progression vers le Nigeria », a indiqué cette source.

Première étape de ce déploiement, un poste de commandement est en train de se mettre en place, a-t-elle poursuivi sans préciser le lieu,mais d’après certains indices ce site se trouverait à Gambaru.

Cette annonce intervient alors que l’armée tchadienne a lancé mardi une grande offensive terrestre au Nigeria à partir du Cameroun voisin, reprenant aux islamistes la localité nigériane frontalière de Gamboru après de durs combats.

Le groupe Boko Haram a ensuite mené mercredi une contre-attaque meurtrière à Fotokol, localité camerounaise frontalière. Treize militaires tchadiens, six soldats camerounais et 81 civils ont péri dans cet assaut, a annoncé Yaoundé jeudi.

Côté Niger, [i « le Parlement va se réunir dès lundi à la demande du président de la République pour autoriser l’envoi de troupes dans ce pays voisin », a déclaré à l’AFP le bureau du Parlement, sans fournir de détails sur l’ampleur du dispositif ni sur la date de son déploiement.

Le majorité des députés étant favorables au chef de l’Etat Mahamadou Issoufou, cette mesure devrait aisément passer. Contacté par l’AFP, un parlementaire de l’opposition a en outre déclaré « ne pas être a priori contre l’envoi » de troupes au Nigeria.

Des dizaines d’experts africains et occidentaux participent depuis jeudi à Yaoundé à une rencontre « cruciale » pour le déploiement d’une force africaine de 7.500 soldats.

Il s’agira notamment de finaliser les « stratégies de combats contre la secte Boko Haram (…) et d’élaborer l’opérationnalisation de la force multilatérale », a souligné le ministre camerounais de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo’o.

Depuis Paris, le président François Hollande a déclaré que la France soutenait « de façon logistique et opérationnelle » par la fourniture de carburant et munitions les troupes engagées contre Boko Haram, appelant la communauté internationale à « faire (son) travail » et à passer à « l’action ».

Une quinzaine de militaires français ont été envoyés à Diffa, dans le sud du Niger, pour fournir du renseignement aux forces africaines, a annoncé le ministère français de la Défense.

Les présidents tchadien (premier à partir de la droite) et nigérien (deuxième à partir de la droite) vont apporter leur appui au Nigéria
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Une centaine d’assaillants de Boko Haram tués dont deux Touaregs

C’est le bilan d’un assaut repoussé par l’armée camerounaise le week-end, a annoncé lundi le ministre de la Communication

Plus d’une centaine de militants de la secte islamiste nigériane Boko Haram parmi lesquels deux combattants d’origine touarègue ont été tués par l’ armée camerounaise au cours du week-end écoulé dans le nord du Cameroun, a annoncé lundi le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué publié à Yaoundé.

« Dans la journée du samedi 6 septembre 2014 aux environs de 13 heures (locales, 12 h GMT), deux obus ont été tirés par des unités du groupe terroriste Boko Haram sur la localité de Fotokol en territoire camerounais, dans la région de l’Extrême-Nord immédiatement frontalière de celle de Gambaru, située en territoire nigérian. Aucune victime n’a été enregistrée côté camerounais à la suite de cette attaque », souligne le texte.

« Nos forces de défense ont vigoureusement riposté par des tirs de mortier dirigés contre les positions tenues par les unités du groupe terroriste Boko Haram, à l’origine de l’attaque. Le bilan de la riposte camerounaise fait état de plus d’une centaine de morts dans les rangs des agresseurs, parmi lesquels se trouvent deux personnes d’origine touarègue qui ont été clairement identifiées », poursuit le communiqué.

Le ministre de la Communication s’est félicité de « la puissance de la riposte camerounaise à cette attaque » qui, selon lui, « a été telle que les terroristes de Boko Haram ont dû reculer leurs positions à environ 7 km de la ville frontalière de Gambaru, à l’ intérieur du territoire nigérian. »

« C’est une fois de plus le lieu de rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité qui, en infligeant un cinglant revers à cette horde d’agresseurs, viennent encore de faire montre de leur professionnalisme, de leur bravoure, de leur engagement et de leur détermination à relever le défi de la préservation de notre intégrité territoriale, de la protection de nos populations, de leurs biens et de tous ceux qui vivent à l’ intérieur de nos frontières », a-t-il ajouté. Voisin du Nigeria avec lequel il partage plus de 2.000 km de frontière terrestre commune réputée poreuse, le Cameroun est de plus en plus confronté aux attaques répétées de la secte islamiste nigériane Boko Haram, depuis l’enlèvement d’une française (Moulin-Fournier) en février 2013 dans la région de l’Extrême-Nord.

C’est dans cette même région qu’une dizaine d’employés chinois d’une entreprise chargée des travaux routiers sur l’axe Mora- Kousseri en direction de la frontière tchadienne ont été enlevés à la mi-mai et sont toujours en captivité. Tout comme l’épouse du vice-Premier ministre chargé des Relations avec les Assemblées Amadou Ali parmi plusieurs autres personnes lors d’une attaque violente fin juillet.

Après avoir déclaré une « guerre sans merci » à l’organisation terroriste, le président camerounais Paul Biya a mis en place un dispositif sécuritaire spécial dans cette région, renforcé récemment par la création de nouvelles unités d’opération et la nomination de leurs responsables.

Un militaire camerounais du Bataillon d’Intervention Rapide (B.I.R) dans l’Extrême-Nord
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Une trentaine de Nigérians suspects arrêtés dans l’extrême nord du Cameroun

Suspectés d’appartenir à Boko Haram, ils ont été remis aux autorités nigérianes de la localité frontalière de Gambaru pour enquête

Une trentaine de Nigérians en situation irrégulière ont été arrêtés dans l’extrême-nord du Cameroun, où l’armée a commencé à déployer d’importants renforts pour faire face à la menace du groupe islamiste Boko Haram, a indiqué aujourd’hui à l’AFP la gendarmerie locale. « Les forces de sécurité et de défense ont interpellé hier 29 Nigérians suspects », sur deux petites îles camerounaises situées dans la zone du lac Tchad, a déclaré un responsable de la gendarmerie de Fotokol, ville camerounaise frontalière du Nigeria.

« Il s’agit de personnes trouvées en situation irrégulière. Ce matin la gendarmerie de Fotokol les a remis aux responsables de l’immigration nigérians » positionnés à Gambaru, localité nigériane proche de la frontière. « Il appartient maintenant aux autorités nigérianes de les interroger pour déterminer s’il s’agit de militants de Boko Haram ou pas », a ajouté le responsable. « Ces interpellations ont eu lieu à la suite du bouclage de la zone du lac Tchad que certains présentent comme étant une base de repli pour les Boko Haram », a-t-il précisé.

Le Cameroun, qui partage plus de 2.000 km de frontière avec le Nigeria, subit de plus en plus d’attaques ciblées des islamistes armés, dont la dernière mercredi où trois militaires camerounais ont été blessés. Le 17 mai, les présidents du Nigeria et de quatre pays voisins, dont le Camerounais Paul Biya, réunis à Paris, ont adopté un plan de « guerre »contre Boko Haram, qualifié de « menace majeure » pour la région. Dans la foulée, l’armée camerounaise a commencé à déployer d’importants renforts militaires – 2.000 à 3.000 hommes selon les sources sécuritaires – dans l’extrême nord du pays pour lutter contre les insurgés nigérians. Dans les environs de Fotokol, ce sont ainsi plus de 300 soldats au total qui patrouilleront dans la zone du lac Tchad dans les prochains jours, selon le responsable de la gendarmerie.

Les 29 Nigérias arrêtés le 29 mai 2014 à Fotokol ont été remis aux autorités nigérianes de la ville frontalière de Gambaru pour enquête
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Quatre Camerounais trouvent la mort au Nigéria après une fusillade

Ils étaient allés effectuer leurs courses au marché de Gambaru, localité nigériane frontalière à la ville de Fotokol, dans le Logone et Chari, à 105Km de Kousseri. La piste Boko Haram évoquée

Le 05 mai dernier, alors que le gouverneur de la région de l’Est annonçait la libération de 18 otages enlevés par des assaillants centrafricains à Yokossiré (localité située sur l’axe Bertoua – Garoua Boulaï), d’autres compatriotes vivaient un drame à Gambaru, localité nigériane frontalière avec l’Extrême-Nord du Cameroun. Rendus au traditionnel marché périodique du lundi dans cette zone nigériane frontalière à la localité camerounaise de Fotokol, à 105 Km de Kousséri, de nombreuses personnes ont été surprises par un raid mené par des assaillants armés à bord de véhicules tout-terrain tirant sur la foule sans sommation. La débandade a été totale du côté nigérian comme du côté camerounais. Quatre Camerounais ont trouvé la mort sur le champ.

Plus de 3000 Nigérians sont rentrés en territoire camerounais, à Fotokol, après ces frappes qui ont été attribuées à la secte islamiste Boko-Haram. La liste des victimes pourrait s’allonger, puisque de nombreux blessés ont été dénombrés. Un blessé nigérian a rendu l’âme au cours des transferts, d’après la radio publique nationale camerounaise. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Awa Fonka Augustine, a d’ores et déjà appelé les populations à l’extrême vigilance. C’est la deuxième fois que Boko Haram fait des victimes camerounaises en l’espace de quatre jours, après l’attaque contre une brigade de gendarmerie à Kousseri, dans la nuit du 04 au 05 mai 2014. Attaque qui a fait deux morts, dont un adjudant-chef.

Les victimes s’étaient rendus comme d’ordinaire au marché périodique du lundi à Gambaru
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