France/Évreux: Un habitant soupçonne sa femme camerounaise de mariage gris

François, marié à une camerounaise, est aujourd’hui en procédure de divorce. Il a lancé une pétition contre les mariages d’intérêt, dits mariages gris

Six longues années séparent le jeune quadra en costume noir et n ud papillon qui s’agenouille devant sa douce à Yaoundé du père de famille au sourire figé portant t-shirt à la gloire des Marines américains. Et désormais seul à Evreux. Six ans marqués par le bonheur partagé d’une nouvelle vie sentimentale aux accents franco-africains, les renouvellements de cartes de séjour puis les déchirements banals entre un homme et une femme. Sauf que ce divorce-là se déroulerait sur fond de mariage gris, autrement dit une arnaque sentimentale, estime François. Technicien pour l’aérospatiale, cet Ebroïcien membre de l’Association nationale des victimes de l’insécurité (www.anvi-france.org) veut aujourd’hui alerter les futurs mariés sur les risques de la feymania. « Quand on est amoureux, on est con. », reconnaît un brin naïf cet ancien Vernonnais assez grand et aujourd’hui quelque peu dégarni. Marié une première fois pendant quinze ans à une Libanaise dont il a eu trois enfants, François, célibataire depuis deux ans, se tourne alors vers Internet et les sites de rencontres pour reconstruire sa vie. C’est un choix parfois risqué. Fin 2005 donc, très vite, il pense avoir trouvé la femme de sa vie, une camerounaise de 28 ans. Mots d’amour et attentions particulières via Western Union soudent ce couple virtuel qui se retrouve la première fois en janvier 2006 à Yaoundé puis une seconde, toujours au Cameroun, en avril. Cette fois avec la ferme volonté de se marier. Les deux tourtereaux, qui auront deux enfants, parviennent à convoler in extremis, en étant obligés de graisser la patte au maire du coin qui scellera leur amour.

« Tous les mariages mixtes ne sont pas des arnaques »
« Un amour basé sur l’intérêt. J’ai été manipulé par ma femme jusqu’à ce qu’elle obtienne une carte de séjour valable dix ans », jure le père de famille. Avec force témoignages d’autres victimes qui relatent le processus du mariage gris, François, dont le divorce devrait être prononcé prochainement, explique avoir été berné. « Ma femme s’est mariée avec moi pour obtenir des papiers français. Quand elle a eu sa carte l’autorisant à rester dix ans sur le territoire, elle a mis toutes les allocations à son nom et est partie avec les enfants. Elle faisait des pieds et des mains pour avoir la nationalité française et sa carte de Sécu. Mais ce n’était pas possible dans l’immédiat. » Nous sommes en juin 2010. Fin de l’idylle qui avait débuté autour d’un grand buffet africain et qui se solde avec les policiers d’Evreux appelés au foyer conjugal, sise dans un quartier populaire d’Evreux, pour des violences conjugales. « La plainte a été classée sans suite. Elle faisait partie de son scénario », souligne François. Lequel n’aura guère perdu d’argent. Mais garde en travers de la gorge cet arrière-goût de pigeon faisandé. « Il est quasi-impossible de prouver un mariage gris. D’ailleurs, c’est un sujet délicat. Alors je souhaite que l’Etat soit plus vigilant, qu’une loi soit votée pour reconnaître ces escroqueries. Une pétition nationale a été lancée pour les dénoncer. Car beaucoup de mariages mixtes sont de belles histoires d’amour qui finissent bien. Nous, nous voulons dénoncer les arnaques sentimentales », souffle l’Ebroïcien.

Un habitant soupçonne sa femme camerounaise de mariage gris
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