Cameroun : Haman Mana prévient que son journal ne se laissera pas intimider par ses détracteurs

Suite au cambriolage de ses locaux dans la nuit du 23 septembre 2020, le quotidien Le Jour répond à ses détracteurs. Dans un communiqué publié ce jour, le journal affirme qu’il gardera son professionnalisme et sa liberté d’esprit.

Même si le quotidien Le Jour n’est pas paru ce 24 septembre, l’équipe se dit déterminée à poursuivre l’aventure. Au lendemain du cambriolage de son siège, la rédaction a commis un communiqué pour narrer les circonstances et faire le bilan de ce forfait.

« Dans la nuit de mardi à mercredi 23 septembre damier, des individus non encore identifiés se sont introduits au siège du quotidien Le Jour situé à la rue CEPER à Yaoundé. Après avoir forcé la grille métallique de sécurité qui protège l’entrée principale du journal, ils ont emporté l’essentiel du parc informatique ainsi que d’autres biens et équipements », déplore le journal.

L’entreprise de presse d’Haman Mana, directeur de publication, qualifie ce cambriolage d’énième acte de provocation. « Ce fait qui survient après des menaces anonymes au téléphone contre certains journalistes du Jour n’entamera pas notre détermination à remplir notre engagement auprès de nos lecteurs et de nos partenaires. Nous continuerons à paraitre, à faire notre travail avec tout le professionnalisme et la liberté d’esprit auxquels nous sommes attachés », garantit le quotidien Le Jour qui en appelle au soutien de ses lecteurs et partenaires.

Cameroun : cambriolage au quotidien Le Jour, plusieurs ordinateurs emportés

Des hommes sans foi ni loi ont saccagé la rédaction du quotidien bleu cette nuit du 23 septembre 2020. Emportant l’essentiel du matériel de travail.

Le Jour a sombré dans cette nuit du 23 septembre après 1h30. Heure à laquelle le monteur a quitté le siège du journal. La rédaction du quotidien bleu au lieu-dit Rue Ceper à Yaoundé a été  retrouvée ce matin saccagée et pillée par des personnes encore inconnues.

 Selon le chef service des sports Achille Chountsa, les cambrioleurs ont emporté les ordinateurs des journalistes, du monteur ainsi que  les livres publiés par les éditions le Schabel d’Haman Mana,  Directeur de publication de Le Jour.

Celui-ci, selon Achille Chountsa, « se bat comme un beau diable » depuis ce matin pour permettre à la rédaction de travailler et de ne pas sevrer ses lecteurs. « Nous avons fait l’horrible découverte ce matin. Très surpris. Mais nous préparons le prochain numéro. Le Jour sera en kiosque demain jeudi », rassure le journaliste spécialisé en sport.

C’est le deuxième cambriolage enregistré ces trois derniers mois au sein des rédactions de presse. Avant le quotidien le Le Jour, c’est le siège de l’œil du Sahel qui avait été vidé dans la nuit du 22 au 23 Juin.  Les bandits après effraction ont mis à sac les bureaux et emportés le matériel de travail. A se demander,  qui a intérêt à tuer la presse au Cameroun ?

Tuerie de Ngarbuh : un ancien journaliste de la CRTV fait le procès du média

Pour le journaliste Raoul Simplice Minlo, l’affaire de la tuerie de Ngarbuh a traduit la caporalisation des médias de service public, et remis au goût du jour la problématique de son rôle.

La sortie sur les réseaux sociaux de Raoul Simplice Minlo part de celle d’Haman Mana, le patron du journal Le Jour, cité parmi les organes de presse qui auraient reçu de l’argent de certaines ONG pour «déstabiliser le Cameroun ». Plusieurs médias ont relayé ces accusations du ministre de l’Administration territorial, ainsi que le déni des faits rapportés par l’ONG Human Right Watch. Haman Mana a choisi de s’adresser en particulier au média public la CRTV.

Suite aux résultats de l’enquête instruite par le président de la République qui donne raison à l’ONG Human Right Watch, le directeur de publication de Le Jour interpelle la CRTV par un fait historique. « Juin 1990. Zacharie Gniman et Antoine Marie Ngono adressent une véhémente lettre de protestation au ministre de la Communication, pour les avoir induits en erreur dans le compte-rendu des marches le lancement du SDF, le 26 mai à Bamenda.  » Piétinés par balles »… Que disent leurs cadets d’aujourd’hui, pour avoir été induits en erreur dans la relation des événements de Ngarbuh? Où est passé le journalisme en une génération de professionnels ? », S’interroge Haman Mana.

Raoul S. Minlo,  ancien de la maison réagit et étale ce qui croit être les handicaps à la progression de la CRTV. Le média peine selon le journaliste  à s’adapter aux évolutions du temps. « Je faisais remarquer dans un livre  » La CRTV un Grand Malade ! Diagnostic fonctionnel de l’audiovisuel public », que  si  les logiciels liés à la gestion des éléments d’une démocratie avaient été changés dans notre pays, celui des médias à capitaux publics ne l’a pas été. La CRTV, et j’ajouterais Cameroon Tribune, dans le traitement de l’information fonctionnent avec un logiciel qui date du parti unique ( À l’époque où le ministre de l’information Vroumsia Tchinaye rappelait aux journalistes du Poste National qu’ils sont les  » haut-parleurs du gouvernement) »

Sur la relation qui existe entre la CRTV et le pouvoir, Raoul Simplice Minlo constate un assujettissement du média public. « Leur  extrême inféodation au gouvernement et au parti au pouvoir, le dogme des journalistes, les journalistes eux-mêmes, leur statut, le management, l’environnement juridique et réglementaire, l’outil de production, les programmes, sont autant de maladies qui empêchent ces médias de faire un aggiornamento et de jouer véritablement leurs rôles ».

Cameroun : « Manaouda est victime de la jalousie des autres membres du gouvernement » (Haman Mana)

Pour le directeur de publication du quotidien Le Jour, la réorientation de la communication gouvernementale découle du fait que le travail du ministre de la Santé fait des émules.

Depuis six jours, le ministre de la Santé a cessé son opération de transparence sur les chiffres. Pour « ne publier simplement que des informations sur l’évolution de sa stratégie (gouvernementale), les cas graves, les cas guéris, les décès et les mesures barrières», tel qu’il a  déclaré Manaouda Malachie sur son compte Tweeter,  à la suite d’une lettre de recadrage du Premier ministre aux membres du gouvernement.

La réorientation de la communication du gouvernement fait des mécontents. Haman Mana, le directeur de publication du quotidien Le Jour s’est exprimé  chez  l’Agence panafricaine d’information (APA) le 15 avril dernier. «C’est une pitrerie gouvernementale, que j’explique doublement : la jalousie des autres membres du gouvernement vis-à-vis de Manaouda Malachie et le souci de « maintien de l’ordre » »

Le célèbre éditorialiste explique que : «  Il ne faut jamais oublier que le logiciel de ce pouvoir, c’est toujours veiller à ce que personne n’ait aucune velléité de soulèvement».

L’on se rappelle au sujet  de la communication autour du Covid-19, que le  Premier ministre a indiqué dans sa lettre du 9 avril ce qui suit : « les membres du gouvernement doivent faire preuve de retenue et de prudence dans leurs communications écrites, orles, où à l’occasion de leurs interventions orales sur les problématiques relevant dans la politique du gouvernement en général, et de la riposte contre le Covid-19 en particulier ».

Cameroun: l’auteur du livre «Mgr Bala: Un crime trop parfait», entendu par la police

Le journaliste Léger Ntiga a répondu à une convocation à la police judiciaire de Yaoundé au sujet des écrits contenus dans l’ouvrage. Haman Mana, son éditeur est également entendu.

L’ouvrage «Mgr Bala: Un crime trop parfait», paru en mars 2019 fait des révélations sur les circonstances de «l’assassinat» de l’évêque du diocèse de Bafia. La mort du prélat survenu en mai 2017 a fait couler beaucoup d’encre et de salive et opposer par la même occasion des évêques aux membres du gouvernement. Le premier groupe estimait que le prélat a été tué. Une thèse réfutée par le gouvernement.

Leger Ntiga, journaliste et par ailleurs auteur du livre «Mgr Bala: Un crime trop parfait», s’est proposé à travers l’œuvre, de faire la lumière sur ce drame.

De l’enquête menée par Léger Ntiga au travers de cette publication de 169 pages, le constat est sans appel: Mgr Bala ne s’est pas suicidé, il a été assassiné. Le motif: la dénonciation des pratiques homosexuelles et pédophiles de certains membres du clergé.

Le journaliste est donc entendu ce 14 août sur ses investigations à la police judiciaire de Yaoundé, tout comme Haman Mana, directeur de publication du journal «Le jour», et par ailleurs directeur des éditions du Schabel, éditrice de l’ouvrage.

En 2017, le corps sans vie de l’évêque Jean Marie Benoit Bala a été retrouvé dans les eaux de la Sanaga.

Régulation des médias: Haman Mana attendu au Cnc ce 19 juin

L’organe de régulation souhaite entendre le directeur de publication du journal «Le jour» au sujet d’un article «Mrc: la traque au faciès» publié dans les colonnes du quotidien.

Le titre «Mrc: la traque au faciès» qui barrait la Une du journal «Le jour» le 13 juin fait à nouveau parlé de lui.

Le Conseil national de la communication (Cnc) a convoqué Haman Mana, le directeur de publication du quotidien «Le jour» ce 19 juin. L’organe de régulation des médias veut l’entendre au sujet de l’article qui a défrayé la chronique ces derniers jours.

Article qui révèle que des forces de l’ordre ont interpellé des individus sur la base de leur appartenance ethnique. L’enquête publiée en page 5 du journal rapporte que des manifestants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) étaient interrogés sur leurs origines avant d’être embarqués. «Un individu avec un nom à consonance Bamiléké était plus susceptible de se faire arrêter et de finir en prison qu’un autre», indique le quotidien. Un papier qui a créé un tollé général au sein de l’opinion publique. Interpellé à ce sujet, Haman Mana a expliqué que le journal n’a fait que rapporter des faits et témoignages recueillis dans les commissariats et gendarmeries.

Le président du Cnc, Peter Essoka, via un communiqué le 14 juin, a condamné «la diffusion d’informations à caractère conflictogènes, mettant en exergue des propos haineux, tribalistes ou séditieux».

Revenant sur des extraits de l’article du journal «Le jour», le Cnc indique que «ces dérives» sont devenues récurrentes dans les médias «les professionnels de l’information semblent ainsi avoir abandonné leur rôle pour se comporter comme des milices au service de groupes de pression politiques, économiques, culturels». Jean François Channon, Directeur de publication du journal «Le messager», condamne une régulation à double vitesse «dans ce cas précis, j’ai le sentiment que le Cnc a subi une pression. Parce qu’il y a plusieurs propos appelant à la haine tribale qui ont été diffusés dans les journaux proches du pouvoir et il n’y a pas eu de réaction du Cnc. Ici, le Cnc est dans un rôle d’intimidation plutôt qu’un rôle de pédagogie», croit-il savoir.

Pour Thierry Ndong, patron du journal «Intégration», répondre à une convocation du Cnc fait partie du quotidien des directeurs de publication «il est le premier responsable de ce qui est diffusé dans le journal. Ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire maintenant tout dépendra de l’audition et des arguments des uns et des autres».

Messapresse veut arrêter la distribution des journaux locaux

Au Cameroun, le divorce est désormais programmé entre les éditeurs de presse et la société Messapresse, principal distributeur de journaux dans le pays. C’est ce qui ressort de la séance qui a réuni les 2 parties, le 10 février 2017, à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Le groupe français Presstalis, la maison-mère de Messapresse, a envoyé Christian Carisey, le directeur de l’international et des affaires institutionnelles, par ailleurs directeur de la communication. Il est venu annoncer l’intention de Presstalis d’arrêter la distribution de la presse camerounaise. Et pour cause, ce segment affiche de mauvais résultats.

Christian Carisey a expliqué que 80% des journaux locaux sont invendus. Le manque à gagner atteint 270 millions FCfa que les bonnes ventes de la presse étrangère et des livres ne couvrent pas.

Depuis quelque temps, le groupe Presstalis cherche en vain un repreneur pour Messapresse, sa filiale camerounaise, comme il l’a fait au Sénégal et en Côte d’Ivoire. La société française exige des efforts de la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse), d’une part, et du gouvernement camerounais, d’autre part. A l’Etat, il est demandé une subvention sur la distribution des journaux et un allègement fiscal, notamment une imposition sur le bénéfice et non sur le chiffre d’affaires. Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a reçu M. Carisey à qui il a promis de transmettre ces doléances à la hiérarchie.

Aux éditeurs de presse, Messapresse réclame désormais 50% sur la vente d’un journal, au lieu du taux de 40%. Cette proposition n’a pas reçu l’assentiment de la Fedipresse qui a répondu par la voix de son président, Haman Mana, patron du quotidien Le Jour : «Nous sommes dans une situation maritale où l’un des conjoints ne veut plus de l’autre. Il faut donc s’entendre sur les modalités du divorce ». Pour lui, le temps est venu « de se prendre en main par nous-mêmes et pour nous-mêmes ». Il ajoute que « c’est une occasion pour nous de nous réapproprier le métier de distribution et de le faire en tenant compte des spécificités camerounaises ».