Audition du capitaine des Lions indomptables à la DGSN: La mise au point d’Eto’o

Par Samuel Eto’o Fils

Après la diffusion d’informations inexactes sur ma personne dans son édition du 30 juin 2014, à savoir l’audition «de plusieurs heures» à la DGSN qui n’a jamais eu lieu que dans l’imagination d’un journaliste du quotidien Le Jour et ses «sources», le directeur du dudit journal, M. Haman Mana, choisit l’escalade de la diffamation et de l’arrogance pour on ne sait quel baroud d’honneur. !Dans un communiqué de presse, M. Haman Mana persiste et signe : «Nous maintenons que Samuel Eto’o a été bien entendu le vendredi 27 juin 2014 à la DGSN. Les mêmes sources précisent d’ailleurs, poursuit son communiqué, qu’il était attendu le lundi 30 juin 2014 et il n’a pas déféré à cette autre convocation». !Un article signé Adeline Atangana dans le site Cameroon-Info.net rapporte dans la foulée les propos du «président de la Mutuelle du personnel» de Le Jour, M. Denis Nkwebo, qui enfonce le clou : «Samuel Eto’o a échappé à la police en voyageant à bord d’un taxi de Yaoundé à Douala. Il est un fugitif». !Je tiens à préciser que tout ceci est archi-faux bien évidemment. Je suis consterné face à une telle insolence dans la diffamation et, surtout, cette capacité à affabuler d’un journal que je respecte. Je suis atterré devant cette propension à inventer des «scoops» destinés à un public pour lequel on manque évidemment de considération, moi qui ai toujours su et cru qu’un média qui s’est trompé rectifie l’information mensongère, qui plus est, a déjà fait tant de mal à l’image de sa victime que je suis. ! Néanmoins je tiens à faire les précisions suivantes à l’intention de l’opinion nationale et internationale:

1. Dans cette cabale, je ne sais plus où situer le mea culpa du journaliste Jean-Bruno Tagne, auteur de l’article incriminé; ce dernier m’a adressé à cet effet de «sincères excuses» dans un message daté du 02 juillet 2014 où il reconnaît les faits : «dès le moment où je me suis rendu compte de la fausseté de l’information publiée, j’ai téléphoné à votre avocat pour lui présenter toutes mes excuses. Je suis d’accord, dit-il, que ces plates excuses n’arrangent pas le dommage que j’ai pu vous causer, mais je ne suis pas sûr non plus que la violence de votre réaction vous apporte quoi que ce soit». Jugez-en vous-mêmes! Je croyais que la réaction de ce journaliste mettrait un terme à cette cabale; sa réaction le grandissait à mes yeux puisqu’il reconnaissait avoir été induit en erreur. Mais hélas!

2. Les affirmations de M. Denis Nkwebo du quotidien Le Jour selon lesquelles j’aurais «échappé à la police en voyageant à bord d’un taxi de Yaoundé à Douala le 27 juin » finissent de me convaincre sur votre intention délibérée de nuire qui ne peut s’expliquer que par une obligation contractuelle. Mais un tel cynisme porte en lui même le poison de son suicide! J’ai quitté la ville de Yaoundé le jeudi 26 juin au volant de mon véhicule accompagné de deux autres véhicules amis. J’ai d’ailleurs sacrifié à Yaoundé à une visite à la famille de feu Marc Vivien Foé le même jour, à l’occasion du 11ème anniversaire de la mort de ce regretté Compatriote. Le même soir à Douala, nous avons dîné au restaurant Le Beaujolais où nous n’étions pas seuls clients. Les dirigeants et le personnel de l’établissement peuvent en témoigner. MM. Haman Mana et Denis Nkwebo n’iront même pas le vérifier puisqu’ils savent pertinemment qu’ils mentent. En clair, n’ayant aucun don d’ubiquité, je ne pouvais pas être en même temps à Douala au Beaujolais et à Yaoundé à la DGSN. Au fait, pourquoi aurais-je eu à échapper à la Police alors que je n’ai commis aucune infraction pénale et, surtout, qu’il n’y a aucun mandat d’arrêt contre ma personne, ni interdiction de quitter le territoire? Quelle serait donc la raison d’un tel intérêt subit de la Police de mon Pays? Pourquoi s’obliger ainsi à mentir sur mon compte sans retenue? Peut-on haïr un Compatriote au point de souhaiter qu’il soit mis aux arrêts pour le plaisir? La colère évidente du journal Le Jour, après une telle forfaiture, ne s’explique-t-elle pas par hasard par le fait qu’il existe dans certains de nos médias le droit de fouler aux pieds impunément les règles élémentaires de la décence? De quels moyens disposent, à votre avis, les victimes d’un journal qui peut à tout moment alimenter l’opinion publique d’informations mensongères? Est-ce le fait d’assumer silencieusement des mensonges grossiers mais nuisibles sur ma personne qui serait à vos yeux faire de la «bonne communication»? C’est tout à l’honneur d’un individu de reconnaitre son erreur comme l’a fait M. Tagne. Des firmes comme Coca-Cola ou Toyota retirent leurs livraisons défectueuses du marché chaque fois qu’elles s’aperçoivent d’un défaut de fabrication, ce qui ne les empêche pas d’être les meilleures au Monde. Votre confrère Pius Njawe de regrettée mémoire rectifiait à chaque fois que son journal avait été mal informé, ce qui ne l’a pas empêché de rester le plus grand à nos yeux.

3.Je crois devoir préciser ici, sauf erreur de ma part, que d’après la loi, la rédaction d’un droit de réponse n’est en rien obligatoire de la part d’une personne diffamée; le droit de réponse n’est pas suspensif d’éventuelles poursuites judiciaires ni n’interdit la publication d’un texte rectificatif de la victime où il le souhaite. Comme tout Camerounais, j’ai aussi le droit de réparer un préjudice moral qui m’a été causé par tous moyens efficaces, y compris par la voie des médias sociaux.

4. Je ne crois pas être prétentieux en posant cette autre question : est-ce seulement possible que Samuel Eto’o soit entendu «pendant plusieurs heures» à la DGSN à Yaoundé, ou même pendant quelques minutes, et que les médias peinent autant à recouper une telle information comme cela semble être le cas pour le quotidien Le Jour? Pour vous faciliter la tâche à l’avenir, je vous suggère la démarche suivante en m’inspirant de votre titre: «Samuel Eto’o entendu à la Police». Cette information met en scène Samuel Eto’o et la police. Au lieu d’aller vérifier auprès de «quatre sources» dans la nature, vous feriez mieux de réduire vos sources à deux : a. contacter Samuel Eto’o ou ses avocats pour vérifier, b. s’adresser au service de presse de la DGSN qui se fera un plaisir de vous aiguillonner. Cela semble plus simple et plus crédible à mes yeux d’homme de rien, de «petit garçon de New-Bell»! Mais de grâce, n’échafaudez plus d’information diffamatoire sur la base de simples rumeurs! Nos concitoyens, vos concitoyens, s’en porteront mieux.

5. Enfin, Le Jour semble reprocher aux «avocats sans honneur» de Samuel Eto’o d’avoir inondé «les réseaux sociaux d’un communiqué dont le seul dessein est de nuire à la réputation» d’un journaliste. La réputation a donc, pour vous aussi, un sens et une importance! Bravo! Je renvoie le même ballon dans votre camp : n’inondez plus les réseaux avec des informations diffamatoires en espérant un simple droit de réponse en retour, lequel ne refera jamais, vous le savez bien, le parcours extraordinaire des mensonges diffusés. ! C’est un fait : vous ne rétablirez jamais une réputation ternie par des informations inexactes! ! Je vous en souhaite une bonne compréhension.

Fait à Abidjan, le 07 juillet 2014, Samuel Eto’o Fils

Samuel Eto’o Fils
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La Fédération des éditeurs de presse prend progressivement corps

La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse au Cameroun ce 3 mai 2014 marque le lancement des activités de la Fédération des éditeurs de presse

La Fédipresse a décidé d’entrer définitivement en scène ce 03 mai 2014, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Avec des activités organisées à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé à l’instar de cette conférence-débat sur le thème : « presse, démocratie et citoyenneté ». Elle rassemble trois séquences : un exposé du ministère de la Défense sur le thème « journalisme et secret-défense » ; Un exposé du ministère de la Communication sur le « rapport entre le pouvoir et la presse privée » ; Un exposé de l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (Esstic) sur « Les voies de l’émergence de la presse ». Programme signé par Haman Mana au nom de la Fédération des éditeurs de presse.

Désormais, il faudra s’habituer à cette illustre plume de la presse privée camerounaise sous une troisième casquette officielle. On le savait directeur de la publication « Le Jour », directeur de la maison des éditions « Les éditions du Schabel », Haman Mana assume aussi les rennes de la Fédération camerounaise des éditeurs de presse (Fedipresse). La naissance de cette fédération s’apparente pourtant à ce que les économistes appellent « l’effet boule de neige ».

A l’origine de la Fédipresse
Ce qui n’était au départ qu’une rencontre de circonstance, a pris des proportions considérables et une forme qui se précise. Retour en arrière. Le 27 novembre 2013, 12 jours après des décisions rendues par le Conseil national de la communication (CNC) et suspendant des journaux privés de presse écrite, une vingtaine de patrons de presse se retrouvent dans les bureaux du directeur de la publication « Le Jour » à Yaoundé, pour manifester leur soutien aux titres suspendus. Il s’agit des journaux « Ouest Littoral » et « The Guardian Post ». Pour marquer cette désapprobation totale avec les décisions du régulateur des médias, un membre du CNC, Christophe Bobiokono, par ailleurs directeur de la publication « Kalara », prend également part aux assises du 27 novembre.

A la fin de la réunion, un communiqué des éditeurs de presse jugeant les décisions du CNC « empreintes de contradictions et suspectes de règlement de comptes » est publié. La suite, celle qui n’est pas passé inaperçue, est bien connue. Reporters sans frontières (RSF) a attribué de mauvais points au Cameroun, dans son classement mondial 2014 de la liberté de la presse. Le pays est passé de la 120ème à la 131ème position. Motif principal évoqué par RSF : les décisions du CNC. De quoi renforcer, dans l’ombre, l’affinement de l’idée d’une fédération des éditeurs de presse se reconnaissant la possibilité de constituer « une force de proposition ».

« L’honneur du journaliste, c’est la juridiction des pairs »
« Sur les questions d’honneur professionnel, les juridictions ne s’en remettent qu’aux juridictions des pairs. C’est un principe de base dans le métier. A l’heure actuelle au Cameroun, nous ne sommes pas sûrs que ce soit le cas », explique Haman Mana, en cette veille de célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, dans les bureaux du quotidien « Le jour », les mêmes qui avaient accueilli, le 27 novembre 2013, les éditeurs de presse pour la levée de boucliers contre le CNC. L’une des raisons qui aurait conduit à la création de la Fédipresse, d’après Haman, c’est ce « combat pour l’assainissement de l’exercice de la profession de journaliste ». Une idée qui a fait germer une autre.

« La Fédipresse, c’est un peu comme le Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun, ndlr) de la presse », soutient Guibaï Guitama, Directeur de la publication « L’ il du Sahel » un bihebdomadaire régional. Convaincu de la nécessité d’un tel organisme, Guibaï Guitama fonde la nécessité de la Fédipresse, entre autres, sur le plan économique. Elle permettra aux éditeurs de presse d’avoir une plateforme pour mieux dialoguer avec les annonceurs afin d’accroitre, substantiellement, les revenus de la publicité, explique-t-il. Ces chantiers économiques s’ajoutent aux chantiers déontologiques évoqués. « La presse écrite, c’est un monde qui a des problèmes spécifiques. La presse audiovisuelle peut s’organiser comme elle veut », renchérit Haman Mana qui circonscrit l’action de la Fédipresse au sein des entreprises de presse écrite, uniquement.

Des patrons de presse réunis le 27 novembre 2013 au sige du quotidien « Le Jour ». Le jour où tout a commencé
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Quid de la représentativité
« Le bureau est provisoire, nous ne sommes pas un bureau définitif. Compte tenu de l’urgence des questions à régler, l’ensemble des éditeurs de presse qui étaient réunis ici pour d’autres questions, nous a désignés pour pouvoir expédier les affaires courantes. La mise sur pied d’un bureau définitif aura lieu à un moment donné », assure Haman Mana. « Qui est membre de la Fédipresse ? », interrogeons-nous, afin d’évaluer la représentativité d’une telle initiative. « La vrai question, c’est de demander qui n’est pas membre », intervient Parfait Nsiki, l’un des dirigeants de l’hebdomadaire Repères.

L’adhésion serait presque à 100% si l’on suit ses assurances. « Tout le monde ! Toutes les obédiences: de l’Extrême gauche à l’Extrême Droite », certifie-t-il. « Toute la presse à capitaux privés est avec nous », complète le DP du quotidien Le Jour. Et l’horizon est vite trouvé. « Aujourd’hui, le gouvernement manque d’interlocuteur crédible dans la presse écrite privée », déclare Parfait Nsiki. Le CNC, selon les positions de la Fédipresse, est considéré comme une institution « latérale » en opposition avec la Fédération « au centre » de l’activité d’information des citoyens. Pour adhérer à la Fédération, « il faut être une entreprise de presse qui a un siège, qui est inscrite au registre de commerce, avec des relations avec la CNPS,ainsi que des salariés. C’est vraiment une fédération d’entreprises de presse», indique le président de la Fédipresse. Sur ce point, ses propos peuvent être perçus comme un idéal dans l’environnement camerounais de la presse écrite privée caractérisé par une précarité tous azimuts, à quelques exceptions notables.

La Fédipresse concerne uniquement la presse écrite
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La machine est devenue folle

Par Haman Mana

C’est un remake à la sauce bantoue d’un classique de la littérature d’épouvante, repris par le cinéma et le théâtre : l’histoire du Dr Frankestein, apprenti-sorcier génial, qui dans ses expériences fabriqua avec des cadavres humains une créature à qui il réussit à insuffler la vie. Cette créature d’épouvante sema la panique, puis finit par s’en prendre à son maître et créateur. Dans un épilogue tragique, la créature et son maitre s’abimèrent, l’une et l’autre, pour mettre fin à la monstruosité que représentaient le monstre et celui qui en eut l’idée.

L’opération dite « épervier », en fait l’épuration politico-mafioso-tribale à tête chercheuse des responsables du système Biya, vient de nous montrer l’une de ses versions les plus risibles, mais aussi des plus inquiètantes : l’arrestation-humiliation-libération du ministre des Enseignements secondaires, Louis-Bapès. Ce personnage sans grande couleur, qui fait partie du paysage biyaien au point de s’y confondre, a été convoqué avant-hier par un juge d’instruction du Tribunal criminel spécial, placé sous mandat de dépôt, reçu par le régisseur de la prison de Kondengui, installé au quartier 7 de la prison, avant d’être remis en liberté vingt-quatre heures plus tard. On imagine que ce matin, il va vétir son costume, nouer sa cravate et aller s’asseoir sur son fauteuil de ministre. Dans la chronique des faits de justice loufoques, l’ « Epervier » nous avait fait passer la ligne du ridicule et de l’incohérence. Cette fois-ci nous allons loin, bien loin au-delà. On tutoie le fantasque. L’ubuesque.

Pour qui connait la « Justice » du Cameroun, on sait qu’il est impossible pour un petit juge d’instruction de prendre sur lui la mise sous mandat de dépôt d’un ministre en fonction. Pour ces cas-là comme pour d’autres, les instructions viennent « d’en haut ». il est donc clair que l’arrestation et l’incarcération de Louis Bapès n’a pas échappé à ce schéma. Son subit et spectaculaire élargissement aussi.

La pantalonnade Bapès nous permet de tirer quelques conséquences : d’abord, il faut comprendre qu’aujourd’hui au Cameroun, n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment et pour n’importe quoi, peut être arrêté par une machine judiciaire dont on ne sait plus si elle est mue par la loi ou l’aloi. Ensuite, il faut avoir désormais à l’esprit que, sur une question grave concernant les affaires de l’Etat, un ordre et un contrordre, une décision et son contraire peuvent à tout moment jaillir « d’en haut ». Un « en haut » dont on ne maîtrise plus ni les contours, ni les locuteurs, ni les interlocuteurs.

Quand on aura fini de rire de ces bouffonneries grossières qui en disent long sur le type de république sous laquelle nous vivons, il faudra qu’on s’interroge sur les jours prochains du Cameroun. En trente ans de Biyaïsme, les Camerounais avaient pris l’habitude de faire avec un chef, qui faisait des gouvernements, respectait un certain nombre d’usages politiques et républicains, bref, « tenait » son système.
La machine si huilée depuis le temps est-elle en train d’échapper à son maître ?

Haman Mana
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Cameroun: Seul contre tous, un pasteur défend les homosexuels

Dans un livre d’entretien, le pasteur Jean-Blaise Kenmogne explique pourquoi il pense que les gays et lesbiennes ont droit à l’égalité

Le livre intitulé Homosexualité, Eglise et Droits de l’Homme – Ouvrons le débat, qui vient d’être publié au Cameroun aux éditions Ceros a créé une véritable levée de bouclier, aussi bien dans les milieux religieux qu’au sein de l’opinion nationale où l’homosexualité a du mal à être toléré. En effet l’article 347 bis du Code pénal camerounais, punit d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 20 000 à 200 000 francs toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe. Dans ce livre entretien, on a d’un côté, Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour et de l’autre, le pasteur évangélique Jean-Blaise Kenmogne. Le thème de l’interview: l’homosexualité, passible de cinq ans de prison au Cameroun, pays d’Afrique centrale où les arrestations de gays et lesbiennes rapportées ont augmenté ces derniers mois. Tout simplement parce que, dans la nature, il y a un ordre clair des choses: un homme doit aller avec une femme. A quoi sert-il de vouloir transformer cet ordre par des pratiques contre nature?, demande le journaliste auteur du livre Homosexualité, Eglise et Droits de l’Homme – Ouvrons le débat (éd. Ceros), qui s’est fixé la mission d’incarner le «Camerounais moyen» lors des échanges, parfois musclés.

Le docteur en droits de l’Homme répond en s’inspirant de la théologienne Isabelle Graesslé, installée en Suisse. Il rappelle ainsi que s’il y a une différence morphologique des sexes, il existe une anthropologie de l’acceptation qui promeut soit une vision de la reconnaissance du caractère androgyne de chaque être humain en lui-même, soit une perception de la personne du même sexe comme objet d’attirance et d’amour au sens sexuel du terme. Accusé d’empocher de l’argent de «lobbys gays», Jean-Blaise Kenmogne adhère. Pour lui, les homosexuels ne sont ni un cancer à éradiquer, ni une menace sociale. Dénonçant les violences homophobes, il précise: ils sont des sujets d’humanité, des sujets de droits, des sujets de vie qu’il ne convient ni de marginaliser ni d’abandonner (…). Je dois les considérer comme des sujets humains. (…) Voilà la réalité que je cherche à comprendre et à faire comprendre parce que je constate qu’elle pose problème. Ses propos sont très critiqués par des pasteurs et des fidèles. Certains ont même demandé sa radiation, l’accusant de fouler au pied les principes de la bible et, surtout, d’empocher de l’argent des «lobbys gays». Accusation démentie: S’il y a de l’argent en circulation, je n’ai pas vu un euro ou un dollar qui me serait destiné par des Occidentaux en vue de soutenir mon combat pour les droits humains des homosexuel(les) au Cameroun.

A débattre
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Quel est l’état de la liberté de la presse au Cameroun?

Haman Mana, directeur de publication du quotidien le Jour donne son avis! Interview

Le 3 mai est la journée mondiale de la liberté de la presse. Quel est selon vous l’état de la liberté de la presse au Cameroun?
On ne peut plus parler de la liberté de la presse au Cameroun, en les mêmes termes qu’au début des années 90. Aujourd’hui, les enjeux, les données ne sont plus les mêmes. La liberté de la presse en tant que telle est menacée économiquement et non politiquement, comme c’était le cas à l’époque. La presse quotidienne non étatique, celle qui fait l’opinion, celle qui est la tribune du discours non officiel, est
diversifiée, jouit d’une bonne marge, mais est économiquement assez faible. Elle peut donc être fragile, face à un certain nombre de pressions.

Pendant les émeutes de février 2008, on a eu une radio fermée, des journalistes censurées sur le principe sacrosaint de la paix sociale. N’est ce pas une forme de privation du droit à l’information?
Les fermetures de radios pendant les émeutes de 2008 sont le fait de la brutalité et de la bêtise de certains responsables zélés, bien plus que d’une volonté réelle de muselage. Puisque dans le même temps, d’autres supports d’information ont continué à fonctionner normalement…

Par ailleurs, le paysage médiatique camerounais s’est « enrichie » ces dernières années de journaux « alimentaires » et la profession de « journalistes du Hilton » qui ont comme fond de commerce les polémiques et les dénonciations. Le problème ne vient-il pas du manque d’organisation réel de la profession?
Ce que l’on désigne le journalisme du Hilton, c’est tout simplement un dysfonctionnement du système médiatique camerounais. A la marge du journalisme classique, il prospère à la marge, des franc-tireurs qui vivent de « coups », à la manière de tueurs à gages. Ce marécage journalistique est entretenu par les eaux polluées des querelles politiques camerounaises et leurs règlements de comptes…

Que faut -il faire?
A Mon avis, il faut laisser le lecteur faire son choix, et les lois du pays s’appliquer. Il n’est pas possible de créer une espèce de « police des m urs journalistiques », qui frapperait les déviants. le métier est dans une certaine phase de sa construction, il faut laisser les choses suivre leur chemin. Quoi qu’on dise, le paysage médiatique se décante de plus en plus: Le premier quotidien privé a vu le jour en 2002. A nos jours, il y en a quatre…

Haman Mana
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Le 16 avril dernier, Jean-Baptiste Biaye de « Prospective Nouvelle » et Pierre Clément Tjomb de « Envoyé spécial » sont élus par leurs confrères pour représenter la presse écrite au conseil national de la publicité (Cnp). Alors que vous étiez manifestement en lice. Que s’est il passé réellement?
Je n’étais pas candidat à cette élection. Je n’étais pas présent à cet endroit. Un de mes collaborateurs qui s’y trouvait a cru bon devoir présenter ma candidature en mon absence. C’est tout.

Le désistement des Directeurs de publication des quotidiens ne traduit il pas un état de sédition envers le ministère de tutelle?
Sédition: un grand mot; Il y a sédition lorsque des personnes ont un lien de subordination. Nous sommes des entités privées, qui ne « dépendent  » pas d’un ministre… A la limite les journaux peuvent bien exister, sans un ministère de la communication. Vous voyez, dans tous ces grands pays du monde où il n’y a pas de ministère le la communication: les journaux sont bien là et font leur travail d’information…

Est ce que les journaux privés, par ailleurs le journal le Jour ont reçu assez de moyens pour la couverture de la visite du Pape? Le ministère a t-il accédé à toutes vos requêtes?
Le Jour N’a pas reçu des moyens pour la couverture de la visite du pape; Sur le plan pratique, le Jour n’avait pas besoin de moyens démesurés pour le faire. et c’est un travail qui si je m’en tiens au courrier des lecteurs, a été bien fait dans notre journal.

Sur un tout autre plan, vous avez été chargé par les autres directeurs de publication d’essayer de trouver des solutions au piratage et au pillage dont vous êtes l’objet de la part de certains sites Internet qui se réclament d’information. Où en est la procédure?
Nous avons déjà saisi un certain nombre de nos conseillers juridiques le moment venu, vous saurez ce que nous entendons faire pour que cesse le piratage de nos contenus par des personnes qui ne font d’autre effort que celui du copier coller, et qui vivent éhontément dans le confort des pays occidentaux, grâce au travail d’autres personnes.

Le jour sera en kiosque le samedi désormais. Peut on parler d’avancée?
Non, c’est juste un arrimage sur les standards internationaux.Dans tous les pays du monde, les quotidiens paraissent le samedi…

Jeune Afrique vous classe cette semaine parmi les 50 personnes qui comptent au Cameroun, votre commentaire.
C’est la manière de voir de jeune Afrique. Même si cela me flatte, cela doit être pondéré par le fait qu’il y a au Cameroun, des gens vraiment importants et puissants qui ne sont pas dans cette galerie de portraits. Pour le reste, je crois que dans le domaine de la presse, il y a encore tellement de choses à faire chez nous …

Le Jour
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