L’augmentation du prix des carburants crée toujours des remous

Le ministère du Travail et de la sécurité sociale indique avoir mené avec succès des négociations avec des syndicats de transports qui projetaient une autre grève pour le 14 juillet prochain

On croyait les syndicats des transports urbains et interurbains apaisés après la réunion tenue le 07 juillet 2014 avec le ministre du Commerce, réunion à l’issue de laquelle les tarifs des taxis ont connu une augmentation de 50F. La mesure a été rendue publique le 09 juillet dernier par le ministre du Commerce Luc Magloire Marga Atangana, qui affirmait comprendre les doléances des syndicats en rapport avec l’entrée en vigueur, depuis le 1er juillet 2014, de nouveaux prix sur les carburants.

Que nenni ! Si l’on s’en tient à un communiqué du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, publié dans la presse publique ce vendredi. Après des négociations avec des syndicats des transports, le ministre informe de la suspension d’une grève générale qui était projetée pour le 14 juillet 2014. Les négociations du ministre du Commerce ayant abouti à l’augmentation du tarif des taxis auraient ainsi été faites avec. une partie des syndicats. Lesquels syndicats quant à eux envisageaient d’entrer en grève le 07 juillet.

Dans son communiqué, Grégoire Owona prend la précaution de citer tous les syndicats qui ont participé à la concertation tenue le 10 juillet 2014 dans ses services. Il s’agit en tous de 14 syndicats représentant divers secteurs des transports : motos-taxis, taxis, tricycles, cars, autobus, camions, routiers.

Que demandaient-ils ? Pas grande nouveauté : L’application immédiate des mesures d’accompagnement prises par le chef de l’Etat à la suite de la hausse des prix des carburants, ce qui a déjà été fait hormis la revalorisation du Salaire minimum inter-garanti ; ainsi que l’assainissement du secteur des engins à deux roues. Sur ce dernier point, le ministre du Travail informe qu’il a été mis sur pied « un mécanisme d’assainissement dans le secteur des mototaxis en associant les syndicats à la reflexion et en collaboration avec les administrations concernées sous la conduite du ministère de tutelle ». Le gouvernement a demandé un délai de trois mois avant une future évaluation de la mise en uvre de ces engagements avec les syndicats.

de nombreux syndicats, y compris ceux représentant les mototaxis, projettaient une grève générale pour le 14 juillet 2014
leseptentrion.net)/n

Le salaire des fonctionnaires revalorisé de 5%

Le chef de l’Etat a publié un décret et une ordonnance ce 07 juillet qui donnent les détails sur les mesures d’accompagnement prévues après la hausse des prix des carburants

On voit enfin mieux dans le pourcentage des différentes mesures annoncées par le gouvernement le 30 juin dernier, après la décision prise d’augmenter, dès le 1er juillet, les prix du super, du gasoil et de la bouteille de gaz domestique. Le chef de l’Etat a donné les précisions sur la «réduction de 50% du montant de l’impôt libératoire, de la taxe de stationnement et de la taxe à l’essieu» ainsi que la question de la revalorisation des salaires des agents publics.

D’après un décret signé par Paul Biya ce 07 juillet, la rémunération mensuelle des personnels civils et militaires camerounais a été portée à 5%. Le président de la République a également signé une «ordonnance portant réduction de la taxe spéciale sur les produits pétroliers et de certaines taxes dues par les transporteurs de personnes et de marchandises» qui revoit des dispositions des articles 231, 234, 611 C46 et C95 du Code général des impôts. Ladite ordonnace, écrit Paul Biya, prend effet dès ce 07 juillet.

L’ordonnance dans le détail
Article 231 (nouveau) : Les taux de la taxe spéciale sur les produits pétroliers sont les suivants : essence, super, 80 F par litre ; Gazoil 60 F par litre.

Article 234 (nouveau) : Le produit de la taxe spéciale sur les produits pétroliers est affecté à la redevance d’usage de la route comme suit : 75F CFA à prélever sur le litre de super, 60 F à prélever sur le litre de gazoil. Le reste sans changement.

Article 611 (nouveau) : Le tarif de la taxe à l’essieu est gradué ainsi qu’il suit : par véhicule et par trimestre : 4500 FCFA pour les véhicules de charge utile supérieure ou égale à 3 tonnes et inférieure à 5 tonnes ; 9375F CFA pour les véhicules de charge égale ou supérieure à 5 tonnes et inférieure à 16 tonnes ; 16.875 FCFA pour les véhicules de charge utile égale ou supérieure à 16 tonnes et inférieure à 20 tonnes; 28.125 FCFA pour les véhicules de charge utile supérieure ou égale à 20 tonnes et inférieure à 30 tonnes ; 37500 FCFA pour les véhicules de charge utile supérieure ou égale à 30 tonnes.

Article C 46 nouveau : Toutefois, les tarifs de l’impôt libératoire sont arrêtés par les collectivités territoriales décentralisées bénéficiaires du produit de cet impôt dans la fourchette suivante : catégorie A, de 0F à 10.000 F CFA ; catégorie B, de 1001 F à 20.000 F CFA ; catégorie C, de 20.001 F à 25.000 FCFA, catégorie D de 25.001 F à 50.000 FCFA

Article C 95 nouveau : les tarifs trimestriels de la taxe de stationnement sont fixés comme suit : Motos taxis : 1500F CFA ; taxis : 5000 FCFA, Autobus 7500 FCFA.


Droits réservés)/n

Une révision des tarifs de taxis en perspective

Pour éviter une grève des taxis qui était prévue pour ce 07 juillet 2014 à la suite de la hausse des prix des carburants, le gouvernement a consenti à l’examen de ce «réaménagement»

C’était ça ou la grève illimitée ce lundi, après la décision prise par le gouvernement d’augmenter les prix du carburant. Le ministre du Commerce tient une réunion ce 07 juillet avec les syndicalistes du transport urbain pour envisager la proportion dans laquelle les tarifs de taxis seront revus. Si à Yaoundé ce lundi le prix du trajet en taxi est toujours de 200 F CFA, il a connu une augmentation depuis la semaine dernière dans des villes comme Douala et Ngaoundéré où des chauffeurs ont unilatéralement décidé de le faire passer à 300 voire 350 F CFA. Dans la capitale politique du Cameroun, les chauffeurs attendent encore le mot d’ordre des syndicats à l’issue des concertations avec le ministère du Commerce

A l’endroit des transporteurs qui avaient eux aussi émis un préavis de grève, le gouvernement a demandé un délai d’un mois pour trouver des «solutions durables» aux griefs présentés : Fin des arnaques policières et municipales ; retrait des pelotons routiers motorisés ; application des conventions collectives dans le secteur, etc.

L’augmentation du tarif des taxis ne figurait pas dans le plan initial du gouvernement après la décision du 30 juin qui comprenait cinq points principaux au titre de mesures d’accompagnement : «maintien du prix du litre de pétrole à 350 F CFA; réduction de 50% du montant de l’impôt libératoire, de la taxe de stationnement et de la taxe à l’essieu ; revalorisation des salaires des agents publics; début immédiat des concertations paritaires en vue de la revalorisation du SMIG ».

Le ministre du Commerce s’est rendu dans les marchés de Yaoundé et Douala la semaine dernière pour rassurer sur le maintien des denrées alimentaires de première nécessité au niveau actuel des prix. On voit comment cela pourra être possible dès lors que la facture du trajet pour transporter les dites marchandises sera plus lourde.

Dans certaines villes comme Douala et Ngaoundéré, les tarifs de taxis ont été revus unilatéralement par certains chauffeurs
africapresse.com)/n

Le gouvernement justifie l’augmentation du prix des carburants

Le porte-parole du gouvernement a tenu une conférence de presse sur la question le 1er juillet

Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a tenu une conférence de presse hier relative en l’entrée en vigueur dès le 1er juillet 2014 de nouveaux prix sur les carburants. Si les litres de super, de gasoil ou de gaz domestique ont respectivement connu une hausse de 81 F, 80 F et 500 F CFA, le porte-parole du gouvernement a indiqué que cette révision ne correspond pas encore aux prix réels qui devraient être pratiqués. « La subvention aux prix pétroliers demeure. Elle est simplement réduite, dans une proportion, somme toute raisonnable, en tout cas, da nature à permettre au budget de l’Etat de mieux la supporter ».

L’urgence serait venue du constat de la pression de la subvention sur les finances publiques. Pression que le ministre a illustrée par quelques exemples. «Il importe en effet d’indiquer que le montant cumulé de la subvention de l’État aux prix des carburants à la pompe, soit 1 200 milliards de francs CFA de 2008 à 2013, correspond à 120% du budget d’investissement public de l’exercice 2014. Il équivaut à cinq fois le budget des Travaux Publics, quatre fois celui de l’Éducation de Base, des Enseignements Secondaires et de l’Enseignement Supérieur, tous les trois pris ensemble. Cette somme aurait par ailleurs permis de réaliser quatre barrages hydroélectriques, comme celui de Lom Pangar, six hôpitaux de référence, ou encore la construction de 2 400 kilomètres de routes bitumées », a-t-il détaillé.

On devrait donc s’attendre, dans les prochaines années, à une réduction progressive de l’appui de l’Etat sur les prix des carburants jusqu’à ce que la subvention soit réduit à une peau de chagrin. Le gouvernement camerounais affirme qu’avec l’argent dégagé, le pays pourra moins s’endetter auprès de bailleurs de fonds étrangers et investir davantage dans les grands projets, comme suggéré depuis 2008 (date de la dernière révision des prix), par le Fonds monétaire international.

La direction générale du Fonds monétaire international à Washington DC, contactée par Journalducameroun.com, a indiqué qu’elle réserve le commentaire des mesures prises par le gouvernement le 30 juin 2014 dans le cadre du prochain rapport de l’institution qui sera publié à l’issue des consultations avec le Cameroun au titre de l’article IV des statuts du fonds, prévu en mai 2015.

Les prix révisés le 30 juin 2014 par le gouvernement
– Un litre de super: 650 F CFA. (569 F CFA avant la révision des prix, soit une différence de 81 francs)
– Un litre de gasoil: 600 F CFA (520 F CFA avant la révision des prix, soit une augmentation de 80 F CFA)
– La bouteille de 12Kg de gaz domestique: 6500 F CFA (6000 F CFA avant la révision des prix, soit une augmentation de 500 F CFA)

Les prix «réels» sans toute forme de subvention, selon le gouvernement
– Un litre de super: 825 F CFA
– Un litre de gasoil: 770 F CFA
– Un litre de pétrole lampant: 705 F CFA
– La bouteille de gaz domestique de 12,5 Kg: 9230 F CFA

Lire l’intégralité du propos du ministre de la Communication lors du point de presse du 1er juillet 2014

Une partie des prix réels des carburant continue encore d’être supportée par le gouvernment, selon Issa Tchiroma Bakary
Droits réservés)/n