Au Cameroun, des enfants d’Upécistes racontent leur vie pendant le maquis

Le  sacrifice des militants de l’UPC pour l’indépendance du pays est aujourd’hui reconnu comme du nationalisme. Plus de 50 ans après le maquis, des enfants de héros racontent leur vécu

Dans son quartier à Ndogbati II, presque tout l’entourage de Louise Ngo Tonye sait qu’elle est la fille d’un «maquisard». Le sujet revient, de temps à autre, dans des conversations avec des voisines qui tentent de tuer le temps en évoquant des souvenirs d’enfance. Elle raconte alors fièrement quelques anecdotes que lui avait transmises son papa Paul Tonye Nko’o, lorsqu’il leur parlait de son exil dans les brousses de Sak-Bayeme, un village de la Sanaga- maritime. Pourtant, même après plusieurs années, Louise Ngo Tonye n’a jamais évoqué son enfance avec ses voisines, se contentant de petites séquences drôles.

Seules les années passées avec elle ont permis à l’auteur de cet article de prendre connaissance de l’«absence» et de la «peur» qui ont meublées les années d’innocence de cette femme – aujourd’hui mère de sept enfants – du fait de l’engagement de son papa dans la quête de l’indépendance du Cameroun.

«Mon père était déjà dans le maquis à ma naissance en 1955. Il occupait le poste de secrétaire de la section UPC (Union des populations du Cameroun, Ndlr) de la grande Sanaga (aujourd’hui Sanaga-maritime). C’est lui qui rédigeait tous les rapports des réunions qui se tenaient dans les villages bassa et qui servait de lien avec les grands du parti en brousse. Donc il était aussi très recherché par les militaires qui voulaient qu’il dénonce les autres membres et qu’il leur donne les documents qu’il détenait», indique Louise.

 Paul Tonye Nko’o est né en 1920. Il devient membre de l’UPC, un mouvement de pression- créé le 10 avril 1948- qui réclamait l’annulation de la mise du Cameroun sous tutelle française, la réunification «immédiate» et l’indépendance du pays. Avant de militer, il était enseignant pour l’école protestante de Sak-Bayeme. Entre 1954 et1955, il quitte famille et école pour se cacher dans la forêt, poursuivi, en même temps que d’autres membres de l’UPC, par l’armée camerounaise. Sa motivation : changer l’avenir du Cameroun.

-C’est ma grand-mère qui s’occupait de nous-

«Papa était toujours en brousse ou en prison. A de rares moments, il venait nous rendre visite, mais c’était toujours la nuit et il devait repartir avant le matin pour ne pas se faire arrêter par des militaires», confie-t-elle.

Pendant ces moments d’absence, l’encadrement de ses huit enfants revenait à Ngo Njel Sara leur mère, également militante de l’UPC.

«On était déjà habitué à vivre avec notre mère parce que durant les douze premières années de ma vie, mon père n’était pas là. Même après l’indépendance, on continuait à les arrêter, ils n’étaient pas vraiment libres», relève le Dr Njel Urbain,  deuxième né de la famille installé à ce jour à Garoua.

«Ma mère faisait les champs, on mangeait. Mais les militaires la gardaient souvent à Edéa pendant plusieurs jours pour l’interroger. Ils voulaient qu’elle leur dise tout ce qu’elle savait sur les activités de son mari et surtout qu’elle leur dise où il se trouvait. C’est ma grand-mère qui s’occupait de nous, elle était toujours là», ajoute Ngo Tonye Pauline, la deuxième fille de la famille.

-Une vie de peur et de violence-

«La nuit chez nous on entendait souvent des pas. C’étaient des militaires qui rodaient autour de la maison pour s’assurer qu’aucun maquisard n’était arrivé. Et là, bien qu’enfant, on avait peur. Mais ils venaient quand  les autres villageois qui n’étaient pas dans l’UPC leur donnaient des informations, leur disant qu’il y a eu des mouvements suspects dans le village», souligne Louise.

Pauline Ngo Tonye se souvient qu’un «camp de concentration» avait été créé dans le village au début de la décennie 1960. C’est là qu’étaient logées toutes les femmes de nationalistes. Elles y étaient surveillées. Jusque dans leurs champs elles devaient être accompagnées par des militaires armés pour éviter  qu’elles ne rencontrent leurs maris une fois là-bas. Elles devaient céder à toutes les exigences, même sexuelles, des militaires.

«Plusieurs enfants sont nés à cette période-là. Les femmes subissaient les violences sexuelles des militaires qui savaient qu’ils n’avaient de compte à rendre à personne. La plupart de ces enfants ont été nommés Gwet (la guerre en langue bassa, Ndlr). C’était comme si leurs époux étaient psychologiquement préparés à cette situation, quand ils sont rentrés ils ont accepté les enfants comme les leurs. Certains ont même renommé leurs enfants avec des noms comme Cameroun et Africa», explique-t-elle.

Des violences physiques, Njel Urbain n’en a pas subi personnellement, ni aucun de ses jeunes frères d’ailleurs. Mais il se souvient d’un jour de 1962 où des militaires sont arrivés à la maison, ils avaient été informés par certains villageois que des maquisards étaient entrés dans le village. «Ils ont demandé où sont les hommes de la maison. Mon grand-père leur a dit qu’il était le seul homme présent. Alors les militaires l’ont arrêté et ils ont commencé à le rouer de coups, le fait qu’il était déjà fort avancé en âge et malade ne les gênaient pas ils continuaient à le bastonner. Un de mes cousins qui était âgé de quatorze ans à l’époque n’a pas supporté et il s’est interposé. Les militaires l’ont tabassé avant de l’embarquer avec eux. Ils sont allés le laisser à plus de trente kilomètres du village et il est revenu à pied. Je crois qu’il avait compris la leçon.»

-Des enfants disaient que notre père était bête-

Pour les nationalistes et pour leurs familles, les années qui ont suivies l’indépendance du pays en 1961 n’ont pas été faciles. Chômage et moqueries faisaient partie de leur quotidien.

«Des enfants me disaient souvent que mon père était bête. Qu’il avait abandonné son travail pour aller vivre dans la brousse comme un sauvage. J’étais déjà adolescente. Ca me faisait mal je l’avoue. Et quand je rapportais ça à mon père il disait toujours «Um Nyobé m’avait dit que le combat que nous menons aujourd’hui nous n’allons pas en profiter que ce sont les générations après nous qui vont en profiter». Là je reprenais courage. Même sans comprendre, je sentais bien que mon père avait fait quelque chose d’important et j’étais très fiere de lui. J’ai toujours été très fiere de lui», martèle Pauline Ngo Tonye.

Tous les trois s’accordent cependant sur le fait que cette période a été très difficile pour leur maisonnée, Tonye Paul Nko’o n’ayant plus d’emploi. «Il ramassait des noix avec sa femme et il devait vendre cela pour qu’on aille à l’école. Mais il y’avait des sympathisants qui apportaient leur soutien financier et on essayait de faire avec. Jusqu’à ce que papa retrouve plusieurs années après son emploi à l’école protestante», explique Njel Urbain.

Avait-il changé?

S’il est une autre chose qui met également Njel Urbain, Louise Ngo Tonye et leur petite sœur Pauline Ngo Tonye d’accord, c’est bien le fait que leur papa n’avait pas changé. Du moins pas moralement. Il portait sur ses cuisses la cicatrice que lui avait laissée une balle tirée par les militaires alors qui le traquaient en brousse avec ses compagnons, en 1958. Mais cela était, selon eux, «la seule chose nouvelle chez lui». Tous gardent le souvenir d’un homme «enjoué», «plein d’humour et de joie» et «attentionné». Bref un «héros qui avait pour passion le catch et le damier».

 

 

Hommage à Marthe Eding, veuve d’Ernest Ouandié

Par Les Associations patriotiques de la diaspora camerounaise de Belgique

Les vrais grands hommes sont souvent ceux qui, de leur vivant, ne souhaitent pas qu’on parle trop d’eux. Marthe Ouandié, épouse de Ernest Ouandié, était de ceux-là. Dame veuve Ouandié est décédée le vendredi, 15 avril 2016 à son domicile de Bonabéri, dans la ville de Douala au Cameroun.

Marthe Ouandié, avait épousé le destin, la stature, d’un héros, Ernest Ouandié, indépendantiste et anticolonialiste camerounais, exécuté en janvier 1971 à Bafoussam. Durant l’absence de son époux pendant 45 ans, elle a su entretenir la mémoire de ce dernier, la mémoire de nos héros tous assassinés par le pouvoir néocolonial.

Vice-présidente de l’Union des Femmes Démocratique du Cameroun (UDEFEC), elle a comme le souligne le communiqué de l’Union des Populations du Cameroun, « pris la parole devant l’assemblée générale spéciale des Nations Unies en février – mars 1959 au cours des débats sur l’indépendance du Kamerun. »

Cette perte de Marthe Ouandié à l’âge de 95 ans est un coup dur, non seulement pour un continent noir où les Hommes d’exception deviennent de plus en plus des exceptions rarissimes, mais aussi, pour un Cameroun où les abus de pouvoir, la corruption, le népotisme et les dérives dictatoriales, sont depuis longtemps la règle.

Marthe Ouandié, que la terre de nos ancêtres te soit légère. Que ton âme repose en paix.

Fait à Bruxelles le 17 avril 2016:
– Le CODE (Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora)
– Le Mouvement de février 2008 au Cameroun
– L’APJE (Association pour la Promotion de la Justice et de l’Education)
– L’asbl SOLIUNI ( Solidarité Universelle)
– Le Collectif Folefack
– La Fondation MOUMIE


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Cameroun: nous pensons à toi maman Marthe Um Nyobe!

Par Abdelaziz Mounde

A partir de ce mois, le 25 janvier 2016, Mme Marthe UM Nyobe recevra 50.000 tous les mois en monnaie locale dont son inoubliable époux Ruben Um Nyobe aurait souhaité qu’elle change de nom.

C’est un début et un symbole. Il vaut son pesant d’or face à l’abandon organisé de ces figures de l’histoire.

Il s’agit d’une initiative dont j’ai rendu compte le 23 décembre dernier visant à soutenir tous ceux qui se sacrifient pour l’intérêt collectif au Cameroun.

Le 10 février prochain, un site Internet dédié au crowdfunding, à la mémoire des héros et au soutien aux acteurs du changement au Cameroun sera lancé afin de permettre au plus grand nombre de participer à cette initiative.

Il s’agit d’une action dénommée : Programme UM (Unité et Mémoire) de soutien et de valorisation de la mémoire historique au Cameroun.

Bonne année Maman !


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Elie Lade: l’hommage de la nation à un héros pas si ordinaire

Par Marie Claire Nnana

Le chef de l’Etat, chef des Armées a décidé, selon nos informations, de décorer à titre posthume l’inspecteur de police principal Lade Elie, qui a entrepris, au péril de sa vie, de désarmer les kamikazes qui ont perpétré les attentats de Mora dimanche dernier, faisant 5 morts. Une décision qui tomberait, si elle se vérifiait, comme la reconnaissance officielle de l’Etat à un héros dont le nom s’inscrira désormais au panthéon de la nation, à côté de ceux d’autres martyrs, dont le sacrifice est célébré et entretenu. Ce faisant, Paul Biya envoie un message clair, et montre la voie à suivre: cette guerre sans merci contre Boko Haram ne sera pas gagnée sans l’engagement, la collaboration pleine et entière de toutes les forces vives. Et lorsque celles-ci s’impliquent jusqu’au sacrifice suprême, elles doivent recevoir l’hommage des héros.

Il faudra donc continuer à rendre hommage aux héros ordinaires de cette guerre d’usure. En scrutant, avec du recul, Kolo Fata, Fotokol, Kerawa, Maroua et Mora , localités jusque-là paisibles mais toutes subitement gangrenées par la morsure terroriste et son lot de violences, de sang et de morts, les Camerounais ont dû se rendre à l’évidence : le combat contre l’obscurantisme sera long et difficile. Et il faudra décidément de la patience, de la foi en notre armée et en nos dirigeants, de la cohésion et encore de la cohésion, pour en venir à bout. En Europe, les nationalistes et les séparatistes jalonnent encore leurs pays d’explosion. Au Nigeria, au Kenya, au Mali, au Niger, au Tchad, au Yemen, en Syrie, les djihadistes sèment quotidiennement la terreur. Pourtant la vie doit continuer.

En déclarant à notre pays cette guerre étrange, sans champ de bataille défini, sans codes, sans ennemis identifiables, et pire, sans motivation sérieuse et justifiable autre que «l’éducation occidentale est sans objet», les théoriciens de Boko Haram, s’ils existent et leurs émules, se donnent une longueur d’avance. Car aucun pays, aucune armée normalement constituée ne sait trouver la parade immédiate contre un ennemi qui joue à la perfection un jeu macabre, le jeu des ombres.

Pourtant, face à cette hydre, le Cameroun est loin d’être désarmé. Le caractère spectaculaire et mortifère des attentats charrie certes de fortes doses d’adrénaline et est de nature à ébranler le moral des populations. Mais l’émotion ne saurait faire oublier que le Cameroun dans cette bataille dispose d’armes de poids à faire valoir, aux plans militaire et sécuritaire, cela dit sans forfanterie aucune. Ce qui se passe dans cette conjoncture si particulière, c’est que les terroristes profitant de l’homogénéité physique et humaine entre l’est du Nigeria et le nord du Cameroun, jouent à leur jeu favori: ceinturer les adolescents de bombes et les faire exploser dans les marchés pour provoquer des électrochocs dans l’opinion, semer la peur-panique. A vrai dire, ces attentats, aussi durs qu’ils puissent paraître à nos esprits et à nos c urs ébranlés, ne traduisent pas du tout un rapport de force en faveur de la barbarie terroriste. Ils sont simplement destinés, et c’est la raison d’être même du terrorisme, à faire du bruit et à semer la terreur. Comme un cancer qui vous ronge jusqu’à la moelle, mais dont votre médecin possède la thérapie, et qu’il vous applique, lentement, mais sûrement.

Alors, de grâce, ne jouons pas le jeu de barbares. Le véritable risque consiste pour les Camerounais à sombrer dans la peur et le doute, ou à banaliser cette infâme violence qui s’abat injustement sur nos frères; au point de nous y habituer. Pire, au point de l’oublier. Il paraît évident que la meilleure manière pour nous tous, citoyens ordinaires et moins ordinaires, de rester présents et concernés, dans cette guerre, et d’exprimer notre solidarité avec le chef des Armées, les soldats, et nos concitoyens de l’Extrême Nord, c’est en dehors des milliers de prières élevées ici et là, de fêter les nombreux succès qui jalonnent néanmoins cette terrible nuit. C’est la voie pavée par le chef des Armées qui n’a de cesse de magnifier la bravoure des soldats, et aujourd’hui le courage d’un officier de police. Ainsi donc, le moindre attentat déjoué, la moindre information fournie par des patriotes, la moindre tentative d’auto-organisation des populations en groupes de vigilance et d’auto-défense, doit être connue, amplifiée, soutenue, célébrée.

Et que dire des hommes et femmes de l’ombre dans la vie ordinaire, mais projetés soudain à la lumière et à l’admiration de tous par leurs actes spontanés d’héroïsme? Que dire de ces fonctionnaires, paysans, étudiants, chevaliers au grand c ur, qui n’hésitent pas à payer de leur vie pour sauver des dizaines d’autres, alors qu’ils ont le loisir de fuir la mort à toutes jambes? Nous avons envers ces héros un devoir d’hommage sans aucun doute. Même lorsqu’ils sont morts, car ils meurent au nom de la dévotion patriotique. C’est le cas de Lade Elie, inspecteur de police principal, mort pour le Cameroun, dont nous avons devons tous être fiers, et dont la famille éplorée doit recevoir les marques concrètes de cette reconnaissance. C’est le cas d’autres anonymes, qui fournissent des informations précieuses à l’Etat, qui persuadent les jeunes de rester à l’écart de ce funeste commerce, qui prêchent une pratique apaisée de la religion. Sachons partout les reconnaître, et les magnifier. La grande Histoire du Cameroun s’écrit aussi avec les actions remarquables des hommes simples, comme Lade Elie, qui s’inscrivent dans la prospérité comme des modèles. Des héros.

L’homme qui a évité le pire à Mora, l’inspecteur de police principal Elie Ladé.
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Cameroun: En mémoire de nos héros et héroïnes par Lydie Seuleu

Appel aux artistes pour une chanson en différentes langues nationales pour lutter contre le tribalisme

Chères compatriotes, chers compatriotes,
Nous, grands peuples de la savane, de la forêt, des steppes, des montagnes, de la brousse, des bords de l’eau, des vallées, appelés affectueusement peuples de l’Afrique en Miniature, souffrons extrêmement du tribalisme (mot inexistant en nos langues ancestrales nationales), introduit dans notre souveraineté nationale, dans notre riche et puissante société multiculturelle et multi-linguistique pour nous détruire. La notion d’équilibre régional nous pend jusqu’à ce jour au cou comme un goulet d’étranglement, comme une équation à multiples inconnus. On s’achemine vers les soixante ans de notre indépendance et on continue à parler de région sous-scolarisée, ce qui a parachuté d’illustres cancres au sommet de certaines hautes responsabilités étatiques.

Période coloniale allemande
Notre problème majeur est que notre histoire n’est pas suffisamment enseignée dans nos écoles, nos lycées et nos universités. L’histoire enseignée avec beaucoup de légèreté nous apprend que le roi des Douala, Rudolf Douala Manga Bell (1873 – 1914, 41 ans) fut assassiné par les colonisateurs allemands, de même que son cousin et secrétaire Ngosso Din, tous accusés de haute trahison. Martin Paul Samba, le grand chef Batanga Madola ont subi le même sort. Le Sultan des Bamoun, Ibrahim Njoya (1875-1933, 58 ans) a eu beaucoup de problèmes conflictuels avec les allemands. Meurt en 1933 à Yaoundé où il était placé en résidence surveillée par l’administration coloniale française.

Gros plan des héros du grand-nord
La période coloniale allemande dans le grand-nord fut terrible, plusieurs Lamido héros y ont longtemps résisté avant de se faire assassiner par des envahisseurs allemands. 1- Le Lamido Souley de rey Bouba avait conduit la résistance dans le Nord fut tué, en 1901. 2- Le lamido Oumarou de Banyo qui conduisit la résistance dans sa région fut tué, un an plus tard. 3- L’Emir Soubeiro de Yola fut également tué la même année, en 1902; tout comme le lamido Hamadou de Maroua. 4- Le Mahdi Goni Waday, résistant fut exécuté au marché de Garoua, le 10 juillet 1907, ainsi que le lamido d’Agorna, le Djaouro de Bame, le Djaouro de Oubao, le Lamido de Bengui et l’Ardo de Benguis. 5- Le Mahdi Aladji organise la résistance à Maroua et est tué en 1907. 6-etc…

Période coloniale française
La période coloniale avec la France a été aussi très sanglante. De nombreux héros tels que Ruben Um Nyobé (1913-1958, 45 ans), Félix Roland Moumié (1925 – 1960, 35 ans) Ernest Ouandié (1914-1971, 57 ans) Ossendé Afana (Né en 1930 à Nkogksaa, 1er africain agrégé en sciences économiques, mort le 15 mars 1966, à l’âge de 36 ans). Morts jeunes pour la plupart pour la défense de notre patrie et ayant pour profession respective greffier de justice, médecin chirurgien, instituteur et économiste. Lorsque ces camerounais militaient pour l’indépendance du Cameroun au point d’entrer dans le maquis et y mourir, M. A. Ali était déjà adulte. Sa trace ne se trouve nulle part dans les empreintes des héros de la nation.

Mme Lydie Seleu

Chers compatriotes, Allons-nous croiser les bras et nous faire vaincre par le tribalisme? NON!
Chers compatriote, Allons-nous accepter de nous faire massacrer par ce virus qu’est le tribalisme qui a fait son lit dans notre patrie pour nous déstabiliser? NON!
Allons-nous accepter d’être dévorés par le virus qu’est le tribalisme? NON!

Pour cet appel que nous jeunes, jeunes-vieux, vieux-jeunes, vieux, devront lancer vivement aux chanteurs et chanteuses et autres compositeurs du Cameroun, invitons-les à se mettre ensemble, afin de composer une chanson en plusieurs langues nationales à l’honneur nos héros, héroïnes et d’autres morts pour nous libérer des différentes dictatures coloniales et néo-coloniales. Que cette chanson unique en son genre soit l’hymne national des jeunes du triangle national. Nous voulons une sorte de «we are the world» ce méga hit écrit par Bob Geldof pour réunir des fonds afin de juguler la famine en Ethiopie en 1977. Dans notre cas si précis, l’hymne de la jeunesse sera pour combattre le tribalisme. Vivement que la jeunesse du triangle national ne soit pas infectée ou contaminée par ce virus destructeur qu’est le tribalisme. Le tribalisme doit être combattu jusqu’à la dernière énergie par tous fils et filles sur tout le triangle national et hors de nos frontières au même rang et titre que le SIDA.

L’écrivain Fabien Eboussi Boulaga, dans son livre intitulé: La démocratie à l’épreuve du tribalisme, note que « Le tribalisme n’existe pas, mais il tue. Plus il est dépourvu de fondements, plus il se fait virulent et se déchaîne. » Tous les héros et héroïnes ont sacrifié leur vie pour nous libérer. Ne détruisons pas leur uvre unique dans le monde. Barrons la route au tribalisme en leur honneur! Dans nos cuisines, dans nos écoles, lycées, universités cette chanson doit être chantée très vivement! Puisse le pouvoir aller à un camerounais ressortissant du Nord parce que la majorité des camerounais le veulent conséquemment à la vision du candidat de cette partie du pays au lieu que le pouvoir «rentre» au Nord par on ne sait quelle entente entre coquins, par tacite reconduction.

Vive la jeunesse consciente et éveillée
Vive la terre patrie de nos héros et héroïnes morts pour notre libération du joug colonial.
Vive nos artistes qui embrasseront ce projet d’unité nationale.


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Cameroun: Les héros oubliés de la nation

Aout 1914, sacrifice des héros de la nation camerounaise. 95 ans après c’est presque l’oubli

Le mois d’août est un mois des plus normaux au Cameroun. Les jeunes le vivent dans l’insouciance. 95 ans auparavant, deux leaders tribaux du futur Cameroun sous colonie allemande ont trouvé la mort en raison des idées qu’ils avaient pour leurs zones d’influences géographique.

Douala Manga Bell, pour une juste répartition des terres
Rudolf Douala Manga Bell, né en 1873, est le fils aîné du roi Manga Ndoumbe. Après ses études primaires à Douala, il entre dans un lycée en Allemagne et étudie le droit à l’université de BONN, avant de rentrer au Cameroun en 1896. D’abord fonctionnaire, il devient chef supérieur à la mort de son père, le 02 septembre 1908. Ses relations avec l’administration allemande se refroidissent au sujet de l’expropriation des terres. En 1910, l’administration vient occuper le plateau Joss, à Douala, pour y installer les services officiels et le quartier résidentiel européen. Les Douala, ayant à leur tête le chef Rudolf Douala Manga, protestent à plusieurs reprises contre cette mesure qui les prive de leur terrain. Ils invoquent le traité signé en 1884 avec Edouard Woermann qui stipulait que les terrains cultivés par nous, et les emplacements sur lesquels se trouvent des villages, doivent rester des propriétés des possesseurs actuels et leurs descendant. Le chef Douala est destitué le 4 août 1913 à titre provisoire alors que débute la guerre de 1914. L’administration allemande l’accuse de haute trahison envers le gouvernement allemand et l’arrête le 08 août 1914, vers cinq heures du soir. Il est pendu avec un de ses parents, Ngosso Din.

Martin Paul Samba, le guerrier Boulou
Le même jour à Ebolowa, Mebenga M’Ebono, dit Martin Paul Samba est fusillé par le allemands. Né au village d’Akok (arrondissement de Kribi) vers 1870, Samba fait ses études d’officier en Allemagne. Revenu au Cameroun, il revient au Cameroun en 1895 avec le grade de capitaine dans l’administration allemande. Il va par la suite se révolter contre les pratiques de l’administration allemande du Cameroun. Lors de la déclaration de la guerre entre l’Allemagne et la France, Martin Paul Samba aurait cherché à entrer en contact avec les troupes françaises basées à Brazzaville en république démocratique du Congo et avec les Anglais installés au Nigéria. Malheureusement pour lui, sa lettre va tomber entre les mains d’un officier allemand. Martin Paul Samba est arrêté, condamné pour haute trahison et fusillé à la veille de l’éclatement de la première guerre mondiale le 08 août 1914.

Aujourd’hui ces leaders camerounais sont presque tombés dans l’oubli. En dehors d’un rappel dans le cadre de certains programmes d’histoire, peu de choses sont faites pour le maintien de leurs mémoires. Il en est de même du Grand Batanga, où le chef Madola, accusé d’avoir envoyé une pirogue contacter un bateau ennemi en mer, déporté et exécuté à son tour. Dans le Nord Cameroun, quelques jours plus tard, les lamido de Kalfu et de Mindif et cinq dignitaires de Maroua seront également tués. Morts pour une cause aujourd’hui oubliée. Heureusement que restent des statuts dans certaines villes du pays.

Martin Paul Samba, à Ebolowa (région du sud Cameroun)
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