Centrafrique: encore des accusations d’abus sexuels concernant des Casques bleus

La Minusca a indiqué lundi avoir reçu de nouvelles informations concernant des Casques bleus et des employés civils de l’ONU

La Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué avoir reçu de nouvelles informations sur des allégations d’exploitation sexuelle et d’abus sexuels, impliquant notamment des Casques bleus et des employés civils de l’ONU.

« Ces allégations seraient liées à des incidents remontant à 2014 et 2015. Dans l’immédiat, notre principale préoccupation est de veiller à ce qu’une assistance soit portée aux victimes et que toutes les informations fassent immédiatement l’objet d’enquêtes afin que les auteurs soient sanctionnés proportionnellement à leurs actes », a déclaré la MINUSCA dans un communiqué de presse.

Une équipe intégrée dirigée par la représentante spéciale adjointe du secrétaire général en République centrafricaine, Diane Corner, s’est rendue dans la région au cours du weekend.

« Le rapport de l’équipe intégrée sera partagé avec les États membres concernés, en leur recommandant de mener une enquête approfondie et opportune, afin d’établir les responsabilités des auteurs de tels actes, qu’ils relèvent de contingents onusiens ou non », a précisé la MINUSCA.

Par ailleurs, le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous va se rendre en République centrafricaine pour représenter le secrétaire général lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président élu Faustin-Archange Touadera, qui aura lieu mercredi.

Lors de sa visite, M. Ladsous rencontrera les autorités nationales et discutera du processus politique, ainsi que de la manière dont elles conçoivent la relation du pays avec la MINUSCA. Il rencontrera également les dirigeants de la mission ainsi que les commandants des composantes militaire et de police de l’ONU concernant les questions de sécurité, de comportement et d’abus sexuels, a précisé le porte-parole du secrétaire général lors d’un point de presse à New York.

Une patrouille des casque bleus à Bangui, le 30 décembre 2015
Reuters)/n

L’ONU reconnait le Tchad comme un acteur incontournable en Centrafrique

« Le Tchad est un acteur incontournable de la grave crise sociopolitique » qui se déroule en RCA, a déclaré Hervé Ladsous, SG adjoint de l’ONU

Le Tchad est un acteur incontournable de la grave crise sociopolitique qui se déroule depuis plusieurs mois en République Centrafricaine (RCA), a déclaré à Xinhua, jeudi à N’Djaména, capitale tchadienne, M. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix. « Avant de nous rendre à Bangui, j’ai voulu faire une tournée des principales capitales de la région. C’est normal que je passe par N’Djaména pour écouter, prendre les conseils du président de la République et parler de cette tâche qu’il va falloir mener à bien pour aider la Centrafrique à sortir de cette crise terrible », a ajouté M. Ladsous qui s’exprimait ainsi à l’issue d’une audience de trois quarts d’heure que lui a accordée jeudi le président tchadien, Idriss Déby Itno.

M. Ladsous, qui était accompagné du général Lamine Gueye, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en République Centrafricaine, a indiqué comprendre la décision souveraine du Tchad, prise le 3 avril 2014, de retirer son contingent de la Mission internationale de stabilisation en République Centrafricaine sous conduite africaine (MISCA). Mais pour lui, « la contribution du Tchad pour la paix définitive en RCA reste plus que déterminante ».

« Je crois que la question maintenant, c’est de regarder vers l’avenir, de voir que la République du Tchad est un acteur incontournable dans toutes ces affaires qui concernent la région au titre de la présidence de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, Ndlr), au titre aussi de pays riverain avec un vrai rôle à jouer, un rôle qui est d’abord politique pour essayer de fédérer tous les efforts des acteurs centrafricains et de la communauté internationale pour trouver ensemble de bonnes solutions », a conclu le haut responsable onusien.

Début avril, le contingent tchadien, composés de 850 hommes, a quitté la Centrafrique où il a enregistré dans ses rangs quinze morts et trente-sept blessés. Déployés début 2013, dans le cadre de la MISCA, les soldats tchadiens ont été cependant au coeur de nombreuses controverses. Ils ont été régulièrement accusés, notamment par les milices chrétiennes anti-Balaka, de soutenir les ex-Séléka, la coalition rebelle ayant chassé le président Bozizé du pouvoir en février 2013. Le déclenchement des exactions en début décembre 2013 entre les deux factions centrafricaines, a causé des déplacements massifs de population.

L’intensité des violences et des combats, ainsi que le ciblage des ressortissants tchadiens (estimés par le gouvernement tchadien à plus de 300.000 Tchadiens en Centrafrique avant les événements), a atteint une telle dimension que les autorités tchadiennes ont lancé, fin décembre 2013, un pont aérien et envoyé des convois de véhicules de l’armée pour évacuer leurs nationaux en Centrafrique. A ce jour, ils sont plus de 95.000 Tchadiens, Centrafricains et citoyens d’autres pays d’Afrique, à être acheminés dans la capitale et au sud du Tchad, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Le président tchadien Idriss Deby Itno
fr.africatime.com)/n

L’ONU confirme le déploiement des casques bleus en RCA en septembre prochain

Ils remplaceront les troupes de la la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) opérant sous l’ égide de l’Union africaine (UA).

Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a affirmé mercredi à Brazzaville que l’ ONU enverra au mois de septembre ses casques bleus en République centrafricaine (RCA) en remplacement des troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) opérant sous l’ égide de l’Union africaine (UA).

« Le Conseil de sécurité a décidé que les Nations Unies reprendraient l’opération de l’ UA le 15 septembre. Ce qui nous laisse le temps pour déployer les troupes supplémentaires, les moyens et dans l’ intervalle, nous sommes en appui intégral dans toute la mesure de nos moyens, de l’ UA », a indiqué M. Ladsous à l’issue d’ un entretien avec le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération Basile Ikouébé.

S’agissant de l’action des soldats de la MISCA en RCA, Hervé Ladsous a estimé qu »ils font un travail remarquable, très nécessaire ». Pendant son séjour à Brazzaville, il sera reçu par le chef de l’Etat congolais Denis Sassou N’ Guesso, médiateur dans la crise centrafricaine. M. Ladsous poursuivra jeudi son périple à N’ Djamena au Tchad.

La République du Congo a envoyé près d’ un millier des éléments, y compris des militaires, gendarmes et policiers, en RCA, dans le cadre de la MISCA, en vue d’ aider le pays à restaurer la paix, la sécurité et la stabilité. En rappel, les Nations Unies envisagent de déployer quelque 12.000 casques bleus en Centrafrique

Des Casques bleus de l’ONU à Goma, en RDC
AFP /Phil Moore)/n