Les historiens camerounais sont actuellement sous pression

La Commission Macron les accule à un choix cornélien entre Histoire et Mémoire.

Les deux objets partagent le souci d’actualisation du passé, que celui-ci soit proche ou lointain, mais ils ne vont pas toujours de pair. L’histoire a pour caractéristique principale la compréhension du passé, le but en étant la libération du présent. La tâche historique s’exécute par des enquêtes scientifiques de terrain, des recherches documentaires et le traitement des données dans le secret des laboratoires.

Les résultats de l’histoire (quel que soit le lieu où elle s’est déroulée) s’adressent à l’ensemble de l’humanité. Ceci explique le souci de rigueur et d’objectivité du travail de l’histoire. C’est en cela que l’histoire de l’Egypte antique me parle autant que celle de la Grèce, de la Chine, de Rome, de Sparte, du Mali ou du Zimbabwe.

Par contre, la mémoire, elle, a une dimension plus subjective et s’adresse à un peuple ou à un groupe de peuples particuliers (Juifs, Tutsi, Noirs, etc.). Voilà pourquoi la mémoire soulève tant de passions, car elle a pour fonction d’entretenir le poids du passé sur le présent. Là est la fonction des mémoriaux dans des pays comme le Rwanda.

A l’époque où j’y travaillais sur la question du génocide, j’avais observé un phénomène récurrent : chaque année, à l’approche du 6 avril (date du début du génocide de 1994), une hystérie collective s’emparait de l’ensemble du pays. Celle-ci pouvait durer des jours, voire des semaines ; et la tâche des psychologues et des psychiatres était particulièrement difficile, compte tenu de l’afflux des patients dans les rares formations hospitalières de ce pays par ailleurs dépourvu à l’époque de praticiens (psychologues, psychiatres) qualifiés.

Sans dévoiler un secret professionnel, je puis dire que le souhait de quelques experts internationaux que nous étions était d’enterrer au plus vite les victimes atrocement mutilées, l’oubli étant une fonction vitale de la psychologie et de l’histoire humaines.

Equipe de France : Raphaël Varane prend sa retraite

Comme pressenti, le défenseur central Raphaël Varane (29 ans, 93 sélections et 5 buts) met un terme à son aventure avec l’équipe de France.

Dans un long message publié sur le réseau social Instagram, le joueur de Manchester United a confirmé sa retraite internationale ce jeudi. « Représenter notre magnifique pays pendant une décennie a été l’un des plus grands honneurs de ma vie. A chaque fois que j’ai porté ce maillot bleu si spécial, j’ai ressenti une immense fierté. Le devoir de tout donner, de jouer avec mon cœur et de gagner à chaque fois qu’on entrait sur le terrain. Cela fait plusieurs mois que j’y réfléchis et j’ai décidé que c’était le bon moment pour moi de prendre ma retraite internationale », a confirmé le champion du monde 2018, avant de poursuivre.

« Enfant, je me rappelle avoir suivi France 98, cette équipe, ces joueurs qui nous ont fait vivre des émotions indescriptibles. Je rêvais de faire comme nos héros et, 20 ans après, j’ai vécu l’une des plus belles expériences de ma vie, de celles qui m’ont rendu vraiment fier. On a ramené la Coupe à la maison !! Je ne l’oublierai jamais. Je ressens toujours chacune des émotions ressenties ce jour-là, le 15 juillet 2018. Ça a été l’un des moments les plus formidables et les plus mémorables de ma vie.

Cette victoire que nous avons remportée tous ensemble n’aurait jamais été possible sans le soutien de Didier Deschamps, de chacun des membres de l’encadrement et de notre staff durant ces années, de mes coéquipiers qui ont défendu notre maillot à chacun de nos matchs. Mais plus important encore, cette victoire n’aurait pas été possible sans le soutien de chacun d’entre vous tout au long de ce chemin. Votre ferveur, les célébrations et les souvenirs de notre retour en France resteront gravés à jamais en moi« , a-t-il assuré.

« Même après la défaite en finale l’année dernière, avec certes un beau parcours, vous nous avez accueillis en héros à notre retour. A chacune et à chacun de vous, mille fois MERCI ! Ces moments avec vous me manqueront c’est certain, mais le moment est venu pour la nouvelle génération de prendre le relais. Nous avons un groupe de jeunes joueurs talentueux qui est prêt à prendre la relève, qui mérite d’avoir sa chance et qui a besoin de vous. Du plus profond de mon cœur, merci », a terminé Varane. La fin d’une magnifique histoire entre Varane et l’équipe de France.

 

 

Disparition : le monde pleure le « Roi » Pelé

Le plus grand joueur de l’histoire du foot s’est éteint à l’âge de 82 ans. Il a marqué à jamais l’histoire du sport le plus populaire de la planète.

Il est, déjà, le seul à avoir gagné trois Coupes du monde (1958, 1962 et 1970). Il a également participé aux premières heures de gloire du football brésilien, celles qui contribuent aujourd’hui encore à la légende sportive de ce pays. Ce n’est donc pas un hasard s’il a aussi été désigné comme athlète du siècle en 1999 par le Comité international olympique. Il gagna son premier Mondial alors qu’il n’avait que 17 ans et endossa la panoplie de jeune prodige grâce notamment à un but somptueux marqué contre l’équipe de France en demi-finale (5-2).

Mais la Coupe du monde de 1970 demeure à jamais son plus glorieux moment. Cette année-là, à 29 ans, il fut en pleine possession de ses moyens et mit son costume de chef d’orchestre pour guider l’une des plus belles équipes que le football nous ait offertes. Ce Mondial mexicain étant le premier à être diffusé en direct et en couleur, les prouesses de Pelé restent bien ancrées dans l’imaginaire collectif. Il doit aussi son titre de meilleur joueur de l’histoire à cette exposition médiatique inédite et relègue au second plan les gloires antérieures du foot international comme Alfredo Di Stéfano.

Actions de légende

Ses actions ratées ont contribué à nourrir sa légende, mais aussi à enjoliver de manière considérable les carrières de ses adversaires. Pour le quart de finale 1970, il offre l’occasion au gardien anglais Gordon Banks de réaliser l’arrêt du siècle via un tir de la tête a priori imparable qui percute le sol avant de filer au ras du montant, mais le portier sort un plongeon impensable pour dévier la balle au dernier moment.

Lors de cette même compétition, en demi-finale, Pelé réussit un grand pont sur le gardien uruguayen, sans toucher le ballon au moment du duel, ce qui trompe complètement ce dernier. Sauf que le tir du génie brésilien frôle le montant droit alors que le but était grand ouvert. Au lieu de relativiser le talent de Pelé, ces deux loupés ont renforcé son aura et démontré son génie.

L’épopée du Santos FC

Le maillot auriverde (97 buts en 91 sélections) ne sera pas la seule étoffe à contribuer à la légende de Pelé. Sous les couleurs du Santos FC, il conduit cette équipe au panthéon mondial du ballon rond. Un an avant l’arrivée du prodige en 1956, le club ne compte que deux titres de champion régional de São Paulo. Sous son règne, le club gagne cinq fois le championnat national entre 1961 et 1965, deux Copas Libertadores (la version sud-américaine de la Coupe des champions) et deux Coupes intercontinentales en 1962 et 1963. Après le départ du numéro dix brésilien, le Santos FC est classé 5e plus grande équipe du XXe siècle par la Fifa.

Si Pelé est considéré comme le plus grand de tous, il le doit aussi à sa propension à ne pas avoir raté ses rendez-vous cruciaux, contrairement à Johan Cruijff (finaliste du Mondial en 1974) et à ne pas s’être fait trop étourdir par la célébrité, tel Diego Maradona (suspendu pour usage de cocaïne). Il est le symbole de la rationalité sportive. Son talent se met au service du spectacle, mais c’est aussi sa meilleure arme pour vaincre. Il n’est pas un puriste du jeu comme son homologue néerlandais fier d’avoir perdu face à la RFA parce que son équipe des Pays-Bas avait tout de même marqué les esprits. Il est un gagneur qui raisonne avec des objectifs chiffrés, comme dépasser les 1 000 buts inscrits (1 281 au total en 1 363 matchs sur 21 ans de carrière).

La vengeance du père

Pelé n’incarne donc en rien la face dionysiaque et carnavalesque du Brésil, celle de l’alcool et des excès, mais le versant apollinien lié au culte et au soin du corps. Né en juin 1940, fils d’un footballeur amateur, il grandit à Três Corações, dans l’État du Minas Gerais, au nord de Rio de Janeiro. Victime d’une grave blessure, son père avait échoué à l’orée d’une grande carrière. Conséquence, le jeune Edson Arantes do Nascimento n’envisage pas le football comme un loisir, mais comme une profession. Il adopte cette vision non hédoniste du ballon rond dès l’âge de 15 ans lorsqu’il débarque au Santos FC et qu’il est logé dans la Concentraçāo, l’hôtel qui sert d’appui pour les mises au vert des joueurs pros.

Il mène là-bas une vie monacale et se montre extrêmement soucieux de son corps. D’ailleurs, Pelé n’est pas un colosse au physique de Hulk. Lorsqu’il était joueur, il mesurait 1,72 m pour 75 kilos et chaussait du 39. Mais son anatomie était harmonieuse et bien proportionnée, suffisante pour lui permettre de devenir un joueur de niveau planétaire et de nous régaler par des buts ou des actions d’anthologie.

La revanche sur la vie et la réussite par le prisme de l’échec du père, tous les ingrédients de la success-story sont réunis. Il n’est pas un héros racinien comme Garrincha, vaincu par ses démons. Il est un personnage de Hollywood qui va jusqu’au bout de son happy end. Pelé véhicule comme message aux yeux des élites que le travail et l’abnégation paient. Il est alors un exemple idéal pour ne pas désespérer les classes populaires qui ont raté le train de la prospérité économique.

Il est une hagiographie du « petit Noir » qui surpasse les préjugés racistes et les barrières sociales, sans la verve revendicative de Muhammad Ali, ce qui rassure les annonceurs. Il est la preuve ultime de l’universalité du sport, une version édulcorée de la négritude, de son tropicalisme, de son tiers-mondisme. Il n’oppose pas les Noirs à l’establishment et ne s’inscrit pas dans une logique communautariste.

Premier ministre des Sports noir

Non, le leitmotiv de Pelé est de jouer sur le terrain de la White Class, au sein d’une société brésilienne où l’élite a la peau blanche. Il est l’un des premiers Noirs, en 1974, à signer un contrat de publicité avec Pepsi-Cola. Il devient ministre des Sports de 1995 à 1998 : jamais une personne de couleur n’avait exercé une telle haute responsabilité jusque-là. Il n’est plus un Afro-Brésilien originaire des favelas, il est désormais un notable, invité aux soirées mondaines. La fée football l’a fait changer de couleur.

Sa notoriété lui a même permis de partager la vedette sur grand écran avec Sylvester Stallone dans le film À nous la victoire (1981) et de s’offrir un bain de foule avec le public américain du club de Cosmos de New York, le dernier club de sa carrièreUn challenge plus mercantile que sportif pour ce footballeur, certes, extraordinaire, mais qui avait ses heures de gloire derrière lui.

Exemple de reconversion

À sa manière, Pelé a dépassé le cadre du football pour transgresser les codes sociaux et raciaux du Brésil. Mais il n’est pas devenu pour autant un serviteur docile du pouvoir. En tant que ministre, il s’est opposé aux diktats du football brésilien incarnés par les élites blanches et menés par l’ancien président de la Fifa João Havelange à propos d’une réforme sur la transparence financière des clubs et la lutte contre la corruption.

Son après-carrière constitue d’ailleurs aussi une révolution. Il est le premier sportif retraité à obtenir un rôle important auprès de l’ONU et de la Fifa pour mener des actions humanitaires. Messages de prévention contre la drogue, commission du fair-play, Téléthon de l’Unesco pour les enfants en difficulté et même une participation au processus de paix israélo-palestinien, il aura été un exemple de reconversion pour les gloires futures comme le Brésilien Ronaldo ou Zinedine Zidane en utilisant sa notoriété pour des causes nobles. Une légende du football d’autrefois et une inspiration pour les joueurs du XXIe siècle, la trace qu’il laisse est immense.

Cameroun: Nous serons ce que nous aurons fait de notre passé

La construction identitaire nationale chez les Camerounais d’aujourd’hui est intimement liée aux changements politiques intervenus en 1982 avec l’arrivée de Paul Biya au pouvoir.

Ce régime long de 35 ans a provoqué un changement de paradigme d’un modèle social et culturel, imprégné d’un nationalisme extrême, à un modèle civique et politique d’un élitisme extrême qui valorise davantage les clans et provoque de l’intolérance et un manque d’ouverture entre les communautés d’une même nation. L’histoire des peuples du Cameroun ou, surtout, le désir de construire une histoire commune partageant les mêmes valeurs constitue l’ingrédient de base de l’identité camerounaise sur lequel doivent s’appuyer les projets politiques, culturels et économiques du Cameroun de demain, celui de l’après Biya.

Dans ce sens, le manuel d’histoire destiné aux écoles est essentiel car, avec les autres moyens d’éducation et d'(in)formation, il aidera à bâtir la conscience identitaire et contribuera à structurer la mémoire des futurs citoyens camerounais. De plus, parallèlement à la tentative de réaffirmer le besoin politique de construire une identité commune dans le nouvel édifice camerounais, devra surgir le désir d’un travail de démystification du passé.

Il me semble qu’une attention particulière devra être accordée à la problématique de l’unité nationale qui a tant souffert sous les deux premiers régimes, notamment dans la manipulation de l’histoire, la censure politique et l’intervention du politique dans le domaine de l’enseignement. Il faudra aussi aider les camerounais à acquérir une culture nationale et l’école et les médias auront un rôle différent de celui qu’ils ont aujourd’hui. Nous serons ce que nous aurons fait de notre passé, comment allons-nous le gérer ?

Cameroun: comment sortir de la francophonie

Par Jean Pierre Bekolo

Le véritable message de nos frères anglophones est que nous ne pouvons continuer à fonctionner avec un pays bâti sur des fausses bases. Voici un pays, où on nous a fait croire qu’on pouvait à la fois servir le colonisateur et son peuple. Le Cameroun dans ses institutions et sa politique actuelle a été mis en place par une France victorieuse d’une guerre contre les nationalistes. Le pire est que nous Camerounais l’avons accepté et érigé ce grand écart en modèle.

Les revendications actuelles sans le dire sont un appel à tous les camerounais francophones et anglophones à enfin faire face à leur histoire; une histoire d’un peuple ayant perdu sa lutte de libération nationale avec des héros remarquables, mais un peuple qui a perdu quand même et qui a développé une « psyché » de perdant avec tout ce que cela comporte. Ecoutons-nous francophone parler des anglophones. Nous avons le même langage que celui des colons français alors que les camerounais les combattaient dans le maquis. Est-ce un hasard? Nous avons étés contaminés par les méthodes de l’oppresseur et sommes devenus oppresseurs de notre propre peuple. Quand je dis-nous ici, il s’agit de ce camerounais que nous sommes tous devenus, ce camerounais qui n’a pas combattu le colon mais jouit des privilèges de l’indépendance, ce camerounais qui ne s’est jamais intéressé à cette histoire. Est-ce parce que nous sommes du mauvais côté de l’histoire?

La preuve est que une fois rattrapés comme nous le sommes actuellement, nous commençons d’abord par être dans le déni, « il n’y a pas de problème anglophone » puis ensuite nous pataugeons sur des faits et dates qui devraient pourtant être dans nos livres d’histoire.

Ce qui est vraiment bizarre, c’est notre manière d’être sur la défensive et la manière dont nous nous braquons avec beaucoup de violence contre nos frères anglophones qui heureusement pour nous n’ont pas subi cette « guerre psychologique anti-révolutionnaire » française inventée uniquement pour nous camerounais. Elle avait pour ambition de nous affecter à très long terme et j’ai l’impression que ses effets sont toujours à l’ uvre aujourd’hui.

Les anglophones nous montrent la lune et nous francophones idiots, nous regardons le doigt. Ils sont dans une certaine mesure notre dernière chance de sortir définitivement des bricolages institutionnels qui n’avaient pour but que de permettre à la France de tirer son épingle du jeu dans la machine néo-coloniale qu’elle mettait soigneusement en place avec ceux qui ne l’avaient pas combattus.

Comme cette histoire du pétrole de Limbe qu’il fallait commencer à exploiter en 1972 après les nationalisations de 1971 en Algérie et qui nous aurait valu la réunification et donc notre fête nationale du 20 mai 1972. (lu dans le livre Kamerun) Si c’est le cas, le projet de francophonisation et était bel bien un projet de l’ex-puissance coloniale, alors pourquoi le défendons-nous aujourd’hui? Ensuite il était avant tout un projet économique d’exploitation des richesses de tout le Cameroun – libre et indépendant! – appartenant à tous les camerounais, anglophones et francophones!

Pourtant la perspective d’une sortie de la francophonie serait avant tout une sortie du colonialisme français non expurgé au Cameroun; elle mettrait un point final à tous ces pactes signés qui plombent encore aujourd’hui nos pays francophones qui tardent à se développer économiquement. Mais tout cela dépendra de la capacité de l’élite dirigeante francophone à s’émanciper non seulement du projet colonial dont ils sont aujourd’hui devenus les promoteurs mais aussi d’en finir avec la duplicité qui consiste à usurper l’étiquette de « nationaliste » sans jamais poser aucun acte patriotique. à commencer simplement par celui de raconter l’histoire des véritables héros.


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La lettre de la semaine

Par François Zoomevele Effa

Je ne sais vraiment pas si je dois écrire cette lettre, car l’année qui s’achève a vu, comme toutes les autres années écoulées, de bonnes et de mauvaises choses. Il est vrai, et chacun peut le vérifier, on ne retient souvent que les mauvaises choses. C’est peut-être parce que les bonnes choses se font rares! Alors je vais essayer de me souvenir de ces bonnes choses qui nous sont arrivées et remercier certains de ces faiseurs d’histoire, de notre histoire.

Merci aux Lionnes Indomptables, merci d’avoir permis à votre Président Barthélémy d’avoir la jeunesse attitude, en faisant des selfies, (ces photos à la mode) avec vous. Ce fut l’occasion de voir la salutation révérencielle la plus burlesque. Votre défaite en finale nous épargné un slogan présidentiel qu’on voulait remettre en place avant le J.T. De la CRTV. Il aurait été «Un seul mot, comme d’habitude, continuons, car je serai toujours avec vous jusqu’en 2035».

Merci à toi Bolloré pour la centaine de morts et les centaines de blessés. Toi le vrai esclavagiste, colonialiste, arrogant impérialiste et méprisant capitaliste, premier ambassadeur de la honteuse françafrique, toi qui ne seras jamais inquiété, ni poursuivi dans tes responsabilités dans le tragique accident du 21 octobre de Eséka, merci de nous rappeler que le Cameroun et l’Afrique ne sont que vos vaches à lait. Tu aurais pu convaincre et persuader à coup de millions de CFA tes sbires, d’aller faire un tour dans les hôpitaux, faire des gestes symboliques. Tes camarades de la téléphonie, Orange et ceux des brasseries Guinness ou encore les PMUC, font au moins semblant de faire des gestes publicitaires, ce qui est néanmoins aussi insultant. Qui va vous faire quoi?

Merci pour le faste de ces 34 ans au pouvoir cher Barthélémy. Non c’est des jaloux et des aigris qui osent trouver que c’est trop long. Ils devraient faire attention, car ils n’ont qu’à regarder ce qui arrive à ceux qui te le reprochent, comme François Hollande, ce Président de la France qui n’ose même pas se représenter pour un second mandat. Tu lui avais pourtant bien dit « Pas qui veut, mais qui peut ». Voilà alors, qu’il parle encore n’est-ce pas? Mais là où je te remercie vraiment, c’est ton humilité lors de la dernière fête du 20 Mai, quand ton carrosse présidentiel est tombé en panne. Tu as montré que même tes voitures tombent en panne…..sèche.

Merci de faire peur à tout ton staff. Personne ne sait si tu te représenteras aux élections, si tu démissionneras, non, ni tes ministres, ni ton comité central politique; il paraît que même pas ceux des sectes secrètes, personne. Merci de faire trembler tes gens-là qui nous méprisent tant, et il faudrait que tu saches qu’ils justifient leur mépris en disant qu’ils tiennent de toi. Avouons que tu es quand même fort Barthélémy, tous sont éperviables et l’annexe de ton gouvernement que tu établis à Kodengui, cette terrible prison, fait peur.

Merci de tenir compte de la profondeur de cette lettre, je sais qu’on te la transmettra, et sache qu’il n’y a pas assez de place pour que je te dise tous les remerciements, les vrais, pas ceux que te chantent les Fameux Ndongo, Bakary et les autres doungourous qu’entourent.

Comme c’est la fin d’année, il y a aussi des v ux, ce que je souhaite que tu fasses pour nous.

Barthé, vrai de Dieu, je ne convoite pas ta place, t’inquiète pas. Cependant, nous souhaitons que ton long règne là même s’achève un peu. Nous sommes fatigués des moqueries au sujet de ta longévité présidentielle bien que démocratique à ta façon. Regarde ce qui se passe au Congo qui se veut démocratique, et t’as vu ce qui s’est passé au Gabon! Voudrais tu qu’après toi ce soit le …déluge?
Pourrais-tu rétablir ou établir des conseils de ministres hebdomadaires? Tu habiterais le pays que tu gouvernes, et tu ne bloquerais plus la capitale des journées entières parce que tu dois la traverser à ta façon. S’il te plaît, arrête ou fais arrêter ce folklore de danses traditionnelles à Nsimalen pour t’acclamer, ainsi que les audiences que tu donnes à l’aéroport. Bref, fais un effort pour arrêter de nous faire honte. Et quand tu le feras, je pourrais t’adresser mes salutations distinguées.


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Urgence d’un nouveau pas pour le Kamerun

Par Adamou Vessah Nsangou, Président de l’Aren (Agir Pour La Renaissance)

Mes chers bien-aimés, je vous salut dans la joie éternelle. Avec ce qui défraie la chronique actuellement au Kamerun, à savoir « les émeutes de Bamenda », il n’est plus à démontrer aujourd’hui que notre pays est à un tournant en termes de prise de conscience et d’action, en ce qui concerne les questions existentielles : comment sommes-nous arrivés là ? Où allons-nous si rien de conscient n’est fait ? Qu’avons-nous à faire pour nous en sortir ? Que se passe-t-il actuellement au Kamerun ? Etc.

Tout aurait éclaté à Bamenda à la suite de la grève des magistrats, puis des enseignants.

Les avocats, pour une traduction des lois camerounaises en anglais ; les enseignants contre l’introduction du français dans la partie anglophone, la nomination des collègues francophones dans les directions d’écoles de formation technique où l’anglais est dominant. Les jeunes, les transporteurs, les bayam sellam et autres habitants auraient emboité le pas, en faisant part du manque d’investissement, de la cherté de la vie, de la paupérisation. Ils disent être victimes d’une discrimination causée par la domination du français dans l’administration publique. En réponse, le gouvernement kamerunais aurait promis la tenue des états généraux de la justice.

Quand on regarde bien ce qui se passe à Bamenda et quand on retourne 30 ans en arrière pour revisiter l’histoire, on est amené à résumer en une phrase, toute la vie politique, économique et socioculturelle du Kamerun, animée par une succession de spermatozoïdes inconscients, et ce depuis plus d’un demi-siècle : changement de danseurs et maintien de la mélodie. Nous assistons au même jeu depuis lors qui veut que, des politicards montent au créneau à chaque évènement pour nous servir dans des déclarations et autres inepties, les soldes définitifs de leur cogitation personnelle.

Nous nous refusons de participer à ce bal d’ego individualistes et de moutons de panurges. Nous avons un Programme d’Ajustement Spirituel (PAS) pour le développement intégral du Kamerun. Avec quelques bribes puisées de notre PAS, nous partirons de ce cas particulier pour poser un problème global et proposer une solution essentielle, car même si cela remonte à plus loin, 30 ans c’est trop ! Il est temps de mettre un terme définitivement à cette récurrence de folie. La récurrence d’une crise signale que les changements essayés pour la résoudre procèdent du même niveau d’agissement qui a créé les problèmes. « La vraie folie c’est de répéter chaque fois la même chose et s’attendre à un résultat diffèrent », aurait dit Einstein.
Il est évident que le Kamerun est en train de vivre une phase cruciale dans son développement.

Chaque kamerunais soucieux du devenir de sa nation, doit en effet être sur le point de s’éveiller à sa dimension cosmique et au fait qu’il cohabite avec diverses autres civilisations, et ce depuis l’avènement de ce que nous avons appelé mondialisation.

Vous savez bien qu’on ne peut pas chercher midi à quatorze heure, ni faire transpirer une pierre. Si nous continuons à vouloir le faire, le problème alors ce sera nous, si ce n’est déjà pas le cas depuis 30 ans. De nombreuses âmes ont choisi de s’engager en cette période décisive pour l’avenir de notre commune nation, afin d’assister l’Humanité kamerun dans son éveil progressif et de préparer le nouveau paradigme, basé sur une conscience multidimensionnelle, c’est à dire, prenant en compte l’ensemble des dimensions et ce qui y existe, et non uniquement la dimension3D Physique.

Nous faisons partir de ces âmes et nous appelons tout kamerunais prêt à s’engager, à nous rejoindre dans notre « PAS pour le Kamerun » pour l’assister dans son expansion et pour aider les kamerunais à lever le voile sur les formes d’asservissement dont elle a été victime, dû à son ignorance de sa réelle nature. C’est ce que nous appelons « devenir Acteurs de la Renaissance », quel que soit votre âge, votre sexe, votre race, votre rang, votre croyance, votre occupation, etc. c’est la raison d’être de l’AREN (Agir pour la Renaissance)qui se veut être cette synergie des consciences éveillées et d’éveil des consciences en rêve, endormies ou tout simplement réveillées.

Aujourd’hui, il est plus que temps que chacun s’éveille à son propre Pouvoir Créateur, afin de reprendre les rênes de sa Vie, et se reconnecter à son âme afin de renouer avec sa véritable intention d’incarnation et chemin d’évolution. La population kamerunaise a été pendant trop longtemps déconnectée de sa réelle nature et raison d’être, ainsi que déconnectée de tout ce qui l’entoure. Ce qui a causé et continue de causer tous les déséquilibres, les violences, les guerres et les destructions que nous connaissons.

Les kamerunais aujourd’hui, gouvernants comme gouvernés, ont atteint un niveau de destruction de leur propre pays et d’épuisement de leurs ressources, inégalé jusqu’alors. Ce n’est plus un fait ignoré. La paix est plus que jamais menacée et l’extinction de la civilisation kamerun nous guette. La course utopique à l’émergence sans la conscience de l’âme est aussi un danger qui nous menace. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Voltaire) et c’est ce à quoi nous sommes aujourd’hui confrontés : s’éloigner encore plus de sa Conscience ou à l’inverse, décider de prendre conscience de l’être multidimensionnel que nous sommes ;et accepter de remettre en question nos HUMANITUDES qui nous ont jusqu’alors empêché de découvrir notre véritable Nature de Citoyens Patriotes et Démocrates, en nous enfermant dans des dogmes, et spectres limitant notre possibilité de percevoir la Vérité.

Aujourd’hui le Kamerun, donc nous kamerunais, est face à un choix :
1) Continuer sa dévolution vers encore plus d’inconscience, ou
2) Choisir le chemin de l’Ascension,

Le chemin de l’Ascension proposé dans notre « PAS pour le Kamerun » n’est autre que la reconnexion à notre véritable Nature de Citoyens Patriotes Démocrates, pour retrouver notre souveraineté, notre Beauté, et nos hautes Valeurs telles que l’Amour, la Justice, l’Harmonie, la Pureté, l’Authenticité, la Vérité. Ce sont ces hautes valeurs qui doivent guider nos pas et remplir nos c urs en chaque instant, afin que nous soyons ces bâtisseurs d’un pays prospère. Il s’agit de montrer ce que c’est que d’être véritablement « Humain ».

Agir pour la Renaissance (AREN) est cette synergie de réflexions/actions, ouverte à tous les chercheurs de Vérité, à toutes les âmes qui constatent que ce Kamerun ne tourne pas rond et qu’il faut y faire quelque chose. A tous ceux qui ressentent depuis toujours qu’ils sont nés kamerunais pour une raison, sans savoir l’expliquer. A tous ceux qui ressentent avoir une « Mission » pour le Kamerun, sentiment qui, jamais n’a réussi à s’effacer, malgré les attaques et jugements extérieurs. A ceux qui ne tolèrent pas l’Injustice, le Mensonge, la discrimination, les Souffrances et l’abus des plus faibles. Mais surtout, à tous ceux qui ne savent pas encore qu’ils ont une mission et qui sont prêts à lever les yeux au Ciel et à y découvrir une réalité allant bien au-delà de ce que nous voyons.

Notre maison brule et tout le monde regarde ailleurs. Et après nous dirons que nous ne savions pas. Il est temps que nous prenions conscience et agissions, que nous rejoignons à AREN pour une reconnexion à Qui Vous Êtes, et une aide à avancer sur votre propre Chemin, dans la Conscience, la Bienveillance, le discernement, et l’Harmonie.
Je vous aime.


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L’Afrique francophone est telle une femme constamment violentée qui exerce le divorce

Par Léon Tuam

S’il est évident que le continent africain en dépit de toutes ses richesses diversifiées et pharamineuses reste le plus humilié et le plus en arrière de tous, il appert aussi que la subordination et l’humiliation de l’espace francophone faisant usage du FCFA au sein de ce grand ensemble sont de plus belle inquiétantes, vexantes et insoutenables.

L’Afrique francophone ressemble étrangement à cette femme mariée qui se trouve régulièrement réifiée, se voit constamment violentée et rudement déshumanisée, mais qui adorerait son bourreau au point de refuser de divorcer d’avec lui. Serait-il vraiment le cas de cet ensemble de pays africains ?

En vérité, cette Femme n’aurait jamais de cesse et des lendemains meilleurs si elle n’arrivait à causer une rupture sans ménagement avec son Epoux qui, lui, n’a pour principal intérêt que de se servir régulièrement et sempiternellement d’elle et de sa maisonnée pour se fortifier et luire pendant qu’elle languit et s’ensevelit dans le lit opaque de la nuit.

Toutefois, il serait irresponsable, naïf et même provocateur de penser ou de laisser croire un instant que les peuples de ces pays francophones se plaisent d’être exploités, d’être dominés et de vivre dans l’avilissement asphyxiant où ils sont plongés depuis plus de 70 ans.

Au contraire, les habitants des pays de l’Afrique francophone sont de preux peuples réduits aux gueux, mais qui ne sont jamais restés les bras croisés ; ils ont été et sont toujours au front. Ils ont été de toutes les grandes tentatives de libération de leurs pays. Ils n’ont jamais manqué de dire leur vouloir incisif d’être libres et souverains aux yeux du monde.

L’histoire, l’histoire intacte, l’histoire authentique, l’histoire non écorchée montre qu’aucun peuple en ce monde n’a été autant exploité et humiliée que les peuples africains et ceux noirs en particulier ; cette histoire montre aussi qu’aucun peuple en ce monde ne s’est autant battu qu’eux. Ils se battent toujours sous les coups de dents d’airain de la France toujours fraternelle.

Les rues, les campagnes, les villes, les brousses et campus du Togo, du Burkina Faso, du Congo, du Gabon, du Tchad, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Bénin, de Madagascar, du Niger, etc. couverts de grandes marées de sangs frais et vieux, des sangs des martyrs de ces pays africains depuis plus de sept décennies, est la preuve patente que ces peuples n’ont jamais quitté le chemin de la résistance qui conduit à la rupture et à la libération totale.

Malheureusement, au cours de ces luttes de libération, les vraies forces progressistes et révolutionnaires ont échoué et échouent encore non pas parce qu’elles n’auraient pas pu triompher des forces du mal qui confisquent leurs pays, mais parce qu’elles se trouvent parfois diverties, piégées ou divisées, et finalement barbotent dans les boues de la naïveté.

S’il est évident que le continent africain en dépit de toutes ses richesses diversifiées et pharamineuses reste le plus humilié et le plus en arrière de tous, il appert aussi que la subordination et l’humiliation de l’espace francophone faisant usage du FCFA au sein de ce grand ensemble sont de plus belle inquiétantes, vexantes et insoutenables.

L’Afrique francophone ressemble étrangement à cette femme mariée qui se trouve régulièrement réifiée, se voit constamment violentée et rudement déshumanisée, mais qui adorerait son bourreau au point de refuser de divorcer d’avec lui. Serait-il vraiment le cas de cet ensemble de pays africains ?

En vérité, cette Femme n’aurait jamais de cesse et des lendemains meilleurs si elle n’arrivait à causer une rupture sans ménagement avec son Epoux qui, lui, n’a pour principal intérêt que de se servir régulièrement et sempiternellement d’elle et de sa maisonnée pour se fortifier et luire pendant qu’elle languit et s’ensevelit dans le lit opaque de la nuit.

Toutefois, il serait irresponsable, naïf et même provocateur de penser ou de laisser croire un instant que les peuples de ces pays francophones se plaisent d’être exploités, d’être dominés et de vivre dans l’avilissement asphyxiant où ils sont plongés depuis plus de 70 ans.

Au contraire, les habitants des pays de l’Afrique francophone sont de preux peuples réduits aux gueux, mais qui ne sont jamais restés les bras croisés ; ils ont été et sont toujours au front. Ils ont été de toutes les grandes tentatives de libération de leurs pays. Ils n’ont jamais manqué de dire leur vouloir incisif d’être libres et souverains aux yeux du monde.

L’histoire, l’histoire intacte, l’histoire authentique, l’histoire non écorchée montre qu’aucun peuple en ce monde n’a été autant exploité et humiliée que les peuples africains et ceux noirs en particulier ; cette histoire montre aussi qu’aucun peuple en ce monde ne s’est autant battu qu’eux. Ils se battent toujours sous les coups de dents d’airain de la France toujours fraternelle.

Les rues, les campagnes, les villes, les brousses et campus du Togo, du Burkina Faso, du Congo, du Gabon, du Tchad, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Bénin, de Madagascar, du Niger, etc. couverts de grandes marées de sangs frais et vieux, des sangs des martyrs de ces pays africains depuis plus de sept décennies, est la preuve patente que ces peuples n’ont jamais quitté le chemin de la résistance qui conduit à la rupture et à la libération totale.

Malheureusement, au cours de ces luttes de libération, les vraies forces progressistes et révolutionnaires ont échoué et échouent encore non pas parce qu’elles n’auraient pas pu triompher des forces du mal qui confisquent leurs pays, mais parce qu’elles se trouvent parfois diverties, piégées ou divisées, et finalement barbotent dans les boues de la naïveté.


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Cameroun: message de nouvel an de Patty Bebe

Par Patty Bebe

Pourquoi n’introduirons-nous pas une assurance maladie et une aide sociale minimale pour tous? Pourquoi ne mettrons-nous pas sur pied un numéro personnel unique pouvant nous aider à identifier chacun de nous et à réduire la fraude identitaire, l’impunité, les détournements des derniers publics… ? Qu’attendons-nous pour recenser et nommer chaque rue, chaque ruelle et introduire le système d’adresse permanente obligatoire dans notre identification afin de faciliter les recensements, limiter les fraudes et doublons administratifs, responsabiliser les bailleurs et les locataires, faciliter aux agents de sécurité la recherche des auteurs de délits, bref mieux organiser la gestion de l’espace publique? Des pays moins nantis que le nôtre en sont capables et pourquoi pas nous ?

Aux 250 ethnies camerounaises, faisons-nous concurrence dans la loyauté! Que chaque ethnie innove, incite la commune dont elle est originaire à innover et amène les autres à l’imiter. Rendons-nous compte de nos problèmes, assumons-les et prenons la responsabilité. Cela commence par un changement individuel. Nous ne saurons réclamer un changement, je dirai une évolution, sans en être les vecteurs ? Oui nous avons besoin de beaux aéroports, de beaux hôpitaux, de beaux établissements scolaires, des cantines scolaires, des centres de santés équipés, de beaux axes routiers éclairés, des grands ports et des business centers…mais comment est-ce possible si nous n’avons pas l’énergie, base de toute réussite économique, industrielle et sociale dans le monde actuel?

Ne rêvons pas de voir nos dirigeants changer de méthode d’un jour au lendemain sans notre pression. Non, nos gouvernants ne le feront jamais car ils n’ont pas conscience de nos besoins réels et prioritaires. Ils ne connaissent pas les besoins de la masse car ils n’ont pas le même train de vie que nous. Alors oui, prenons notre responsabilité en cette nouvelle année et donnons un autre visage de nous, innovons, scrutons les activités de nos différentes communes, informons les populations à propos, aidons les uns et les autres à devenir des citoyens. Engageons-nous!

La base d’une économie moderne je disais plus haut c’est l’énergie. On ne le dira jamais assez! Peut-on parler de croissance dans un pays où 75% de la population s’éclaire à la lampe tempête ? Peut-on former la relève de demain en laissant les jeunes étudier à la bougie ? Peut-on préparer une société responsable en intimidant, en assassinant la libre pensée ? Nos universités au lieu d’être des lieux de formation responsable et citoyenne se sont transformées en des mouroirs intellectuels où se défient sexe, drogue et affairisme. Nos hôpitaux jadis des places qui sauvaient des vies sont désormais des centres de trafic d’êtres et organes humains… Nos décideurs au lieu de gérer les affaires de l’Etat se comportent tels des actionnaires des multinationales étrangères.

Nous devons les secouer pour qu’ils s’en rendent compte et nous proposent des solutions pratiques, durables et endogènes. Les plans d’urgences n’ont jamais résolus des problèmes si importants, ce sont des pansements sur des plaies cancérogènes ! Ils sont simplement la preuve que l’on est à court d’idée et manque de notion de priorité, qu’on a échoué et refuse de l’admettre. Cela n’a que trop duré et durera encore des décennies si nous ne prenons pas nos responsabilités.

Attention, pendant ce temps d’autres pays africains avancent à grands pas. Les cas du Rwanda, de la Guinée Equatoriale, du Nigéria nous interpellent ou encore celui du Gabon, unique pays de la Cemac classé moyennement développé dans le rapport IDH du PNUD en 2015. Parlant de ce rapport même si je doute de la fiabilité et de la transparence de la méthode analytique appliquée, le Cameroun notre pays y est classé 23e pays africain et 153e mondial avec un RNB -1. Cela témoigne de la gravité des inégalités sociales, le RNB/ha et l’IDH se tenant et dépendant l’un et l’autre du revenu. Et qui dit revenu dit source de revenu et qui dit source de revenu parle emploi, salarié ou non salarié.

Nous savons le chômage endémique chez nous avec près de 40% de sans emplois. Je parle de 40% de camerounais qui n’ont aucun revenu, pas même celui obtenu par la débrouillardise. Le chiffre de centaines de milliers d’emplois créés en 2015, avancé dans le discours du président du Cameroun en fin d’année est donc mensonger. Avec le rapport du PNUD et un discours mensonger, le cap de l’émergence 2035 devient une vue d’esprit si nous ne changeons pas de régime. Il confirme simplement l’illusion dans laquelle les pays totalitaires aiment renfermer leurs populations afin de gagner du temps.

Il n’y aura pas d’émergence, ni en 2035 ni en 2100 si ce régime perdure car il est fabricant d’une élite paresseuse, fanfaronne, jouissive, inculte, cleptomane et sans imagination à l’image de la société qui l’a formée, la société française !

J’ai pourtant la ferme conviction grâce à l’ingéniosité des jeunes et leur ouverture sur le monde par les nouvelles technologies de l’information, génératrices d’emploi, que nous pouvons remettre le Cameroun sur le chemin de la croissance, de la culturalité et de la modernité. Nous pouvons améliorer les conditions de vie de nos s urs et frères. Mais cela n’est possible que si nous reconnaissons nos responsabilités, si nous nous engageons et prenons notre destinée en mains.

Il est urgent d’abandonner la culture étrangère dans nos actes quotidiens. Un pays ne saurait se développer en ignorant son histoire, sa culture et en marginalisant les femmes, les personnes handicapées ou démunies. Sans quitter l’école occidentale qui sert plus les intérêts des oligarchies africaines et occidentales, 2016 doit être cette année du retour à nos origines, qui introduira et maintiendra enfin dans nos programmes scolaires nos classiques et les livres d’histoire écrits sans complaisance par nos écrivains.

Je me suis souvent retenue de poser ces quelques questions mais je le ferai aujourd’hui. Qui peut me donner la signification des broderies sur les képis et tenues d’apparat de nos armées et magistrats (préfets, gouverneurs, sous-préfets)? Que représente les feuilles de chênes et de lauriers brodées sur celles-ci dans la symbolique camerounaise/africaine? Qui peut me donner la signification dans nos sociétés endogènes de ces grosses chaînes en or massif que portent certains présidents des institutions francophones pendant la passation de pouvoir ? Qui peut me dire pourquoi nos magistrats de tribunaux portent des perruques blanches ? Est-ce Africains ? Pourquoi nos préfets, gouverneurs, sous-préfets ne porteraient-ils pas un tissu en imprimé africain ? Décidément, oui décidément, l’année 2016 ne manque pas de quoi nous occuper.

Les Camerounais avec d’autres pays de la zone devraient accentuer le combat pour abandonner le FCFA. Issue non négociable car c’est une possibilité que chaque dirigeant de la zone a le droit d’user sur simple décret sans avoir à rendre compte au trésor français. Ce n’est pas pour rien que la France à l’intention de renégocier les clauses de cette monnaie d’esclaves. Elle sait que nous n’avons pas de compte à lui rendre si nous venons à décider de laisser tomber le FCFA dont elle est l’unique bénéficiaire. Ne nous leurrons pas, ce qui mystifie le FCFA c’est l’absence de communication entre les dirigeants et les peuples des zones concernées et rien de plus. Nous avons le devoir de travailler à changer cela encore plus intensément cette année!

Je serai peut-être extrême en proposant pour ce qui est du Cameroun, de changer de drapeau et de devise pour en adopter ceux aux couleurs qui inspirent la paix, le courage, la responsabilité et la citoyenneté. D’adopter une langue officielle en dehors du français et de l’anglais. Nous avons des linguistes pour cela et la langue utilisée par les enfants du renouveau est déjà une piste ! Parce que oui, le français tout comme l’anglais sont des langues qui retardent et font régresser la libre pensée chez nous. Des langues auxquelles nous ne nous identifions pas ne sauraient nous servir dans la construction intellectuelle, culturelle et spirituelle profonde dont nous avons besoin afin de nous définir en tant que peuple libre! Elles resteront cependant des langues de communication avec l’extérieur.

Enfin, peut-être devrons-nous sérieusement reconsidérer le fédéralisme, meilleure forme de décentralisation, le Nigéria en est une preuve matérialisée et je vous invite à rechercher la vidéo sur New face of Imo ou encore celle de The New Uyo sur youtube! Elles nous prouvent que la volonté politique et citoyenne dépasse la théorie de la domination et de la conspiration.

Cela dit, quelque soit ce que nous déciderons d’entreprendre cette année, faisons-le ensemble avec détermination et humanisme, faisons-le avec hargne et respect pour la vie ! Faisons-le avec passion et résistance, c’est pour nos enfants, ces générations futures dont nous devons être les modèles!

Je souhaite beaucoup de courage aux habitants du Grand-nord et aux familles des soldats engagés sur le front dans une guerre qui nous a été imposée pour nous plier aux exigences mafieuses des oligarchies…
Excellente, Courageuse et Résistante Année 2016 !


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Cameroun: nous pensons à toi maman Marthe Um Nyobe!

Par Abdelaziz Mounde

A partir de ce mois, le 25 janvier 2016, Mme Marthe UM Nyobe recevra 50.000 tous les mois en monnaie locale dont son inoubliable époux Ruben Um Nyobe aurait souhaité qu’elle change de nom.

C’est un début et un symbole. Il vaut son pesant d’or face à l’abandon organisé de ces figures de l’histoire.

Il s’agit d’une initiative dont j’ai rendu compte le 23 décembre dernier visant à soutenir tous ceux qui se sacrifient pour l’intérêt collectif au Cameroun.

Le 10 février prochain, un site Internet dédié au crowdfunding, à la mémoire des héros et au soutien aux acteurs du changement au Cameroun sera lancé afin de permettre au plus grand nombre de participer à cette initiative.

Il s’agit d’une action dénommée : Programme UM (Unité et Mémoire) de soutien et de valorisation de la mémoire historique au Cameroun.

Bonne année Maman !


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Bimbia, un site historique à découvrir

Découvert en 1987, le site Bimbia sur les rivages de l’Atlantique, non loin de Limbé, reste peu connu des Camerounais et ce malgré son intérêt historique

Découvert en 1987, le site Bimbia sur les rivages de l’Atlantique, non loin de Limbé, reste peu connu des Camerounais et ce malgré son intérêt historique.

Il est encore submergé par une haute végétation et les bâtisses sont en ruine mais aujourd’hui l’heure de sa valorisation a sonné. Une importante contribution financière de la part du bureau pour les affaires éducatives et culturelles du Département d’Etat américain devrait permettre la revalorisation du site.

Et en raison de son histoire, Bimbia fait partie des 114 sites africains recensés en 2014 pour intégrer le patrimoine historique de l’Unesco. Et pour cause: la forêt de Bimbia Banadikombo conserve des vestiges de la traite négrière découverts il y a une vingtaine d’années, lors de travaux de terrassement du site de l’église historique. Considérée comme la « Gorée » du Cameroun, Bimba se trouve au bord de l’Atlantique dans la région sud-ouest du Pays. Selon la légende, elle était la capitale d’un état indépendant peuplé par l’ethnie Isubu.

Plus de 8.000 Afro-américains auraient identifié leur origine camerounaise et leurs ancêtres esclaves seraient vraisemblablement partis du port de Bimbia. Parmi eux, selon la presse, il y a le fameux producteur de musique Quincy Jones et l’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice.

Pour accèder au site, il faut remonter la rive de Limbé pour ensuite parcourir en voiture 12 km de piste rocailleuse et enfin continuer à pied environ 3 km en suivant le même chemin emprunté un temps par les esclaves. Et enfouies au sein d’une dense forêt, surgissent les premières ruines. On découvre ainsi des vieux ustensiles dont se servaient les marchands d’esclaves, de lourdes chaînes près de deux mètres de long. On peut ainsi imaginer les atroces souffrances qu’enduraient les personnes enchaînées..


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L’impact des cultures occidentales sur les valeurs africaines vu par Samuel Mbozo’o

A travers «Christianisme et acculturation en Afrique noire», le professeur d’histoire de nationalité camerounaise renvoi les Africains à leur origine

«Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme», aimait citer le journaliste camerounais Alain Foka dans son émission «Archives d’Afrique» sur RFI.

La volonté du journaliste de faire connaître aux Africains leur véritable histoire motive également son compatriote le Camerounais Samuel Efoua Mbozo’o, auteur de quatre uvres officiellement soumises à la critique des pairs le 29 octobre 2015 à l’Université de Douala.

À travers «Christianisme et acculturation en Afrique noire», le professeur d’histoire est revenu sur l’impact des cultures occidentales sur les valeurs africaines surtout dans le domaine religieux.

Le Recteur de l’Université de Douala, François Xavier Etoa, a partagé avec l’assistance, sa propre expérience, confirmant ainsi les écrits de l’auteur.

«Je me suis rendu compte en le lisant que bien qu’étant patriarche Beti qui a franchi les étapes de l’initiation nécessaire à ce statut, je suis moi-même victime des pesanteurs culturelles de la religion (chrétienne) transmises depuis ma tendre enfance», a-t-il déclaré.

Les trois autres ouvres présentées par Samuel Efoua Mbozo’o sont «La tutelle internationale des Nations unies sur le Cameroun: principes, forces en présence et enjeux (1946-1960).», «Le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale» et «Les élections des représentants camerounais au sein des assemblées métropolitaines françaises de 1945 à 1958)».


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Jean Michel Nintcheu accuse Anani Rabier Bindzi et le Général Semengue de négationnisme

Par Jean Michel Nintcheu, député SDF du Wouri Est à l’Assemblée nationale

Les déclarations de Anani Rabier Bindzi et du Général Pierre Semengue au cours de l’émission «Tribune de l’Histoire» du 16 août 2015 sont sans ambigüité négationnistes.

En effet dans cette dernière livraison, ces négationnistes d’un genre nouveau de l’Histoire du Cameroun ont laborieusement tenté de nier la réalité du génocide ou de susciter le doute chez un public qu’ils espèrent mal informé et non averti. En recourant à des déclarations volontairement scandaleuses sur la période sombre des années 60 au cours de laquelle de vaillants compatriotes ont été massacrés par les colons et leurs collabo en service commandé dans l’armée camerounaise, ces deux personnages se sont honteusement livrés à un exercice pitoyable et hideux de reniement de la réalité, de l’ampleur, et des modalités de l’extermination de nos compatriotes en pays Bassa et Bamiléké.

L’analyse de leurs propos démontre qu’ils étaient clairement destinés à légitimer un discours négationniste en prélude à la déclassification imminente des archives qui a été annoncée en des termes à peine voilés par le Président François Hollande lors de sa récente visite au Cameroun.

Le caractère criminel du régime néocolonialiste et les responsabilités individuelles de certains de ses principaux dirigeants et collabo seront formellement établis. L’obsession frénétique de M. Anani Rabier Bindzi à vouloir à tout prix et à tous les prix dédouaner le chef de l’armée du régime néocolonial de la responsabilité des atrocités commises durant les années d’indépendance et le fait surtout de banaliser les faits au motif fallacieux que les crimes auraient été perpétrés par des bandits, obligent désormais et à juste titre les Historiens à s’intéresser sur le rôle que lui, Anani Rabier Bindzi, aurait personnellement joué durant cette période trouble.

Ces apprentis-négationnistes veulent-ils faire croire aux camerounais que les « bandits » disposaient des avions et surtout des bombes à napalm qui ont été utilisés à grande échelle pour perpétrer le génocide en pays bassa et bamiléké? Il est difficile désormais de donner du tort à ceux qui ont toujours estimé que ce journaliste a joué le rôle répugnant d’agent de renseignement à la solde des bourreaux des nationalistes.

Vu sous cet angle, l’exercice de dimanche dernier-notamment l’interprétation des atrocités commises, la portée des différents matériels utilisés pour le génocide, le déroulement des procès, le sens à accorder aux condamnations et surtout à la signification de ces persécutions-participait manifestement d’une tentative désespérée d’exorcisation des tâches de sang qu’il a sur les mains.

Que les négationnistes Anani Rabier Bindzi et le Général Pierre Semengue sachent une chose: qu’ils le veuillent ou pas, ça va se savoir. La déclassification des archives étant irréversible, rien ne sert de procéder à une fuite en avant pitoyable. Les crimes de sang, les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.

Pour terminer, le devoir de mémoire impose, à défaut d’annuler purement et simplement «Tribune de l’Histoire» des programmes de la chaîne Canal 2 international sur laquelle ces mensonges ont été diffusés, que cette émission soit rebaptisée «Tribune du négationnisme».

Jean Michel Nintcheu.
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L’histoire du Cameroun enseignée à Djeddah

Une délégation du ministère des Enseignements secondaires a dispensé le cours à des Camerounais résidant dans cette ville d’Arabie Saoudite

Le Consulat général du Cameroun à Djeddah en Arabie Saoudite a organisé un atelier sur l’histoire du Cameroun du 28 février au 1er mars 2014 à l’intention des jeunes élèves camerounais résidant dans le Royaume saoudien.

Présidé par le Consul général, M. ISSA OUMAROU, le séminaire a été animé par une délégation du ministère des Enseignements secondaires venue de Yaoundé pour enseigner aux jeunes Camerounais de Djeddah l’histoire de leur pays.

Photo de famille prise à la fin de l’atelier
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Paulin Tadadjeu Dadjeu: « Un africain en hiver » est une histoire vécue

Le jeune cinéaste, en séjour au Cameroun pour la promotion de son film, invite les autorités à créer des écoles de cinéma de qualité

Qu’es devenu votre film «Un africain en hiver»?
Mon film un africain en hiver est actuellement en pré promotion au Cameroun. On a déposé des demandes de sponsoring et puis on attend d’avoir des réponses pour lancer la sortie en salle. Actuellement je suis au Cameroun pour les démarches en vue de la sortie du film.

Comment vous est né la passion pour le cinéma?
Ma passion pour le cinéma me vient de cette fascination pour l’art depuis ma petite enfance où je m’exerçais un peu dans tous qui étaient dessin, peinture, sculpture. Je bricolais beaucoup dans l’art, je faisais de la poésie aussi. En grandissant je me suis rendu compte que le cinéma c’étais un peu la synthèse de tout ces petits talents que j’avais. Et quand je suis arrivé en Allemagne en 2004, j’ai eu l’occasion pour la première fois de toucher à une caméra. C’était la caméra d’un cousin qui m’avait envoyé filmer l’anniversaire d’une amie et le déclic est un peu venu de là. J’avais la possibilité de manipuler les images en mouvement et c’est comme ça que je me suis rendu compte que j’avais ça en moi.

Vous n’êtes pas très connu du grand public camerounais, es-ce que vous pouvez nous parlez de vous?
Je suis camerounais d’origine et de nationalité. J’ai grandi dans le Moungo à Melong, j’ai aussi fait des établissements scolaires à l’Ouest. Je suis le fils d’une famille nombreuse, je suis parti du Cameroun en 2004 pour l’Allemagne ensuite en 2006 pour la Suisse. En Suisse, j’ai fait des études de cinéma pour être réalisateur. Je termine actuellement le master en réalisation et en média design à la Haute école d’art et du design de Genève.

Racontez nous l’histoire d’un africain en hiver?
Un africain en hiver parle est d’une histoire vécue, en partie par moi-même et puis aussi par des gens que je connais à Genève et en Europe. Il y avait aussi un besoin fort de raconter la réalité que je vois au quotidien là-bas et que je vie aussi. Donc on s’est mis sur le projet, on avait déjà fait des courts métrages et puis on a senti qu’il y avait un réel besoin non seulement venant de nous mais aussi une réelle demande de la part du public de faire un film. De raconter d’une façon singulière l’histoire des immigrés camerounais et africain en général en Europe et même de façon plus globale des immigrés à travers le monde.

Paulin Tadadjeu Dadjeu
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Votre film est passé au Fespaco en 2011.
Disons qu’on était au courant du Fespaco déjà quelques années en avance. On a envoyé une copie du film qui a été soumis aux sélections et le film a été sélectionné et on a été invité par le Fespaco pour venir présenter le film à Ouagadougou. Les cinéphiles du Fespaco l’ont bien accueilli. Ce qui est encourageant.

Quel regard jetez-vous sur le cinéma camerounais en ce moment?
Je pense que le cinéma camerounais traverse une période de turbulence malgré la facilité d’accès aux nouvelles technologies de l’image et du son. J’ai des propositions à faire ? Je le ferai en temps opportun. On attribue l’échec du cinéma camerounais à l’absence de salles de cinéma. Mon point de vue sur cette question est tout autre. Le problème au Cameroun, c’est la formation. Parce qu’on ne peut pas se plaindre de ne pas avoir de salles de cinéma si on n’offre pas la formation de qualité aux jeunes qui veulent être des cinéastes demain et si on ne produit pas, on ne met pas les moyens techniques et financiers pour qu’ils produisent des films de qualités. Le problème de l’absence des salles de cinéma pour moi est un faux procès. Je pense que quand on aura formé de vrais cinéastes dans des écoles créées par nous-mêmes, les salles viendront toutes seules. C’est une évidence.

Kah Walla choisit Douala pour le lancement de sa campagne

La candidate du Cameroon People’s Party (CPP) a choisi trois sites majeurs de l’histoire du Cameroun à Douala pour le lancement officiel de sa campagne

Place du Gouvernement ce samedi 24 septembre, près d’une cinquantaine de militants du CPP sont déjà présents, tous vêtus aux couleurs de leur parti. Au fur et à mesure, d’autres militants et militantes de la ville de Douala se joignent au groupe. 11h, départ vers la place de la Marine Marchande. Au même moment, les hommes et femmes de médias font leur arrivée. Ils sont pour la plupart surpris du retard accusé sur l’heure. Les militants en profitent pour distribuer aux curieux et aux passants les dépliants-programme du projet de société de la candidate: «Le Cameroun leader».

Dans l’attente, quelques militants perdent patience, certains d’entre eux se démobilisent et se dispersent pour se ressourcer. D’autres restent sur place, assis ou couchés sur le gazon. Encore quelques minutes, et ouf! C’est l’explosion de joie. Il est 12h 40min: Mme Walla Edith Kahbang arrive enfin sur la place de la Marine Marchande à Bonanjo dans un cortège constitué d’une cinquantaine de Bendskins et quelques taxis. C’est le point de départ de la tournée pour le lieu de la pendaison du résistant Douala Manga Bell et son secrétaire Ngosso Din. Parallèlement, au lieu du rassemblement, un camion d’Hysacam commence un grand nettoyage de la rue qui produit un grand soulèvement de poussière qui étouffe les militants et menace de troubler la suite de l’évènement. Heureusement, l’équipe parviendra à convaincre de chauffeur d’interrompre son activité.

1ère escale: dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de Douala Manga Bell
A la tête de la forte délégation de militants de son parti, Walla Edith Kahbang se dirige vers la tombe de Douala Manga Bell. Là, elle fait une déclaration empreinte d’une émotion vive. Que retenir? Il faut tirer les leçons des évènements de cette période de notre histoire afin d’établir l’intégrité émiettée de la société camerounaise. Elle prend l’engagement de restituer la vérité sur cette période de l’histoire de notre pays à travers son enseignement dans nos écoles et universités. Elle rend hommage aux héros de la lutte contre l’apartheid colonial, et dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du martyr Douala Manga Bell. Aussitôt, Walla Edith Kahbang lève ses deux bras vers le ciel en signe de victoire. Ce recueillement se termine par un bref échange avec la presse. 13 h30min: les centaines de militants se dirigent vers les différents véhicules pour la prochaine destination

2ème escale: Ancien siège de l’UPC, engagement de poursuivre l’ uvre des nationalistes
La prochaine destination n’est autre que l’ancien bureau de l’UPC devenu aujourd’hui un dépôt de boisson. A la mémoire de Ruben Um Nyobe et des martyrs de la lutte pour l’indépendance, M. Nyobe Nyobe, petit-fils du héros national Um Nyobe, présent pour la circonstance, a apporté son soutien à la candidate et surtout son admiration pour cet engagement héroïque pour le Cameroun et les Camerounais.

La candidate Kah Walla dépose la gerbe de fleurs sur la tombe du résistant Douala Manga Bell
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3e et dernière escale: Pont du Wouri, elle honore la mémoire des victimes de la contestation de la réforme constitutionnelle de février 2008
Le cortège parti de New-Bell pour le rond point Deido s’est renforcé par l’arrivée d’une voiture avec des hauts parleurs. Sur les lieux, la candidate au-dessus d’un véhicule s’adresse à la foule présente. Elle souligne l’importance de ce lieu pour le retour du multipartisme au Cameroun. Après un bref entretien avec la presse, le cap est mis sur le pont du Wouri. Cette fois-ci c’est à pieds que la forte délégation rallie le pont sur le Wouri en mémoire des victimes de la contestation de la reforme constitutionnelle de février 2008. Sur le Pont, à nouveau sur le capot d’un véhicule, la candidate d’un ton décidé et ferme, prend l’engagement de parachever le processus de transfert du pouvoir au peuple. C’est la devise du parti The People first!, Le peuple d’abord. Elle a alors présenté les grands axes de son programme politique. Elle s’est aussi engagée à conduire de grands changements et d’apporter d’importantes innovations pour le Cameroun et les Camerounais(es): construire le «Cameroun Leader». Elle a alors invité les militants et le peuple à voter massivement pour le CPP le 09 Octobre. C’est sur cette note d’espoir, d’engagement et d’exhortation à la mobilisation massive pour un changement au Cameroun que la tournée de prise d’engagement devant les hommes de l’histoire s’est terminée. Le cortège s’est alors dirigé vers le QG de campagne du parti à Bali.

Mobilisation au Rond -Point Deido à Douala
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L’Histoire des Hommes et de l’Indépendance du Cameroun en 286 pages

L’auteur de cet ouvrage y dresse les portraits et parcours de 56 personnages ayant participé, chacun à sa manière, à l’indépendance du Cameroun

Jusqu’à une époque, je connaissais mieux l’histoire de la France que celle de mon pays, parce que l’histoire du Cameroun n’a jamais été correctement enseignée. Une phrase crue pour certains, interpellatrice pour d’autres, mais pour le moins révélatrice et évocatrice à plus d’un titre. C’est de son expérience personnelle qu’il est parti. L’auteur de cet ouvrage, Richard Marcel Keuko, a été frustré, du fait notamment de la méconnaissance de l’histoire de son propre pays. J’estime que notre histoire est transmise de façon très incomplète, parcellaire. Par ailleurs, j’ai le sentiment que le fait de ne pas connaitre les figures qui ont fait l’histoire ne nous aide pas à assimiler celle-ci facilement. D’où la mise sur pied de cet ouvrage, que le Pr Hubert Mono Ndjana, dans sa préface, qualifie de «galerie vivante». Personne avant Richard Keuko n’y avait pensé, rappelle le Professeur, pourtant il était temps. Reproduire et présenter la vraie face de l’histoire du Cameroun aux Camerounais, restituer, «même partiellement», la mémoire du Cameroun. Tel était le but. Le travail est axé sur la période allant de 1950 à 1970, période assez déterminante selon l’auteur, pour l’indépendance de notre pays. Une période décisive, qui mérite beaucoup plus d’attention que ce n’est le cas actuellement.

Un pari osé
Ce travail fut un défi, un «pari osé» pour l’auteur lui-même, mais c’était aussi et surtout un risque car entre ces personnages, on distingue ceux qui souhaitaient et ceux qui combattaient cette indépendance. Cinquante six visages au total, camerounais et étrangers se côtoient. Portraits, parcours, combats, idéologies y sont dévoilés. Sans parti pris, mais surtout à côté des visages auxquels les fins pinceaux d’artistes ont redonnés de belles couches de vie, de rayonnance. De quoi dépasser la pâleur historique des vielles photos trouvées ci et là pour se rapprocher de l’idée que se fait la mémoire collective de tel ou tel personnage. Autre pari de taille. Des indépendantistes tels que Ruben Um Nyobé, probablement la figure la plus marquante de l’histoire du Cameroun ces soixante dernières années, Félix Roland Moumié, contraint à l’exil en 1957 après l’interdiction de l’UPC sur le territoire sous tutelle britannique, ou encore Abel Kingué, «militant de la première heure du nationalisme camerounais», cohabitent avec des personnalités comme André-Marie Mbida, Charles Okala ou Douala Manga Bell, «qui défendaient l’intégration dans l’Union française auprès des Nations unies». Et que dire des figures telles que Roland Pré! Ce Haut-commissaire de terrible réputation qui, en signant le décret d’interdiction de l’Union des Populations du Cameroun en 1955, peut être considéré comme le principal instigateur de la violence qu’a connue le Cameroun au cours des quinze années suivantes. Chose, comme bien d’autres, qui n’ont à ce jour, jamais été dites. La raison selon l’auteur: Il me semble que les blessures et les ranc urs accumulées à l’époque étaient si vives qu’il paraissait difficile de l’aborder sans que ne resurgissent les démons du passé. Et poursuit-il, je pense qu’aujourd’hui, il est de nouveau possible de parler.

Aux générations futures…
Prendre sa plume a donc été pour lui la meilleure façon de parler. Car pour lui en fait, il ne s’agit pas que de parler, mais surtout de faire un don à la postérité. J’ai voulu faire quelque chose pour que ceux qui viendront après moi ne souffrent pas des mêmes frustrations, qui peuvent conduire un individu à manquer d’assurance personnelle confie ce diplômé de science politique, de relations internationales et de sociologie, par ailleurs propriétaire d’une galerie d’art en plein c ur d’Akwa à Douala. Plus qu’un livre d’histoire, cet ouvrage est davantage un repère, une référence, mais plus encore une bibliothèque vivante, voire une source à laquelle devrait s’abreuver tout assoiffé d’histoire. Du genre à ne jamais tarir.

Cinquante six visages au total camerounais et étrangers se côtoient dans cette galerie de portraits
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La corruption comme elle va…

La corruption qui est aussi vieille que l’histoire du Cameroun n’a encore rien perdu de son charme

Ne laissons pas la corruption tuer le développement, c’est en ces termes que se décline le thème de cette journée internationale de lutte contre la corruption qui s’est célébré cette année sous le signe d’une mobilisation tous azimuts contre ce fléau social, tel que le préconise le message du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban ki Moon. Et pourtant, ce n’est un secret pour personne que la corruption est une véritable gangrène sociale qui fait partie des fléaux encore restés sans solution dans notre pays. Makalapati, tchoko, gombo. appelez-la comme vous voulez, la corruption est bel et bien présente dans notre société.

Palme d’or de la corruption en 1998 et en 1999
Le sujet aussi vieux que l’histoire du Cameroun n’a rien perdu de son charme depuis toutes ces années. Bien au contraire, elle déchaîne les passions et les discussions à chaque fois que l’on en parle. Si d’aucuns s’y intéressent au point d’en débattre à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, c’est tout simplement pour plaider pour une relance économique au Cameroun et pour une prise de conscience collective. Ils diront alors que la corruption engage la responsabilité collective de tous les camerounais doublée d’une absence de patriotisme et d’un manque de discernement des intérêts publics et privés. D’autres par contre se lancent dans des joutes oratoires dans un souci de banaliser le fait et de l’ériger en règle. Aussi pauvre en arguments qu’ils soient, les camerounais de cet acabit tenteront de vous convaincre de ce que la conjoncture sociale est telle qu’il faut monnayer une place à votre progéniture ou de tenter de payer un pot de vin à l’agent chargé de suivre vos dossiers administratifs afin que vous obteniez l’augmentation en grade que vous convoitez tant. En vous prêtant à ces pseudo  »normes », vous dira-t-on, vous contribuez à améliorer la condition de ceux-là dont les salaires sont insuffisants tout en vous facilitant vous-mêmes la tâche. Finies donc les longues files d’attente et les interminables revenez demain.

En se penchant désormais sur cet épineux problème puisqu’impliquant depuis peu et de manière officielle les hauts cadres de l’administration camerounaise, certains se posent la question de savoir s’il existe une volonté réelle d’éradication du mal. Aussi pessimiste que l’on puisse paraître, l’on reconnaîtra tout de même qu’il existe des efforts notoires qui sont faits dans ce sens. On rappellera pour mémoire, cette convention des Nations Unies sur la corruption ratifiée le 18 mai 2004 par le Cameroun et la décision prise en 2005 par notre gouvernement d’adhérer à l’initiative de transparence dans le secteur des industries extractives avec cette promesse de publier régulièrement les chiffres sur les revenus de l’exploitation pétrolière. Le premier ministre Peter Mafany Musongue en son temps, avait d’ailleurs initié en 1998 la publication des encarts publicitaires dans les journaux ainsi que la production d’une série d’enquêtes dans les éditions télévisées et radiodiffusées de la chaîne publique nationale.

Encore plus près de nous, on relèvera la création de la commission nationale anti-corruption (CONAC) le 11 mars 2006 qui a pour mission entre autres d’évaluer le travail des commissions de passation des marchés publics qui sont devenus aux yeux de certains, de véritables machines à détourner de l’argent de l’Etat. Autant d’efforts qui sont désormais soutenus par des ONG et des institutions religieuses telles que l’Eglise catholique qui ne cesse de publier des lettres de dénonciation. A défaut de marteler l’inefficacité des actions, on relèvera tout de même que le Cameroun occupe désormais la 146e place sur les 180 pays dits les plus corrompus du monde. C’est dire si du chemin a été parcouru, même si beaucoup reste encore à faire. Le président de l’ONG camerounaise  »SOS corruption » relevait en effet que l’Etat camerounais perd en moyenne 400 milliards de francs cfa par an, des statistiques auxquelles l’on pourrait volontiers ajouter celles de Transparency international qui s’indigne de constater que plus de 50% de ménages camerounais reconnaissent avoir versé un pot de vin, c’est donc dire si nous devons tous monter au filet pour lutter contre la corruption.

Acte de corruption banalisé entre un homme en tenue et un chauffeur
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