Le journaliste camerounais, Honoré Foimoukom aux USA

«Je retourne à l’école parce que j’ai toujours soif de connaissances»

Il était Coordonnateur de la Rédaction et Chef d’Edition du quotidien Le Messager et cela fait un moment qu’on ne le voyait plus au sein de la classe médiatique au Cameroun. L’on a retrouvé ses traces aux Etats Unis d’Amérique où il séjourne depuis bientôt 8 mois, dans le cadre de la formation continue en journalisme d’investigation.

On se pose la question de savoir si vous avez démissionné de vos fonctions au journal Le Messager?
Non, non et non! Je n’ai pas démissionné. C’est vrai que l’on ne me voit plus physiquement à mon bureau au siège du quotidien Le Messager. Mais, je suis encore bel et bien journaliste au quotidien de la Rue des Ecoles à Douala. J’apporte ma modeste contribution par des textes, depuis les Etats-Unis où je suis actuellement. Vous savez, il y a une forte colonie camerounaise aux Etats-Unis, qui s’intéressent beaucoup même à la manière avec laquelle les choses fonctionnent au Cameroun. Par exemple, dans le cadre de la Présidentielle qui s’est déroulée dimanche 9 octobre dernier, il y avait de grands débats parmi les Camerounais installés au pays de l’Oncle Sam: avant, pendant et après le scrutin. Le Messager a régulièrement rendu compte des points de vue et autres manifestations de ces nombreux Camerounais qui aspirent à un véritable Etat de droit au Cameroun, avec des élections justes et transparentes. Ce qui, malheureusement, est loin, mais alors très loin, d’être le cas aujourd’hui. Les mesures contestables prises par l’ambassade du Cameroun aux Etats-Unis dans le cadre du vote de la diaspora, la commémoration du premier anniversaire du décès de l’icône Pius Njawe, comment les Camerounais s’organisent pour vivre dans certaines de leurs villes d’accueil aux Etats-Unis,…, sont autant de sujets sur lesquels nous avons déjà travaillé. Nous comptons en faire davantage avec d’autres sujets pouvant intéresser les nombreux lecteurs du quotidien Le Messager à travers la planète.

Depuis votre arrivée aux Usa qu’est-ce que vous y faites concrètement?
Je suis aux Etats-Unis depuis avril 2011. J’y suis allé dans le cadre d’un programme de formation en journalisme d’investigation et secrétariat de rédaction. J’ai obtenu, de mon employeur à qui je renouvelle mes sincères remerciements, une mise en disponibilité pour aller suivre cette formation au pays de l’Oncle Sam. Toute ma hiérarchie directe dans l’équipe rédactionnelle du journal, c’est-à-dire le rédacteur-en-chef Frédéric Boungou dont je suis le plus proche collaborateur et le directeur de publication Jean-Baptiste Sipa (notre Coach), m’a donné son avis favorable. Ils m’ont soutenu et encouragé vivement; de même que le secrétaire général de notre rédaction Jacques Doo Bell, le rédacteur-en-chef délégué Marie-Noëlle Guichi et la secrétaire de direction Agnès Noubissi que j’appelle affectueusement «ma Mère» pour les multiples conseils qu’elle ne cesse de me prodiguer. Bref, tous mes collègues de la rédaction centrale et des régions (Jean-François Channon, Etame Kouoh, Jacques Willy Ntoual, Guy Modeste Dzudie…), et des autres services (administratif, financier, production…) du quotidien Le Messager m’ont manifesté leur soutien et continuent de le faire.

Cela ne fait pas un peu long pour ce genre de formation?
A l’issue de cette formation à Martinsburg dans l’Etat de West Virginia (Virginie Occidentale), j’ai eu l’opportunité de renforcer mes connaissances par la poursuite de mes études. Une opportunité à laquelle on ne saurait cracher. Je me suis donc à nouveau inscrit à l’Université, pour préparer un Master en Communication. Evidemment, avec tout le soutien et les encouragements de ma hiérarchie, de nombre de mes enseignants à l’Université de Douala et des amis. Faut-il le rappeler, j’avais entamé, en 2008, des études en vue de l’obtention du Master en Communication à l’Université de Douala. Mais, je n’avais pas pu l’achever à cause de mes multiples occupations de journaliste, et surtout des hautes responsabilités que j’ai au sein du journal. Parallèlement donc à mes études que je poursuis aux Etats-Unis, je reste vigilant à propos de divers sujets qui peuvent intéresser les lecteurs. Je les traite sous le prisme de notre ligne éditoriale.

Honoré Foimoukom arrivée au USA
Journalducameroun.com)/n

Comment avez-vous été accueilli aux Usa?
J’ai été très bien accueilli par un ami d’enfance au quartier Bonadibong à Akwa-Douala. C’est dans ce quartier populaire là que je suis né et ai grandi. Je n’y habite plus depuis bientôt 20 ans mais, j’y repars chaque fois que l’occasion se présente. Outre cet ami d’enfance, j’ai rencontré aux Etats-Unis, de nombreux leaders d’opinion camerounais avec lesquels nous avons discuté; des discussions qui nous ont permis d’avoir des éléments pour produire des articles. Sur place ici au pays de l’Oncle Sam, je suis bien loin d’être dépaysé car, j’y ai aussi des camarades de classes (secondaire et université), des anciens collègues tels Félix Pene qui est à Chicago, Pierre Marie Djongo qui est à Harrisburg en Pennsylvanie. Je suis aussi en contact avec mon ancienne collègue et s ur Danielle Nomba qui est au Canada. Nous échangeons régulièrement au sujet du pays, de la profession et surtout du quotidien Le Messager. Autres personnes avec lesquelles j’échange régulièrement sur le pays et la profession, notre cons ur Agnès Taile qui est à New York, Christian Ngalle qui est dans le New Jersey, qui est promoteur d’un magazine francophone ici aux Etats-Unis, et bien d’autres compatriotes.

Depuis les Usa, comment se passe concrètement la collaboration avec Le Messager au Cameroun?
Ma collaboration avec cette entreprise est celle d’un employé que je suis vis-à-vis de son employeur. Par ailleurs, nous sommes une équipe soudée qui regarde dans la même direction, avec à la tête notre Directeur de publication Jean Baptiste Sipa. Il est pour nous un «père spirituel», qui nous inspire depuis plusieurs années, avant même la disparition de Pius Njawe qu’il a remplacé dans les fonctions de directeur de publication. Donc, pas de souci avec ma collaboration. Le Messager c’est ma famille, la structure au sein de laquelle j’ai fait toutes mes classes, depuis la fin de l’année 1999.

Racontez-nous un peu?
J’y suis arrivé comme pigiste vers la fin de l’année 1999. J’ai eu la chance, mais alors la très grande chance de tomber sur un Rédacteur-en-Chef qui s’appelle Melvin Akam (actuel responsable de la communication de Mtn Cameroon). Je n’oublierai jamais sa première phrase à mon endroit, le jour même où Pius Njawe (paix à son âme) m’avait envoyé vers lui pour l’entretien qui devait déterminer mon entrée ou non au journal, à l’époque tri-hebdomadaire. Quand, Melvin Akam m’a reçu à son bureau ce jour-là, il m’a dit: Cher ami, moi-même quelqu’un m’avait donné ma chance un jour, et je l’avais saisi. Je te donne ta chance, si tu peux, saisi là. Si tu as n’importe quel souci professionnel, réfères-toi à moi, je te donne la conduite à tenir De pigiste, je suis devenu localier à Douala. Par la suite, j’ai été affecté dans deux services: Société et Sports. Plus tard, je deviens Chef du service de Sports de fait, avant d’être nommé Chef du service Société. Par la suite, Chef du Service des Sports. C’est, quand je suis Chef du Service des Sports vers la fin de l’année 2008, je suis nommé Coordonnateur de la Rédaction et Chef d’Edition, mon poste actuel au quotidien.

Pour terminer, comme fait-on lorsqu’on passe du soleil à la neige?
(Rires). Vous avez vu juste. L’arrivée de la neige m’a bien secoué ces derniers jours. J’ai même été malade, mais maintenant je vais mieux. Il faudra que je m’y habitue.

Honoré Foimoukom, sur une plage au soleil
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