La lettre tragique de la semaine: A toi mon frère Bertrand Teyou, qui vient d’incendier l’hôtel de ville de Besançon

Par François Zoomevele Effa

Les journaux, les radios les télévisions et les réseaux sociaux sont tous en effervescence, racontant que toi, réfugié politique d’origine camerounaise, tu as jeté hier jeudi 25 juin, deux cocktails Molotov au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville, provoquant un incendie. Tu as demandé à l’employée de sortir avant de commettre ton délit, ta folie. Je t’écris cette lettre pour te demander que, c’est quoi même ça? Tu es en ce moment au commissariat, et tu seras certainement transféré ou en prison, ou à l’hôpital psychiatrique. Les faits qui te sont reprochés ne sont pas au conditionnel. Les caméras de vidéosurveillance et les témoins oculaires t’accablent. Je compte bien que tu répondes afin que l’on puisse comprendre quelle mouche t’a piquée.

Je t’appelle frère car, malgré ton statut de réfugié politique, nous venons d’un même pays, et un adage de chez nous dit qu’on est obligé d’avaler le sang coulant d’une blessure de sa propre langue. Je t’ai connu il y quelques mois, et tu m’as raconté ton parcours de militant, d’activiste, et d’écrivain, notamment de La Belle de la république bananière, Chantal Biya de la rue au palais. Pour le journaliste que je suis, je t’ai invité dans mon émission «Bonjour l’Afrique». Nous avons parlé à bâtons rompus de toi, de tes uvres de tes projets; des auditeurs sont même intervenus, te posant des questions. Mais, tu nous as tués, nous les Camerounais, les Africains, les Noirs. Après les exploits macabres de Koulibali, nous ne sommes pas beaucoup en odeur de sainteté ici. Il y a les amalgames, le racisme qui monte dans ce pays, et tu trouves l’occasion de donner des dents et des arguments au Front National et autres partis de droite qui se spécialisent dans la xénophobie afin d’avoir des voix électorales!

Le Directeur de la sécurité publique départementale déclare: «l’individu, connu pour être revendicatif de nos services, s’est présenté avec un acolyte à l’hôtel de ville, a demandé à l’employée présente de sortir avant de jeter deux cocktails Molotov dans la mairie….ce réfugié politique d’origine camerounaise souhaitait ouvrir une maison d’édition. Il avait sollicité les collectivités locales et une association d’aide à la création d’entreprises l’A.D.I.E. Mais il estimait que l’accompagnement qu’il avait n’était pas suffisant. Il avait effectué deux sit-in à l’hôtel de ville, obligeant la police à intervenir pour l’évacuer. Il aurait menacé de tout faire brûler si ses revendications n’étaient pas écoutées, et faisait l’objet d’une procédure pour menaces sur agent chargé de service public, et devait être convoqué ultérieurement devant la justice».

Et c’est Le Vice Procureur de la République, Mme Margaret PARIETTI, qui dit que tu as été examiné dans le cadre de cette procédure par un médecin qui avait conclu que tu étais certes logorrhéique – tu parlais beaucoup – mais que tu ne représentais pas de pathologie psychiatrique. Frère, je ne te cache pas, et tu t’en doutes, que la diaspora noire est très fâchée contre toi. Tu t’en es pris au symbole de la République, qui t’a accordée l’asile. Tu as mis à feu un bâtiment du patrimoine historique de la ville, construit en 1330 et classé monument historique de l’Unesco. Si tu ne sais pas comment le citoyen français moyen fonctionne ici, sache, pendant longtemps nous les nègres qu’on n’aime pas déjà beaucoup, on va nous assimiler à toi. Certains compatriotes m’ont déjà demandé de faire une marche pour te renier, et dire que nous n’approuvons pas ton geste bref, qu’on se désolidarise de toi. Je trouve que c’est idiot.

Et toi, tu viens d’un pays que tu dénonces, et ce n’est pas le Président BIYA qui comme Sarko de son temps de gloire allait chercher en Afrique des voyous de l’ONG Arche de Zoé quoi qu’ils aient fait disait-il. Vu la manière dont tu as traitée Chantou dans ton livre, je crois qu’on va applaudir à ETOUDI. Il y a un tel amalgame ici! Depuis que les filles du pays sont les prostituées majoritaires de cette ville comme d’autres en France, les femmes africaines se font traiter comme des putes en ville, même en plein jour. Je ne sais pas comment ça va se passer pour toi, mais je sais que tu as beaucoup de chance de te voir retirer ton droit d’asile. C’est dommage que tu ne sois pas chrétien, à moins que tu me l’aies dit pour la frime, mais tu es dans mes prières. Cependant, je ne sais pas trop si je te salue ou pas et de quelle façon!!!

Les sapeurs-pompiers à l’oeuvre pour éteindre l’incendie provoquée par Bertrand Teyou au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville de Besançon, le 25 juin 2015
Droits réservés)/n

La ville d’Ebolowa choisie pour abriter les Dixiades 2016

L’annonce a été faite dimanche lors de la cérémonie solennelle de clôture de la quatrième édition des jeux nationaux

Ebolowa, la capitale de la région du sud a été choisie pour accueillir la cinquième édition des jeux nationaux du Cameroun, les « Dixiades 2016 ».

L’édition 2014 qui s’est déroulée à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, s’est achevée le dimanche 21 décembre 2014. C’était au cours d’une cérémonie solennelle de clôture, organisée à l’esplanade de l’hôte de ville de Yaoundé.

La région du Centre était à l’honneur. Elle est arrivée en tête à l’issue de la compétition avec 79 médailles: 36 en or, 30 en argent et 13 en bronze. La région du Littoral, qui totalise 53 médailles (24 en or, 8 en argent et 21 en bronze) est arrivée en deuxième position. Le troisième rang est occupé par la région de l’Extrême nord, qui a décroché au total 23 médailles (7 en or, 5 en argent et 11 en bronze.)

Au classement général par pays, le Cameroun qui a présenté un nombre important de compétiteurs, occupe la première place avec 281 médailles. La République du Congo, deuxième au classement par pays, est arrivée en cinquième position au classement général avec 9 médailles (5 en or, 03 en argent et 1 en or). Le Gabon pour sa part a décroché aussi 9 médailles (2 en or, 3 en argent et 4 en bronze) et se retrouve au bas du tableau avec la RCA, 4 médailles (1 en or, 2 en argent et 1 en bronze) et le Tchad, 02 médailles de bronze.

Lors de la cérémonie de clôture, on a remarqué la présence des responsables des sports de Sao Tomé et Principe et de la Guinée Equatoriale, pays de la sous-région Afrique centrale. Ces derniers ont participé, sans toutefois présenter d’athlètes à compétition.

A la fin de la soirée riche en sons, c’est sous les lumières multicolores de l’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé que le drapeau olympique a été remis à la région du Sud qui abritera la cinquième édition des « Dixiades » dans la ville d’Ebolowa.


DR)/n

Journée panafricaine des femmes : « combattre l’exploitation féminine à tout prix »

Le 31 juillet 1962 à Dar-Es-Salam en Tanzanie, les femmes africaines célébraient la naissance de l’organisation panafricaine des femmes (OPF).

Après 47 ans d’activité en faveur de la lutte contre l’exploitation abusive des femmes et filles africaines, l’OPF n’a pas encore fini d’apporter sa pierre dans la construction de l’idéal féminin.
D’abord appelé « conférence des femmes africaines », l’OPF selon sa représentante régionale, Mme Alwata Aichata Sahi, s’était fixée comme objectifs fondamentaux, la création d’une organisation régionale africaine ; Elle permettrait aux femmes d’échanger et d’agir ensemble pour accélérer le mouvement d’émancipation et soutenir le grand courant de libération politique et économique pour l’Afrique.

Lutte contre l’exploitation des femmes et des filles
Le thème de cette année « l’exploitation des femmes et des filles », n’est pas fortuit. En effet la gente féminine est très souvent le souffre-douleur dans bon nombre de sociétés. Elle est victime de toutes sortes d’exploitations. Un film documentaire réalisé par le ministère de la promotion féminine a été projeté. Ce film illustre le témoignage de quelques jeunes filles en détresse, des filles victimes d’exploitation aussi bien sexuelle que morale. On y découvre les témoignages de deux jeunes prostituées : l’une malienne et l’autre nigériane. Elles ont respectivement 29 et 19 ans. Toutes les 2 se sont retrouvées dans cette situation à cause de la forte pauvreté dont elles étaient victimes avec leurs parents. Elles estiment qu’il n’y avait plus d’autre d’issues pour elles. Un second témoignage concernait cette fillette d’environ 17 ans. Elle est fille-mère et ne peut plus retourner dans son village où elle est promise en mariage à un homme. Ces exemples sont quelques uns parmi tant d’autres. Les filles sont continuellement victimes d’exploitations sous toutes les formes. L’exploitation sexuelle, l’exploitation physique, l’exploitation des domestiques que nous utilisons, et même l’exploitation politique sont bel et bien présentes dans notre société. Prenons le cas des femmes utilisées pour faire de la politique ou pour animer les élections. Mais au bout du compte, elles sont exploitées parce qu’elles n’occupent pas les postes qu’elles méritent.

Quelles stratégies adoptées?

L’ampleur du phénomène et ses conséquences étant considérables. L’OPF préconise un certains nombres de solutions : La création d’opportunité d’emplois pour les jeunes, y compris les filles au niveau communautaire ; Des campagnes de sensibilisations des familles ; La mise en uvre de politiques et plans appropriés en faveur des orphelins et des enfants vulnérables ; L’application des lois et conventions signées par nos États, notamment la CEDEF, la CDE, la convention internationale concernant le crime transnational organisé ; La scolarisation des filles; Et l’information sur les risques liés à la migration et à l’exode rural.

En dehors de cette journée panafricaine de la femme fêtée chaque année le 31 juillet, l’OPF mène des actions de sensibilisation pour la sauvegarde des droits des femmes et filles. Elle appuie les structures qui soutiennent et recueillent les filles en détresse. De sa création à aujourd’hui, cette organisation a contribué à la réinsertion de milliers de jeunes filles, d’orphelins sans soutien moral et financier. L’alphabétisation fait partie des programmes far car l’instruction et l’éducation constituent sans aucun doute, un vecteur important d’indépendance et d’épanouissement de la femme.

Image d’illustration
www.pyepimanla.com)/n

Le Cameroun célèbre la 47ème Journée de la femme africaine

Une célébration faste, en présence de hautes personnalités et d’un grand public

Les manifestations relatives à la célébration de la journée de la femme africaine cette année se sont déroulées à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé. Au programme, il y’a eu une foire gastronomique, des défilés de modes et autres activités culturelles. L’un des points focaux a été la tenue des séminaires permettant de revenir sur le thème retenu cette année : « Lutte contre l’exploitation des femmes et des filles ». Selon les promoteurs de ce thème, son choix a eu pour objectif de susciter la prise de conscience de la dignité de soi par les femmes et les filles elles-mêmes. Il est également question de vulgariser les instruments juridiques relatifs à la protection des droits des femmes.

Dans une plus grande envergure, Il s’agit d’identifier et de faire connaître les différentes formes d’exploitation dont les femmes et les filles sont victimes. Selon un rapport des experts du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), cette exploitation intègre l’utilisation commerciale de l’image de la femme et de la fille dans les médias, le viol, la traite des jeunes filles à des fins sexuelles et domestiques, les mariages précoces, les mutilations génitales, le non-accès aux terres, la dot élevée, l’analphabétisme, le non accès aux soins de santé, le sida.

Les droits de la femme africaine, une ambition toujours en devenir
Le 31 juillet 1962, une conférence des femmes africaines a été créée. C’est sous l’égide de cette organisation, aujourd’hui « Organisation panafricaine des femmes », que la journée de la femme africaine est célébrée. Cependant, journée de la femme ou non, les droits du sexe faible ne sont pas toujours bien respectés en Afrique. A l’approche de la journée de la femme africaine, de nombreuses organisations internationales et locales se mobilisent. Elles en appellent davantage de gouvernements africains à ratifier le Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes. Droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité des personnes, protection contre des pratiques traditionnelles nocives, interdiction de toute discrimination et protection des femmes lors des conflits armés : le protocole concerne aussi bien des droits civils et politiques, économiques, sociaux que culturels.

Au début du mois de juillet dernier, le clergé camerounais a mené des actions de protestation pour manifester contre la ratification par l’Etat du protocole de Maputo. Lui reprochant des dérives d’immoralité. Malgré les efforts fournis par l’Etat au Cameroun, les femmes continuent d’être exploitées. De nombreuses associations ont proposé des améliorations dans le cadre du code de la famille. Elles suggèrent en exemple que l’âge légal du mariage pour la femme soit porté à 18 ans au lieu de 15 ans, comme c’est le cas actuellement. Pareillement pour le choix de la résidence exclusivement réservé au mari. Il devrait être déterminé par les deux époux, en fonction des intérêts du ménage. D’autre proposition voudraient que la vulgarisation du code de la famille se fasse dans les langues nationales majoritairement utilisé pour le rendre plus accessible et permettre aux populations, en particulier aux femmes, d’aller vers les tribunaux en cas de problèmes.

Défilé des femmes camerounaises
stages.alternatives.ca)/n