Fin des journées économiques Cameroun-Canada

La délégation conduite par le secrétaire général des services du Premier ministre, Louis-Paul Motaze, les 19 et 20 septembre derniers, a pu obtenir la signature de nombreux mémorandums d’entente

Après une escale à Toronto à l’occasion du premier Sommet Canada-Afrique, la délégation camerounaise, menée par Louis Paul Motazé, secrétaire général des Services du Premier ministre, a fait un arrêt à Montréal, les 19 et 20 septembre, à l’occasion des Journées économiques du Cameroun.

Dans un salon de l’hôtel Sheraton de la métropole québécoise, le chef de la délégation camerounaise a tracé un bilan fort positif des derniers jours passés au Québec. «Nous avons établi de fructueux contacts ici à Montréal et nous en sommes très heureux, a lancé M. Motazé en ouverture de conférence de presse, samedi matin. L’objectif était clair: faire connaître le Cameroun aux entreprises canadiennes et québécoises, présenter notre stratégie de développement et juger de l’intérêt démontré envers nous. Nous sommes très fiers de dire que nous avons reçu une oreille attentive qui ouvre la porte à de nombreux partenariats futurs.»

Concrètement, plus d’une quinzaine de mémorandums d’ententes de partenariat ont été signés entre des entreprises canadiennes et les autorités camerounaises. Ces protocoles d’accord touchent différents secteurs de l’économie, notamment l’énergie, les transports, le tourisme, la formation, les services, le développement et la transformation du bois. Des résultats tangibles qui traduisent la volonté du Cameroun de s’ouvrir aux investissements étrangers.

Louis Paul Motazé a entre autres fortement insisté sur les atouts du Canada en soulignant au passage les liens vieux de plus d’un demi-siècle qui unissent les deux États. Le chef de délégation a rappelé que le Canada est considéré comme un partenaire fiable pour le Cameroun, un pays avec qui «il partage de nombreux atomes crochus».

«Le Cameroun est un pays stable où règne la paix, un pays ouvert aux initiatives. La relation qui nous unit au Canada date des indépendances et, malheureusement, les échanges entre nos deux pays ne sont pas à la hauteur de ce lien si fort, a expliqué Louis Paul Motazé. Ces mémorandums d’ententes sont un premier pas vers la concrétisation de partenariats gagnant-gagnant, des ententes formelles qui seront bénéfiques ici comme au Cameroun.»

Le Canada possède effectivement des caractéristiques qui le prédisposent au développement harmonieux de cette relation. Des points forts sur lesquels il doit miser, croit M. Motazé. «Une amitié ancienne entre nos deux peuples, un bilinguisme et des similitudes linguistiques évidentes, un passé vierge et non teinté par le colonialisme, bref, de nombreux éléments qui permettent cette relation gagnant gagnant que nous efforçons de renforcer.»

Louis-Paul Motaze, secrétaire général des Services du Premier ministre camerounais
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Opportunités multiples
Si aucun contrat en béton n’a été formellement signé, les protocoles d’ententes annoncés portent sur une multitude de domaines dans lesquels le Cameroun offre un potentiel certain. Mines, énergie, transports, services, formation, urbanisation et logements, accès et desserte portuaires, tous des secteurs où les besoins camerounais sont grands et l’expertise et l’investissement canadien recherché.

À l’aube de l’émergence économique visée pour 2035, le Cameroun a des besoins énergétiques grandissants et rêve déjà de devenir un géant de l’hydroélectricité en Afrique. Un domaine où le Canada peut donner un efficace coup de barre pour propulser le pays non seulement vers l’autosuffisance, mais l’exportation nette d’énergie. Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Basile Atangana Kouna a eu tôt fait de le souligner dans son bilan des derniers jours.

«Ce n’est un secret pour personne que le Canada est une puissance énergétique mondiale. Le potentiel camerounais est énorme, notamment en termes d’hydroélectricité, mais nous voyons encore plus grand. Le solaire et le charbon font également partie de la solution pour notre pays. Nous travaillons déjà avec des entreprises canadiennes comme CIMA à travers d’intéressants partenariats. Nous souhaitons donc augmenter le niveau d’investissement, tant dans les infrastructures que le transfert de technologies», a souligné M. Antangana Kouna.

Le secteur minier est un autre domaine en plein développement au Cameroun. Un secteur où les autorités ont planché ces dernières années sur une harmonisation des pratiques, tant dans la production de masse qu’artisanale. «Des projets de plusieurs milliards de dollars sont déjà lancés et ce n’est que le début, a confirmé Fuh Calixtus Gentry, Secrétaire d’État auprès du ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique. Nous visons aujourd’hui un financement accru de la recherche par le secteur privé et une augmentation de la transformation locale à un seuil minimal de 15 %.»


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Dénominateur commun de tous ces grands projets et chantiers, le développement des infrastructures qui doit permettre ce bond économique que tous anticipent. Eau potable et électricité accessibles au-delà des grandes agglomérations de Yaoundé et Douala, développement des villes secondaires, une urbanisation planifiée et ordonnée qui doit permettre de maximiser les ressources du pays, notamment l’important secteur agricole.

Comme l’a indiqué la Secrétaire d’État au ministère de l’Habitat et du Développement urbain, Rose Dibong, le Cameroun encore là, répond présent et se dit «open for business»!

«Le déficit en unités de logement atteint les deux millions à l’échelle nationale. Il y a donc de l’intérêt pour tous : des urbanistes et planificateurs, des architectes, des entrepreneurs et des promoteurs immobiliers. Nous souhaitons des projets de masse à grand déploiement, des logements sociaux subventionnés, mais également des développements haut de gamme pour une clientèle qui a désormais les moyens et le désir de se l’offrir», a exposé Mme Dibong, vantant l’action du gouvernement qui se porte acquéreur des lots pour les vendre lui-même aux citoyens, rendant du coup nul le risque pour les développeurs intéressés.

Ces journées économiques du Cameroun ont donc mis en lumière un pays qui marche d’un pas soutenu vers l’émergence grâce à un développement accéléré de ses nombreuses filières. Une situation idéale pour un pays comme le Canada et ses entreprises, une occasion de parfaire une relation commerciale déjà bien établie, mais qui ne demande qu’à grandir au même rythme que les progrès réalisés par le Cameroun ces dernières années.


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