Douala: une trentaine de conteneurs d’huiles végétales «impropres» saisie

Cette estimation a été rapportée par l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) depuis le mois d’août 2015

Une trentaine de conteneurs d’huiles végétales ne respectant pas les normes requises au Cameroun sont parqués depuis le mois d’août 2015, dans l’enceinte du port de Douala. L’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) qui rapporte l’information craint d’ailleurs que ces huiles végétales se retrouvent sur le marché local.

La société African Food, importatrice de ces cargaisons d’huiles, et sa banque, la Bicec, ont saisi le gouvernement camerounais pour obtenir une autorisation spéciale de commercialisation de ces huiles. Pourtant, une décision gouvernementale prescrivit déjà en juin 2015 le respect de la norme nationale adoptée pour les huiles commercialisées sur le territoire camerounais. Une norme qui n’est pas respectée par cette trentaine de conteneurs.


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Huile de palme: Greenpeace veut lutter contre les exploitations abusives

En ligne de mire de cette campagne de dénonciation, le projet contesté de 70.000 hectares de la firme américaine Herakles au Sud-Ouest du pays

Déjà présente en Afrique centrale par un bureau permanent en République démocratique du Congo (RDC), Greenpeace annonce une présence régulière au Cameroun dès janvier 2013 pour mieux porter son attention sur ce qui apparaît à ses yeux comme un accaparement des terres par des agro-industries, parfois en violation des lois du pays et sans préoccupation de protection de l’environnement. Membre de la délégation en visite en ce moment à Yaoundé, Irène Wabiwa, chargée de campagne forêts au bureau de l’Ong à Kinshasa, fera également partie de la future mission. Avec ses collègues, cette militante environnementale espère un arrêt du projet Herakles qui s’est implanté dans une zone écologique sensible du Sud-Ouest camerounais, sans autorisation officielle.

Repris à Sithe Global Sustainable Oils Cameroon (SGSOC), une autre société américaine qui avait signé en 2009 avec l’ex-ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire Louis Paul Motaze une convention pour défricher près de 70.000 hectares, ce projet de production d’huile de palme avait déjà été dénoncé, entre autres, par le Fonds mondial pour la nature (WWF). D’après l’organisation Conservation International, cette concession située au coeur d’une région connue sous le nom de Forêt guinéenne de l’Ouest africain constitue l’une des 25 zones les plus importantes au monde en termes de biodiversité. Herakles se défend d’y créer des plantations dans les zones de forêts primaires et les forêts à haute valeur de conservation. Mais, rétorque Greenpeace, des images satellite indiquent clairement que plus de 70% de la zone concédée possèdent une densité de couverture forestière comparable à celle du parc national de Korup, qui borde cette zone. En février 2012, le Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG camerounaise, avait publié un rapport remettant en cause la légalité de la convention signée en 2009 par SGSOC. Car, les dispositions réglementaires imposent un décret présidentiel pour l’allocation d’une concession supérieure à 50 hectares, une exigence à laquelle le projet Herakles ne s’est toujours pas conformé.

Filiale de la compagnie Herakles Capital Corp., cette entreprise qui poursuit sereinement ses activités avec la mise en place de larges étendues de pépinières d’huile de palme a ignoré une décision d’un tribunal du Sud-Ouest qui l’enjoignait de surseoir à toute activité de développement de leur plantation, suite à une plainte de riverains.

Greenpeace identifie six autres projets de palmier à huile dans le pays, une partie du Bassin du Congo, deuxième écosystème forestier du monde après l’Amazonie, dont elle affirme défendre la protection.

Greenpeace veut lutter contre les exploitations abusives de production d’huile de palme au Cameroun
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Palmier à huile: Petites divergences sur l’investissement de Cargill

L’agence camerounaise de promotion des investissements a fait une annonce que les responsables de cette entreprise américaine commentent avec beaucoup de réserves

Intervenant dans une des éditions du journal diffusé sur la radio d’Etat, madame Minja Marthe Angeline, directrice générale de l’agence de promotion des investissements (API) au Cameroun, a fait part de ce que le groupe américain Cargill, jusqu’ici connu pour ses investissements dans le cacao, ambitionnerait de s’impliquer dans l’exploitation du palmier à huile. « Ils ont proposé d’investir près de 200 milliards de FCFA sur 50 000 hectares de palmier à huile. C’est un secteur où le potentiel en création d’emploi et l’investissement nous semble sérieux. Nous à l’API, examinerons cette proposition assez sérieusement », a déclaré madame Minja. Pourtant, et selon une information rapportée par l’agence Reuters, les responsables de Cargill ne semblent pas aussi enthousiastes à communiquer sur cette annonce d’investissement. «Cargill reconnait qu’elle mène constamment des actions en vue d’agrandir sa stratégie d’affaire, en vue de lui permettre d’être présent sur un marché encore plus grand. Notre politique interne nous invite par contre à ne communiquer que lorsque les progressions effectuées sur chaque projet sont assez significatives pour qu’on puisse en parler », a fait savoir Corinne Holtshausen, une des portes parole du groupe Cargill, répondant à un mail d’un journaliste de l’agence de presse Reuters. Il reste pourtant avéré que le groupe est actuellement en prospection en terre camerounaise. La visite, ont indiqué les membres de la délégation qui la composaient, «entre dans le cadre d’une mission de prospection qui vise à implanter en Afrique, notamment au Cameroun, au Liberia et en Côte d’Ivoire, une vaste plantation de palmier à huile».

La réserve du groupe américain peut se comprendre. Le palmier à huile intéresse beaucoup d’investisseurs au Cameroun et la compétition est ouverte. Il y a quelques semaines, le secrétaire général de la présidence de la république, Ferdinand Ngo’o, recevait une délégation du groupe Herakles Farm, qui envisage d’investir jusqu’à 200 milliards de FCFA dans une palmeraie, dans la région sud-ouest du Cameroun. Dans le même sillage, le singapourien Biopalm a annoncé le début dès août prochain d’un investissement de près de 900 milliards. On peut dès lors comprendre que Cargill ne veuille pas dévoiler ses cartes. L’autre problème que pose l’investissement dans le palmier à huile est la forte critique dont sa mise en uvre fait l’objet au Cameroun de la part de la société civile. Prenant le relais d’une grande campagne internationale, le centre pour l’environnement et le Ddéveloppement (CED), une ONG camerounaise, rappelait tous les inconvénients d’une négociation légère des concessions faites par les autorités camerounaises à ses «partenaires ». « Ces contrats inaugurent dans notre pays une nouvelle catégorie d’investissements. Ils rapportent peu à l’Etat, contribuent à violer les droits des populations, et peuvent coûter extrêmement chers en cas de recours à l’arbitrage. Les accaparements fonciers sont en train de se transformer en véritable bombe à retardement économique et sociale, et il est urgent qu’une réflexion soit conduite pour corriger cette tendance », faisait savoir son responsable Samuel Nguiffo, lors de la publication d’un rapport sur les investissements d’Herakles Farm au Cameroun. Seul le futur indiquera si le groupe Cargill a pleinement tiré les enseignements des investisseurs qui sont déjà sur le terrain Cameroun.

Cargill veut investir dans le palmier à huile au Cameroun
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Du faux dans le commerce de l’huile au Cameroun

Les marchés de la capitale sont envahis par des bouteilles d’huiles peu authentiques

Yaoundé est l’une des villes camerounaises où prolifèrent des commerces divers. Actuellement le marché de l’huile a le vent en poupe au regard de l’ampleur que ce commerce prend au fil des jours dans la capitale camerounaise. Dans les différents marchés de la ville comme Ekounou, Mvog Mbi, Mfoundi, Biyem Assi, Madagascar ou encore à Mokolo, les comptoirs et autres étalages remplis d’huile rouge et une huile à l’apparence raffinée, frappent toute personne qui vient s’y approvisionner. Cette huile est ainsi vendue dans les bouteilles d’eau minérale, récupérées après utilisation, ou encore dans de véritables bouteilles d’huile raffinée. Ici les prix varient entre 150 francs CFA à 800 francs CFA. Les commerçants qui excellent dans ce commerce, font aujourd’hui preuve d’ingéniosité car au lieu de vendre uniquement l’huile rouge, ils ont trouvé une autre parade consistant à vendre une autre huile sous forme raffinée. Celle- ci viendrait de Douala la capitale économique, dans des futs. Les commerçants se chargent alors de la remplir dans des bidons et des bouteilles prêtes pour la commercialisation. Les plus futés parviennent même à concevoir des étiquettes pour tromper la vigilance des ménagères qui sont attirées surtout à cause du prix relativement bas. Cette huile est donc simplement un produit de contre façon.

Les commerçants qui se livrent à cette activité, mènent ainsi une concurrence déloyale aux véritables sociétés de raffinerie dont les marques sont très prisées par les consommateurs. Les multiples campagnes de marketing et de communication menées dans les médias par les promoteurs de ces raffineries appâtent d’avantage les consommateurs. Dans les marchés de Yaoundé ce commerce prospère et rapporte à coup sûr de l’argent aux commerçants, d’autant plus qu’il est difficile pour les profanes de pouvoir distinguer la vraie huile de la fausse. C’est une situation qui devra amener les responsables de la brigade nationale de contrôle et de la répression des fraudes du ministère du commerce à mener des enquêtes en vue de trouver des voies et moyens susceptibles de mettre un terme à ce commerce illicite qui cause un véritable manque à gagner aux véritables sociétés de production qui, aujourd’hui parlent d’une usurpation de leur marque par certains commerçants motivés par le gain facile.

Cette pratique frauduleuse doublée d’une publicité erronée mériterait sans doute la saisie de ces produits et l’interpellation des responsables de ce commerce. L’huile est un aliment indispensable pour l’alimentation, et devrait par conséquent être conservée dans de meilleures conditions. Mais dans les marchés, celle-ci est conservée dans des futs, et vendue en détaille dans des bouteilles d’une propreté douteuse. Les consommateurs de ces huiles sont ainsi exposés à différents types de microbes et de maladies pouvant entamer la santé. Le président de la Ligue des consommateurs du Cameroun Delor Magelan Kamseu Kamgaing et les autres leaders des associations de défense des intérêts des consommateurs sont ainsi interpellés pour la mise sur pied des campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs, de plus en plus dupés par les commerçants dans les marchés camerounais.

Un marché de Yaoundé
Journal du Cameroun)/n