La Camair-Co certifiée IOSA (directeur général)

Une cérémonie a été organisée à cet effet jeudi à Yaoundé en présence du ministre camerounais des Transport, Edgar Alain Mebe Ngo’o

La Compagnie nationale de transport aérien (Camair-Co) se félicite d’avoir obtenu la certification IOSA. Pour célébrer cet évènement, une cérémonie a eu lieu ce jeudi, 07 avril 2016 à Yaoundé sous la présidence du ministre camerounais des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Par cette certification, la Camair-Co se conforme aux normes internationales en vigueur dans le domaine des transports aériens. Notamment les règlementations OACI, FAA et JAA.

«Nous pouvons désormais bénéficier de toutes sortes d’accords aériens bilatéraux avec n’importe quelle compagnie aérienne dans le monde. Nous avons maintenant la possibilité de conduire nos passagers au-delà de Charles de Gaulles jusqu’à leur destination finale, sans autre formalité de police ou de réenregistrement de bagages. La correspondance étant assurée à Paris en zone internationale par la compagnie aérienne avec laquelle nous aurons passé un accord interligne sur le trajet concerné», a indiqué le directeur général de la Camair-co, Jean Paul Nana Sandjo.

La IATA Operational and Safety Audit (IOSA) est la première norme mondiale pour la vérification de la sécurité des procédures d’exploitation des transporteurs aériens. Créé en 2003 par l’Association du transport aérien international (IATA), ce programme est conçu pour évaluer la gestion de l’exploitation et les systèmes de contrôle des compagnies aériennes, pour une durée de deux ans.


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Interview de Gaby COMPS, professeure à l’IATA de Namur en Belgique

«Au Cameroun, nos élèves ont appris à se débrouiller. Ils ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose»

Mme Comps, qu’est-ce que vous avez exactement fait au Cameroun tout au long de la 2e édition du FIFMI qui s’est tenue du 8 au 12 janvier 2011?
En fait j’étais dans l’atelier de sérigraphie. Philippe Van RAVINSTYN est sérigraphe professionnel, moi je suis venue ici accessoirement, c’est-à-dire que je donne plutôt de la sérigraphie artistique. Donc c’est faire des recherches graphiques et la sérigraphie est une création technique comme toute autre pour arriver à une création artistique. Donc on est assez complémentaire Philippe et moi.

Qu’est-ce que vous avez apporté aux jeunes camerounais ?
Ce qui m’a impressionné, c’est d’abord cette confiance en soi, c’est voir que tout le monde a un potentiel et ce n’est pas dépendant d’une technique bien sûr, on est venu avec une technique, mais vous voyez, le premier jour où on a fait le stage, on leur a montré comment on imprimait. On avait pré imprimé des choses et on leur a montré comment ça se passait. Je leur ai dis, maintenant vous allez non plus imprimer quelque chose qu’on a fait, mais vous allez imprimer quelque chose qui vient de vous. Le festival porte sur le thème de la musique, mais pourquoi pas vous, montrez pour vous ce que représente l’image de la musique et dont chacun qui assistait à ce stage, qu’il soit dessinateur, monteur ou acteur. Ils ont un peu eu l’angoisse de la feuille blanche pendant quelques minutes et puis ils se sont pris au jeu et si vous voyez tous les t-shirts imprimés avec leurs dessins, ils sont très fiers. Et pour moi, apporter une technique aux jeunes camerounais, mais donner aussi une confiance, pour moi je trouve ça très très important.

Comment est-ce que vous avez trouvé le niveau des jeunes apprenants?
Il y avait tous les univers. Il y avait ici deux artistes confirmés, et vraiment j’étais très impressionnée par leur façon de faire. Il y avait des artistes un peu amateurs, des étudiants de l’Université qui sont dans un club d’arts plastiques, et puis il y avait aussi d’autres personnes. Donc il y avait des personnes des niveaux différents, mais l’important c’était qu’ils y ont mis leur c ur. Je leur ai demandé de corriger un certain nombre de choses et ils ont vraiment pris la peine de corriger pour améliorer leur propre travail et je suis très contente de l’expérience.

A la fin du festival vous avez eu le sentiment d’une mission bien accomplie?
Oui, presque ! J’ai un petit regret c’est qu’en 2009, j’avais rencontré Arice Siapi, j’avais fait un travail avec des étudiants sur le Festival International du Film Francophone (FIF) de Namur, j’avais réalisé des sacs faits avec de la bâche recyclée avec un dessin et avec des ceintures de sécurité des véhicules. Arice Siapi a vu ça et elle a dit c’est magnifique, il faut le faire ici. Et donc, j’aurai aimé que les élèves travaillent, mais ils n’ont pas de bâches plastiques ici mais ils ont des sacs de riz. Donc, j’avais pris, mais malheureusement, il y a eu des problèmes techniques. Pas de machines à coudre, voilà, c’est comme ça. Chez nous, ce n’est pas la même chose. On est organisé, tout est prévu. Ici, on m’avait dit ne t’étonnes pas si tu n’arrives pas au résultat. Mais ce n’est pas ça l’important, l’important c’est le contact, c’est la rencontre, c’est l’échange et donc moi je suis quand même très contente parce que tout le monde est arrivé à quelque chose, à avoir imprimé son propre graphisme sur son t-shirt et voilà, ça c’est très important. Donc je suis très importante.

D’autres difficultés?
Ce qui est dommage aussi c’est que Air France nous a mis les bâtons dans les roues. On allait venir avec notre encre pour imprimer sur place avec nos bâches plastiques, on a dû rentrer la fiche technique à Air France et ils nous ont dit, pas question de mettre ça dans la soute parce que c’est un produit chimique. Pourtant c’est ininflammable, ce n’est absolument pas dangereux, mais c’était étiqueté produit chimique, qu’on aurait dû transporter ça par cargo. Heureusement à Douala, on a eu des contacts, un imprimeur nous a vendu deux petites boites, donc on a pu faire avec les moyens de bord. Mais ce qui est très intéressant aussi c’est que nos élèves ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose. Ils vont revenir en Belgique grandis de cette expérience.

Parlant justement de vos étudiants, qu’est-ce qu’ils ont appris de plus ici?
Ils ont appris à se débrouiller. Voyez, nous pour nettoyer un cadre, on a un karcher qui est un tuyau d’eau avec une forte pression. Ici on n’a pas tout cela. Donc c’est de l’eau et des bras pour le nettoyer. Donc ils ont vu qu’on prend le temps et on le nettoie. Les élèves ont dû s’occuper des stagiaires et ils ont appris l’autonomie. C’est très important. C’est dans les objectifs de notre école en 7e année. Et ici, ils ont gravi plusieurs marches pour arriver à l’autonomie.

Gabrielle COMPS à Ngaoundéré
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Philippe Van Ravestyn: «Nous apportons un savoir-faire, on va comparer ces différentes façons de travailler ensemble»

Cet enseignant de l’IATA en Belgique est invité du festival du film mixte de Ngaoundéré

Vous êtes arrivé ce week-end à Ngaoundéré, dans quelles conditions vous avez voyagé et est-ce que vous avez été bien accueilli?
Oui! Très bon accueil je peux le dire avec des personnes du FIFMI qui nous accueillent et qui prennent ça vraiment à c ur et on le ressent. En gros, ça s’est relativement bien passé, c’est vrai maintenant que la distance que nous avons parcourue en train est finalement assez difficile suite aux différents retards et arrêts fréquents. C’est une façon aussi pour nous de découvrir l’Afrique aussi parce que c’est la première expérience en Afrique et ça nous permet un tout petit peu de voir les conditions de vie etc. Donc c’est très intéressant ici.

Est-ce qu’on peut savoir qu’est-ce qui vous mène à Ngaoundéré au Cameroun?
C’est le fruit d’un partenariat qui dure déjà depuis un an et demi entre le festival du FIF qui se passe à Namur et qui est le festival International du Film Francophone et le FIFMI, le Festival International du Film Mixte de Ngaoundéré dont la promotrice est Arice Siapi qui, il y a deux ans est venue nous rendre visite. Par la suite nous l’avons réinvitée dans notre école pour qu’elle voit un tout petit peu les différentes options etc, parce que nous avons entre autres principalement par rapport à ces activités là, une section en audiovisuel et donc forcément, nous sommes étroitement liés par cet aspect d’option.

Qu’est-ce que vous allez apporter au FIFMI et en retour, qu’est-ce que vous attendez?
Je crois que c’est avant tout un véritable échange. Nous apportons un savoir-faire et vous allez nous en apporter un autre. Donc on va comparer ces différentes façons de travailler ensemble et puis par rapport à ça, on en fera certainement ici pour cette édition-ci, une expérience très enrichissante.

Philippe Van Ravestyn, il y a quatre camerounais qui auraient également dû effectuer un voyage d’étude en Belgique. A la dernière minute, on annonce que le voyage a été annulé. Qu’est-ce qui s’est passé exactement?
Oui là, dommage! Tout était mis en place, nous avions vraiment préparé tout ça aussi, mais en dernière minute, l’ambassade de la Belgique a refusé les visas pour deux personnes qui devaient venir. Ils devaient venir à quatre, deux dames dont Arice Siapi et Agnès Yougang et deux jeunes hommes de 25 et 27 ans. Là, la Belgique refuse les visas pour les hommes principalement de peur que ces personnes ne reviennent plus dans leur pays. Et parlant de la clandestinité puisque c’est un phénomène assez difficilement gérable chez nous également, donc voilà! Le souci malheureusement.

Philippe Van Ravestyn
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Et là qu’est-ce qu’on fait? On baisse les bras, on dit c’est fini ou alors on remet cela pour une autre fois?
On va tout faire pour remettre ça. Nous avons déjà eu, quand nous avions fait toutes les démarches administratives de notre côté, de bon contacts avec l’ambassade de Belgique et qui attend notre retour, le feed-back sur l’expérience et nous a déjà dit que pour les deux dames, Arice et Agnès, ça devrait pouvoir très bien se réorganiser. Donc voilà! On va voir, j’espère qu’on va faire un tout petit peu le tour de cette expérience une fois que ce sera fini et je crois qu’on va tout remettre en uvre pour qu’elles viennent chez nous en Belgique et qu’elles vivent un festival, le FIF à Namur.

Comment est-ce que vous entrevoyez ce partenariat entre le Cameroun et la Belgique? Est-ce qu’on peut espérer avoir un avenir qui chante?
Oui en fait, nous sommes venus avec deux intentions aussi, de développer des activités annexes à l’audiovisuel au festival qui seront là pour médiatiser l’évènement. C’est ce que nous faisons en Belgique et c’est l’ensemble de ces synergies qui vont faire que ce soit un festival qui fait son chemin. Je le souhaite vivement, nous le souhaitons.

Un dernier mot à l’attention de nos lecteurs?
Un grand bonjour de la Belgique, vous avez quelque chose de très particulier, le sens humain et un accueil très chaleureux. Donc je crois déjà que c’est la première note sur laquelle on va démarrer.

Quelques étudiants festivaliers de Namur
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