Extrême-Nord: Boko Haram tue deux hommes chez un imam

Le fils de Malloum Hamizou et un ami venu lui rendre visite ont trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche à la suite d’une attaque attribuée à la secte islamiste nigériane

Le fils de Malloum Hamizou, imam de la ville camerounaise de Mozogo (Extrême-Nord) au Cameroun, ainsi qu’un ami venu lui rendre visite, ont trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche à la suite d’une attaque attribuée à la secte islamiste Boko Haram, apprend-t-on de source sécuritaire.

Depuis quelques semaines, pris en tenaille par les armées camerounaise et nigériane ainsi que les éléments de la Force multinationale mixte de l’Union africaine, le mouvement jihadiste alterne incursions nocturnes et attentats-kamikazes diurnes dans les localités frontalières du Cameroun avec le Nigeria.

Quelques heures avant Mogozo, ce sont des membres d’un comité de vigilance de Kolofata, localité située non loin de Mogozo, qui ont neutralisé un kamikaze qui, surpris dans son manège, s’est fait exploser sur place sans faire d’autres victimes.

Selon un rapport d’Amnesty International, Boko Haram a tué quelque 400 civils en terre camerounaise entre janvier et mi-septembre 2015 dans des «crimes de guerre».

La secte, peut-on lire dans ce document, «a tué sans distinction, détruit des biens civils, enlevé des gens et utilisé des enfants pour des attentats-suicides».

En face, l’ONG a également accusé l’armée camerounaise d’avoir, dans ses opérations de réplique et de ratissage, «attaqué des villages, détruisant des maisons, tuant des civils et arrêtant plus de 1 000 suspects, dont certains n’étaient âgés que de cinq ans».

Des événements graves, notamment la mort de 25 personnes en garde à vue, n’ont donné lieu à aucune enquête sérieuse. «On est toujours sans nouvelles de plus de 130 personnes».


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Mali: l’imam Mahmoud Dicko suspecté de faire l’apologie du terrorisme

Tout commence par un entretien accordé à la presse locale où, l’imam, bien que condamnant les attaques terroristes, y voit aussi une punition divine

Polémique au Mali. Tout commence par un entretien accordé à la presse locale par le très affable imam Mahmoud Dicko – aussi président du Haut conseil islamique du Mali, instance qui fédère les principales associations musulmanes du pays. L’imam Dicko y parle de l’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, de celles de Paris et de Tunis, les condamnent, mais derrière lesquelles il voit aussi une punition divine. Sa sortie suscite de très nombreux commentaires au Mali.

Dans l’entretien, l’imam Mahmoud Dicko, commence par l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, qui pour lui est « un acte condamnable ». Et il poursuit : « L’être humain est sacré. La religion musulmane ne dit à personne de tuer en son nom ». Jusque-là, pas de problèmes.

Mais l’imam Dicko déclare un peu plus loin : « Nous devons tirer les leçons des attentats à Paris comme à Bamako, Tunis ou ailleurs dans le monde. » Il y voit également une punition divine : « Dieu est en colère. Les hommes ont provoqué Dieu. Ils ont demandé et exigé même la promotion de l’homosexualité. »

Pour des journaux locaux, pour des Maliens, c’est la phrase de trop. Le procureur général près la cour d’appel de Bamako, par exemple, parle d’« apologie du terrorisme, ce qui est inacceptable ».

« L’attaque du Radisson Blu de Bamako, comme celles de Paris, n’ont d’autres justifications que la haine qui profite à la bêtise humaine », signe de son côté un éditorialiste malien.

La polémique risque de se poursuivre. Ce mercredi par exemple, une association malienne soutenant l’imam Mahmoud Dicko envisage de monter à son tour au créneau.

Mahmoud Dicko, le président du Haut conseil islamique, au stade du 26-Mars, à Bamako, le 12 août 2012.
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Ramadan 2012 au Cameroun: Célébration pour un islam de tolérance

Dans les différents points de prière, les guides spirituels ont dans l’ensemble eu un sermon invitant le musulman à conserver les valeurs de justice

Pour les milliers de musulmans du Cameroun, dimanche 19 août 2012 a été jour de fête de fin de Ramadan, période de la région islamique durant laquelle les fidèles se soumettent à des contraintes de jeûnes et de plus de prières. L’imam de la mosquée centrale de Yaoundé dans le quartier de Tsinga, la plus grande du pays, a rappelé le devoir de tolérance, de miséricorde et de pardon qu’impose l’Islam. « L’islam est aujourd’hui associé à de nombreux drames, or Dieu le très grand à travers les enseignements de ses prophètes, nous invite à être miséricordieux. Le jeûne qui s’achève doit vous permettre de poursuivre cette mission de paix et de miséricorde », a indiqué en substance le guide spirituel, venu spécialement d’Arabie Saoudite. Autre point de prière, message analogue, c’était dans le champ de prière de circonstance au quartier omnisport. « Durant le jeûne qui vient de s’achever vous avez développé plus d’actes de piété, ne les perdez pas. Continuez de respecter la parole du Dieu unique, parole de paix, de pardon et de tolérance », indiquera pour sa part le Modibo, dans son homélie. Le guide spirituel de l’esplanade de l’hôtel de ville est revenu sur le mérite du mois sacré qui vient de s’achever. « Aujourd’hui, si vous avez observé sincèrement le jeûne, Dieu le très grand vous a pardonné tous vos pêchés, à condition que vous n’y retombiez plus. De plus n’oubliez pas de vous livrer à des actes de jeûne supplémentaire, il y a là un grand bénéfice pour vous auprès de Dieu », a-t-il indiqué

Un message qui a été bien reçu par de nombreux fidèles. « Le Ramadan est fini c’est vrai, mais ce n’est pas la fin de l’adoration. Pour ma part je sais que je dois continuer de faire mes prières, de faire preuve de générosité envers le pauvre, et de craindre le Dieu tout puissant », explique Rahzak Abdoul, un jeune musulman venu pour la prière à Tsinga. Les femmes étaient aussi nombreuses dans les mosquées. « C’est en fait une recommandation du prophète Mahomet. La prière de fin de Ramadan est tellement importante que même les femmes qui sont dans une période de menstruation sont exceptionnellement autorisées à s’approcher des lieux de prières », explique El Hadj Abdallah, imam d’une petite mosquée dans le quartier Obili à Yaoundé. Chose rare pour être relevé, le jour de fin de ramadan chez les musulmans est tombé un dimanche, jour de messe pour les différentes communautés chrétiennes. Dans les rues de la capitale camerounaise, on pouvait ainsi voir marcher ensemble des adeptes du Christianisme et ceux de l’Islam, marcher tous à la recherche de la protection divine, signe de l’effectivité de la tolérance des religions au Cameroun. Les célébrations se sont achevées pour de nombreux musulmans dans les maisons où les réjouissances se sont poursuivies, autour d’un repas préparé selon les bourses des uns des autres. Les chrétiens n’étaient pas en reste. Invités de choix lors des célébrations religieuses, ils n’ont pas manqué cette occasion de plus de goûter au mouton ou à la sauce de b uf. Le prochain rendez-vous sera celui de la fête du mouton, dans un peu moins de trois mois.

Quelques scènes de prière, le 19 août 2012 au Cameroun
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Fête de la Tabaski à Ngaoundéré

C’est le Lamido El. Hadj. Mohamadou Hayatou Issa qui a donné le ton de la tâche sacrificielle au champ de prière

Dès les premières heures de la matinée de samedi dernier, tous les chemins convergeaient au champ de prière de Ngaoundéré à l’occasion de la célébration de la fête de l’Aïd el kebir encore appelée fête de la Tabaski. Dans ce réceptacle d’hommes, de femmes, d’enfants vêtus de leurs beaux habits aux couleurs chatoyantes et même de chevaux bien décorés et munis de leurs harnais, il était quasi impossible de se frayer un chemin, tant la foule était compacte. Tout à côté des fidèles et devant le Lamido, se trouvait aussi un gros bélier blanc qui vivait encore ses derniers instants, en attendant d’être sacrifié sur l’autel d’Allah. Au total, c’est une foule de plus de 5 000 fidèles musulmans et de curieux qui a pris d’assaut le champ de prière de Ngaoundéré pour une fête qui, comme on le sait, marque la fin du Hadj. Cette fête marque aussi la commémoration du geste d’Ibrahim, preuve de sa soumission totale à Allah, le triomphe de la foi sur le doute.

Dans sa prédication qui a duré une dizaine de minutes, l’imam de la mosquée centrale de Ngaoundéré, Cheick Mahmoud Ali a fustigé les comportements qui minent la communauté musulmane. Le vol, le faux témoignage, la haine et bien d’autres encore. Il a aussi prié pour que les musulmans puissent accepter d’envoyer tous leurs enfants, filles et garçons à l’école, mais aussi et surtout pour la paix au Cameroun.
Le tour est ensuite revenu au Lamido de Ngaoundéré, El. Hadj. Mohamadou Hayatou Issa en sa qualité de guide spirituel de donner le ton de la tâche sacrificielle par l’immolation d’un bélier blanc en présence des autorités administratives et religieuses de la place. Comme le veut la tradition musulmane, la bête ligotée et couchée sur le flanc gauche avait la tête tournée vers l’Est. Un geste qui s’est poursuivi dans les différents ménages à longueur de journée et même pendant les deux jours suivants.

C’est à 10 heures que le Lamido de Ngaoundéré, El. Hadj. Mohamadou Hayatou Issa, monté sur un cheval blanc et l’ensemble de sa cavalerie a quitté le champ de prière suivi par ses invités. Fait marquant cette année, la bonne organisation de la manifestation, au plan sécuritaire. Les chargés du protocole du Lamidat de Ngaoundéré ont été assistés dans leur tâche par des policiers qui ont apporté leur savoir faire. Déjà la veille, le champ de prière avait été nettoyé, les arbres badigeonnés à la chaux vive, les routes arrosées pour éviter la poussière et les places des autorités religieuses et administratives sécurisées.
La fête qui dure en réalité trois jours a été ponctuée par de nombreux événements au rang desquels le spectacle de la taureaumachie qui a eu lieu à 16 heures le samedi jour de fête à l’esplanade du lamidat de Ngaoundéré. Il y a aussi et surtout eu cette Fantasia grandeur nature le deuxième jour de la fête du mouton à la place des fêtes de Ngaoundéré.

Prière des fidèles
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