Cameroun : une femme demande le divorce parce que son mari est « impuissant »

Après plusieurs années de mariage, un couple est sur le point de se séparer. C’est l’homme qui a en premier initié une procédure de séparation de corps, et la dame a réagi en introduisant une requête en divorce devant le tribunal.

Le compte rendu d’audience est fait par Kalara. Guy Aimé et Gaëlle sont tous deux cadres d’administration. Ils ne se supportent plus depuis que la dame s’est éloignée de la famille pour s’installer dans une autre ville pour des raisons professionnelles. Las de la solitude, Guy Aimé a introduit une requête en séparation de corps devant le Tribunal de premier degré de Yaoundé.

Seulement en volant sortir par la fenêtre, Gaëlle lui a plutôt ouvert la grande porte en saisissant le même juge d’une requête de divorce. Les anciens amoureux se sont donné en spectacle le 17 novembre 2021. C’est avec beaucoup d’éloquence que Guy aimé a relaté au tribunal la litanie de ses déboires conjugaux. Il dit avoir pris Gaëlle pour légitime épouse le 21 octobre 2015.

Cette dernière vivait à Yaoundé, et lui était installé à Douala.  Les deux tourtereaux formaient alors une famille recomposée, puisque à cette époque-là, Guy Aimé était déjà papa d’une petite fille et son épouse également. De leur union sont nés trois garçons aujourd’hui âgés respectivement de 7, 5 et 4 ans. Par amour pour  sa famille, Guy Aimé a sollicité et obtenu de sa hiérarchie, un regroupement familial.

Son épouse et leurs cinq enfants l’ont alors rejoint dans sa ville. Tout était parfait, aux dires du chef de famille, jusqu’en 2018, lorsqu’il a eu des problèmes à son boulot. Guy Aimé est revenu à Yaoundé avec sa famille.

« Deux semaines après notre déménagement, j’ai constaté que mon épouse s’enfermait dans la chambre pour pleurer. Elle m’a expliqué qu’elle a été sollicitée à Douala pour un grand projet et qu’elle aimerait y retourner. Avec mon accord, elle est partie et m’a laissé avec les enfants. Le dernier né avait à peine un an », a-t-il déclaré.

Thérapie de couple

En effet, le départ de Gaëlle dans une autre ville a affecté la stabilité de la famille. Il était prévu qu’après la livraison du projet tant convoité, la dame devait revenir au foyer. « Ma femme m’a dit qu’elle a été retenue à Douala pour des raisons professionnelles, mais, après renseignement, c’est faux. Elle a également menti en disant qu’elle a sollicité un regroupement familial. Elle s’est refaite une autre vie à Douala », a confié Guy Aimé.

Guy Aimé reproche également à Gaëlle de n’avoir pas assisté aux obsèques successives de ses parents en l’espace de deux ans. Pour ce qui est de leurs enfants, qui vivent désormais avec leur maman, il dit qu’en mai dernier, il est allé les laisser  chez sa belle-mère pour les vacances, mais, sans l’en informer son épouse est allée les rechercher.

Dans le souci de reconquérir le cœur de son épouse, Guy Aimé dit s’être rapproché de Gaëlle pour lui faire entendre raison. Mais cette dernière lui a dit «  je ne suis plus sûre de t’aimer ». Blessé par cette parole, l’homme a introduit sa requête de séparation de corps. Il a néanmoins entamé une thérapie de couple avec son épouse, qui était consentante.

Alors que le chef de famille croyait pouvoir consolider son foyer, il a été surpris  de recevoir la requête de son épouse au cours de la précédente  audience. « Je n’ai pas de relation conflictuelle avec mon épouse. Quand je suis venu ici le mois passé, je pensais désister de mon action. Mais grande a été ma surprise, lorsque mon épouse a sollicité le divorce ».

Fumée noire

Guy Aimé sollicite enfin la garde de leurs enfants, qui selon lui, seront plus épanouis à ses côtés. «J’ai une responsabilité envers mes enfants. J’ai fait trois ans eux, ils ne manquaient de rien. Ma femme a le droit de refaire sa vie avec qui elle veut. Mais ne laissez pas mes enfants en vagabondage. Ils ont besoin de l’autorité masculine. Je veux qu’on me restitue mes garçons, je demande qu’on sauve la vie de ses enfants », a-t-il clamé.

Lors de sa prise de parole, Gaëlle n’a rien laissé passer. Elle a dit au tribunal que son époux n’est pas un ange, comme il veut le faire croire. « Comment pouvez-vous aimer un homme qui vous insulte, qui tient des propos agressifs, déshonorants, et dégueulasses à votre égard ? Mon mari me fait peur. Je suis frustrée. Il contrôle mes fréquentation et ne m’écoute pas », c’est par ce témoignage qu’elle a entamé son récit.

Gaëlle raconte que Guy Aimé est un homme très jaloux, qui l’accuse de tricoter avec d’autres hommes quand elle est au travail. Ce dernier est allé jusqu’à douter de la paternité de leurs deux derniers enfants. S’agissant de son déplacement à Douala, la dame relate que son homme s’est toujours opposé à ce qu’elle vienne passer les week-ends en famille.

« Il m’a menacé de mort. Il a dit que si je mets mes pieds à Yaoundé, il va me tuer. Il m’a abandonné dans la chambre qu’il a louée pour moi dans la précarité. Quand j’ai des problèmes avec lui, il gronde ma mère». Ce qui inquiète le plus Gaëlle est le fait que son époux fréquente les marabouts. Elle dit avoir découvert des marques de sang dans toutes les couvertures de leur domicile, et les objets dont elle ignore l’origine.

La dame soutient en outre que son homme fait venir des prêtres exorcistes chez eux et répand de la fumée noire dans leur maison en son absence. Pis encore, Gaëlle relate que sa sexualité avec son homme est devenue un enfer. Ce dernier ne se met en érection lorsqu’ils veulent passer à l’acte. Pour ce qui est des enfants, la dame s’oppose à la requête de son époux.

Elle soutient que pendant son absence, ces derniers étaient maltraités par des domestiques, qui devenaient plus tard les maîtresses de Guy Aimé. A la question de savoir s’ils s’aimaient encore, ils ont répondu par l’affirmative. L’affaire a été renvoyée en 2022 pour permettre au couple de recoller  les morceaux.