Cameroun: Des hommes armés sur le pont du Wouri

L’incident est survenu ce matin dans la capitale économique, mais la situation semble désormais sous contrôle

Des hommes armés ont investi le principal pont reliant Douala la capitale économique du Cameroun, au quartier Bonabéri, situé de l’autre côté du fleuve Wouri, sur la route conduisant dans les régions de l’Ouest du pays. Les chaînes de télévision Canal 2 et Equinoxe Tv qui relayaient l’information ont fait savoir que ce personnes armées, scandaient des messages hostiles au président Paul Biya, au pouvoir depuis 29 ans et candidat à sa propre succession pour l’élection présidentielle du 09 octobre prochain. «Paul Biya dégage!» auraient crié ces personnes, selon Nana Sabin Paul, journaliste pour le quotidien La Nouvelle Expression à Douala. D’autres informations non confirmées, les hommes armés étaient au nombre de trois.

Des bataillons de l’armée sont intervenus immédiatement, conduite par les colonels Esso et Noah de l’armée de terre, basés à Douala. Ils ont bloqués les axes nord et sud du pont et d’autres témoignages toujours par téléphone annoncent des échanges de coup de feu. Selon toujours des informations non confirmées, un homme en tenue blessé par balle serait tombé dans le fleuve. D’autres commentaires enfin font état de ce que les banderoles et les revendications étaient en anglais.

Bien que le calme soit revenu, la confusion reste entière pour les observateurs de cette nouvelle attaque armée dans la ville de Douala. On ignore encore l’identité des assaillants, mais l’armée qui semble avoir maîtrisé la situation devrait très rapidement donner de plus amples informations sur la question. Aucune revendication n’a jamais été faite. On ignore aussi pourquoi les assaillants ont choisi de s’en prendre au Pont du Wouri, un choix qui en principe les condamnerait à l’encerclement. Il y a quelques mois, le bureau d’une banque locale a été attaqué par des pirates pendant des heures et un gros butin emporté. Les forces de l’ordre ne sont intervenues que très tard, bien qu’efficacement. Certains journaux avaient déclaré que des personnels de l’armée étaient impliqués. Une enquête avait été ouverte, mais rien n’a filtré sur son issue. Aux dernières nouvelles, la situation était sous control sur le pont du Wouri. L’interdiction de circuler pour les voitures aurait été levée, selon la chaîne de télévision Canal 2

Une vue du pont sur le Wouri dans la capitale économique
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Le gouvernement crée un organe d’enquête pour les accidents d’avions

Un acte du Premier ministre créant cette structure vient d’être rendu public

Une création cinquante ans après
Le gouvernement camerounais a créé un organe en charge de mener des enquêtes dans le cadre d’accident d’avions civils. L’information a été rendue publique ce 9 septembre, par la radio nationale. Cet organe, l’équivalent du bureau français des enquêtes et d’analyses (BEA), vient combler le vide qui existait jusque-là au Cameroun. La teneur des arrêtés y relatif n’a pas encore été diffusée. Mais selon des sources proches du dossier, cet organe devrait être chargé pour le Cameroun, des enquêtes techniques sur les accidents ou incidents dans le contexte de l’aviation civile et pourra intervenir à ce titre aussi à l’étranger. L’organe en charge des enquêtes au Cameroun sur les accidents d’avions civils devrait à l’avenir contribuer à l’amélioration de la sécurité aérienne au moyen de la publication de rapports et de recommandations établis à la suite d’enquêtes et d’études sur les accidents et incidents aériens survenus en territoire camerounais, ou impliquant un aéronef camerounais, nous a fait comprendre un agent de l’autorité aéronautique camerounaise (CCAA). Ses compétences devraient à ce titre se limiter à la seule enquête technique dont le rôle sera de contribuer à l’amélioration de la sécurité au profit des passagers et des équipages. Elle interviendra ainsi indépendamment de toute recherche de responsabilités. Le nouvel organe devrait donc travailler avec les équipes de la CCAA, l’autorité aéronautique camerounaise, mais aussi les instances judiciaires pour la sauvegarde de certains éléments de l’enquête. Une chose qu’on ignore est de celle de savoir si le Cameroun pourra avoir des ressources humaines compétentes pour mener à bien les missions d’un tel service.

Un avancé pour la sécurité du transport aérien au Cameroun
On commence à parler de l’aviation civile au Cameroun dès 1932. Mais la législation aéronautique ne fera ses débuts au Cameroun qu’en 1936. De nombreux textes sont promulgués. L’aviation civile va continuer de progresser et la Direction de l’aéronautique civile du Cameroun sera créée par le Décret du 20 décembre 1959. Le Cameroun ayant acquis son indépendance le 1er janvier 1960 est devenu membre de la Convention de Chicago, signée le 07 décembre 1944, créant l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Depuis cette époque, les autorités ont le devoir de veiller à ce que la législation nationale s’aligne autant que possible sur les normes et pratiques fixées par l’OACI en ce qui concerne les avions immatriculés au Cameroun et les avions étrangers entrant ou sortant du territoire camerounais. Il faudra cependant attendre 50 ans pour voir la mise sur place d’un organe en charge des enquêtes sur tous les accidents d’avions civils et de formuler des recommandations en vue de l’amélioration de la sécurité aérienne. Depuis le début effectif de l’aviation civile camerounaise, la part des accidents impliquant le cameroun est très moindre, par rapport à la chronologie internationale. Le premier véritable accident d’avion connu au Cameroun indépendant est le crash de l’ex-compagnie aérienne Air Afrique. Un avion de cette compagnie en voulant changer de direction s’est écrasé sur le Mont Cameroun, dans la région du sud-ouest, 55 personnes ont péri. Il y a aussi eu parmi les plus catastrophiques, le crash d’un appareil de l’ex Cameroon-Airlines qui s’était s’écrasé le 3 décembre 1995, lors de son approche à l’aéroport international de Douala au Cameroun. Il y aura cinq survivants parmi les 76 personnes à bord du Boeing 737. Il y aura de même, le crash à Mbanga Pongo de la Kenya Airways en 2007. 114 passagers et membres d’équipage vont y laisser la vie. Plus récemment, on a le crash d’un avion de location qui transportait presque tous les membres du conseil de direction d’une importante compagnie prospectant pour l’exploitation du fer de Mbalam à l’est du cameroun. Onze personnes seront tuées. En marge de ces accidents plus visibles, il y a toujours eu dans l’aviation civile au cameroun, de petits incidents, dont le public n’est pas toujours informé, mais qui d’une manière ou d’une autre devrait être géré dans le cadre d’un organe spécialisé. Avec les récents développements de l’aviation civile au Cameroun un organe en charge des enquêtes sur les incidents de l’aviation civile est un vrai progrès pour l’amélioration du secteur.

Una avoin dans un hangar
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