L’Afrique centrale présente l’un des taux de bancarisation les plus faibles du continent

Il est de 5 à 7 % en moyenne contre 50 à 60 % au Maghreb, a-t-on appris lundi à Brazzaville, à l’ouverture de la conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique centrale

Le ministre congolais de l’Economie, des Finances et du Budget, Gilbert Ondongo, a annoncé lundi à Brazzaville le faible taux de bancarisation en Afrique centrale qui est de 5 à 7 % contre en moyenne contre 50 à 60 % au Maghreb, à l’ouverture de la conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique centrale, a constaté la PANA.

 »En fin d’année 2012, la taux de bancarisation n’y était que de 5 à 7 % en Afrique centrale en moyenne contre en moyenne 50 à 60 % au Maghreb. Le ratio du crédit privé au Produit intérieur brut (Pib) est à moins de 10% en Afrique centrale contre 142% en Afrique du sud, 127% en Chine, 30% au Sénégal et à peu près de 20% en Côte d’Ivoire, a déclaré Ondongo.

Selon lui, l’insuffisante inclusion financière en Afrique centrale a tendance à entretenir la pauvreté et a freiné le rythme ainsi que la diffusion de la croissance dans les pays de la sous-région. « Les principales causes de la sous-financiarisation sont le faible niveau des revenus nationaux et du revenu par habitant. Il est aujourd’hui établi que plus le revenu national et le revenu par habitant sont faibles, moins dense est le système financiers du pays », a-t-il précisé.

« Dans plusieurs établissements bancaires, l’ouverture d’un compte, par exemple, n’a lieu qu’à la condition d’un premier versement minimum, consistant le plus souvent en montant élevé. A cette condition rédhibitoire s’ajoutent d’autres telle que l’obligation de disposer d’un revenu permanent, stable et suffisant pour alimenter régulièrement le compte », a dénoncé Ondongo.

En Afrique centrale, l’offre du crédit bancaire reste très sélective, même si l’on note que le volume de crédits octroyés est en constante augmentation depuis le milieu des années 2002. Selon une étude de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le nombre de prêts et de bénéficiaires de crédits en proportion des personnes adultes dans la zone Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) représente respectivement 1,8% et 1,9%.

Presque en Afrique centrale, les conditions à remplir et les garanties à donner pour obtenir un prêt paraissent insurmontables à la grande majorité de la population adulte.

De son côté, la directrice adjointe, département Afrique du Fonds monétaire internationale, Anne-Marie Gulde-Wolf, a affirmé que « l’inclusion financière favorise la croissance inclusive. Il est maintenant reconnu qu’un système financier accessible peut contribuer à améliorer les perspectives économiques et sociales, en particulier dans les pays aspirant à l’émergence ».

« Un meilleur accès aux services financiers permet aux populations démunies de s’affranchir des contraintes rigides des transactions menées en espèces; de commencer à épargner; de recevoir des microcrédits pour investir », a ajouté Mme Gulde-Wolf.

La conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique centrale, qui regroupe près de 200 praticiens du financement des infrastructures, des ministres des Finances, des gouverneurs de Banques centrales et autres décideurs, va leur permettre d’échanger sur les défis de politiques et les risques de supervision liés à l’élargissement de l’accès aux services financiers.


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