Grève dans les hôpitaux camerounais: Le personnel lève le mot d’ordre

Les représentants du gouvernement ont annoncé des solutions

De l’incompréhension…

Je ne comprends pas les raisons de cette manifestation
André Mama Fouda, ministre de la santé publique, 2 janvier 2009

« Nous allons dès demain recommencer le travail », dit sans grande joie Balla Balla, président du syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Synpems). Il aura fallu trois heures de concertation, de discussion entre les représentant du gouvernement et les membres du Synpems pour parvenir enfin à ce résultat. Tout revient ainsi dans l’ordre après 4 jours de grève observée depuis la signature par le président du syndicat invitant tout le personnel temporaire en service dans les formations sanitaires publiques à boycotter le travail dès le 2 janvier 2009.

Cet appel à la grève était consécutif, d’après le président, à une décision du ministre de la Fonction publique et de la reforme administrative instruisant, qu’il n’y ait plus de temporaire dans les services publics à partir de 2009. En outre, les membres du syndicat se fondaient sur la circulaire du premier ministre datant du 1er décembre 2008. Circulaire qui disait de libérer au plus tard le 31 décembre 2008 tous les personnels temporaires n’ayant pas le profil requis pour être contractualisé. Suite à ce communiqué du premier ministre, les responsables sanitaires de l’hôpital d’Ebolowa ont jeté hors de l’hôpital tout le personnel sanitaire temporaire. Ce qui a motivé le Synpems. Le mot d’ordre de grève lancé, a été suivit à 90% à l’hôpital central de Yaoundé, et à 45% à l’hôpital Laquintinie de Douala. En réaction à cette grogne, le ministre de la santé publique a signé le 2 janvier une note appelant tous les personnels temporaires à reprendre le travail : « je ne comprends pas les raisons de cette manifestation », disait André Mama Fouda.

André Mama Fouda, ministre de la santé publique
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… Aux résolutions

Les personnels en situation précaire dans les hôpitaux font l’objet d’une étude en vue de leur résorption. Mais, nous faisons des efforts pour régler le problème des temporaires le plus tôt possible
Gouvernement,

Contre toute attente, le ministre de la Santé a annoncé au cours de la réunion du 5 janvier qu’un concours sera lancé pour le recrutement de 3000 personnels sanitaires dans la fonction publique. Les textes dudit concours dont la date limite de dépôt des dossiers est fixé au 23 février 2009, ont été signés par le premier ministre le 31 décembre 2008. Date de la signature du mot d’ordre de grève par le Synpems. D’après le Minsanté, les recrutements vont tenir compte des 6000 temporaires qu’on retrouve dans les formations sanitaires. Même si ce recrutement va prendre en compte les performances et des qualités des uns et des autres, le ministre rassure que plus de la moitié des temporaires seront retenus.
D’après les représentants du gouvernement : « les personnels en situation précaire dans les hôpitaux font l’objet d’une étude en vue de leur résorption. Entre 2007 et 2008, nous avons mené des recensements au cours desquels 760 agents ont été retenus pour contractualisation. Pour l’instant, le dossier est clos. La dernière phase concerne les chauffeurs et secrétaires à attribuer au directeur. Mais, nous faisons des efforts pour régler le problème des temporaires le plus tôt possible », explique le directeur des ressources humaines du Minsanté. A en croire ce dernier, les besoins réels des hôpitaux sont largement supérieurs aux personnels des hôpitaux. Et le personnel temporaire représente la moitié sinon plus de la moitié de ce personnel sanitaire.

Suite à la grève, les hôpitaux Laquintinie et Central ont dû refaire le planning pour redéployer les agents dans les services d’urgences. Malgré ces efforts, ces agents ont été débordés le 02 janvier avec les nombreux accidentés enregistrés pendant la fête du nouvel an. Le directeur de l’hôpital Laquintinie explique : « nous avons eu beaucoup de retard dans le traitement des dossiers, ce qui nous montre encore l’importance des personnels temporaires dans nos hôpitaux ». En attendant l’accélération des dossiers en vue du recrutement des grévistes, ces derniers entendent reprendre le travail « parce que nous sommes des personnels soignant soucieux de nos patients. Nous espérons qu’ils vont respecter les textes », explique Mme Chantal Andela, temporaire à l’hôpital central.


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