Francophonie : Et de trois pour Abdou Diouf !

Seul candidat en lice, l’ancien président sénégalais a été élu à l’unanimité pour un nouveau mandat de quatre ans

C’était ce samedi 23 octobre 2010 à Montreux en Suisse, où se sont tenus les travaux de la treizième session de l’assemblée générale de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Quelques soixante délégations, chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part à ces travaux. Les travaux jugés « fructueux » par la présidente de la Confédération Doris Leuthard. La déclaration de Montreux remplit nos attentes a-t-elle déclaré à la fermeture du sommet ce dimanche.

Seul en lice
En effet, seul candidat au poste de secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Abdou Diouf a fort logiquement été reconduit par les chefs d’État participant. Depuis maintenant huit ans, et pour quatre années supplémentaires, l’ancien président sénégalais conduira donc les destinées de la langue française. Son rôle au sein de la Francophonie, Abdou Diouf le définit lui-même comme une magistrature d’influence. C’est le pouvoir de convaincre et non pas de contraindre, d’ailleurs je n’ai pas les moyens de contraindre, commente-t-il. Il ya quelques semaines, il avait face à lui dans la course à ce poste, l’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala dont la candidature n’a pas été fortement soutenue et qui n’a pas été adressée au pays qui assure la présidence de l’organisation, à savoir le Canada. Son intention de rendre ses fondamentaux à la Francophonie n’a certes pas marché, Calixthe Beyala se félicite tout de même d’une chose: Des combats j’en ai gagnés parfois, j’en ai aussi perdus. J’estime que j’ai gagné lorsque j’ai réussi à réveiller les gens sur des questions importantes. Une fois qu’ils ont ouvert les yeux, je peux poursuivre ma route et m’attaquer à autre chose affirme-t-elle.

Après sa réélection, le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf s’est immédiatement engagé à «renforcer» le rôle de l’organisation au sein des grandes enceintes internationales comme le G8 ou le G20 et réaffirmé son «attachement à la langue française». Selon le dernier rapport de l’organisation sur l’usage de la langue française, l’on compte plus de 200 millions de francophones dans le monde dont 96,2 millions en Afrique, et 900 000 professeurs de français dans le monde. Des chiffres salués par la majorité des pays membres, et qui laissaient présager une possible reconduction d’Abdou Diouf.

Rendez-vous à Kinshasa en 2012
Le président du Congo Joseph Kabila a pris la parole devant ses pairs pour remercier la Francophonie d’avoir choisi son pays comme haute du prochain sommet de 2012. Bienvenue à Kinshasa en 2012 ! a-t-il lancé, déclarant que le Sommet de Kinshasa devrait servir de test en matière de lutte en faveur de la bonne gouvernance et de l’état de droit.

Et de trois pour Abdou Diouf !
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Le Cameroun invité à intégrer la Cour Pénale Internationale

Une des vice-présidentes de cette institution a rencontré des personnalités camerounaises en fin de semaine dernière

Amener le Cameroun à ratifier le traité de Rome
Dembele Fatoumata Diarra, l’une des Vices présidentes de la Cour pénale internationale (CPI) a effectué une visite de travail la semaine dernière au Cameroun. Elle a rencontré pour les plus importants, le premier ministre Philémon Yang et Hilarion Etong, vice président de l’assemblée nationale, en lieu et place du Président Cavaye Yeguie Djibril, en déplacement. En s’adressant aux médias, la juriste d’origine malienne a justifié sa présence au Cameroun par l’initiative prise de convaincre les autorités du pays à ratifier rapidement l’accord de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. « Il faut amener les autorités camerounaises à la ratification de ce traité. Nous sommes conscients du rôle des parlementaires dans le processus. », a-t-elle affirmé à sa sortie de l’Assemblée Nationale.

Déjà 30 Etats africains partis au traité
Signataire du traité de Rome comme 139 autres Etats, le Cameroun a tardé à faire ratifier cette convention internationale par l’Assemblée nationale conformément aux usages. L’Afrique avec ses 30 pays, a le plus grand nombre d’Etats partis à la convention. Le Cameroun est attendu avec impatience… a affirmé Fatoumata Diarra, qui a par ailleurs souligné le rôle important qu’a été celui des juristes camerounais lors de la mise en place de cette structure. Les adversaires du président Paul Biya justifient cette situation par la crainte des détenteurs du pouvoir au Cameroun de se retrouver dans l’avenir, devant cette juridiction du fait des différentes exactions qu’ils auraient commises sur le peuple à des niveaux divers. Un argumentaire que ne partagent pas de nombreux spécialistes.

Des raisons imprécises sur la non ratification
Certains attribuent le retard de ratification du traité de Rome par le Cameroun, en raison de son caractère initial non définitif. Une des causes de saisine de la Cour Pénale Internationale, l’agression, a vu la détermination de son encadrement légal renvoyé en cette année 2009. Ratifier le traité dans son état initial aurait nécessité une rectification ultérieure, pas toujours facile à opérer. Pour d’autres c’est le laxisme qui caractérise l’activité parlementaire au Cameroun qui est la cause du retard de ratification. Plusieurs conventions internationales attendent dans les tiroirs de l’assemblée nationale camerounaise d’être ratifiées, au même titre que de nombreux textes d’application de lois internes. Sur la question, les autorités camerounaises n’ont apporté aucune précision.

Dembele Fatoumata Diarra, l’une des Vices présidentes de la Cour pénale internationale
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Bref aperçu de la CPI
La Cour pénale internationale, institution indépendante des Nations unies créée le 17 juillet 1998 par 120 Etats, est devenue opérationnelle en 2002, après que le Statut de Rome eut été ratifié par la moitié d’entre eux. Aujourd’hui, ce sont 107 Etats qui sont parties à ce Statut, le Suriname l’ayant ratifié le 15 juillet 2008. La Cour peut être saisie par des Etats. Son Procureur agissant de sa propre initiative peut également se saisir d’une affaire après accord préalable de trois juges. Dans ces deux cas, la juridiction de la Cour ne peut s’exercer que si l’Etat sur le territoire duquel le crime a été commis est partie prenante au statut de Rome. Le Conseil de sécurité des Nations unies peut également saisir la Cour. Dans ce cas, la juridiction de la CPI peut s’étendre à un Etat qui n’est pas partie prenante au statut.

L’Afrique seule Génératrice de criminels de guerre?
En Afrique des voix s’élèvent pour dénoncer cette institution qui ferait une politique du deux poids deux mesures. Plus d’une douzaine de mandats d’arrêt ont été lancés par la CPI concernant des crimes commis. La majorité de ces mandats concernent l’Afrique. Interrogé sur la raison pour laquelle toutes les affaires dont la CPI est saisie concernaient l’Afrique, le Procureur de la Cour avait précisé que le critère de sélection des affaires était purement et simplement leur gravité et l’absence d’un processus judiciaire au niveau national. Il n’y a pas de procédure judiciaire en cours au Soudan. Idem en Ouganda et en République démocratique du Congo (RDC) avait affirmé Luis Moreno Campo. Une affirmation qui dans son contexte avait été très critiquée.


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