Cameroun: qu’est-ce qu’un intellectuel?

Par Vincent-Sosthène Fouda, Président du Mouvement camerounais pour la social-démocratie (M.C.P.S.D)

L’intellectuel c’est celui qui met l’intelligence au service de toutes les autres facultés, qui s’efforce de la monter en lui à son développement le plus normal et le plus complet, qui l’emploie à la recherche désintéressée du vrai par l’application rigoureuse des méthodes scientifiques. Mais voilà c’est vraiment l’affaire Dreyfus qui a révélé l’intellectuel. L’intellectuel s’engage alors comme homme dans la sphère publique pour défendre des valeurs, c’est le cas de Jean-Marc Ela à Tokombéré. Nous pouvons citer Voltaire défendant Calas, Emile Zola et Octave Mirbeau s’engageant pour le capitaine Dreyfus – c’est auprès de Pierre Bourdieu que personnellement j’ai pris conscience du poids d’un engagement pour une cause – il m’a fait lire et découvrir Michel Foucault ou encore Noam Chomsky.

Etre intellectuel c’est sortir de son laboratoire, c’est rendre ses idées palpables comme le corps d’une femme dans votre lit. C’est accepter les humiliations comme ce fut mon cas dans l’Affaire dite Vanessa Tchatchou, c’est aller chercher au plus profond de soi la ressource ; la dernière pour dire non à l’injustice. Le prix à payer est fort mais il est encore plus léger que le poids de l’injustice sur notre conscience. L’intellectuel voyons donc, n’est pas un poète, n’est pas un écrivain, n’est pas un philosophe – c’est une part de nous-mêmes qui est passée au feu purifiant, une part de nous qui se détourne de nos tâches habituelles, qui nous éloignent de ceux et celles qui nous aiment et qui nous porte vers ceux et celles qui ne comprennent pas toujours pourquoi nous sommes là. Ce fut le cas de Mongo Beti toute sa vie, un jour il a dit, « je me suis éloigné de ma mère qui ne comprenait pas mon combat ! » mais combien de fois Mongo Beti a aimé et a été aimé par cette mère-maman.

Un intellectuel est un homme ou une femme ayant pour activité le travail de l’esprit, C’est une personne engagée dans la sphère publique par ses analyses, ses points de vue sur diverses questions. C’est en fait quelqu’un qui défend des valeurs justes et dispose d’une forme d’autorité. Donc quelqu’un de responsable. Aimé Césaire comme le peintre Wilfredo Lâam furent pour moi des intellectuels accomplis et à leurs côtés doivent siéger Mongo Beti, Cheikh Anta Diop. Au Cameroun, la figure du Père Engelbert Mveng ne m’a jamais quitté – il s’est battu partout où cela était possible pour la dignité de l’homme noir.

Un intellectuel c’est un homme de poussière, que l’on oublie facilement, comme un amant d’un jour, d’une nuit d’un instant. Un intellectuel est un éternel incompris mais dont l’action et la présence écrivent le futur, le modèle et le façonne – il est proche de l’action, il connaît le pouvoir mais ne l’exerce pas, il ne s’en désintéresse pas. En retrait du politique, il ne s’en retire pas, il n’y prend point sa retraite, mais il essaye de maintenir cet espace de retrait et cet effet de retirement pour profiter de cette proximité qui éloigne. Il s’installe précairement comme un guetteur qui n’est là que pour veiller, se maintenir en éveil, attendre par une attention active où s’expriment le souci de soi-même et le souci des autres. L’intellectuel n’est absolument pas un spécialiste de l’intelligence, au sens où « l’intelligence » serait une ruse de l’esprit qui consisterait à faire croire qu’on en sait plus qu’on n’en sait.

Au contraire l’intellectuel connaît ses limites. Il est également l’obstiné, l’endurant, même si par moment l’histoire le balaie. Je voudrais faire cette longue citation d’Edward W. Said comme pour relancer un échange que j’ai eu il y a quelque jour avec Aboya Manassé : [.] Les intellectuels sont de leur temps, dans le troupeau des hommes menés par la politique de représentation de masse qu’incarne l’industrie de l’information ou des médias ; ils ne peuvent lui résister qu’en contestant les images, les comptes rendus officiels ainsi que les justifications émanant du pouvoir et mises en circulation par des médias de plus en plus puissants – et pas seulement par des médias, mais par des courants entiers de pensée qui entretiennent et maintiennent le consensus sur l’actualité au sein d’une perspective acceptable.

L’intellectuel doit, pour y parvenir, fournir ce que Wright Mills appelle des « démasquages » ou encore des versions de rechange, à travers lesquelles il s’efforcera, au mieux de ses capacités, de dire la vérité. (…)L’intellectuel, au sens où je l’entends, n’est ni un pacificateur ni un bâtisseur de consensus, mais quelqu’un qui engage et qui risque tout son être sur la base d’un sens constamment critique, quelqu’un qui refuse quel qu’en soit le prix les formules faciles, les idées toutes faites, les confirmations complaisantes des propos et des actions des gens de pouvoir et autres esprits conventionnels. Non pas seulement qui, passivement, les refuse, mais qui, activement, s’engage à le dire en public. (…) Le choix majeur auquel l’intellectuel est confronté est le suivant : soit s’allier à la stabilité des vainqueurs et des dominateurs, soit – et c’est le chemin le plus difficile – considérer cette stabilité comme alarmante, une situation qui menace les faibles et les perdants de totale extinction, et prendre en compte l’expérience de leur subordination ainsi que le souvenir des voix et personnes oubliées. (Edward W. Said, Des intellectuels et du pouvoir, Seuil, Paris, 1996.)

Nous sommes devenus en Afrique noire, en un siècle de rencontre avec le monde extérieur, une société de production des diplômés de masse. Les diplômés de masse auraient pu être des héritiers des théoriciens, mais non, ils ne le sont pas devenus. Voici ce que dit Deleuze :

C’est ça, une théorie, c’est exactement comme une boîte à outils. Il faut que ça serve, il faut que ça fonctionne. Et pas pour soi-même. S’il n’y a pas des gens pour s’en servir, à commencer par le théoricien lui-même qui cesse alors d’être théoricien, c’est qu’elle ne vaut rien ou que le moment n’est pas venu. On ne revient pas sur une théorie, on en fait d’autres, on en a d’autres à faire.

C’est curieux que ce soit un auteur qui passe pour un pur intellectuel, Proust, qui l’ait dit si clairement : traitez mon livre comme une paire de lunettes dirigées sur le dehors, eh bien, si elles ne vous vont pas, prenez-en d’autres, trouvez vous-même votre appareil qui est forcément un appareil de combat. (Gilles Deleuze, « Les intellectuels et le pouvoir. Entretien entre Michel Foucault et Gilles Deleuze », L’Arc, no 49, Aix-en-Provence, mai 1972.)

Il l’a dit il y a 43 ans aujourd’hui ! Comme le temps passe vite ! Nos diplômés auraient pu fabriquer des théories, devenir eux-mêmes des théoriciens, des inventeurs de concept, ils auraient donné ainsi aux générations futures de quoi douter de leur génie, de quoi être moins fiers ! Mais que non !

Que faut-il donc faire dans une société en crise comme la nôtre, endettée sur plusieurs générations, sur des sommes que le mental humain n’arrive pas à calculer ! La misère chaque jour grignote la place de la pauvreté que nous occupons sans espoir d’un lendemain meilleur ? Les questions surgissent nombreuses, il faut trouver le temps et surtout les moyens d’y apporter des réponses, travailler pour celles-ci s’insèrent dans la société la marque et la transforme.

L’émergence de l’intellectuel au Cameroun est remarquablement tardive. Avec Raymond Aron, auteur de l’Opium des intellectuels, je dirai que la société camerounais a depuis trop longtemps ses scribes qui peuplent les administrations publiques (ils sont d’ailleurs formés à la chaînes – ENAM et autres grandes écoles à recrutement direct à la fonction publique), ses lettrés, qui transmettent ou enrichissent la culture. Le Cameroun a ses experts, ses légistes qui mettent à la disposition de l’espace sélectionné la connaissance des textes. Mais le paradoxe réside dans le refus dans leur refus de la confrontation des idées qui est le seul et l’unique chemin de purification avant que l’idée tel un souffle parvienne à l’autre et l’autre l’installe durablement dans l’espace public.

Oui il manque au Cameroun ce que le poète Paul Valéry appelait les «excitants sociaux», plus nous avançons plus les portes se referment et que la dictature s’installe et ceci à tous les niveaux. Que n’ont-ils pas fait ? Mongo Beti, Patrice Kayo, Enoh Belinga, Basile-Juléat Fouda, Towo Atangana, Jean-Marc Ela, George Ngango, pour tracer le chemin ? Mais où sont passés donc les hommes de culture ? Ces serviteurs de la morale et de la vérité ? Une poignée d’hommes et de femmes chauve-souris ni à gauche ni à droite, serviteurs à jamais de leur ventre sans référence idéologique et qui finalement ne mènent aucun combat. Il y a retournement de l’échelle de valeur, aucun modèle ne prévaut. Le peu de valeur qui nous restait et que nous aurions pu légitimement revendiquée a été liquidée ou embastillée par les quatre pouvoir, le législatif s’est mis au service du judiciaire, les médias sont à genoux devant l’argent et le mot prostitution n’est pas assez fort pour qualifier ses hommes-femmes en bottines et en string au cul frémissant à l’approche d’un billet de banque !

L’exécutif peut donc parader ! Ceux qui ont refusé la « mise au pas » se sont évanouis dans la nature et attendent le « vote des bêtes sauvages » (Amadou Kourouma) qui ne viendra certainement jamais et avec eux ont disparu les tribunes de haute tenue, le souffle économique, la vision politique ! Comment faire donc pour parler des problèmes de la femme, de la justice, le statut de l’enfant, l’émigré, l’absent, le problème de l’émergence et de la reconnaissance de l’individu, la réforme du système éducatif ! Tout a pris l’eau en 40 ans ! L’espoir est mort et les chenilles ne sont pas devenues des papillons faute de belles fleurs.

Pourtant il faut bien que l’engagement frise l’enragement pour que nous soyons – il faut que quelqu’un ait le courage je veux dire qu’advienne l’intellectuel qui parle du Cameroun, de l’Afrique dans sa globalité tumultueuse, dans ses multiples contradictions, dans son luxe ostentatoire, sa modernité hésitante et copiante ou falsifiante, sa tradition incertaine, sa corruption généralisée, ses déchets, sa beauté rigide (tient on veut apprendre aux jeunes filles et jeunes garçon à s’habiller dans les portes des amphis à l’université !) ses injustices qu’on ne compte plus, ses divers petits sauts, ses trahisons, ses hommes qui ne savent plus rire ni admirer le soleil et qui meurent dès la première attaque (AVC et autres), ses grandes maisons difformes et inutiles, son fic et son faste inouïs faisant face à la pauvreté total et à sa misère révoltante, la résignation forcée de ses citoyens, ses abus toujours renouvelées, ses incessantes tergiversations. cette haine qu’on lit dans le regard de tous et de chacun !

Je regarde autour de moi et je ne vois personne qui accepte de prendre le flambeau parce que nous sommes tous des flambeurs ! Notre coupe de veste est plus importante que l’idée pourtant chercheur doit rimer avec intellectuel pour que naissent donc médecins, ingénieurs, techniciens, écrivains, avocats etc. C’est le prix à payer, c’est de l’intellectuel aujourd’hui dont nous avons besoin.

Quand nous avons dit tout ceci alors nous pouvons nous inscrire à l’école de la modestie en nous disant que l’intellectuel est loin des clichés qui nous sont présentés au quotidien. Il ne se fait pas dicter ses textes par l’opinion publique, il n’est même pas issu des chaînes de télévision ou des stations radios ! C’est un forgeron de la pensée structurante et structurée, il parle un langage que ses contemporains peuvent comprendre et interpréter. Il ne s’enferme point dans un académisme méprisant. Reconnaissons-le, Joseph-Achille Mbembe est le premier universitaire camerounais avec ses chutes mais il a le talent et l’humilité qui conviennent à un intellectuel, comme il est encore de ce monde nous devons taire les éloges. C’est ainsi chez nous, nous ne parlons que des morts. Mongo Beti est le père de la littérature camerounaise dans son ensemble, on ne peut pas écrire au Cameroun si on ne l’a pas lu.

Tout est donc à faire et à parfaire, dans toutes les disciples et dans tous les horizons – nous nous enfermons dans un faux orgueil comme si en dehors de la case de notre maman on parle de nous
– il suffit de traverser la rivière en contre bas de la case paternelle pour nous rendre compte de la vacuité de notre existence.
Vous savez ce n’est pas un jugement de valeur que je porte là. Il y a des gens qui croient être dans l’histoire, dans sa marche, dans son écriture! En vérité ils ne sont nulle part, ils sont hors de l’histoire et leur propre vie ne se souviendra point d’eux après eux. Je ne sais pas s’il faut en rire ou pleurer! Je choisis d’en rire. Non on n’est pas intellectuel en condensant la médiocrité que nous avons créée et que nous voulons laisser en héritage aux générations futures.

Vincent-Sosthène Fouda.
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Halte à la poubelle intellectuelle de Patrice Nganang et sa valorisation sur le champ politique camerounais

Par Pierre Mila Assouté

Je réponds à M. Nganang, parce que j’observe chez lui, depuis quelque temps, soit un trouble de comportement, soit au mieux, une facilité à propager, sans rigueur intellectuelle aucune justement, des ragots, du nauséeux, au nom d’un activisme politique soit disant tribal et trivial pour instaurer, en tant qu’écrivain, une deuxième République .

Il n’y a pas longtemps, il s’est sauvé d’un débat à la télévision face à Mathias Owona Nguni, qu’il n’a pas cessé d’agresser sans véritable base de procès intellectuel. Il semble s’être identifié une nouvelle cible: Mila Assouté.

Après avoir indiqué sur sa page facebook où il m’a invité lui, comme ami, que pour moi: l’intellectuel doit être humble, M. Nganang dans une prose, péremptoire, s’épanche au vitriol comme ci-après à mon sujet, je cite:  » .. l’intellectuel doit être humble et le politicien, lui, doit être fanfaron, et gonflard, peut vider les caisses de l’Etat et s’en vanter, comme Mila Assoute, mais l’intellectuel, lui, qui a gagne chacun des francs qu’il a sur la base de son intelligence, doit être ‘humble’, ‘apprendre’, marcher a quatres pattes devant les tueurs de la République, pour ne pas leur faire ombrage »

M. Nganang semble ignorer qu’ il n’est pas exclusif à un intellectuel de gagner chacun des francs que l’on a, sur la base de son intelligence..

Les jardiniers et autres agents sociaux qu’il méprise sont utiles à la société, et gagne chacun à la sueur du front. Au Cameroun ceux qui ont gagné le plus d’argent en le volant sur le patrimoine collectif, ne sont personne d’autre que les intellectuels d’enfumage de son espèce.Peut-être veut-il en être coopté. Cette déclaration venant d’un « intellectuel » -qui par ailleurs se présente comme le gage de la personnification tribalo-fasciste, qui en plus, c’est une parenthèse, veut exécuter sur la place publique, femmes et enfants des adversaires politiques, du fait de leur origines génétiques bétis, membres de la fratrie BIYA- ne tire son intelligibilité d’aucun fait matériel, ni défendable, ni vérifiable et ceci ni en droit ni en politique.

Pourquoi? Mila Assouté, dont il porte atteinte à l’honneur, n’a tout simplement jamais occupé une responsabilité dans aucune structure de gestion de l’Etat à aucun moment de ma vie, pour avoir à voler dans les caisses de l’Etat comme l’atteste ce déséquilibré de la plume qui ne débattrait pas en tyrannie mais visite en nocturne les proches du tyran.

Mila Assouté n’a jamais obtenu ni demandé à obtenir un marché public et n’est poursuivi par aucun tribunal pour des faits de spoliation de la fortune publique. Il s’agit donc de propos diffamatoires d’un illuminati malade de sa légèreté intellectuelle.

Les éructations de haine tribale et d’autres, de ce dernier, méritent d’être portées sur la place publique avant que la semence de son poison ne plonge notre jeunesse dans la confusion des offres du changement, qui les livrerait à une formation à l’apprentissage de la répétition du drame Rwandais au Cameroun.

En règle générale, lorsqu’un individu se proclame intellectuel, il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il le soit, sans aucune éducation de base, le risque chez lui de dériver tout débat en conflits personnels est grand. Ce Monsieur multiplie des attaques ad hominem sur les thématiques d’intérêt général qui jettent un doute sur sa stabilité comportementale. il accuse et insultent sans fondements, bannit au faciès, agite des chiffons rouges à-tout-va, confond l’opposition à son origine familiale et peut-être même tribale, use d’un langage ordurier du genre « wolowos et autres insanités » en d’autres termes « prostituée » pour traiter une femme légalement mariée, mère d’enfants, en dehors du terrain politique et loin du reproche du déficit démocratique fait à M. Paul BIYA qui affirme être élu par le Peuple Camerounais et qui répond tout seul de ce qu’il fait de la gestion du pouvoir.

En lieu et place de la confrontation idéelle des thèses effectivement intellectuelles qui rapporteraient à la société, thèmes qui rassembleraient, M. Nganang s’offre narcissique en mal de reconnaissance(?), en spectacle singulièrement désolant qui friserait une fièvre mentale que l’histoire a déjà produite en politique..

Il ne faut plus s’étonner qu’il fasse étalage de la superficialité de son savoir et qu’il laisse éclater en public dans la contradiction des thèses, la névrose qui différencie ses schèmes de pensée sur un sujet donné à ceux des vrais intellectuels sur le Cameroun.

Ce type d’intellectuel parvenu, ignore la limite qui sépare ce qu’il a appris de ce qui lui reste à apprendre dans un univers pluridimensionnel des savoirs où l’intellectuel véritable se positionne en quête de questionnements permanents pour rester un chercheur et pas savant, et même pour son cas un sachant… Par un délirium affligeant, il assène: « il n’y aurait plus d’intellectuel que lui au Cameroun et il faut s’habituer à lui.. »

Il n’est pas ordinaire, sous une toge et dans une auto-fascination pédante, par une auto-glorification nombriliste, de livrer des carences d’ouverture au monde d’un vrai savoir qui est de l’avis partagé de vrais géomètres, humble, valorisant et rassembleur comme c’est le cas de la pathologie qui frappe cet « intellectueux »…. Les toges et épitoges, nous les avons tous petit frère Nganang, c’est pourquoi, celle des gens comme vous, peut impressionner quelques étudiants néophytes que vous abuseriez par votre langage ordurier incontinent- certainement pas tous-, à qui vous professez comme savoir, sans scrupules en public, l’insulte, le tribalisme et la trivialité, parfois l’ignominie, le nauséeux, les exécutions de femmes et d’enfants, sur une base tribale, sans procès, comme valeurs sociales.

Je n’éprouve aucun complexe à cet égard, après avoir été conférencier à l’Université de la Sorbonne Paris 1, département du Pr Bled, Chercheur à EPHE Paris Pantheon, ni en tant que politicien, ni en tant que paysan, ou intellectuel, devant le parterre de votre choix, la télévision de votre choix, l’université de référence de votre préférence, en toge, pour recadrer par un cours magistral vos inepties délictueuses susceptibles de se propager dangereusement en société, à rebours poils du changement espéré par les Camerounais, pour s’ériger en contre exemple dévastateur de la morale publique et de la promotion de la dévalorisation de l’image des produits de l’esprit que d’aucuns suivraient naïvement.

Votre tropisme intellectuel, pour exprimer vos excentricités idéologiques contre les conformismes, ou pour faire distinguer votre singularité en faveur de l’émancipation d’ un nouvel ordre social est vaniteux et sans assise, ni politique ni philosophique.

Vous apparaissez alors comme l’incarnation névrosée des contre-vérités du savoir, des contre-valeur sociales. Vous êtes un prophète de la haine tribale et d’une idéologie politique gauchisante-fasciste aérienne dans un environ social où le capital est une terminologie de fonctionnaires de toutes les ethnies.

Voilà donc une espèce d’intellectuel-démocrate- président, nous rabâche t-il, qui ferait de l’ombre , et au premier désaccord cognitif sur ses intifadas intellectuels-liberticides, bloque ses amis facebook, use de censure, parce qu’ il veut des suivistes, des huitres, -sur une base subjective, j’ajouterais même tribaliste-, de la parole indigeste sur le champ politique.ceci au nom d’un changement- il nous apprendra au passage une terminologie nouvelle de son académie du géomètre qu’il est, et où n’entrerait que les géomètres:  » le chassement »- de la tyrannie, à « substituement » peut-être, par un vide sidérant d’une proposition sociale qui se réclamerait d’une gauche tribalo-fasciste, et qui exécuterait extrajudiciairement, sans procès, comme dans toutes la barbaries les plus abyssales, les épouses et enfants d’ adversaires politiques, en plus des membres de sa tribu, leur seul crime étant d’être fils de, et/ou des habitants de la région de « leur pays organisateur », pays organisateur qu’il souhaite alors simplement reconstituer ailleurs dans un nouveau « pays organisateur » et où il se voit déjà maître des cérémonies…

Ces intellectuels là, -si c’est cela le changement, que Dieu nous en garde-. Ceux dont l’intellect produit la fange, l’esprit avorte la haine, les divisons, les contre-valeurs sociales, Socrate, Cicéron et bien d’autres, les rangent au rang des intellectuels de la poubelle qui finissent dans la délinquance mentale.

Que M. Nganang, sache qu’il y a des gens, au rang des quels moi, très peu intelligents pour vous certes, que vos rhétoriques et éructations infantiles indiffèrent totalement parce que vous valez ce que vous valez, que ce soit dans la sphère géographique tribale que vous revendiquez, ou sur les autres terrains de votre choix.Il vous arrive même de menacer vos contradicteurs idéologiques, si en réalité vous en défendez une de valeur, avec du: « sang pour sang ».

S’il y a une stratégie de conserver Paul BIYA au pouvoir jusqu’à sa mort, en dressant les tribus les unes contre les autres comme vous le faites, c’est bien la vôtre: celle de menacer les pauvres de la région de M. BIYA, qui par millions, originaires de sa tribu, eux qui ne gèrent aucun pouvoir et souffrent de la même misère qui s’est abattue sur notre pays que celle que subissent les millions d’autres compatriotes Camerounais des autres régions que nous entendons libérer du joug autocratique, et que vous feriez exécuter, à « sang pour sang » sans procès, sur la base de leur appartenance tribale de ce qu’ils sont nés Bétis, ou parce qu’ils auraient des parents membres du RDPC parce que vous seriez bamiléké discriminé. Ce type de changement là, je vous le dis droit dans le regard, n’aura jamais lieu dans mon pays, de notre vivant.

Vous, M. Nganang, je vous dis halte, vous nous aurez tous tués en effet d’abord, pour qu’il ait lieu.

Le changement au Cameroun, tenez le pour dit, se fera ou ne se fera pas, dans le rassemblement et la diversité nationales, expurgé des germes divisionnistes et d’entrepreneurs de la haine tribale, des trublions et illuminatis de la race élue, comme vous, si vous persistez parés de votre vendetta sadomasochiste de massacrer ou exécuter qui que ce soit sur une base tribale.

Est-il d’ailleurs certain, que votre activisme ne soit pas une duplicité au service des sécurocrates de l’autocratie que vous fréquentez.Il arrive sûrement , irréversiblement, le temps des clarifications. Et vous, vous ne pouvez jurer de pouvoir en influencer le cours dans votre posture, à votre guise qui pour moi est assez fantasmagorique pour l’instant…

Et sur ce, je crois que nous nous serons bien compris. Choisissez donc d’autres terrains favoris de vos jeux aux allumettes, de vos farandoles éruditions, si cela vous chante. Vous ne parlez heureusement au nom d’aucun bamiléké. Et je suis mieux placé que vous pour l’affirmer.

Pierre Mila Assouté
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L’intellectuel doit-Il être humble? – Réponse à Mila Assouté

Par Patrice Nganang

Je lis depuis quelques temps que l’intellectuel doit, oui, doit (c’est un ordre, parait-il) être humble.

Cet ordre est encore plus rigolo, quand formule par un politicien de la trempe de Mila Assoute, car si je comprends bien, l’intellectuel doit être humble et le politicien, lui, doit être fanfaron, et gonflard, peut vider les caisses de l’État et s’en vanter, comme Mila Assoute, mais l’intellectuel, lui, qui a gagne chacun des francs qu’il a sur la base de son intelligence, doit être « humble », « apprendre », marcher a quatre pattes devant les tueurs de la république, pour ne pas leur faire ombrage. Il ne doit jamais dire qu’il est Professeur, ce qui est son grade, parce qu’un marmiton viendra dire que c’est ‘rien du tout’. Il ne doit jamais dire qu’il a le doctorat, ce qui est son diplôme le plus élevé, parce qu’un professeur de lycée, ou un vidangeur de WC, son propre jardinier, bebela!, viendra dire qu’il a la « diplomite. » Eh oui, j’ai vu ça ici.

Et pendant ce temps, ce pays est livré a des feymen, l’université de Yaoundé est vidée d’intelligence, castrée, les étudiants exécutés, chasses de l’école. Les feymen circulent en ville avec des Hummer et sont applaudis par la meute. Les Mila Assoute paradent avec le bling bling comme politique, et on voit des politiciens qui ont 0.1% a des élections auxquelles ils ont participe volontairement, qui paradent avec des vêtements de star a la télé ou ils payent le débat a 300,000 Fcfa pour se faire voir, ou faire la Une de journaux, Grande Une qu’ils achètent a 500.000 Fcfa.

Ce pays a vraiment besoin d’un toilettage total. Complet, d’un nouveau type de politiciens, et d’intellectuels. Personne n’a jamais, je dis bien jamais, ose mettre en doute le fait que Socrate était philosophe, la mère des sciences a son époque (science qui vient de « savoir »), et Platon son élève, philosophe lui aussi, enseignait bien dans une Académie créé par lui, et a la porte de laquelle il avait bien écrit: « nul n’entre ici qui n’est géomètre ». Je traduis afin que tu comprennes bien, Pierre Mila Assoute: [i « personne n’entre ici qui n’est géomètre. » Personne. Platon qui rêvait du philosophe-roi et du roi-philosophe. Traduction pour notre contexte: il rêvait de l’intellectuel-président de la république, et du président de la république-intellectuel. Si c’est cela l’humilité, vraiment, je dois aller manger les beignets-haricots de mon enfance comme déjeuner quotidien. Je dis, ce pays n’a plus connu d’intellectuel depuis 2001. En voici un. Habituez-vous a moi.

Patrice Nganang
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Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés

Ils sont accusés d’avoir verrouillé le jeu politique pour des intérêts personnels, des accusations qui tombent dans un contexte de division et justification

A l’occasion du colloque qui s’est tenu la semaine dernière sur la réflexion d’une opposition pertinente au Cameroun, les intellectuels et les opposants ont été indexés dans le verrouillage du jeu politique dans le pays. Dans un discours qu’il a fait lire par un de ses avocats, Maurice Kamto, lui aussi intellectuel et aujourd’hui président d’un parti politique (MRC – Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), a ouvertement critiqué ce qu’il désigne le « jeu trouble des intellectuels ». «Depuis ce qu’il est convenu d’appeler élites jusqu’à ce que l’on nomme intellectuels, ce magma en ébullition d’où s’arrachent à l’occasion quelques laves en furie, dévastatrices, dans une coulée désordonnée comme les paroles tumultueuses d’une âme en colère», a écrit l’ancien ministre. « On espérait qu’ils travailleraient à l’élaboration des normes des valeurs communes de notre sociabilité politique ; qu’ils proposeraient à la société des référents axiologiques partagés comme autant de repères d’une grille d’appréciation des personnes et de l’action politique. Au lieu de quoi ils emboîtent le pas aux discours de l’opinion au bas sens commun qui n’est pas l’expression de la raison mais l’intuition de l’appréhension spontanée des situations. Ils donnent de la voix au jour pour dénoncer tel comportement. Ils gardent un silence assourdissant devant tel acte d’injustice aujourd’hui, et le condamnent avec véhémence le lendemain », a enfoncé le président du MRC.

De son côté, l’enseignant Alawa Zelao a critiqué ce qu’il appelle la pseudo opposition. Pour l »intellectuel le fait que le pays possède 300 partis politiques n’est pas pertinent. Il y dénote une absence d’organisation et d’idéologie cohérente. Il croit aussi y voir des marionnettes créées par et à la solde du régime. « De toute évidence, de tels partis politiques qui sont de plus en plus nombreux, sont en attente des retombées immédiates dans le contexte électoral. Leur poids dans l’espace de compétition politique étant toujours minimalisé, le bloc au pouvoir se sert d’eux comme des marionnettes, des chausse-trappes, sorte de dindons de la farce du jeu politique. Leurs récompenses matérielles et financières s’arrêtent une fois passé le temps électoral » a fait savoir l’intellectuel. Durant trois jours, intellectuels et opposants ont échangé sur la meilleure façon de conduire une alternance au Cameroun. Sans surprise, plusieurs opposants se sont mis sur la défensive. Joshua Osi, vice-président du Social Democratic Front a par exemple rejeté l’idée d’une alliance avec le RDPC au pouvoir. « C’est de la politique. Certains dans le RDPC voient en cela un partenariat, le SDF y voit un début d’évolution vers un dialogue républicain franc et dans l’intérêt du pays, mais nous sommes encore très loin de cette réalité et d’autres malheureusement ne pèsent pas assez les mots avant de les utiliser. Le Sdf n’est pas en partenariat avec le RDPC comme certains le pensent. Le RDPC est aujourd’hui le problème du Cameroun et donc à ce titre est l’adversaire politique du Sdf tout comme l’administration qui est à son service. Il est évident que nous devons accepter que même si nous sommes des adversaires politiques, nous ne sommes pas des ennemis en guerre, malgré tout ce que nous avons subi ces 22 dernières années et cela, les Camerounais doivent le comprendre », a-t-il fait savoir dans une interview accordée au quotidien Le Messager. De leur côté, les membres du G7 ont fait leur bilan. Mis en place en novembre 2011 lors de la réélection de Paul Biya pour un sixième mandat, il a aujourd’hui éclaté pour devenir le Pacte Républicain.

Opposition au Cameroun: Intellectuels et opposants sur le banc des accusés
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Cameroun – Le code électoral aux mille pattes : Appel aux intellectuels de tous bords

Par le Docteur Maurice Nguepe

Ainsi donc, les Camerounais ne verront jamais le bout du tunnel. Ainsi donc, sous le Renouveau, nous ne connaitrons jamais le réveil, jamais le progrès. Nous ne verrons jamais le jour, ce beau jour que les Sud-Africains et les Sénégalais ont expérimenté, ce beau jour où enfin les institutions justes et démocratiques règlent la vie et le destin des hommes. Ouvrir le Cameroun enfin à la modernité en créant des institutions justes et démocratiques, n’est-ce pas la chose la plus facile au monde? Mais de quoi avons-nous peur? De qui avons-nous peur?

Pourquoi tant chérir les ténèbres? Pourquoi tant adorer la jonglerie? Pourquoi les Lumières nous aveuglent-elles tant? Restituer au Cameroun tout ce qu’il nous a donné, voilà tout ce dont il est question aujourd’hui. Restituer cela au Cameroun signifie, en ces jours d’avril 2012, inclure dans le code électoral en élaboration, les fondamentaux de la liberté et de la démocratie qui sont : un scrutin à deux tours, un mandat présidentiel de 5 ans renouvellable une seule et unique fois, un nombre égal de scrutateurs dans les bureaux de vote ayant les mêmes droits et devoirs, le bulletin unique, un découpage électoral juste, la majorité à 18 ans, des débats télévisés entre candidats sur toutes les questions d’importance nationale et internationale, et l’indépendance de la commission électorale. N’est-ce pas ainsi plus facile à concevoir et à énoncer qu’un projet de code électoral de 299 articles ne contenant aucun de ces fondamentaux? Alors que la constitution camerounaise (1996) n’a que 69 articles, les 299 articles ne sont-ils pas destinés à rendre ledit code électoral inaccessible au peuple? Ne visent-ils pas à le désintéresser à la lecture du texte auquel il a le droit le plus absolu, et ce en le prenant au piège des syntaxes labyrinthiques aux mille pattes?

Intellectuels camerounais et idéologues de tous les partis, unissez-vous, notre responsabilité devant l’histoire est désormais engagée :

. Gaston Kelman, le RDPC du Cameroun n’est plus comparable à l’UMP de France. Sinon, le projet de code électoral en cours ne serait pas le manioc qu’il est devenu. Et sachant que tu n’aimes pas le manioc, le peuple te regarde et te demande de dire aux députés de ne point le manger.

. Calixthe Beyala, tu as beaucoup parlé de la crise en Côte d’Ivoire. Le moment est venu de parler de ton pays natal, de la terre de tes ancêtres, le Cameroun. Parle, adresse-toi aux députés et aux membres du gouvernement, touche leur conscience, comme tu sais le faire. Convaincs-les afin que de ce projet de code naisse non un autre archaïsme, mais un code électoral postmoderne qui suscitera, chez tes fils, petits-fils et arrière-petits-fils, un amour pour le Cameroun supérieur ou égal à celui que tu as pour la France des libertés.

. Mouangue Kobila, le juriste, le peuple attend de toi un communiqué contre la faiblesse de nos institutions judiciaires en raison de la phagocytose de l’exécutif, un communiqué qui fera dire le vrai droit, le droit de la justice, et qui rectifiera enfin la vision de ceux qui ont fait de la tricherie et de la jonglerie les instruments du torpillage du destin de tout un peuple.

. Ateba Eyene, mon ami de fac, l’heure est grave. Oui, l’heure n’est plus au rappel du coup d’État de 1986. Vois-tu, depuis 1986, il y a eu de nombreux autres coups d’État. Et le dernier en date est en préparation sous nos yeux, en ce moment même, à l’assemblée nationale, autour du code électoral. L’heure est à l’action pour lui faire échec. Le peuple attend ton sursaut patriotique.

. Vincent Sosthène Fouda, l’affaire Vanessa Tatchou n’aurait jamais trainé si longtemps sans dénouement si nos institutions étaient fortes et justes. Voici donc l’occasion véritable de lutter pour toutes les Vanessa du Cameroun. Peux-tu ressusciter l’espoir de la dernière fois, s’il te plaît? Nous attendons ton signal.
. Enoh Meyomesse, tu es en prison. Tel est le destin des défenseurs de la vérité. Mais prisonnier, tu restes un citoyen. Continue donc ton uvre, au nom de la postérité.

. Célestin Monga, Patrice Nganang, Achille Mbembé et Shanda Tomné, je ne vous plains pas. Vous avez l’habitude du verbe franc. Mais cette fois-ci, ne vous taisez surtout pas.

Intellectuels camerounais et idéologues de tous les partis, levez-vous et exigez notre entrée dans la modernité. Ce n’est plus une affaire de la société civile ou de l’opposition politique. C’est désormais l’affaire de nos enfants, de nos petits-enfants et arrière-petits-enfants. Comme nous souffrons aujourd’hui parce que nos grands-parents ont échoué à conquérir l’indépendance véritable, demain, nos arrière-petits-enfants auront le mal du Cameroun parce que nous aurons échoué à inscrire ce pays dans la modernité démocratique. Et si nous ne devons réussir ce combat, restons donc dans les ténèbres de la tricherie, du mensonge et de la corruption. Restons donc dans la jonglerie institutionnelle. C’est un mode de vie après tout.

Dr. Maurice Nguepe
Journalducameroun.com)/n