Un responsable de la police soupçonné de collaborer avec Boko Haram

Le concerné, un commissaire spécial de Dabanga à l’Extrême-Nord du Cameroun, est entre les mains de l’armée à Yaoundé pour des interrogatoires

Le commissaire spécial de Dabanga (Extrême-Nord), Ismaïla Sago, annoncé dans un premier temps otage de la secte islamiste nigériane Boko Haram après une attaque présumée dont il avait été la cible le 4 janvier, est aux mains de l’armée camerounaise pour des interrogatoires à Yaoundé, a-t-on appris de sources militaires mardi.

« Il est soupçonné de collaboration avec l’ennemi. Il se trouve actuellement à Yaoundé où il subit des interrogatoires », a-t-on appris d’une source militaire.

De retour d’un déplacement à Kousseri, ville camerounaise limitrophe avec la capitale tchadienne N’Djamena, l’officier de police avait été attaqué le 4 janvier dans l’après-midi par un groupe armé soupçonné d’être affilié à Boko Haram avant d’atteindre son poste de travail de Dabanga, à la frontière avec le Nigeria, dans la région de l’Extrême-Nord.

Il se trouvait à bord de son véhicule de fonction qui transportait aussi trois autres personnes, dont un inspecteur de police à la retraite et deux civils, enlevés avec lui par le groupe d’assaillants non identifiés. Le véhicule avait été retrouvé calciné par la suite dans la zone de l’attaque présumée.

A la réalité, Ismaïla Sago avait été interpellé lors d’une opération spéciale du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une force spéciale de l’armée camerounaise engagée avec d’autres unités des forces de défense et de sécurité dans la lutte contre Boko Haram, font savoir des sources militaires.

Ismaïla Sago n’est pas le premier fonctionnaire de la police visé par de telles accusations. D’autres noms avaient déjà été cités auparavant dans des procès non autorisés à la presse instruits par les tribunaux militaires du Cameroun.

Au même moment, un sous-préfet d’arrondissement de l’Extrême-Nord est lui aussi déclaré dans le viseur des services de la justice pour les mêmes motifs, dans un contexte d’intensification après des attaques armées massives, d’attentats kamikazes non revendiqués dans cette région, mais que les services de sécurité attribuent à Boko Haram.
Depuis 2013, près de 1.200 personnes dont 67 soldats ont été tuées dans quelque 315 incursions du groupe armé nigérian sur le territoire camerounais, d’après les estimations officielles.

Plusieurs fois, le président de l’Assemblée nationale(Chambre basse du Parlement), Djibril Cavaye Yéguié, est monté au créneau pour dénoncer, sans les nommer, les « complices » se trouvant à l’intérieur du pays de cette nébuleuse.


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Issa Hayatou: « personne ne m’a contacté pour aller vers les interrogatoires »

Le président de la Confédération africaine de football (Caf) est de retour au Cameroun après avoir conduit les travaux de l’élection du président de l’instance faitière de football mondial

Le président de la Confédération africaine de football (Caf) est de retour au Cameroun après avoir conduit, en sa qualité de vice-président de la Fifa, les travaux de l’élection de président de l’instance faitière de football mondial. Une élection organisée lors du congrès électif tenu à Zurich en Suisse, dans une atmosphère tendue, marquée par un scandale de corruption.

Avant la tenue des travaux dudit congrès le mercredi 27 mai, la presse avait fait état de l’interpellation d’une dizaine des membres du Comité exécutif par la justice américaine. Il était reprochés à ceux-ci d’avoir entre autres «sollicité et obtenu des pots-de-vin dans le cadre des processus d’attribution des Coupes du monde 1998 et 2010».

Indexé dans cette affaire, Issa Hayatou s’est prononcé à son arrivée à Yaoundé.

«Mercredi (27 mai 2015), quand il y a eu irruption de la police helvétique dans notre hôtel, je n’ai jamais été inquiété par qui que ce soit. Et, j’ai mené à bon port mon programme. En partant d’ici (Cameroun, ndlr) j’avais ce programme que j’ai respecté la lettre. Personne ne m’a rien dit, personne ne m’a contacté pour aller vers les interrogatoires. Mais à ma grande surprise, j’ai appris que j’ai été interdit de sortir du territoire suisse parce que la police est venu me chercher et ils m’ont entendu pendant 9 heures», a réagi le président de la Caf dans un entretien avec nos confrères de la radio nationale du Cameroun, Crtv.

«De toutes les façons, ça fait 20 ans qu’on m’accuse. Surtout la presse camerounaise et la presse anglaise. Ce sont les deux presses qui racontent des choses sur mon compte. Mais ça ne fait rien, c’est la vie», a-t-il ajouté très choqué.

Malgré cette controverse, Joseph S. Blatter a été réélu avec le soutien de la Caf qui, par la voix de son président, estime «qu’il a vraiment aidé le continent par l’attribution de la Coupe du monde 2010» à l’Afrique du sud.

Cette attribution n’est pas le seul argument qui a poussé le continent noir à adhérer à la cause du Suisse (79 ans), qui est à son cinquième mandat. Hayatou évoque également «les différents stages qu’il a organisé, les différentes installations sportives qu’il a fait construire sur notre continent». Et avec tout ceci, «l’Afrique est très consciente de cette situation. Elle voit ses infrastructures et son football se développer».

Issa Hayatou, président de la Caf.
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