Cameroun : le Premier ministre Joseph Dion Ngute représente Paul Biya à l’investiture du président Congolais Sassou Nguesso

Chief Joseph Dion Ngute est arrivé à Brazzaville ce 15 avril par un vol spécial Camair Co. Il a été accueilli par le ministre congolais des Affaires étrangères.

Ce 16 avril 2021, Denis Sassou Nguesso, le président réélu de la République populaire du Congo pour un quatrième mandat consécutif prête serment à Brazzaville, la capitale. Une brochette de chefs d’Etat africains est annoncée à cette cérémonie. Le Camerounais Paul Biya a lui dépêché son Premier ministre, Chief Joseph Dion Ngute pour le représenter.

Ce dernier a été accueilli ce 15 avril à l’aéroport international de Brazzaville par le ministre Congolais des Affaires étrangères. C’est la deuxième fois en 6 mois que le chef du gouvernement camerounais se rend au Congo au nom du chef de l’Etat. En octobre 2020, il représentait déjà Paul Biya à la conférence internationale sur la francophonie que les autorités congolaises avaient organisée.

Fin mars dernier, c’était encore le Premier ministre Dion Ngute qui représentait Paul Biya à l’investiture de Faustin Archange Touadera, président réélu de la République centrafricaine.

Cameroun : le Premier ministre représente le président Paul Biya à l’investiture du centrafricain Faustin Archange Touadera

Joseph Dion Ngute a quitté Yaoundé hier pour Bangui.

Comme il fallait s’y attendre, le président Paul Biya se fait représenter à l’investiture de Faustin Archange Touadera, président réélu de la République centrafricaine. C’est le Premier ministre Joseph Dion Ngute qui s’y colle. Le chef du gouvernement a quitté Yaoundé hier par vol spécial de la Camair Co. Il est accompagné de quelques ministres et de l’ambassadeur du Cameroun en République Centrafricaine.

A son arrivé, le Pm camerounais a été accueilli par le son homologue centrafricain Firmin Ngrebada. La cérémonie d’investiture se déroulera ce mardi à Bangui. Faustin Archange Touadera débute ainsi son second mandat, après avoir été réélu en décembre dernier. Son élection s’était déroulée sous la menace d’une coalition de groupes rebelles qui ont lancé une offensive sur la capitale. Projet repoussé par l’armée loyaliste et ses alliés, notamment la Russie et le Rwanda.

Le président devra une fois de plus faire avec la menace rebelle qui est désormais coordonnée par l’ancien président François Bozizé.

Rencontre entre Sassou-Nguesso et Trump: le flou persiste

Le chef de l’Etat congolais est pourtant arrivé aux USA depuis lundi dans l’espoir d’échanger sur la Lybie, mais le porte-parole de Trump indique qu’il n’y aura pas d’entrevue avant le 20 janvier

C’est toujours le flou autour d’une éventuelle rencontre entre Denis Sassou-Nguesso et Donald Trump. Lundi 26 décembre 2016, Brazzaville avait annoncé que le président congolais serait reçu par le président américain élu pour évoquer notamment la problématique libyenne, ce qui en aurait fait le premier chef d’Etat africain reçu par le milliardaire depuis son élection. Sauf que mardi, une porte-parole de Donald Trump a affirmé qu’il n’y avait pas d’entrevue prévue et qu’il n’y en aurait pas avant son investiture du 20 janvier. Pourtant, une délégation congolaise est bien arrivée aux Etats-Unis, entretenant le flou sur cet hypothétique face à face.

Denis Sassou-Nguesso s’est envolé lundi pour les Etats-Unis. A ses côtés, une délégation congolaise avec, notamment, le ministre des Affaires étrangères. Joint mercredi soir, Jean-Claude Gakosso affirmait se trouver à Palm Beach, en Floride. «La patience est notre règle, le temps de la diplomatie n’étant pas celui des médias», a-t-il indiqué. Palm Beach c’est là, justement, où Donald Trump passe les fêtes, dans sa résidence de Mar-a-Lago.

Denis Sassou-Nguesso et le nouveau président américain se croiseront-ils ? En tout cas ce feuilleton diplomatique qui a été repris par la presse à travers le monde provoque toute une série de commentaires, notamment sur les réseaux sociaux.

Certains sur Twitter appellent à la démission de l’équipe de communication du chef de l’Etat congolais. D’autres parlent d’une humiliation et d’un désaveu pour lui. Un montage photo a circulé, montrant les deux hommes se serrant la main. «Denis Sassou-Nguesso a rencontré virtuellement Donald Trump», a plaisanté un internaute.

Les rumeurs se sont également répandues. Par exemple celle de la saisie de l’avion présidentiel par les représentants de la Commisimpex qui, depuis 30 ans, réclament des arriérés de paiement à l’Etat congolais. Une rumeur démentie par les avocats de la société.

Cette entrevue, «c’est le canular de l’année», a réagi un internaute. «Le président Sassou devrait faire un sit-in à la Trump Tower», a suggéré un autre.

Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo
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Gabon-Cameroun: Laurent Esso à l’investiture du président Ali Bongo

Le ministre d’Etat camerounais, ministre de la Justice, garde des Sceaux, a pris part mardi, 27 septembre 2016, à l’investiture du président gabonais au nom du chef de l’Etat Paul Biya

Le président gabonais, Ali Bongo, a été investi mardi, 27 septembre 2016, pour un second mandat de sept ans à la tête de son pays. La cérémonie a eu lieu sous haute sécurité au palais présidentiel du bord de mer, à Libreville.

Au total, quatre chefs d’État ont assisté à l’événement dont les présidents du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Togo, Faure Gnassingbé, du Niger, Mouhamadou Issoufou, et leur homologue de Sao Tomé et Principe, Evaristo Carvalho.

De leur côté, le Premier ministre du Congo, du Maroc, de la Centrafrique, du Tchad et du Sénégal, et le président de l’Assemblée Nationale de la Guinée Équatoriale étaient présents. Pour le compte du Cameroun, le chef de l’Etat Paul Biya s’est fait représenter par le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso.

Par ailleurs, quatre des adversaires d’Ali Bongo Ondimba ont participé à la cérémonie d’investiture, tout comme le représentant de l’Union européenne au Gabon.

Scrutin toujours contesté
Aucun dirigeant européen n’a été convié à la cérémonie.

La communauté internationale a accueilli froidement la réélection d’Ali Bongo, critiquant dimanche les résultats de la Cour constitutionnelle vis-à-vis du scrutin du 27 août.

L’annonce de sa réélection avait été marquée par des violences.

Malgré la validation, vendredi dernier, de sa victoire, l’opposition conteste toujours son second mandat.

Son principal adversaire politique, Jean Ping, revendique toujours sa victoire.

Le président Ali Bongo a été investi mardi 27 septembre 2016 au palais présidentiel du bord de mer, à Libreville.
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Investiture de Deby: l’opposition tchadienne n’a pas encore dit son dernier mot

Jamais les opposants politiques ne s’étaient ainsi unis dans l’histoire démocratique du pays, alors que la cérémonie d’investiture du président Idriss Déby devrait se tenir le 08 août 2016

A quelques jours de l’investiture du président tchadien Idriss Deby, réélu en avril dernier dès le premier tour pour un cinquième mandat consécutif, l’opposition tchadienne se met en ordre de bataille.

Une coalition politique, le Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement (Fonac), rassemblant une trentaine de partis d’opposition, a récemment vu le jour. Son objectif, inciter les Tchadiens à « se lever comme un seul homme » contre le régime Deby, dont l’investiture est prévue le 8 août.

Quoiqu’elle s’inscrive dans une dynamique contestataire africaine désormais établie, la démarche de l’opposition tchadienne s’avérerait particulièrement tenace, si elle devait être comparée avec d’autres mouvement ayant accompagné de contestations électorales se fondant sur d’autres griefs que la violation de la Constitution.

Les critiques des opposants pointant, comme dans le cas tchadien, une longévité exceptionnelle au pouvoir (plus d’un quart de siècle), un régime « liberticide » et « des irrégularités » entachant le scrutin, donnent bien lieu, habituellement, à des violences électorales.

Celles-ci sont, généralement, très tôt gagnées par l’essoufflement ainsi qu’en témoigne le cas du Congo Brazzaville (mars dernier), ou du Togo (avril 2015). Dans le cas tchadien certains observateurs mettent cependant en garde contre une sous-estimation hâtive de l’opposition, plus tenace que celle congolaise ou togolaise.

« Il ne faut pas sous-estimer la force de mobilisation de l’opposition en ce moment où tout semble jouer en sa faveur », a déclaré Ahmat Mahamat Hassan, professeur de sciences politiques à l’Université de N’Djamena.

Hassan rejoint l’avis d’autres observateurs de la scène politique tchadienne qui estiment que le nouveau front commun risquerait de « déstabiliser sérieusement les autorités qui seront issues de ce cinquième mandat.

« L’opposition tchadienne semble motivée, bien avant les élections, et sa détermination n’a pas fléchi, des mois après. Jamais les opposants politiques ne s’étaient ainsi réunis dans l’histoire démocratique du pays. Ils sont animés par un seul objectif; l’alternance », poursuit le politologue tchadien.

Les remous sociaux comme les grèves répétitives des fonctionnaires, les contestations des étudiants et des retraités, la crise économique que traverse le pays ne manqueront pas de « jouer en faveur de l’opposition, qui a toutes les cartes possibles pour inquiéter les nouvelles autorités tchadiennes », déclare le politologue tchadien.

Au rouge, les indicateurs économiques ont lourdement été touchés par la chute du prix du pétrole et par la guerre menée contre le groupe terroriste Boko Haram, lequel a, de son côté, affecté les échanges commerciaux avec des pays limitrophes.

Ahmat Mahamat Hassan relève, enfin, que le camp du Fonac s’élargira manifestement en accueillant les nouveaux mécontents après la nomination d’un nouveau gouvernement. « Une centaine de partis ont soutenu la candidature de Deby, on comprend que le Gouvernement, pour élargi qu’il soit, ne pourra accueillir tout le monde », conclut-il.

Dans une déclaration relayée par des médias locaux, le chef de file de l’opposition tchadienne, Saleh Kebzabo, a déclaré dimanche, au nom du Fonac qu’il dirige, vouloir « continuer la lutte » contre un « pouvoir qui est illégal et illégitime ». « Cette perspective de lutte (…) peut-être de longue haleine, (…) Nous sommes déterminés à nous battre contre Idriss Deby jusqu’à ce qu’il reconnaisse qu’il a commis une forfaiture », a-t-il encore lâché.

Cette coalition de 29 partis politiques réunit, principalement, les soutiens des six candidats de l’opposition qui contestent la réélection dès le premier tour, en avril dernier, du président Deby avec 62% des suffrages exprimés.

Pour Abdoulaye Sabre Goudar, Secrétaire Général de la coordination de la société civile tchadienne, « si le mandat à venir sera le plus compliqué de tous, il ne faut pas négliger la capacité de la majorité présidentielle à anticiper et à s’adapter à cette phase. Elle devra, seulement, déployer un effort double, il ne s’agit pas uniquement de la contestation des opposants, mais également de l’implication, de plus en plus accrue, de la population tchadienne dans les enjeux post-électoraux ».


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Ouganda: le président Museveni qualifie la CPI de «corps inutile»

C’était au cours de sa 5e cérémonie d’investiture tenue jeudi à Kampala. Parmi les nombreux chefs d’Etat présents, le président soudanais Omar el-Béchir

En Ouganda, la cérémonie d’investiture de Yoweri Museveni avait lieu hier (jeudi) à Kampala. Parmi les nombreux chefs de l’Etat, il y avait le président soudanais, Omar el-Béchir. Dans son allocution, M. Museveni a violemment critiqué la CPI et les Occidentaux, qu’il a qualifiés d’ « une bande d’inutiles » et des « pays fiers et arrogants ». La délégation américaine a quitté la cérémonie d’investiture.

Le président ougandais est donc officiellement reparti pour 5 ans à la tête de la présidence. Une longue cérémonie a été organisée où les militaires tenaient une place très importante. Le président Museveni a fait voler ses avions et fait défiler ses troupes devant de nombreuses personnalités politiques. Puis il a prêté serment. Tout cela devant un parterre de chefs d’Etat : Idriss Déby, IBK, Zuma, Mugabe, Magufuli, Kenyatta. Mais aussi un invité inattendu le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la CPI, qui est poursuivi par la Cour pénale internationale notamment pour crimes contre l’humanité.

Lors des présentations de ses invités, le chef d’Etat ougandais en a profité pour glisser un mot sur la CPI. « Nous avons perdu tout intérêt pour la CPI. La CPI n’est plus notre affaire. C’est un corps inutile. Initialement nous avons supporté la CPI en pensant qu’ils étaient sérieux, mais ce n’est qu’une poignée de personnes inutiles. »

Pour Owfono Opondo, le porte-parole du gouvernement, il était normal que le président soudanais soit invité : « Le président Béchir est le président légitime de la République du Soudan. Donc, nous ne voyons aucune raison pour qu’il ne soit pas invité. Un engagement constructif avec monsieur Béchir représente une meilleure voie plutôt que de l’isoler. La CPI initialement a été créée pour de bonnes raisons, mais malheureusement il y a eu des abus. De plus, l’Union africaine a pris la décision de ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale parce qu’elle est superficielle, vindicative et, pour utiliser les mots du président, inutile. »

Pas question donc d’arrêter Omar el-Béchir, a souligné le porte-parole du gouvernement, tout en insistant sur le fait que l’Ouganda garantirait son retour en toute sécurité à Khartoum.

Le mécontentement de Washington
« A Kampala, le président Museveni a fait des remarques désobligeantes à l’égard de la CPI devant des participants, notamment des chefs d’Etat », a dénoncé la porte-parole du département d’Etat Elizabeth Trudeau à propos de la prestation de serment jeudi du président ougandais réélu en février pour un cinquième mandat de cinq ans après un scrutin très controversé.

« En réponse à la présence du président Béchir et aux remarques du président Museveni, la délégation des Etats-Unis, ainsi que des représentants de pays de l’Union européenne et du Canada ont quitté les cérémonies d’investiture en signe de protestation », a souligné la porte-parole du département d’Etat.

Le président Museveni lors de la cérémonie d’investiture pour un cinquième mandat, en présence de nombreux chefs d’Etat, dont le président soudanais Omar-el-Béchir, le 12 mai 2016.
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Paul Biya ne prendra pas part à l’investiture de Denis Sassou Nguesso

Invité par son homologue à prendre part à l’événement prévu samedi à Brazzaville, le chef d’Etat camerounais a décidé de se faire représenter par son directeur de cabinet

Le chef d’Etat camerounais, ne prendra pas part à l’investiture de Denis Sassou Nguesso, ce samedi 16 avril 2016 à Brazzaville, dans la capitale congolaise. Paul Biya a décidé de se faire représenter à l’événement par son directeur de cabinet, Martin Belinga Eboutou, d’après un communiqué lu vendredi en début de soirée sur la radio publique du Cameroun. Ledit communiqué était signé par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Dimanche dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Jean-Marie Gakosso, était venu remettre au Premier ministre camerounais, l’invitation adressée à Paul Biya. Il avait notamment affirmé que le président congolais attachait une grande importance à la présence du président camerounais. « C’est pour cela que le président Sassou pense que s’il n’a que trois invités, son frère et ami Paul Biya doit être parmi ceux-là pour son investiture», avait notamment déclaré l’émissaire.

D’après les résultats définitifs publiés par la Cour constitutionnelle du Congo le 04 avril 2016 – et vivement contestés par les principaux ténors de l’opposition dans ce pays-, Denis Sassou Nguesso a été élu au premier tour de la présidentielle congolaise avec 60% des suffrages. Le 16 avril, à l’issue de son investiture, il entamera officiellement un quinquennat, après 32 ans déjà passés au pouvoir.

Paul Biya, président de la République du Cameroun
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Investiture du président congolais: Paul Biya invité à Brazzaville

La lettre y relative, adressée au chef de l’Etat camerounais, a été remise dimanche au Premier ministre Philemon Yang

Le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération a été reçu en audience dimanche, 10 avril 2016 à Yaoundé, par le Premier ministre camerounais, Philemon Yang. L’émissaire Jean-Marie Gakosso est venu remettre une lettre adressée au chef de l’Etat Paul Biya invité à prendre part à l’investiture du président congolais, Denis Sassou Nguesso. L’évènement aura lieu le 16 avril prochain à Brazzaville, capitale du Congo.

Accompagné de l’ambassadrice du Congo au Cameroun, Gisèle Bouanga-Kalou, Jean-Marie Gakosso a tenu à relever le « caractère privilégié » de la relation entre les deux pays « liés par l’histoire, la terre, des projets communs et l’amitié ». « C’est pour cela que le président Sassou pense que s’il n’a que trois invités, son frère et ami Paul Biya doit être parmi ceux-là pour son investiture », a indiqué l’émissaire congolais.

Le président congolais sortant, Denis Sassou-Nguesso, qui cumule trente-deux ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu dès le premier tour lors du scrutin présidentiel de mars avec 60 % des voix.

Paul Biya et Denis Sassou Nguesso à l’issue du sommet de la Cemac à Brazzaville.
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Discours d’investiture de Paul Biya, président du Cameroun

Discours prononcé ce 03 Novembre 2011 à l’Assemblée Nationale

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,

Qu’il me soit d’abord permis de remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale pour ses paroles de bienvenue et ses encouragements au début de ce nouveau mandat.

Dans ce Temple de la démocratie, je tiens également à remercier une nouvelle fois les Camerounaises et les Camerounais de m’avoir renouvelé leur confiance. Il va sans dire qu’elle sera pour moi un précieux soutien moral dans l’exercice des lourdes responsabilités qui seront les miennes au cours des prochaines années.

Le serment que je viens de prêter devant vous, c’est-à-dire « devant le peuple camerounais » selon les termes de l’article 7 de notre Constitution, revêt, à mes yeux, une haute valeur symbolique. Il exprime d’une part une fidélité absolue aux institutions de la République et a d’autre part valeur d’engagement personnel de remplir les obligations qui sont celles du Chef de l’Etat, telles que les définit notre Loi Fondamentale.

Je m’engage donc personnellement et solennellement à exercer ces hautes responsabilités pour le bien du peuple camerounais, comme je l’ai fait par le passé.

Mesdames et Messieurs les Députés,

Ainsi que j’ai eu l’occasion de le dire au lendemain de la proclamation des résultats, je ne me dissimule pas l’étendue et les difficultés de la tâche à accomplir durant ce nouveau mandat. J’en ai exposé les grandes lignes au cours de la campagne électorale. Mais, je souhaite revenir devant vous sur certains points auxquels j’attache une importance particulière.

Au fil du temps, notre système démocratique s’enracine, se consolide et se perfectionne. L’activité de l’Assemblée Nationale en est une bonne illustration. Elle est le théâtre, en commissions ou en séances plénières, dedébats sérieux – parfois très vifs – qui témoignent de la vitalité de l’institution. Loin d’être une simple « chambre d’enregistrement », elle joue un rôle essentiel dans notre vie démocratique. Elle doit continuer dans cette voie. Je
suis heureux d’avoir cette occasion d’en féliciter son Président et tous ses membres.

L’Assemblée Nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. Le pouvoir législatif sera alors exercé par un Parlement complet où les collectivités territoriales décentralisées seront, elles aussi, représentées. Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec un transfert complet des compétences et la mise en place des conseils régionaux prévus par notre Loi Fondamentale. Nous disposerons en conséquence d’une architecture assurant aux citoyens une meilleure participation à la vie publique, avec un bon équilibre entre l’Etat et les collectivités décentralisées. Il nous faudra également installer le Conseil Constitutionnel qui est un organe essentiel pour le fonctionnement de nos institutions.

De façon générale, nous pouvons, je crois, nous féliciter des progrès accomplis sur la voie de la démocratie. Des dispositions ont été prises pour garantir la régularité et la transparence des élections. L’exercice des libertés publiques et le respect des droits humains sont de mieux en mieux assurés. Certes, la critique systématique, par certains, de l’action gouvernementale n’a pas disparu, mais la volonté d’établir un dialogue constructif paraît gagner du terrain. C’est bon signe et j’espère que nous pourrons ainsi trouver des espaces d’entente sur les problèmes d’intérêt national.

Mais je dois dire que les comportements individuels ne sont pas toujours en harmonie avec la solidarité qui devrait être la marque d’une société démocratique. Trop souvent, l’intérêt personnel prend le pas sur l’intérêt général. Cet état d’esprit est à l’origine de ces dérives sociales que sont la fraude, la corruption, voire la délinquance.

Même si le chômage, la pauvreté et les inégalités peuvent expliquer en partie le déclin de la morale publique, nous devrons réagir avec encore plus de fermeté contre ces comportements délictueux auxquels il convient d’ajouter la conduite inadmissible de certains automobilistes irresponsables qui causent de véritables hécatombes sur nos routes.

Nous nous devons en effet de continuer à bâtir une République exemplaire en luttant contre la corruption, en consolidant la démocratie.

Dans cette perspective, je tiens à réaffirmer ma volonté de perfectionner sans répit notre système électoral. En deux décennies, beaucoup a été fait pour la tenue d’élections libres, transparentes et régulières ; nul ne peut valablement douter de ce que ceux qui exercent le pouvoir au Cameroun tiennent leur légitimité du peuple souverain. Si les progrès accomplis dans le domaine de la démocratie électorale sont indéniables, il n’en demeure pas moins que certains réglages sont à faire au niveau de notre organe électoral en vue de son meilleur fonctionnement. Aussi restons-nous, aujourd’hui comme hier, à l’écoute des suggestions et des recommandations.

La République exemplaire que nous bâtissons est une République ouverte aux critiques constructives, sans revendication du monopole de la vérité. La République exemplaire est une République de liberté, de tolérance et de civisme. Et je dois dire que je compte sur la participation de tous et de chacun, notamment des jeunes et des femmes, pour impulser la Nouvelle Dynamique dans tous les secteurs d’activités, pour mener à bien la mission qui m’a été confiée.

J’en viens maintenant à ce qui sera sans doute l’une des grandes affaires de ce septennat, c’est-à-dire l’accélération de la relance de la croissance

Mais auparavant, jetons, si vous le voulez bien, un regard en arrière. Il n’y a pas si longtemps, notre gestion budgétaire se caractérisait par de nombreux dérapages. Nous peinions à assurer le versement régulier des salaires et pensions des agents de l’Etat et le service de la dette. Les contraintes de l’ajustement structurel limitaient nos ambitions. Nous devions négocier pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.

Aujourd’hui, nous avons remis de l’ordre dans nos finances publiques. L’allègement de notre dette nous a donné de nouvelles marges de man uvre. Nous disposons désormais d’une vision à long terme qui fixe les étapes de notre marche vers l’émergence et de la stratégie pour la croissance et l’emploi qui nous guidera pendant les prochaines années. Bref, nous savons où nous allons et sommes libres de nos choix.

La récente crise économique et financière, même si elle n’a pas remis en cause les fondamentaux de notre économie, a freiné notre élan au moment où nous nous apprêtions à lancer nos grands projets agricoles, miniers, énergétiques et infrastructurels. Je suis heureux de pouvoir dire maintenant que, malgré un contexte mondial encore marqué par la morosité et par d’inhabituelles convulsions, la plupart de ces projets vont prochainement prendre corps et transformer radicalement l’économie de notre pays.

Je ne crois pas nécessaire de revenir en détail sur ces projets que j’ai souvent évoqués. J’estime toutefois utile d’insister sur certaines actions que nous allons entreprendre parce qu’elles conditionnent l’accélération de la relance de notre croissance :

Parlons d’abord de l’agriculture, au sens large, qui fait vivre la majeure partie de notre population. Comme je l’ai dit à Ebolowa et à Maroua, nous devons faire notre « « évolution agricole » et nous la ferons. En stimulant toutes nos productions, nous assurerons non seulement notre sécurité alimentaire mais aussi l’accroissement de nos exportations et la réduction de nos importations. Il nous faudra pour cela sortir des sentiers battus, changer de méthodes et mettre en uvre des moyens modernes. Un seul exemple : réaliser, au Cameroun ou dans le cadre de la CEMAC, un vaste programme de production d’engrais à la mesure des besoins de notre agriculture.

Quelques mots à présent sur l’énergie. Vous savez l’intérêt que j’y attache. Vous n’ignorez pas non plus les désagréments que la pénurie d’électricité peut provoquer pour nos populations mais également pour notre industrie, qui a perdu du terrain pour cette raison.
Nos projets sont désormais en bonne voie. Les barrages de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin et les centrales qui leur sont associées, seront une réalité dans les prochaines années. D’autres suivront avec l’aménagement du cours de la Sanaga. Le cauchemar des pénuries sera alors derrière nous. Il convient toutefois de s’interroger sur l’origine des défaillances que nous avons connues. Entre projets mal gérés et engagements non tenus, les responsabilités devront être établies.

Le problème du déficit d’énergie réglé avec le renfort de l’exploitation de nos gisements de gaz et l’apport des centrales thermiques, nous allons pouvoir relancer nos industries à partir de nos ressources minières et agricoles. Nous serons ainsi en meilleure position pour transformer nos matières premières, avec le double avantage d’obtenir un surplus de valeur ajoutée et de réduire nos importations. Nous aurons alors une industrie digne de notre pays.
L’agriculture, l’énergie et l’industrie ont pour dénominateur commun un réseau d’infrastructures adapté à une économie en expansion. Ce réseau a été amélioré de façon visible dans la période la plus récente. De nouveaux projets de routes, d’installations portuaires, de lignes de chemin de fer, de télécommunications et de liaison par fibre optique sont en cours de réalisation ou sur le point de l’être. Ils permettront non seulement de faciliter les échanges, mais aussi de rompre l’enclavement et par là même de conforter l’unité nationale.
Mais, me demanderez-vous, comment financer des investissements aussi considérables ? Il sera en priorité fait appel aux investisseurs privés nationaux et étrangers. Si les projets sont bien étudiés et rentables, l’accord pourra être trouvé. Nous nous tournerons également vers les Etats amis qui nous font confiance. Enfin, nous pourrons avoir recours à notre propre budget d’investissement et à l’épargne de nos concitoyens. Qui n’a pas été impressionné par la facilité avec laquelle notre grand emprunt a été souscrit ?

Je voudrais maintenant aborder le volet social de cette intervention.

Il faut avoir le courage de le reconnaître, les conditions de vie d’une partie de notre population sont très difficiles, particulièrement dans les zones rurales et à la périphérie des centres urbains. Ce sont pour la plupart des petits paysans, des chômeurs, des jeunes qui n’ont pu trouver d’emploi, des retraités ou des personnes âgées sans ressources. Notre pays ne fait pas exception en Afrique. Même dans les pays développés, la pauvreté s’étend.

Une création de richesses insuffisante, une forte démographie, un environnement international défavorable et un mode de développement inadapté, telles sont les raisons principales d’une situation qui rejette dans l’exclusion des centaines de millions d’individus dans le monde. Au Cameroun, qui n’est peut-être pas le plus mal loti, nous nous efforçons de trouver des solutions à la mesure de nos moyens.

Le chômage, véritable fléau social, est le mal le plus difficile à combattre. L’Etat crée des emplois publics selon ses possibilités. Au cours des dernières années, il a intégré des milliers de jeunes dans la fonction publique, notamment dans l’armée et les services de sécurité, l’enseignement et la santé. Actuellement, le recrutement de 25 000 diplômés que j’avais annoncé est effectif.

Mais, nous le savons, là n’est pas la vraie solution. C’est seulement la relance et l’accélération de la croissance qui permettront de régler progressivement le problème du chômage. Ce sont les grands projets et la révolution agricole qui ouvriront à beaucoup les portes de l’emploi. C’est la raison pour laquelle je m’engage, pour la part qui est la mienne, à les faire aboutir dans les meilleurs délais possibles.

Une autre dimension importante de la question concerne la professionnalisation de notre système éducatif. Cette mutation est en cours et l’on peut penser qu’elle donnera les résultats escomptés. Je ne m’étends pas sur l’effort particulier qui a été fait pour multiplier les établissements scolaires de divers degrés et étendre notre réseau universitaire. Vous en constatez comme moi les résultats. Je suis confiant qu’à terme nous en percevrons les dividendes au plan de l’emploi.

Faciliter l’accès aux soins de santé et aux médicaments de qualité est une autre façon d’améliorer les conditions de vie de notre population, surtout pour les plus démunis. Des progrès indéniables ont été faits à cet égard. Ils restent insuffisants. C’est pourquoi nous continuerons à ouvrir de nouveaux centres de santé et à apporter à nos formations hospitalières les équipements de pointe qui leur font défaut parfois. Dans toute la mesure du possible, nous étendrons la gratuité ou la réduction du coût des soins pour les pandémies ou les maladies infantiles. La mise en place, dans le cadre de notre système de sécurité sociale, d’un dispositif d’assurance maladie facilitera l’accès aux soins des moins favorisés.

Beaucoup reste à faire, c’est vrai, pour mettre à la disposition des Camerounais un approvisionnement suffisant en électricité et en eau potable, préalable indispensable pour assurer des conditions de vie et de santé acceptables. Je crois pouvoir dire qu’avec la réalisation des projets énergétiques que j’ai évoqués et le programme d’adduction d’eau qui a démarré, la situation, de ce point de vue, devrait s’améliorer considérablement.

L’habitat demeure la priorité de notre action. Le programme de construction de 10.000 logements sociaux sera réactivé, en concertation avec le secteur privé et les autres partenaires nationaux et internationaux.

Je serai bref s’agissant de notre politique extérieure, car vous en connaissez les grands axes : soutien aux idéaux des Nations Unies et aux objectifs de l’Union Africaine, maintien des rapports de bon voisinage avec les Etats de notre sous-région, appui à l’intégration au sein de la CEMAC, renforcement de notre coopération bilatérale avec les pays amis traditionnels. Par ailleurs, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour obtenir une représentation équitable de l’Afrique dans les organes des Nations Unies et en particulier au Conseil de Sécurité. Nous soutiendrons également les initiatives en vue « d’humaniser » une mondialisation qui n’a pas tenu toutes ses promesses.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs,

Voici l’essentiel de ce que je voulais vous dire alors que ce septennat commence. Il y a sept ans, dans cette même enceinte, j’affirmais devant vous que deux conditions devaient être remplies pour que nous puissions avancer dans la voie du progrès économique et social :

Premièrement, il était nécessaire que notre pays continue de vivre en paix et dans la stabilité, deuxièmement, il était indispensable que nous nous rassemblions au-delà des frontières partisanes pour mener à bien le grand projet de société qui fera du Cameroun un pays où il fera bon vivre pour tous. Ces conditions demeurent d’actualité. Mais je dois ajouter que les progrès accomplis au cours des dernières années doivent nous apporter un
surcroît de confiance dans notre avenir, un avenir de paix, de liberté, de prospérité et d’unité.

C’est à cet avenir que nous devons tous travailler. Ainsi, pour les nouvelles générations, nous aurons préservé nos acquis, tous nos acquis, dans la paix et la stabilité.
N’ayons pas peur de l’avenir. Tout dépend de nous, de notre détermination à servir notre pays.

Mes chers compatriotes,

En plaçant mon mandat sous le signe des Grandes Réalisations, je vous invite tous à faire montre de plus d’audace, de plus de créativité, de plus d’innovation. Vous, Camerounais de la diaspora en particulier, sortis des plus grandes écoles, exerçant vos activités dans des sociétés de rang mondial, vous qui excellez dans les domaines de pointe, le moment est venu de mettre votre expertise au service de votre pays.

En prêtant serment, ce jour, devant le peuple camerounais, j’ai la conviction que TOUS ENSEMBLE, Camerounais des villes et des villages, de l’intérieur et de l’extérieur, sans discrimination de quelle que nature que ce soit, nous pouvons, mieux, nous devons résolument transformer le Cameroun en un chantier de l’émergence, c’est-à-dire :

– en un pays qui crée des richesses et les redistribue de manière équitable,
– en un pays qui offre à tous des opportunités égales d’épanouissement,
– en un pays à la croissance économique forte et durable,
– en un pays à la sécurité alimentaire renforcée,
– bref en un pays du bonheur de tous et de chacun.

TOUS ENSEMBLE, nous pouvons, nous devons relever ce défi. Je m’y suis engagé. Vous vous y êtes engagés. Le peuple camerounais s’y est engagé. L’heure est à l’action.

Je vous remercie.

Vive la République !

Vive le Cameroun !

Tchad: Six chefs d’Etat africains attendus à l’investiture du président Deby

Le Soudanais Omar el-Béchir, et le président Ouattara sont annoncés à Ndjamena ce lundi

Selon l’Agence France Presse, le président Deby, arrivé au pouvoir par un coup de force en 1990, va entamer son 4e mandat de 5 ans après avoir été élu en 1996, 2001, 2006 lors de scrutins contestés. Il a été réélu au premier tour de l’élection du 25 avril (avec 83,59%) qui a été boycottée par l’opposition. Omar el-Béchir sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI est arrivé et a été accueilli à l’aéroport par son homologue tchadien qui a aussi accueilli personnellement les présidents centrafricain François Bozizé, béninois Boni Yayi, nigérien Mahamadou Issoufou, sénégalais Abdoulaye Wade, et burkinabé Blaise Compaoré. D’autres chefs d’Etat sont attendus pour la cérémonie qui doit avoir lieu ce 8 août 2011

Alassane Ouattara le président ivoirien sera présent à l’investiture d’Idriss Déby Itno. Pour rappel, le chef de l’Etat tchadien était membre du panel des cinq chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) chargé de trouver une issue pacifique à la crise postélectorale ivoirienne. Il avait également assisté à l’investiture du président Ouattara, le 21 mai dernier à Yamoussoukro.

Depuis janvier 2010, le Tchad et le Soudan se sont engagés dans un processus de normalisation de leurs relations après cinq ans de guerres par rébellions interposées. Leurs relations sont depuis au beau fixe. Les deux pays ont mis en place des patrouilles communes à leur frontière et ont expulsé de leur pays les chefs rebelles luttant contre le régime voisin. Omar el-Béchir est sous le coup de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour. Son arrestation dépend de la bonne volonté des Etats qui n’ont l’obligation de l’arrêter que s’il transite par leur territoire. Il s’était déjà rendu au Tchad à N’Djamena en juillet 2010 pour le sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) qui lui avait apporté leur soutien sur le dossier de la CPI. Le conflit du Darfour a fait en sept ans 300.000 morts selon les estimations de l’ONU -10.000 d’après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.

Investiture de Idriss Deby ce 8 août 2011
Journaldutchad.com)/n

Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara officiellement investi président de la République

Face à une forte représentation internationale, il a pris les commandes pour une difficile réconciliation

Depuis samedi 21 mai dernier, Alassane Ouattara est désormais pleinement président de la Côte d’Ivoire, mais il aura fort à faire pour rassembler et réconcilier, priorité pour un pays déchiré par six mois d’une sanglante crise post-électorale. « ADO », comme le surnomment ses partisans, assis sur son majestueux fauteuil présidentiel, et entouré dans la capitale politique d’une vingtaine de chefs d’Etat, dont le président français Nicolas Sarkozy, et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon: La fête avait tout d’un couronnement. Même s’il est aux commandes depuis plus d’un mois, « il fallait à Ouattara le sacre de l’investiture; d’une façon symbolique, il a maintenant l’autorité », explique un expert. L’intronisation a marqué l’épilogue de la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010, qui a conduit à la guerre dans le pays et à l’arrestation de l’ex-président le 11 avril. « La Côte d’Ivoire se réconcilie et se rassemble», a assuré le nouveau chef de l’Etat. Mais la tâche s’annonce ardue après six mois de violences qui ont fait près de 3.000 morts, selon le nouveau pouvoir. La sécurité reste un défi majeur. Elle incombe encore aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de M. Ouattara, c’est-à-dire aux ex-rebelles du Nord, qui à leur arrivée à Abidjan se sont livrés à des pillages massifs et sont parfois accusés de règlements de comptes. « Il n’y a pas plus de 20% des forces jadis loyales à Gbagbo qui sont revenues au travail », souligne l’expert, pointant l’immense chantier de la réorganisation des forces armées, sur fond de méfiance entre anciens ennemis. Alassane Ouattara a confié à son Premier ministre Guillaume Soro, « chef incontesté des FRCI », le soin de « régler ce problème », indique une source diplomatique africaine. Il dirigera, a priori jusqu’aux législatives prévues avant fin 2011, le « gouvernement d’union » attendu dans les prochains jours. Le nouveau président a souhaité que « des éléments modérés » du parti de M. Gbagbo l’intègrent, ce qui signerait de premières retrouvailles. Privé de l’essentiel de ses hauts cadres, en résidence surveillée ou en exil, en particulier au Ghana, le camp Gbagbo reste pour l’instant sans voix.

La reconstruction de la Côte d’Ivoire, longtemps le partenaire privilégié de la France en Afrique de l’Ouest, a été évoquée par les deux chefs d’Etat lors d’un petit déjeuner. Outre les questions économiques, la question de la sécurité a été abordée, M. Ouattara souhaitant des garanties sur le maintien du dispositif Licorne de l’armée française, dont les effectifs sont passés de 900 à 1.700 hommes au plus fort de la crise. La France s’est déclarée prête à contribuer à une refonte des forces de sécurité ivoiriennes, pour surmonter les divisions Nord-Sud qui les ont traversées depuis la tentative de coup d’Etat contre Laurent Gbagbo et la guerre civile de 2002-2003. Venu à la rencontre de la communauté française, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France garderait toujours des forces militaires en Côte d’Ivoire. « Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la protection de nos ressortissants », a-t-il dit lors d’un discours devant la communauté française d’Abidjan. Mais je veux que les choses soient claires entre nous. L’armée française n’est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que cela soit, (même) un gouvernement ami. Ce sont les Ivoiriens qui doivent choisir, a ajouté le chef de l’Etat, qui s’exprimait dans l’enceinte de la base française de Port-Bouët. « C’est important d’être ici, en Côte d’Ivoire, à côté du président Ouattara pour la démocratie et pour l’Afrique », a-t-il déclaré à sa descente d’avion. Lors de la cérémonie d’investiture, M. Ouattara a déclaré que le temps était venu de rassembler les Ivoiriens. « Célébrons la paix sans laquelle aucun développement n’est possible », a-t-il poursuivi, lançant un appel solennel à la réconciliation pour qu’émerge « un Ivoirien nouveau ». « La Côte d ‘Ivoire se réconcilie et se rassemble », a-t-il insisté.

Alassane Dramane Ouattara officiellement investi président de la République de la Côte d’Ivoire
abidjan.net )/n

Discours d’investiture du nouveau président américain

« Nous ne pouvons plus nous permettre d’être indifférents aux souffrances à l’extérieur de nos frontières »

« Chers compatriotes

Je suis ici devant vous aujourd’hui empli d’un sentiment d’humilité face à la tâche qui nous attend, reconnaissant pour la confiance que vous m’avez témoignée et conscient des sacrifices consentis par nos ancêtres.
Je remercie le président Bush pour ses services rendus à la nation ainsi que pour la générosité et la coopération dont il a fait preuve tout au long de cette passation de pouvoirs.
Quarante-quatre Américains ont maintenant prêté le serment présidentiel. Ils l’ont fait alors que gonflait la houle de la prospérité sur les eaux calmes de la paix. Mais il arrive de temps à autre que ce serment soit prononcé alors que s’accumulent les nuages et que gronde la tempête.
Dans ces moments, l’Amérique a gardé le cap, non seulement en raison de l’habileté ou de la vision de ses dirigeants, mais aussi parce que Nous le Peuple, sommes demeurés fidèles aux idéaux de nos ancêtres et à notre constitution.
Ainsi en a-t-il toujours été. Ainsi doit-il en être pour la présente génération d’Américains.
Nul n’ignore que nous sommes au beau milieu d’une crise. Notre nation est en guerre contre un vaste réseau de violence et de haine. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et à préparer la nation à une nouvelle ère. Des gens ont perdu leur maison ou leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé coûte trop cher. Nos écoles laissent tomber trop d’enfants et chaque jour apporte de nouvelles preuves que la façon dont nous utilisons l’énergie renforce nos adversaires et menace notre planète.
Ce sont les signes de la crise en termes statistiques. Mais, si elle n’est pas aussi tangible, la perte de confiance dans tout le pays n’en est pas moins profonde, nourrie de la crainte tenace que le déclin de l’Amérique soit inévitable et que la prochaine génération doive diminuer ses ambitions.
Je vous dis aujourd’hui que les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Mais, sache le, Amérique, nous le relèverons.

En ce jour, nous sommes réunis car nous avons préféré l’espoir à la peur, la volonté d’agir en commun au conflit et à la discorde.
En ce jour nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique.
Nous demeurons une jeune nation. Mais pour reprendre les mots de la Bible, le temps est venu de se défaire des enfantillages. Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération: la promesse de Dieu que nous sommes tous égaux, tous libres et que nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur.
Nous réaffirmons la grandeur de notre nation en sachant que la grandeur n’est jamais donnée mais se mérite. Dans notre périple nous n’avons jamais emprunté de raccourcis et ne nous sommes jamais contentés de peu. Cela n’a jamais été un parcours pour les craintifs, ceux qui préfèrent les loisirs au travail ou ne recherchent que la richesse ou la célébrité.
Au contraire, ce sont plutôt ceux qui ont pris des risques, qui ont agi et réalisé des choses – certains connus, mais le plus souvent des hommes et des femmes anonymes – qui nous ont permis de gravir le long et rude chemin vers la prospérité et la liberté.
Pour nous, ils ont rassemblé leurs maigres possessions et traversé des océans en quête d’une vie nouvelle.
Pour nous, ils ont trimé dans des ateliers de misère et colonisé l’Ouest. Ils ont connu la morsure du fouet et la dureté du labeur de la terre.
Pour nous, ils se sont battus et sont morts dans des lieux comme Concord et Gettysburg, en Normandie ou à Khe-Sanh (Vietnam, ndlr).
A maintes reprises ces hommes et ces femmes se sont battus, se sont sacrifiés, ont travaillé à s’en user les mains afin que nous puissions mener une vie meilleure. Ils voyaient en l’Amérique quelque chose de plus grand que la somme de leurs ambitions personnelles, que toutes les différences dues à la naissance, la richesse ou l’appartenance à une faction.
C’est la voie que nous poursuivons aujourd’hui. Nous demeurons la nation la plus prospère, la plus puissante de la Terre. Nos travailleurs ne sont pas moins productifs qu’au début de la crise. Nos esprits ne sont pas moins inventifs, nos biens et services pas moins demandés que la semaine dernière, le mois dernier ou l’an dernier. Nos capacités demeurent intactes. Mais il est bien fini le temps de l’immobilisme, de la protection d’intérêts étroits et du report des décisions désagréables.
A partir d’aujourd’hui, nous devons nous relever, nous épousseter et reprendre la tâche de la refondation de l’Amérique.
Où que nous regardions, il y a du travail. L’état de l’économie réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons – non seulement pour créer de nouveaux emplois mais pour jeter les fondations d’une nouvelle croissance. Nous allons construire les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui alimentent notre commerce et nous unissent.
Nous redonnerons à la science la place qu’elle mérite et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité des soins de santé et diminuer leur coût.
Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d’une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons.
Cela dit, il y a des gens pour s’interroger sur l’ampleur de nos ambitions, et suggérer que notre système n’est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l’imagination sert un objectif commun et que le courage s’allie à la nécessité.
Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c’est que le sol s’est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s’il fonctionne – s’il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu’ils peuvent se permettre et à une retraite digne. Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à des programmes.
Et ceux d’entre nous qui gèrent les deniers publics seront tenus de dépenser avec sagesse, de changer les mauvaises habitudes, de gérer en pleine lumière – c’est seulement ainsi que nous pourrons restaurer l’indispensable confiance entre un peuple et son gouvernement.
La question n’est pas non plus de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. Mais cette crise nous a rappelé que sans surveillance, le marché peut devenir incontrôlable, et qu’une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis. Le succès de notre économie n’est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l’étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent – non par charité mais parce que c’est la meilleure voie vers le bien commun.
En ce qui concerne notre défense à tous, nous rejettons l’idée qu’il faille faire un choix entre notre sécurité et nos idéaux. Nos Pères fondateurs, face à des périls que nous ne pouvons que difficilement imaginer, ont mis au point une charte pour assurer la prééminence de la loi et les droits de l’Homme, une charte prolongée par le sang de générations. Ces idéaux éclairent toujours le monde, et nous ne les abandonnerons pas par commodité.
A tous les peuples et les gouvernants qui nous regardent aujourd’hui, depuis les plus grandes capitales jusqu’au petit village où mon père est né (au Kenya, ndlr): sachez que l’Amérique est l’amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant.
Rappelez-vous que les précédentes générations ont fait face au fascisme et au communisme pas seulement avec des missiles et des chars, mais avec des alliances solides et des convictions durables. Elles ont compris que notre puissance ne suffit pas à elle seule à nous protéger et qu’elle ne nous permet pas d’agir à notre guise. Au lieu de cela, elles ont compris que notre puissance croît lorsqu’on en use prudemment; que notre sécurité découle de la justesse de notre cause, la force de notre exemple et des qualités modératrices de l’humilité et de la retenue.
Nous sommes les gardiens de cet héritage. Une fois de plus guidés par ces principes, nous pouvons répondre à ces nouvelles menaces qui demandent un effort encore plus grand, une coopération et une compréhension plus grande entre les pays.
Nous allons commencer à laisser l’Irak à son peuple de façon responsable et forger une paix durement gagnée en Afghanistan. Avec de vieux amis et d’anciens ennemis, nous allons travailler inlassablement pour réduire la menace nucléaire et faire reculer le spectre du réchauffement de la planète.
Nous n’allons pas nous excuser pour notre façon de vivre, ni hésiter à la défendre, et pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disons maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut pas être brisée; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons.
Nous savons que notre héritage multiple est une force, pas une faiblesse. Nous sommes un pays de chrétiens et de musulmans, de juifs et d’hindous, et d’athées. Nous avons été formés par chaque langue et civilisation, venues de tous les coins de la Terre. Et parce que nous avons goûté à l’amertume d’une guerre de Sécession et de la ségrégation (raciale), et émergé de ce chapitre plus forts et plus unis, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que les vieilles haines vont un jour disparaître, que les frontières tribales vont se dissoudre, que pendant que le monde devient plus petit, notre humanité commune doit se révéler, et que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle en donnant l’élan d’une nouvelle ère de paix.
Au monde musulman: nous voulons trouver une nouvelle approche, fondée sur l’intérêt et le respect mutuels. A ceux parmi les dirigeants du monde qui cherchent à semer la guerre, ou faire reposer la faute des maux de leur société sur l’Occident, sachez que vos peuples vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas détruire.
A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude, et en bâillonnant les opinions dissidentes, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer votre étau.
Aux habitants des pays pauvres, nous promettons de travailler à vos côtés pour faire en sorte que vos fermes prospèrent et que l’eau potable coule, de nourrir les corps affamés et les esprits voraces.
Et à ces pays qui comme le nôtre bénéficient d’une relative abondance, nous disons que nous ne pouvons plus nous permettre d’être indifférents aux souffrances à l’extérieur de nos frontières, ni consommer les ressources planétaires sans nous soucier des conséquences. En effet, le monde a changé et nous devons évoluer avec lui.
Lorsque nous regardons le chemin à parcourir, nous nous rappelons avec une humble gratitude ces braves Américains qui, à cette heure précise, patrouillent dans des déserts reculés et des montagnes éloignées. Ils ont quelque chose à nous dire aujourd’hui, tout comme les héros qui reposent (au cimetière national) à Arlington nous murmurent à travers les âges.
Nous les honorons non seulement parce qu’ils sont les gardiens de notre liberté, mais parce qu’ils incarnent l’esprit de service, une disponibilité à trouver une signification dans quelque chose qui est plus grand qu’eux. Et à ce moment, ce moment qui définira une génération, c’est précisément leur esprit qui doit tous nous habiter.


cepgl.blogspot.com)/n

Quoi qu’un gouvernement puisse et doive faire, c’est en définitive de la foi et la détermination des Américains que ce pays dépend. C’est la bonté d’accueillir un inconnu lorsque cèdent les digues, le désintéressement d’ouvriers qui préfèrent travailler moins que de voir un ami perdre son emploi, qui nous permet de traverser nos heures les plus sombres.
C’est le courage d’un pompier prêt à remonter une cage d’escalier enfumée, mais aussi la disponibilité d’un parent à nourrir un enfant, qui décide en définitive de notre destin.
Les défis face à nous sont peut-être nouveaux. Les outils avec lesquels nous les affrontons sont peut-être nouveaux. Mais les valeurs dont notre succès dépend, le travail, l’honnêteté, le courage et le respect des règles, la tolérance et la curiosité, la loyauté et le patriotisme, sont anciennes. Elles sont vraies. Elles ont été la force tranquille du progrès qui a sous-tendu notre histoire. Ce qui est requis, c’est un retour à ces vérités. Ce qui nous est demandé maintenant, c’est une nouvelle ère de responsabilité, une reconnaissance, de la part de chaque Américain, que nous avons des devoirs envers notre pays et le monde, des devoirs que nous n’acceptons pas à contrec ur mais saisissons avec joie, avec la certitude qu’il n’y a rien de plus satisfaisant pour l’esprit et qui définisse notre caractère, que de nous donner tout entier à une tâche difficile.
C’est le prix, et la promesse, de la citoyenneté.
C’est la source de notre confiance, savoir que Dieu nous appelle pour forger un destin incertain.
C’est la signification de notre liberté et de notre credo, c’est la raison pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants de toutes les races et de toutes les croyances peuvent se réjouir ensemble sur cette magnifique esplanade, et pour laquelle un homme dont le père, il y a moins de 60 ans, n’aurait peut-être pas pu être servi dans un restaurant de quartier, peut maintenant se tenir devant vous pour prêter le serment le plus sacré.
Donc marquons ce jour du souvenir, de ce que nous sommes et de la distance que nous avons parcourue. Aux temps de la naissance des Etats-Unis, dans les mois les plus froids, un petit groupe de patriotes s’est blotti autour de feux de camp mourants, au bord d’une rivière glacée. La capitale fut abandonnée. L’ennemi progressait. La neige était tachée de sang. Au moment où l’issue de notre révolution était la plus incertaine, le père de notre nation (George Washington, nldr) a donné l’ordre que ces mots soient lus:
« Qu’il soit dit au monde du futur, qu’au milieu de l’hiver, quand seul l’espoir et la vertu pouvaient survivre, que la ville et le pays, face à un danger commun, (y) ont répondu ».
O Etats-Unis. Face à nos dangers communs, dans cet hiver de difficultés, rappelons-nous ces mots éternels. Avec espoir et courage, bravons une fois de plus les courants glacés, et supportons les tempêtes qui peuvent arriver. Qu’il soit dit aux enfants de nos enfants que lorsque nous avons été mis à l’épreuve, nous avons refusé de voir ce parcours s’arrêter, nous n’avons pas tourné le dos ni faibli. Et avec les yeux fixés sur l’horizon et la grâce de Dieu, nous avons continué à porter ce formidable cadeau de la liberté et l’avons donné aux générations futures. »


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Scènes de vie au Cameroun pendant l’investiture de Barack Obama!

Notre reporter a sillonné quelques débits de boisson et salons de coiffures pendant la cérémonie

« Georges Bush doit aller se reposer. Il a déjà fait trop de mal aux gens. C’est un sanguinaire! « , lance un quinquagénaire au premier rang, derrière une bouteille de bière. A 17h dans ce bar situé non loin de l’agence de l’agence Stella Voyage près du stade Omnisport, l’ambiance autour de l’écran est comparable à celle des jours de grands matchs des Lions indomptables. Grands et petits, hommes et femmes sont mobilisés pour suivre en direct l’investiture du premier président noir américain, Barack Obama. Et des imprécations ne cessent de pleuvoir contre le désormais ex-président américain. C’est le cas d’un jeune qui ne tarde pas à se libérer de cette phrase : « Bush va le regretter un jour il a fait couler le sang de plusieurs personnes. J’espère même que la Cour Pénale Internationale va l’appréhender, puisqu’il a lui-même avoué n’avoir pas découverts les armes qui ont justifié l’intervention américaine en Irak « .
Malgré l’étroitesse du bar et la poussière soulevée par les voitures à leurs passages; la satisfaction et la joie sont néanmoins perceptibles sur les visages. Car pour beaucoup de gens, ceci est le rêve est devenu réalité. C’est pourquoi chacun a tenu à vivre cet événement pour confirmer que Barack Obama est réellement devenu le président de la plus grande puissance du monde. Ngo François Martin, agent d’entretien à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen de souligner : »je suis venu au bar parce que l’ambiance ici est différente et on a la possibilité de discuter avec tous. Ça me permet d’enrichir les informations que j’ai sur Barack Obama et sur les américains ». Assis pour certains; bouteilles de bière sur la table, debout pour d’autres; bouteilles de bières à la main, tous ont le regard fixé sur le petit écran leurs permettant de vivre l’événement en direct de Washington. Ici, les commentaires vont bon train. Joël, étudiant en histoire, affirme avec assurance: « En tant qu’Africain, Barack Obama va lutter contre le racisme, le terrorisme,la pauvreté en Afrique et aussi l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et l’Afrique et le Cameroun en particulier. Et s’agissant du paludisme dont on a découvert le vaccin mais on ne peut le multiplier, je sais qu’il va tout faire pour débloquer la situation ». Point de vue partagé par Abanda Paul homme d’affaire qui affirme : »Je suis intéresse par cette cérémonie parce que Barack Obama est le tout premier Africain à avoir bouleversé l’histoire du monde ». Et les commentaires peuvent aussi par moment aller dans tous les sens, la boisson aidant: « Je soutient Barack Obama premièrement parce qu’il est camerounais », nous confie Léonard Nguiamba, la trentaine sonnée, une bouteille de bière en main. Pour cet habitant du quartier Omnisport, les parents de Barack Obama vivent au cameroun. « J’aurais pu aller suivre l’investiture aux Etats -unis si je le voulais. Il suffisait simplement que je le bipe ». S’agissant de ses attentes vis-à-vis du nouveau chef de l’exécutif américain, Léonard soutiens: « Obama va faire mieux que les blancs qui viennent seulement nous tromper et s’en aller. Surtout qu’il est né camerounais; donc, c’est un peu ça. Vous voyez un peu! »; et il se justifie: »Barack Obama est de père originaire d’Akom II et sa mère vient d’un village environnant ».

Attroupement devant les postes de tv
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Espoir
Autre lieu, même ambiance, dans un salon de coiffure de la place. Ici, malgré l’étroitesse du salon, les jeunes ont majoritairement rempli la salle. Et une seule question leur taraude l’esprit : Obama sera-t-il hauteur des changements en Afrique? L’un d’eux fini par poser la question à un voisin. Celui-ci de répondre:  » je pense qu’il sera à la hauteur. On peut vraiment espérer beaucoup de choses de lui parce premièrement, les noirs ne sont pas aussi cruels que les blancs ». Un autre jeune de remarquer que le nouveau président américain est très beau. Et tout le monde d’acquiescer. Certains d’estimer que la race noire est incontestablement la plus belle; et la conversation de s’étirer vers un sondage de beauté. « Les plus beaux du monde ce sont les noirs. Regarder toutes ces stars sexys comme Beyonce, P Diddy, Uhser, Alicia Keys. »Mais au-delà de tout, ils pensent au fond d’eux-mêmes que Barack Obama étant l’incarnation du changement, il changera l’Afrique.
Peu après l’investiture de Barack Obama, vers 19h, les commentaires se poursuivent dans les rues de Yaoundé. Et le sujet qui semble revenir, c’est celui relatif aux espoirs des yaoundéens. Mais les ardeurs semblent aujourd’hui plus calmées. « Je craints pour ceux qui croient totalement en Barack Obama. Car ils risquent d’être désagréablement surpris » affirme madame Yomi Rosine étudiante en pleine conversation avec une amie. « Ce n’est que le président des Etats-Unis. Et en tant que tel, il ne peut que défendre les intérêts de son pays. Les Africains en général et les Camerounais en particulier doivent cesser de fonder tous leurs espoirs sur les autres », observe t’elle.

Habitants de Yaoundé
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