Le Cameroun veut rendre l’accès à l’enseignement secondaire équitable

C’est l’information principale de la session du Comité de pilotage pour le développement de l’enseignement secondaire (…) tenue le 28 février.

 

Le comité de pilotage du Padesce (Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Secondaire et des Compétences pour la Croissance et l’Emploi) s’est réuni hier, 28 février 2023 à Yaoundé. Il s’agit d’une initiative du gouvernement et de la Banque mondiale.

Ce qu’il faut retenir de ces rencontres, c’est la proposition d’améliorer l’accès équitable à un enseignement secondaire général de qualité en mettant l’accent sur les filles. En outre, les participants ont souligné la nécessité de mettre l’accent sur l’adéquation de l’offre de formation technique et professionnelle aux besoins du marché du travail.  Selon les spécialistes, au Cameroun, il existe un écart entre les sexes dans l’éducation dans le secondaire au Cameroun, les garçons (Taux de scolarisation 48,60 %) étant plus susceptibles d’être scolarisés que les filles (Taux de scolarisation 42,45 % ).

Pour expliquer cela, ils laissent entendre que ça peut être dû à divers facteurs, notamment le mariage précoce, la grossesse et les tâches ménagères. Grace au Padesce l’amélioration des compétences des filles à l’éducation est essentielle pour parvenir à l’égalité des sexes au Cameroun.

Elle a été mise en place en 2021. A travers elle, il est question de réfléchir sur la réforme du sous-système de l’enseignement secondaire et du système de développement des compétences techniques et professionnelles.

Les travaux depuis hier sont co-présidés par le ministre des Enseignements secondaires, Pr Nalova Lyonga et le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary.

C’était également l’occasion pendant ce séjour d’apprécier les résultats obtenus en 2022 et proposer ensemble les actions à mettre en œuvre en 2023 pour l’amélioration du système de compétences dans nos écoles au Cameroun.

Cameroun : Issa Tchiroma Bakary dénonce les jeux troubles des entreprises

Sur les quelque 14 000 employés étrangers enregistrés au Cameroun, seuls 4 000 disposent d’un visa de travail. Les

 

Le Cameroun compte près de 14, 000 employés étrangers. Mais seuls 10 000 d’entre eux travaillant dans des entreprises publiques et semi-publiques ainsi que dans le secteur privé, sont en situation irrégulière.

Le ministre camerounais de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, multiplie les sorties dénonçant le jeu trouble des employeurs. Le 8 février dernier, à Douala, il est allé sensibiliser les entreprises dans la perspective d’une application intégrale des dispositions réglementaires, notamment l’article 22 alinéas 1, 2 et 3 de la loi de finances 2023, qui prévoit l’apposition d’un prélèvement sur le coût du visa de travail sur les contrats de travail des travailleurs étrangers.

Le Minefop n’a pas manqué de souligner sa gêne vis-à-vis des entreprises à propos des quotas officiels de main-d’œuvre étrangère. Les entreprises chinoises et indiennes sont particulièrement visées par cette campagne, notamment celles actives dans les grands projets d’infrastructures du gouvernement dont l’impact sur la lutte contre le chômage n’est pas vraiment perceptible depuis 2010.

Sur ce dernier point, les autorités camerounaises reconnaissent qu’il existe un énorme déficit de compétences locales par rapport aux normes internationales requises. Cette réalité rend impossible la mise en œuvre de la fameuse stratégie publique de « camerounisation » des emplois.

Malgré la volonté et la détermination du gouvernement de réserver les visas au personnel étranger en priorité au personnel de 10ème catégorie et plus, qui a la capacité d’assurer un transfert de technologie et de compétences aux nationaux, et d’accorder exceptionnellement des visas aux techniciens, manœuvres, ouvriers de manière contrôlée, pour des durées déterminées avec des mécanismes de remplacement des étrangers par des nationaux, le Minefop se heurte au problème du déficit de compétences nationales dans les domaines d’activités créateurs d’emplois.

Cameroun : 358 000 emplois créés en 2021 selon le gouvernement

Il s’agit des chiffres collectés par l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle.

Le 15 juin 2022, Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle a présidé l’atelier de dissémination de la note de conjoncture sur la création d’emplois au Cameroun.

Il en ressort que, 358 247 emplois modernes ont été créés en 2021, soit plus de 28 000 en 2021 où le chiffre était à 330 903. Cette revalorisation est évaluée à 8% de plus.

«  Ce que la note de conjoncture  permet de voir, c’est qu’il y a eu un effort en termes de créations d’emplois dans le secteur moderne mais il y a eu perte aussi. Ce qu’il faut retenir comme facteur positif c’est qu’en comparant 2021 à 2020, les pertes ont été maitrisées », a souligné Ali Madaï Boukar, spécialiste emploi et développement productif à l’équipe d’appui technique de l’OIT au travail décent pour l’Afrique Centrale.

Par ailleurs, il s’est dit que, le secteur primaire a le plus recruté, avec une proportion de 48,40% et le tertiaire est à 37,80% avec une forte concentration dans les branches commerce de gros et de détail, restaurants et hôtels. Le secteur secondaire quant à lui est à 13,80%.

Concernant les emplois perdus, la note de conjoncture indique que, 17 141 emplois ont été perdus contre 102 039 en 2020. Concrètement, il s’agit de 16 307 pour les entreprises du secteur moderne e l’économie. 84 dans les collectivités territoriales décentralisées, 460 dans les coopératives, 81 dans les ONG et 209 dans les programmes et projets d’insertions.

Cameroun : le ministre Issa Tchiroma n’est pas mort !

Un fake news circule sur les réseaux sociaux depuis quelques heures annonçant le décès du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle. Or il n’en est rien, confient des proches.

 

 

 

Issa Tchiroma n’est pas mort, mais il va mal  ! Contrairement à une fausse information sur son décès, (pompeusement) signée du lanceur d’alerte Boris Berthold, qui nie avoir donné une telle nouvelle. Berthold associe d’ailleurs sa voix au démenti de ce canular.

Un échange téléphonique avec le député Salmana, et dont l’audio fait le tour sur la toile témoigne davantage que le président du Front national pour le salut du Cameroun est en vie.

Néanmoins, un proche du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, nous certifie que ce dernier a subi une opération médicale ce 13 décembre 2021 dans un hôpital en France où il est évacué. 

Notre source révèle que ce matin le ministre a traversé une zone de frayeur avant d’être opéré. Il aurait même passé un coup de fil à l’un de ses frères pour demander pardon pour des fautes commises, ajoutant que la suite de ses jours est incertaine. Ce qui aurait déclenché la panique au sein de la famille.

Issa Tchiroma est ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) depuis le réaménagement gouvernemental de 2019, après dix ans passés au ministère de la communication. Son parti politique se revendique proche du pouvoir de Yaoundé.

 

 

 

Cameroun : la Ligue du Grand Nord tance durement Issa Tchiroma et fait des précisions à propos du mémorandum d’avril dernier

Beaucoup de réactions ont suivi la publication du mémorandum du groupe baptisé « Ligue du Grand Nord » (LGN). Si certains l’ont attribué  au Mouvement pour la renaissance du Cameroun du Pr Kamto Maurice, d’autres ont déclaré que les membres de la LGN n’ont aucune légitimité pour parler au nom du septentrion. Dans une autre sortie parue ce 9 juin 2020, les auteurs reviennent à la charge, toujours dans les colonnes du quotidien Le Jour. Issa Tchiroma, homme politique,  ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, est particulièrement ciblé.

Voici l’intégralité de la sortie de la LGN

La Ligue du Grand Nord répond à M. Issa Tchiroma Bakary

Il y a un mois, plus exactement le 28 avril  2020, la LIGUE DU GRAND NORD (LGN) signait son premier mémorandum. Une analyse froide et sans complaisance de la déliquescence de la partie septentrionale du Cameroun. Au-delà de la décadence sociale et économique du Grand Nord, la LIGUE annonçait, afin que nul n’en ignore, sa volonté de compagnonner politiquement désormais avec le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) du Pr. Maurice KAMTO. Une plateforme de conquête et de partage de pouvoir est en cours de finalisation.

Dès la parution de ce mémorandum dans les colonnes du quotidien Le Jour (édition du 28 avril 2020) et sur certaines plateformes numériques, une flottille de ressortissants du Septentrion et malheureusement toujours les mêmes, dont l’unique qualité est le déni permanent des réalités, a crié au loup. Le virement de bord de la majorité électorale du Cameroun est un sacrilège pour cette caste de privilégiés et serviteurs aveugles du système en place.

De l’escadre des ressortissants du Septentrion qui se nourrissent du sang du Grand Nord pour  exister, deux ont particulièrement retenu l’attention de la LIGUE : le président de la lilliputienne formation politique, Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), qui en réalité devrait l’appelait FSNB pour Front pour le Salut National de Biya …

Le cartel des fils perdus du Septentrion

Ainsi donc, dès la parution du premier Mémorandum de la LIGUE, L’œil du Sahel a dégainé le premier en offrant ses pages à un cartel des fils perdus du Septentrion. Amnésiques sur le larmoyant sort de leurs congenères du Grand Nord, ils n’ont retenu du mémorandum que la perspective de l’alliance avec le MRC. A cet effet, le journal de la Nouvelle Route Bastos a renommé les revendications de la LIGUE « Le Mémorandum du MRC », ce qui n’est guère malin. Car, par ce titre, il récuse explicitement à tout Nordiste l’aptitude intellectuelle de formuler une revendication sociale ou politique… Nous ne reviendrons pas ici sur le ton très peu mesuré du dossier de l’œil du Sahel, pas du tout ouvert aux propos contradictoires, bien pire, mettant en avant une seule lecture des faits.

Croyant solidifier son argumentaire contre le « Mémorandum de la Ligue », l’œil du Sahel, dans son édition du 04 mai dernier, ouvre ses pages à l’affidé des fossoyeurs du Septentrion et président du confidentiel parti politique, FSNC, M. Issa TCHIROMA BAKARY. Choix doublement contestable. Politiquement d’abord, car le parti du pompier de ce dernier vient de réaliser un résultat asymptotique dans le Grand Nord lors des élections municipales et législatives du 09 février passé. Les chiffres des législatives sont cruels pour M. Issa TCHIROMA BAKARY. Sur 1 298 942 suffrages exprimés dans le Grand Nord, le FNSC n’a recueilli que 107 000 voix soit 8,14%. Ensuite, sur un plan purement humain, déconsidéré par une bonne frange des ressortissants du Septentrion, M. Issa TCHIROMA BAKARY est perçu comme une marionnette du régime BIYA qui a pour mantra : mensonge et parjure.

Quel crédit accorder donc aux déclarations du président du FNSC ? Lui qui ne doit sa légitimité qu’à son statut précaire de membre du gouvernement. Une posture qui lui confère des avantages indus et des moyens illicites de s’entourer d’un aréopage de courtisans et de flatteurs. Rien d’étonnant, quand on sait que l’indigence ambiante favorise l’éclosion de ce type de militantisme intéressé et mercantile dans le Grand Nord. Des militants volatiles, qui inéluctablement s’envoleront vers d’autres cieux plus éclairés, une fois qu’il sera déchargé de son poste ministériel.

La lessiveuse et l’imposteur

Qu’a donc dit le futur-ex ministre camerounais de l’Emploi à L’œil du Sahel ? Il est important de noter d’emblée l’imposture de M. Issa TCHIROMA BAKARY qui s’octroie la légitimité de parler au nom du Septentrion. « En ma qualité de conseiller municipal élu, j’ai la légitimité de parler au nom du Grand Nord ». Bien-sûr M. le conseiller municipal de Garoua 1er ! Si tous les conseillers municipaux parlaient au Nom du Grand Nord, il est évident que votre seule voix ne puisse être audible ou qu’elle ne fasse pas autorité dans une région où votre micro parti n’a pu investir qu’une liste insignifiante des conseillers municipaux.

  1. Issa TCHIROMA BAKARY, la Ligue du Grand Nord espérait vous lire sur les différents griefs mis en exergue dans le mémorandum. Des faits fondés et vérifiables. Puissions-nous vous les rappeler ?
  • Inégalité de répartition de sièges de députés et du nombre de communes, qui ne tiennent compte ni du nombre d’habitants, ni de l’étendue des circonscriptions ;
  • Populations meurtries par l’insécurité permanente et grandissante, due aux terroristes de Boko Haram, et aux phénomènes de prises d’otages avec demandes de rançons ;
  • Désert médical ;
  • Insuffisance voire absence d’eau potable et d’électricité particulièrement dans les zones rurales ;
  • Dégradation constante du réseau routier ;
  • Insuffisance d’établissements scolaires, et d’infrastructures universitaires ;
  • Déficit criard d’enseignants du primaire, du secondaire et du Supérieur
  • Suppression de la liaison aérienne à destination du Grand Nord ;
  • Très faible représentation dans la fonction publique et dans le corps des forces de défense et de sécurité ;
  • Marginalisation dans les nominations aux hautes fonctions de l’administration ;
  • Non-respect de l’équilibre régional dans les grandes écoles ;
  • Absence d’entreprises publiques de développement…

La liste des problèmes du Grand Nord sont innombrables et chroniques. En réalité, ces problèmes ressemblent à s’y méprendre à ceux énumérés dans le mémorandum de 2004 du Grand Nord, dont vous étiez l’un des rédacteurs. 2004, rédacteur de Mémorandum et 2020, fossoyeur du même Mémorandum. C’est vrai que vous n’êtes plus à une contradiction près.

Le paradoxe du syndrome de Stockholm

  1. Issa TCHIROMA BAKARY seriez-vous de ceuxlà qui pensent toujours qu’il y a des ressortissants du Septentrion à part entière et d’autres entièrement à part ? S’il y a une permanence chez le ressortissant du Grand Nord, à qui vous refusez toute forme de revendication sociale ou politique, c’est sa mémoire. Elle est infaillible, ineffaçable et insubmersible. Elle n’est vraisemblablement pas faite de la même matière que la vôtre. Vous, victime du délit de faciès en avril 1984. Injustement arrêté et embastillé sans jugement pendant près de 7 ans. Vous, qui aviez subi les pires humiliations en prison et qui avez miraculeusement a échappé à la mort. Certains de vos codétenus n’ont malheureusement pas eu la chance de survivre à l’élimination programmée des cadres et hauts gradés du Septentrion. Vous, qui à la faveur de la loi d’amnistie votée à l’époque, aviez choisi de militer activement au sein de l’opposition camerounaise. Vous, qui lors des Villes Mortes, battiez le pavé à Garoua. Comment en êtes-vous arrivé à jeter aux orties vos engagements en foulant au pied et votre honneur et votre dignité pour des intérêts bassement matériels. La simple évocation du syndrome de Stockholm ne saurait expliquer votre amnésie. En acceptant un strapontin auprès de votre geôlier, nul besoin de vous dire que la fin de la partie sera aussi douloureuse que vos 7 années au bagne. Il faudra qu’un jour, vous rendriez compte du projet Télévision Numérique Terestre (TNT). Tout comme, un beau matin, on devra reparler des indemnisations du crash du Nyong.

Les fleurs du silence

Contrairement à vous, vos camarades de jeu ont tôt fait de se taire. Bello Bouba Maïgari, Dakolé Daissala, Garga Haman Adji, Hamadou Moustapha ont compris que les mots que l’on n’a pas dits sont les fleurs du silence. A l’orée des années 1990, les uns et les autres avaient fondé des partis politiques dont la seule constance à ce jour est leur longévité au poste de président. Jouir des avantages que leur confère le système BIYA est désormais leur seule raison de vivre. Inamovibles hauts cadres de l’administration camerounaise depuis l’époque d’Ahmadou Ahidjo, ils ne se soucient ni de leur région nide la relève politique. La décrépitude politique du Septentrion n’a d’égal que le mépris de l’Homme du Renouveau pour ses fils et filles. Seule grande région du Cameroun, où une bonne demi-douzaine de ministres détient les mêmes portefeuilles ministériels sans discontinuer depuis une quinzaine d’années. Dans la même logique, la présidence de l’Assemblée Nationale et celle du Conseil Economique et social, fonction vide de toute substance, sont abandonnées depuis une trentaine d’années à deux octogénaires honnis par la jeunesse du Grand Nord.

Autres abonnés absents, les parlementaires du Grand Nord qui concourent de leur plein gré à la validation des projets structurants au profit des autres régions que les leurs. Pour la Ligue du Grand Nord, l’asservissement du Septentrion doit cesser. La majorité électorale du Cameroun n’accepte plus la déchéance sociale, économique et politique dans laquelle M. Issa TCHIROMA BAKARY et compagnons l’ont plongé. Elle n’entend plus être simplement un vivier électoral du régime BIYA, dont on ne se rappelle de l’importance que tous les 7 ans, quand vient l’élection présidentielle.

S’inspirant de la citation d’Abraham LINCOLN, nous disons « On peut tromper une partie du Grand Nord tout le temps et tout le Grand Nord une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le Grand Nord tout le temps ». Le Septentrion camerounais n’étant la propriété d’aucun parti politique, libre désormais à chaque ressortissant du Grand Nord d’exprimer son choix politique. Libre à lui d’aller vers la formation politique susceptible  de transformer sa vision de la société camerounaise en réalité. Dans cette perspective, les pourparlers en cours avec les dirigeants du MRC sont pour la LIGUE un grand pas vers un CAMEROUN NOUVEAU ET FEDERAL. Pour la LIGUE, le fédéralisme est une opportunité de développement du Septentrion par le Septentrion. La décentralisation de façade du régime BIYA, dont le but est de pérenniser l’emprise de Yaoundé sur les régions est contre-productive pour le Grand Nord.

Pour La Ligue du Grand Nord :

– BAWA Paul

– KINGUI Fadimatou epse Dahirou

– AHMADOU Abdoulaye

– DAYAN Jean-Jacques

Publié dans  Le Jour du mardi 9 juin 2020

 

Communication gouvernementale : Emmanuel Sadi, un diplomate peu diplomate

Le nouveau ministre de la Communication cherche encore ses marques dans une administration désormais en pointe dans la défense et la préservation des intérêts du pouvoir de Yaoundé.

Comment faire du Tchiroma sans faire du Tchiroma ? René Emmanuel Sadi croyait avoir trouvé la formule lorsqu’il annonce le 8 janvier (seulement 4 jours après avoir été nommé ministre de la Communication) : « notre mission n’est pas de verser dans la propagande, mais de convaincre nos compatriotes du bien-fondé de la politique définie par le chef de l’État ». Le nouveau ministre qui dézingue implicitement son prédécesseur. Des observateurs jugent l’attaque peu diplomatique pour cet ancien diplomate.

L’homme est en effet un produit de l’Institut des relations internationales du Cameroun. Après un passage au ministère des Relations extérieures et à l’ambassade du Cameroun au Caire, René Emmanuel Sadi est nommé en 1985 Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.

Succéder à 10 ans d’exubérance

Très proche du président Paul Biya depuis lors, le ministre plénipotentiaire va occuper des postes prestigieux et d’influence. Le dernier étant celui de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du 9 décembre 2011 au 2 mars 2018, date à laquelle il est mis à la périphérie des affaires. Nommé ministre chargé de mission à la présidence de la République.

De nouveau à la tête d’un département ministériel avec portefeuille depuis le 4 janvier 2019, René Emmanuel Sadi semble montrer qu’il en veut. Au point de tacler son prédécesseur Issa Tchiroma Bakary accusé, à tort ou à raison, d’avoir été un peu trop vocal et exubérant durant les 10 années passées à ce poste.

Toujours est-il que le ton est donné. René Emmanuel Sadi veut rompre avec une certaine idée de la communication gouvernementale. « Au ministère de la Communication, nous avons une responsabilité majeure dans la vie nationale. Il s’agit de travailler à la défense de l’administration et de la politique définie par le président de la République. Pour cela, il s’agit de donner plus de visibilité à cette politique, de mieux la faire connaître à la population ». Issa Tchiroma a dû apprécier ce manque de tact de la part du diplomate.

Sortie manquée

Les évènements vont rapidement donner l’occasion à René Emmanuel Sadi d’endosser pleinement le rôle de porte-parole du gouvernement et d’éprouver sa nouvelle philosophie de la communication gouvernementale. Pas de tour de chauffe donc pour l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (âgé aujourd’hui de 71 ans) qui, le 26 janvier dernier, doit mettre sur pied une communication de crise.

Ce jour-là, le ministre Sadi tient une conférence de presse façon Issa Tchiroma Bakary dont il veut se démarquer. Mais il apparaît très effacé à côté d’un Paul Atanga Nji (actuel ministre de l’Administration territoriale) électrisé par son désir d’en découdre avec les marcheurs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.

De cette première sortie (manquée ?) dans ses nouveaux habits de porte-parole du gouvernement, l’on ne retiendra que cette déclaration : « aucun coup de feu à balle réelle n’a été tiré » par les forces de l’ordre sur les manifestants. Dans son style, cet originaire de Yoko (département du Mbam et Kim, Centre) réussit à éviter les coups de menton et la truculence qui étaient devenus si familiers à l’ancien occupant du poste.

Mais pour quelques jours seulement. Car le 1er février, René Emmanuel Sadi, se fend d’une sortie qui va laisser une partie de l’opinion baba du cortex.

Ne pas assumer la propagande

Appelé à communiquer sur les évènements qui ont abouti à l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto et au cours desquels deux journalistes en couverture sont arrêtés et détenus au secret, le nouveau « Mincom » déclare sur les antennes de RFI : « les journalistes ne sont pas au-dessus des lois. Les deux journalistes n’ont certes pas commis des délits de presse, mais ce sont des citoyens qui ont participé à des manifestations non autorisées. Je peux vous garantir qu’ils passeront également à l’audition, devant les juridictions compétentes. Et ce sont ces juridictions compétentes qui vont statuer sur leur sort ».

Tollé dans l’opinion, où certains se prennent à regretter une époque de la communication gouvernementale. Mais René Emmanuel Sadi peut-il vraiment communiquer pour le pouvoir en place sans flirter avec la propagande ? Pour l’heure, ce n’est pas gagné.

Présidentielle 2018 : questions autour du don d’Issa Tchiroma à Garoua

Les 1000 tables bancs offerts par le président du Fsnc à Garoua font planer le spectre d’un achat des consciences des électeurs durant la présidentielle. Une pratique bien connue dans le milieu politique camerounais.

Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a tenu un meeting «de remerciement et de soutien à la candidature du président Paul Biya» samedi dernier à Garoua. Devant une foule que les organisateurs évaluent à environ 10.000 personnes, le président national du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) a réitéré son «soutien total au candidat du Rdpc», promettant que «pas une voix ne lui échappera dans la région du Nord». Le meeting de Garoua a été marqué par la présence de Joseph Le et Gregoire Owona, deux ministres et hauts cadres du Rdpc. Mais le public présent a surtout retenu l’impressionnant don qui a été fait par le président national du parti hôte, le Fsnc.

A la fin d’un discours prononcé pendant près d’une heure de temps, en effet, Issa Tchiroma a solennellement annoncé qu’un millier de tables bancs seront mis à la disposition des écoles de deux départements. «Nous donnons 500 tables bancs au département de la Benoue et 500 autres à celui du Mayo Louti. Et ce n’est qu’une mise en bouche, car nous allons revenir les jours prochains pour apporter encore plus pour notre campagne porte à porte», a affirmé Issa Tchiroma. Une action qui semble tirer  sa raison d’être de la nature même de cette élection, qu’il qualifie de «difficile». « C’est la campagne la plus difficile de la carrière de Paul Biya (…), les ministres sont venus ici parce qu’il y a péril en la demeure», a-t-il ajouté.

Pour certains acteurs de la vie politique, les déclarations d’Issa Tchiroma augurent un achat de conscience des électeurs. Une pratique connue dans le milieu politique camerounais, et très souvent décriée. « C’est une mauvaise pratique qui est entrée dans nos habitudes en raison de la précarité dans laquelle vivent certains électeurs », explique Ginette N., une électrice. « Le vote est une décision importante qui a des répercussions sur la vie de toute une nation, il est donc dangereux de le faire, sous l’influence d’un kilogramme de maquereau ou de riz », ajoute-t-elle.

Selon l’article 289 du code électoral, des peines sont prévues par l’article 123-1 du Code Pénal contre celui qui « par dons, libéralités, faveurs, promesses d’octroi d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, obtient leur suffrage soit directement, soit par l’entremise
d’un tiers ». Il en est de même pour tous ceux qui « acceptent ou sollicitent des candidats des dons, libéralités, faveurs ou avantages», dans l’optique de leur accorder un vote favorable.

Il est difficile de savoir si cette disposition fera disparaître définitivement les fameuses distributions de «maquereaux» et de «riz». L’on sait néanmoins que la loi est intransigeante, et que des dénonciations ne sont pas à exclure.

 

Rentrée en zone anglophone : Issa Tchiroma fait le bilan

Dans un communiqué rendu public hier, le ministre de la Communication est revenu sur les différents incidents enregistrés pendant les premiers jours de classe en zone anglophone.

Attaques d’écoles, enlèvements, meurtres…de nombreux incidents ont émaillé la rentrée scolaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans une communication y relative, le ministre Issa Tchiroma Bakary a dressé un bilan des violences enregistrées, et a transmis le message de compassion du président de la République.

Le porte-parole du gouvernement rapporte ainsi l’assassinat du directeur d’une école à Bamali dans le département du Ngoketunja, puis l’attaque du collège presbytérien pour filles de Bafut dans la Mezam, avec l’enlèvement de six élèves et du principal dudit établissement. Ces deux événements survenus le lundi 3 septembre dans le Nord-Ouest, ont amené les apprenants à déserter les campus.

Les violences se sont poursuivies le mardi 4 septembre avec l’attaque du lycée de Melim dans la ville de Kumbo par une dizaine d’individus. Le même jour, le collège Saint Joseph Sasse de Buea (Sud-Ouest) subissait lui aussi une attaque, repoussée par les forces de défense. Dans le même temps, l’économe du collège Oberta de Kumbo, qui se rendait à son lieu de service, a été attaqué et ses effets ont été emportés par ses agresseurs.

Dans la matinée de mercredi, journalducameroun.com a appris que le principal du collège presbytérien pour filles de Bafut a été libéré, avec des marques de tortures sur le corps. Il a été conduit dans une formation hospitalière, où il a reçu des soins. Sa vie est désormais hors de danger.

Le ministre Issa Tchiroma affirme que le président de la République a ordonné que des mesures soient prises pour accompagner les victimes de ces attaques, et adresse ses sincères condoléances aux familles des personnes tuées.

 

 

 

Exaction présumée de soldats : Maurice Kamto s’insurge, Issa Tchiroma relativise

Le candidat du MRC à la prochaine présidentielle et le ministre de la Communication sont tous les deux revenus sur cette affaire qui défraie la chronique au Cameroun, dans deux communications distinctes ce 13 août 2018.

«Il est urgent que l’Etat du Cameroun dissocie son image de celle de quelques éléments qui ont posé des actes insoutenables et inacceptables!» C’est en ces termes que le Pr Maurice Kamto, candidat à l’élection présidentielle, s’est prononcé sur l’arrestation de sept soldats de l’armée camerounaise dans le cadre de l’enquête instruite par le président de la République, à la suite de la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant des exécutions sommaires de civils dans l’Extrême-nord du pays.

Pour le président du MRC, il est nécessaire que cette enquête établisse les responsabilités à la base comme au sommet de la hiérarchie militaire. «Il ne faut pas que les lampistes payent pour tout le monde. On doit aller au-delà des responsabilités des chefs militaires. Il faut aller un peu plus loin, il faut interpeller le ministre de la Défense, c’est de la responsabilité du chef de l’Etat. Il doit lui demander ce qui s’est passé».

Maurice Kamto rejoint ainsi la liste de ceux qui s’en prennent à l’attitude du gouvernement après la diffusion de cette vidéo sur la toile. Un avis que ne partage pas forcément le ministre Issa Tchiroma Bakary, qui estime que la réaction du gouvernement était correcte.  «J’ai eu à intervenir au nom du gouvernement pour dire que nous ne nous reconnaissions pas dans ces deux militaires qui n’arboraient pas les tenues connues de notre armée (casques, gilet pare-balle et chaussures de type ranger). Mais que le président de la République, chef des armées, a instruit qu’une expertise soit mise en place pour éventuellement établir la responsabilité des uns et des autres», explique-t-il.

Alors que le Pr Maurice Kamto réclame qu’une «commission d’enquête indépendante» fasse entièrement la lumière sur cette affaire, le ministre Issa Tchiroma s’indigne du fait que ces vidéos n’apparaissent qu’à deux mois de l’élection présidentielle. «Pourquoi ce n’est que maintenant que ces vidéos commencent à circuler ? N’est-ce pas prémédité ? N’est-ce pas une manière de jeter discrédit et déshonneur sur nos forces de défense ?», s’interroge le ministre de la Communication.

Pour l’heure, une deuxième vidéo présentant de nouvelles exactions de l’armée continue de circuler. Le ministre Issa Tchiroma Bakary révèle qu’une nouvelle enquête a été instruite, et que les conclusions seront rendues publiques. Pour Maurice Kamto, il « faut sanctionner avec la dernière énergie, tous ceux qui seront reconnus coupables dans cette affaire ».

 

 

 

Cameroun : sept militaires aux arrêts pour des exécutions sommaires filmées

Le gouvernement avait pourtant crié au « fake news » après la diffusion de la vidéo montrant l’assassinat des femmes et d’enfants commis par des soldats camerounais.

Sept militaires ont été arrêtés. Ils font l’objet d’une enquête instruite par le président de la République du Cameroun, après la publication d’une vidéo montrant l’exécution de deux femmes et de leurs enfants dans l’Extrême-Nord du Cameroun. La scène filmée par un des militaires a fait le tour des réseaux sociaux et suscité l’indignation des internautes.

Les sept militaires sont désormais à la disposition de la justice et supposés bénéficier d’un procès équitable. Ces informations sont contenues dans un communiqué publié le vendredi 10 août, par le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Le même qui, après la diffusion de la vidéo incriminée sur les réseaux sociaux, avait convoqué la presse pour démontrer que cette scène n’avait pas été tournée au Cameroun et qu’il ne s’agissait ni plus ni moins qu’une tentative de déstabilisation du Cameroun.  « Il s’agit à l’évidence, d’une autre manœuvre de désinformation grossière dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leur sont confiées. Dans cette vaine conspiration manifeste, la vidéo qui circule actuellement n’est rien d’autre qu’une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public, dont il est aisé de démanteler la sincérité au regard des éléments factuels contenus dans cet horrible trucage, avec des voix off approximativement apposées sur des séquences visuelles », déclarait alors le porte-parole du gouvernement.

Dans son communiqué du 10 août, Issa Tchiroma juge « inacceptables », les exactions commises par les militaires dont il mentionne les noms et les grades, en spécifiant que pour le moment, ils bénéficient de la présomption d’innocence.

 

Exécution sommaire de civils : Issa Tchiroma dément l’arrestation de quatre soldats

C’était au cours d’une conférence de presse donnée le vendredi 20 juillet dernier, dans les locaux de son département ministériel.

Le ministre de la Communication, M. Issa Tchiroma Bakary s’est une nouvelle fois prononcé sur les accusations portées contre l’armée camerounaise, au sujet d’une vidéo montrant l’exécution extrajudiciaire de deux femmes et leurs enfants par quatre militaires non identifiés. Au cours d’une conférence de presse donnée le vendredi 20 juillet dernier, le ministre a déclaré qu’aucune arrestation de soldats n’avait été opérée, tel qu’annoncé par certains médias.

« Il n’y a eu aucune arrestation de militaires supposément impliqués dans les crimes odieux contenus dans cette vidéo », a martelé Issa Tchiroma aux journalistes ; « Toute information à ce sujet relève de la pure fantaisie », a-t-il ajouté.

Dans la même conférence, Issa Tchiroma a également rejeté les preuves de l’implication des militaires camerounais dans ce massacre, apportées par Amnesty international. Cette Ong avait affirmé avoir procédé à une analyse des éléments visibles dans la vidéo, notamment les armes utilisées par les présumés militaires, ainsi que l’environnement dévoilé.

Elle affirmait alors que les armes à feu qu’on voit dans la scène seraient des « Galil » et « Zastava M21 », que seul le Cameroun utiliserait en Afrique centrale. L’Ong ajoute que la vidéo elle-même aurait été tournée dans le Mayo-Tsanaga, région de l’Extrême-Nord, et le groupe de civils y apparaissant aux côté des bourreaux seraient des membres d’un comité de vigilance.

Mais selon le ministre Tchiroma, « les arguments utilisés par Amnesty International sont légers et les accusations hâtives ». Il indique que les armes utilisées sont en fait des Ak-47 communément appelée Kalachnikov, et que l’on en retrouve entre les mains de plusieurs groupes armés à travers le continent. Il affirme également que les paysages de la vidéo ne sont pas exclusifs au Cameroun, ajoutant qu’ils renvoient à la zone sahélo-sahélienne en général.

« Une enquête approfondie est ouverte pour faire la lumière sur l’affaire. En cas de faits avérés, les auteurs seront interpellés, traduits en justice et punis avec la plus grande fermeté », a conclu le ministre Issa Tchiroma.

Accidents routiers : Paul Biya demande une « répression absolue » des infractions

Cette prescription fait suite à l’accident de circulation qui a causé la mort de 31 personnes le vendredi 06 juillet 2018.

C’est dans une communication spéciale que le ministre de la Communication a livré les instructions du président de la République, relatives à la sécurité routière. Issa Tchiroma Bakary, qui s’exprimait au sujet de l’accident de la circulation qui a entraîné la mort de 31 personnes le 6 juillet sur l’axe -lourd Yaoundé – Bafoussam, est également revenu sur les circonstances de ce drame.

L’on a ainsi appris que l’accident s’est produit lorsque le véhicule a brusquement quitté la chaussée et poursuivi sa course à travers la broussaille, avant d’aller s’écraser en contre-bas d’un talus. Les premières investigations menées par le ministre des Transports, font état de ce que le conducteur du véhicule accidenté n’était pas titulaire d’un permis de conduire, ni d’une licence de deuxième catégorie lui autorisant à exercer dans les transports.

La situation a été portée au président Paul Biya, qui a adressé ses condoléances aux familles des victimes. Il a par la suite instruit que les responsabilités soient clairement établies, et que les sanctions appropriées soient immédiatement prises à l’encontre de toute personne physique ou morale impliquée dans la survenance de cette tragédie.

Sur un plan général, le chef de l’Etat a prescrit aux autorités compétentes, « un accroissement de la prévention routière et une répression absolue des infractions de toute nature constatées en matière de circulation routière sur l’ensemble du territoire national».

Une enquête plus approfondie a été ouverte pour établir les circonstances de l’accident du 6 juillet et pour tirer toutes les conséquences qui en découleront.

 

Issa Tchiroma : de farouche pourfendeur à défenseur du régime, il répond

Le Mincom a réagi ainsi, vendredi dernier, face aux nombreuses polémiques soulevées sur ses anciennes positions critiques vis-à-vis du président Paul Biya et sa nouvelle posture de défenseur de celui-ci.

Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication, répond à ses détracteurs. Ancien opposant farouche au régime  de Paul Biya, il subit les piques d’internautes camerounais qui lui reprochent de s’être transformé en fervent défenseur du chef de l’Etat.  «L’histoire de ce pays n’a jusqu’à présent été écrite que par les thuriféraires du régime , par les inconditionnels de M. Biya, par les gens qui lui sont redevables, qui lui font des clins d’œil et qui, par conséquent, jettent l’anathème sur le président Ahidjo. Tous les collaborateurs du président Ahidjo sont morts misérables. Allez voir les maisons qu’ils ont laissées. Monsieur Biya ne peut pas prendre le Cameroun de la prospérité, comme lui-même il l’a dit et le ramener à la misère et s’attendre à ce que ses concitoyens continuent à lui faire confiance», disait Issa Tchiroma Bakary lors d’un passage dans l’émission « Démocrature » de Radio Magic Fm le 27 juin 2004.

Lorsque Issa Tchiroma obtient son diplôme d’ingénieur  des chemins de fer en 1976, rien ne laisse présager une carrière dans les hautes sphères de prises de décision au Cameroun.  Après être passé aux ateliers de la Regifercam en 1977, il est nommé chargé d’études à la direction générale de ladite structure, avec rang de directeur, en 1984.

Il est arrêté et incarcéré à la suite du putsch de 1984. Après sept ans d’emprisonnement, il est placé en résidence surveillée jusqu’à 1990. A partir de cette période Issa Tchiroma se lance de manière active dans la vie politique. D’abord au sein de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), parti sous lequel il est élu député le 1er mars 1992. Viennent ensuite les nominations en tant que  ministre des Transports (1992-1996) et ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement (depuis 2009).

«Hier Tchiroma a été un pourfendeur du régime de Biya et aujourd’hui le même Tchiroma est le défenseur inébranlable de la politique que mène le président Paul Biya. Je profite donc de l’occasion pour dire que lorsque le devenir de la communauté est devenu l’enjeu d’une bataille, on met de côté son ego et toute autre considération. Il y a une loi à laquelle personne n’échappe (…), c’est que tout change. Vous ne verrez jamais un homme politique dans le monde qui n’a pas eu, à un moment donné de sa vie, à se dédire. Je suis dans mon rôle: protéger celui qui préside à la destinée de ce pays», s’est défendu Issa Tchiroma Bakary vendredi, au cours d’une interview accordée à la radio publique.

Crise anglophone : Human Right Watch demande la libération d’une otage

L’Ong demande également aux séparatistes armés de mettre fin aux menaces et violences à l’encontre des élèves, des enseignants et des établissements scolaires.

L’Ong américaine Human Right Watch s’est une nouvelle fois prononcée sur la crise qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis bientôt 2 ans. Dans un article publié sur son site internet, l’organisation demande la libération d’une proviseure kidnappée le 25 mai dernier, alors qu’elle se rendait dans l’établissement dont elle a la charge.

La victime, Mme Georgiana Enanga Sanga, est la proviseure du lycée de Bolifamba situé à Mile 16 à Buea. Elle a été enlevée le matin du 25 mai, à une cinquantaine de mètres de l’enceinte de son lycée. Les agresseurs ont pris le contrôle du véhicule taxi qui la conduisait par la force, et se sont enfuis avec elle. Le même jour, un autre proviseur, Eric Ngomba de la cameroonian baptist school de Yoke-Muyuka, a été enlevé vers 19h30 à son domicile situé dans l’enceinte de l’établissement. Il a cependant été libéré le 29 mai, avec des blessures causées par des machettes.

Au vue de la situation, Philippe Bolopion, le directeur adjoint du plaidoyer mondial à Human Rights Watch a déclaré que : « Les ravisseurs de Georgiana Enanga doivent immédiatement lui rendre sa liberté, et les groupes séparatistes doivent mettre un terme à toutes les attaques visant à faire obstacle à la scolarité des enfants ». Selon ce responsable, les agressions visant les élèves, les enseignants et les écoles « causent un tort durable aux enfants et ternissent la réputation de ceux qui les commettent« .

La sortie de Human Right Watch semble en opposition avec les déclarations du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, qui a souvent accusé l’Ong de « semer le chaos dans (…) l’ombre ». En rappel, lors d’une conférence de presse donnée le mardi 24 octobre 2017, le ministre Issa Tchiroma avait cité Human Right Watch comme faisant partie d’un « réseau d’Ong prétendument caritatives (…) qui ne sont que la face visible d’une hydre », dont l’objectif est la déstabilisation du Cameroun. C’était à la suite des dénonciations fréquentes de possibles exactions commises par le gouvernement sur les fronts de guerre.

Human Right Watch a aussi interpellé le gouvernement camerounais, en ajoutant que face à la situation de crise en zone anglophone, il y a eu des opérations militaires lors desquelles, il a été rapporté que l’armée avait commis « de graves abus contre des civils de la région« . L’organisation rappelle par conséquent que le gouvernement du Cameroun est lié par le droit international des droits humains, et qu’il doit garantir que « tout membre des forces de sécurité impliqué dans des violations des droits humains en soit tenu responsable« .

Philippe Bolopion conclue en disant que « les attaques contre des élèves, des enseignants et des écoles n’ont leur place dans aucun conflit ou combat politique. Les séparatistes doivent immédiatement cesser ce genre d’attaques afin que les enfants puissent étudier en paix. »

 

 

 

Crise anglophone : Issa Tchiroma « inquiet » des activités des sécessionnistes en Afrique du Sud

Le ministre de la Communication a reçu en audience le haut-commissaire de ce pays le 17 mai. Il souhaite une plus grande collaboration entre les deux gouvernements sur le sujet.

Issa Tchiroma Bakary a présenté au haut-commissaire d’Afrique du Sud au Cameroun, les « inquiétudes » du gouvernement face à l’activisme de certains camerounais basés dans ce pays. C’était au cours d’une audience que le ministre de la Communication a accordée ce 17 mai à Mme Mgomosto Ruth Magau dans les locaux de son département ministériel.

Au cours des échanges, le ministre Issa Tchiroma a évoqué la présence d’une branche sécessionniste en Afrique du Sud. Il a dit à la haut-commissaire Mgomosto Ruth Magau que les militants de la cause séparatiste possèdent une chaîne de télévision, des radios ainsi que des comptes sur les réseaux sociaux à travers lesquels ils répandent « des contre-vérités, des mensonges. Avec pour but d’intoxiquer et de désinformer les populations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, par leurs discours haineux».

Aux côtés du ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, et du DG de la Cameroon Telecommunications (Camtel), David Nkoto Emane, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a révélé que les services spécialisés ont exploité des données techniques qui leur ont fourni des informations selon lesquelles, les médias détenus par les sécessionnistes émettent depuis l’Afrique du Sud.

L’annonce de la présence d’activistes ambazoniens en Afrique du Sud n’est pas nouvelle. L’année dernière déjà, des informations annonçant l’émission d’une chaîne propagandiste (pour la cause de la sécession) dans les villes anglophones et dont le signal partait de ce pays avaient abondamment circulé. Le gouvernement camerounais avait alors commis une mission avancée à Pretoria pour discuter de la question avec les autorités sud-africaines.

Le chef de mission, Dion Ngute, en était revenu avec des assurances que « l’Afrique du Sud ne permettra pas que le Cameroun soit déstabilisé à partir de son territoire (…)Les autorités sud-africaines sont formelles : il n’y a aucune chaîne qui émet à partir de leur territoire en direction du Cameroun».

De l’avis de certains spécialistes, le gouvernement camerounais souhaiterait profiter du changement de régime qui s’est opéré entre-temps en Afrique du Sud, avec notamment l’arrivée au pouvoir de Cyrille Ramaphosa, pour relancer la coopération entre les deux pays. Le Mincom a exprimé le souhait de voir l’Afrique du sud prendre les mesures qui s’imposent pour bloquer le signal de cette chaîne, surtout s’il est établi que cette antenne est effectivement basée dans ce pays.

Mme Mgomosto Ruth Magau a pour sa part demandé à avoir accès aux données dont disposent les officiels camerounais. Elle a une fois de plus, rappelé que l’Afrique du sud ne se permettrait pas d’être une base de déstabilisation d’un pays ami comme le Cameroun.

 

Issa Tchiroma Bakary : « La presse s’exerce en toute liberté au Cameroun »

Le ministre de la Communication s’est exprimé dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la presse.

Le Cameroun célèbre ce jeudi 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse. A cette occasion, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary s’est exprimé sur la situation de la presse au Cameroun. C’était à travers d’une interview accordée aux journalistes du poste national de la CRTV.

Pour le ministre Issa Tchiroma, « la profession [de journaliste] s’exerce en toute liberté au Cameroun. Le foisonnement  de la presse écrite, radio ou télé et aujourd’hui la presse cybernétique, le fait que des propos à l’emporte-pièce, généralement attentatoires à l’honneur de telle ou telle autre personne sans pour autant que ça se transforme en un harcèlement, sans inquiéter les journalistes », en est la preuve.

Issa Tchiroma affirme être le « gardien du temple », et assure qu' »il n’y a aucun journaliste qui soit en prison au Cameroun du fait de l’exercice de ces fonctions ». « Je n’interviens que lorsque la presse s’attaque d’une manière ou d’une autre au fondamentaux de la République », ajoute-t-il.

Interrogé sur le sujet de la tribalisation des médias, le ministre de la communication estime qu’il y a des personnes qui instrumentalisent la presse et la communication pour protéger leurs replis identitaires et le communautarisme. « Ça fragilise notre vouloir vivre ensemble », constate-t-il. Aussi, il plaide pour que le Conseil national de la Communication, organe régulateur des médias, puisse jouer pleinement son rôle afin de mettre un terme à ce mal.

« S’il faut utiliser la presse pour faire l’éloge de la suprématie culturelle ou cultuelle, il apparaît qu’il y a quelque chose qui ne va pas, et il appartient aux leaders d’opinion, aux religieux, aux uns et aux autres d’apporter leur contribution pour mettre fin aux écueils que cela pourrait engendrer« , conclue-t-il.

 

 

Fermeture de l’institut Mida : les souscripteurs boudent les mesures du gouvernement

Deux jours après la fermeture définitive de l’institut Mida, plusieurs souscripteurs n’acceptent pas cette décision. Ils réclament le paiement des sommes promises par ladite organisation.

Plusieurs souscripteurs au programme de formation de l’institut Mida continuent de camper au quartier Ahala ce lundi 23 avril 2018. Au lieu-dit Texaco Ahala comme à l’échangeur de Mvan, des dizaines de ces anciens pensionnaires  de la « Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique » sont visibles. Ils ont rejoint cet endroit après avoir été délogé de force le dimanche 22 avril par les éléments de la gendarmerie et de la police, alors qu’ils avaient organisé un sit-in devant les bureaux de ladite organisation sis au lieu-dit repos du chef à Ahala.

L’opération des gendarmes et policiers est intervenue 24h après la publication d’un communiqué du ministre de la Communication, annonçant la fermeture définitive de cet institut. Dans son texte, Issa Tchiroma Bakary fait savoir que selon les résultats de l’enquête initiée par les autorités, il est apparue que la Mida est une « entreprise monstrueuse d’escroquerie de grande envergure », qui aurait déjà commis de nombreux forfaits du genre dans plusieurs pays dans le monde. Son stratagème consistait à rémunérer les épargnes de ses cibles, essentiellement sur la base des fonds procurés par de nouveaux adhérents. Le ministre confirme ainsi que le système de rémunération de cet institut repose sur la pyramide dites de Ponzi.

Le rôle trouble de l’autorité

Les souscripteurs rencontrés après la diffusion du communiqué du ministre Issa Tchiroma ne décolèrent pourtant pas. « Ils savaient depuis le début, et aujourd’hui, ils font comme si c’est la première fois qu’ils en entendaient parler », affirme Moussa, un des souscripteurs au Mida. Selon lui, des responsables de l’administration camerounaise ont accompagné et développé la confiance que les Camerounais ont eu lorsqu’ils investissaient dans la Mida. Il cite à cet effet, la présence du délégué régional du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique M. Akono Bessala François lors de la clôture, le 10 février dernier, de la 5ème vague de ce projet ; ou encore la présence de l’adjoint du préfet du Mfoundi à la cérémonie de sortie de la 3ème vague.

Comme lui, Edimo, une autre victime accable, pour sa part, les médias. « Des reportages sont passés à la Crtv. Nous savions que c’était du sérieux. Si on dit que c’était une arnaque, qu’on établisse les responsabilités de tous », clame-t-il.

L’indemnisation du président Paul Biya

Le gouvernement camerounais a fait savoir que le président de la République, outre l’interdiction des activités de la Mida, a également instruit le remboursement intégral des victimes. Une mesure qui, loin de satisfaire les victimes de cette opération, suscite plutôt la colère chez certains d’entre eux. « Je me suis endetté pour participer à cette formation. Je dois rembourser cet argent avec les intérêts. Tout s’est déroulé normalement et je devais recevoir mon argent. Aujourd’hui on ferme Mida et on nous dit qu’on va nous donner les sommes de départ, qui va prendre en charge les intérêts maintenant ? Qu’on laisse Mida nous rembourser, et après si on veut on ferme », soutient Francky, un souscripteur malheureux.

Difficile de savoir si ces revendications trouveront une issue favorable auprès de l’administration camerounaise. Samedi dernier, les éléments de la police ont effectué une perquisition au sein des bureaux de la Mida. Ils continuent d’ailleurs de surveiller activement les lieux. Selon des sources officieuses, plusieurs milliards de francs CFA se trouveraient dans ces bureaux. Pour les souscripteurs, il est hors de question que cet argent soit transporté en d’autres lieux. C’est d’ailleurs ce qui justifie leur présence aux alentours de ce bureau.