Industries extractives : pourquoi le Cameroun a été exclu de l’ITIE

La décision est tombée le vendredi 1ier Mars 2024, après la tenue du Conseil d’administration de L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).

Le Cameroun a été exclu de l’ITIE. En effet, le Conseil est finalement parvenu à la conclusion selon laquelle le Cameroun a atteint un score assez faible (53 points) relativement à la mise en œuvre de l’ITIE. Parmi les facteurs de cette notation, les progrès insuffisants dans l’engagement de la société civile et des contraintes imposées par le gouvernement sur la liberté d’expression et la liberté d’association de la société civile. Conséquence, le Cameroun est suspendu jusqu’à la prochaine validation.

L’organisation estime, après avoir évalué les pratiques de ces trois dernières années, que le Cameroun ne respecte pas pleinement certaines exigences en matière de transparence et de gouvernance.

A l’exception des questions relatives à la transparence sur les contrats extractifs et celles sur les bénéficiaires effectifs, le pays a pourtant fourni de nombreux efforts pour permettre une meilleure disponibilité des données sur les paiements déclarés par les entreprises du secteur extractif, y compris la société publique nationale pétrolière, et sur les revenus perçus par les entités gouvernementales appropriées. Mais le secrétariat international de l’ITIE exige que l’implication de la société civile soit améliorée.

« Des faiblesses sont notées dans l’engagement de la société civile dans l’EITI et dans sa capacité à utiliser le processus pour influencer la prise de décision publique. Ces défis sont liés à un manque de responsabilité de la majorité des représentants de la société civile au sein du groupe multipartite (MSG) et à des problèmes de gouvernance plus larges », estime l’ITIE.

L’affaire Glencore intervient. En 2022, « concernant le versement de pots-de-vin, la corruption de représentants de la Société nationale de pétrole (SNH) et de la société nationale de raffinage (Sonara) entre 2012 et 2015 soulève », pour l’Itie « d’importantes préoccupations au sujet de la crédibilité » des efforts du Cameroun en matière de transparence.

Secteur extractif : le Cameroun suspendu de l’ITIE

L’annonce de suspension a été faite le 1er mars 2024 par l’Initiative pour la Transparence dans le secteur des Industries Extractives (ITIE).

Malgré les efforts déployés par le Cameroun pour améliorer la disponibilité des données sur les paiements des entreprises du secteur extractif et les revenus gouvernementaux, l’ITIE exige une meilleure implication de la société civile.

Selon RFI, le Cameroun obtient un score global « assez faible. Cette organisation internationale veille à ce que les ressources naturelles des pays membres soient exploitées de façon transparente et au bénéfice des citoyens. Son conseil d’administration exprime « sa vive préoccupation » concernant la société civile et rappelle que le Cameroun pour respecter ses engagements dans la mise en œuvre de la norme ITIE « doit protéger les acteurs de la société civile contre des actes de harcèlement, des intimidations, ou des persécutions s’ils expriment leurs opinions sur la gouvernance des secteurs gaziers, pétroliers, miniers ».

« Des faiblesses sont notées dans l’engagement de la société civile dans l’EITI et dans sa capacité à utiliser le processus pour influencer la prise de décision publique. Ces défis sont liés à un manque de responsabilité de la majorité des représentants de la société civile au sein du groupe multipartite (MSG) et à des problèmes de gouvernance plus larges », peut-on lire dans le document de l’ITIE.

La prochaine validation du Cameroun interviendra en avril 2027 et le pays devra apporter des mesures correctives à une vingtaine d’exigences. En plus de cela, il faudra que l’ensemble des acteurs du processus se soient appropriés une compréhension claire de la norme 2023, qui est plus exigeante sur des questions comme la propriété effective ou encore les questions de transition énergétique.

« Je suis très attristé par cette suspension de notre pays de l’ITIE, la deuxième du genre en moins de trois ans. Je suis d’autant plus triste que j’ai modestement contribué avec le Ministre Abah Abah, à l’entrée du Cameroun dans cette initiative (Londres 2007) mais surtout parce que l’affaire GLENCORE fait partie des motifs, alors même que nous avons formulé des propositions qui auraient pu éviter ça. En fin de compte l’opacité dans la gestion de notre industrie extractive n’est que résultante d’une corruption systémique. Espérons qu’avec ceci, ils iront chercher les noms des fossoyeurs de notre pays chez GLENCORE », s’est exprimé Me Akere Muna.

Exploitation minière : vers une levée formelle de la suspension du Cameroun de l’ITIE

Le 1er avril 2021, le pays avait temporairement mis à l’écart de l’Initiative pour la transparence des Industries Extractives (ITIE),  pour n’avoir pas dévoilé l’état de la gouvernance des secteurs pétrolier, gazier, des mines ainsi que des carrières pour le compte de l’exercice 2018.

Pour son retour comme  membre de l’ITIE, le ministre des Finances, président du Comité ITIE, conduit ce 29 juin 2021 un atelier de présentation au public du Rapport ITIE 2018 du Cameroun. Ce document est publié afin d’obtenir la levée de la suspension temporaire du pays.

L’atelier que va présider Louis Paul Motaze, a pour thème : « Fin de la suspension temporaire de l’TIE : toutes les conditions sont remplies ». Le vice-président du Comité ITIE, le ministre des Mines et du développement technologique, explique que l’objectif de cet atelier est double : « tout d’abord et conformément à l’engagement pris par le Cameroun en devenant pays membre de l’initiative, il permettra de rendre compte au public de l’état de la gouvernance des secteurs pétrolier, gazier, des mines ainsi que des carrières pour le compte de l’exercice 2018; ensuite, il permettra d’annoncer que le Cameroun remplit toutes les conditions pour obtenir la levée formelle de sa suspension temporaire de I’ITIE ».

Gabriel Dodo Ndoke conclut en indiquant que : « la publication dudit rapport réaffirme la place du Cameroun dans le prestigieux Club des pays cherchant à améliorer leur climat des affaires en favorisant la transparence dans les secteurs pétrolier, gazier et minier ».

Cameroun: 842 milliards de F générés par les industries extractives en 2014

Le montant révélé par le cabinet Moore Stephens est constitué de 782,414 milliards F de revenus alloués au budget de l’Etat et de 60 milliards de contributions non-allouées à l’Etat

Le mandant du gouvernement camerounais pour l’élaboration du rapport Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) – un mécanisme qui vise à optimiser la bonne gouvernance des revenus issus de l’exploitation des ressources pétrolières, gazières et minières du pays – vient de révéler les revenus générés par ce secteur durant l’année fiscale 2014. Le cabinet international d’audit Moore Stephens chiffre à 842,371 milliards F CFA la somme produite à cette période.

Dans le détail, ladite somme est constituée de 782,414 milliards FCFA de revenus extractifs alloués au budget de l’Etat et 60 milliards FCFA de paiement sociaux des entreprises et revenus encaissés par la Société nationale des hydrocarbures (SNH).

8 11,2 milliards de FCFA de revenuus pétroliers ont été enregistrés en 2014. Son transport a rapporté 29,4 milliards de FCFA à l’État contre 19,16 milliards de FCFA en 2013


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Le Cameroun veut plus de transparence dans les industries extractives

Les autorités, qui préparent un rapport annuel axé sur l’exploitation de ses ressources minière, forment des acteurs de ce secteur au remplissage des formulaires utiles pour la collecte des données

Les autorités camerounaises viennent de lancer une série de formations aux techniques de remplissage des formulaires devant permettre au pays de se conformer d’ici le 31 décembre 2016, aux normes régissant l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

Il s’agit, d’après les organisateurs, de répondre aux exigences de gouvernance comme le stipule une coalition de gouvernements, d’entreprises, d’investisseurs et d’organisations de la société civile qui promeuvent la transparence et la bonne gouvernance du secteur extractif, notamment dans le pétrole, le gaz et les mines.

L’objectif étant d’enregistrer une contribution significative des revenus issus de ce secteur à la croissance, la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations.

En tant que «pays conforme» à cette initiative, le Cameroun doit produire un rapport annuel axé sur l’exploitation de ses ressources minières.

A terme, il sera question que, «ce qui est déclaré par des industries soit redistribué sous forme d’allocations budgétaires de la manière la plus transparente possible».

Selon le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, président du comité ITIE, «cet atelier est organisé à l’intention des personnes appelées à remplir, signer, voire auditer les formulaires de déclaration des entités du périmètre de la conciliation. Le bon remplissage de ces formulaires est une condition nécessaire pour une conciliation et un rapport de qualité», a-t-il indiqué.

Ce défi annuel est à relever depuis l’atteinte, par le Cameroun, du statut de «pays conforme» et vise le renforcement régulier de la maîtrise de la norme ITIE et l’amélioration continue de la qualité desdits rapports.

D’après des sources, il appartient au cabinet américain Moore Stephens, de produire les rapports de conciliation qui seront au c ur de la validation du Cameroun.


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Cameroun: 17% du territoire sollicité pour l’exploitation minière

Sur une superficie de 475 442 Km2, au moins 81 656 km² de terres sont déjà mises à la disposition des titulaires de permis miniers de recherche et d’exploitation, selon une étude menée par deux OSC

Au Cameroun, 81 656,99 km² de terres sont déjà mises à la disposition des titulaires de permis miniers de recherche et d’exploitation. « Soit l’équivalent de 17,17% de la superficie du territoire national sur lequel vivent des communautés autochtones et bantous », révèle le Réseau de lutte contre la faim (Relufa), dans le bulletin d’information du Projet de renforcement de la transparence et de la participation dans la gestion des ressources naturelles au Cameroun (TRAP-GRN), deuxième édition de l’année 2016 publiée il y a deux mois.

L’annonce reprend des chiffres contenus dans le Rapport national Itie (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) de l’exercice 2013 publié le 17 juin 2015. Ces statistiques figurent par ailleurs dans le rapport de l’Etude de base sur la transparence et la participation des communes et communautés dans les processus d’attribution et de gestion des concessions foncière et minière au Cameroun. Etude restituée en mai 2016 à Yaoundé et menée par deux organisations de la société civile: le Relufa et le Centre d’accompagnement de nouvelles alternatives de développement local (Canadel).

En observant dans le détail l’état des lieux des superficies mises à disposition aux fins de permis de recherche et d’exploitation minières au Cameroun, la région de l’Est apparaît comme la plus sollicitée avec 33 210 Km2 de terres demandées soit 34% de la superficie totale de cette région. Dans le Sud, les permis octroyés portent sur 16484 Km2 soit 35% de la superficie totale de cette région.


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Le Cameroun regorge de nombreux ressources minérales, plus de 52, selon des recherches menées par un collectif réuni autour de Paul Ntep Gwet et publiées par l’ex-ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie en 2001. On y retrouve en quantité: 2,4 milliards de tonnes de fer, 133, 5 millions de tonnes de cobalt/nickel/manganèse, 207,5 millions de tonnes d’alumine et de bauxite, 3 millions de tonnes de rutile, entre autres ressources minérales dont regorge le pays.

Le potentiel minier du Cameroun est connu seulement sur 40% de son territoire. En 2014, le gouvernement enregistrait: 125 permis de recherche et 05 permis d’exploitation valides sur près de 328 permis miniers sollicités (Rapport ITIE Cameroun pour l’exercice 2013 publié en 2015).

Etat des lieux présenté dans le rapport sur l’étude de base menée par le Relufa et le Canadel et présentée à Yaoundé en mai 2016
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L’actualité sur la gouvernance des industries extractives au Cameroun

Par Ernest Nkolo Ayissi, Leader d’organisations de la société civile; pour le groupe «Agir pour garantir la gouvernance économique»

Fin juillet 2015, le Comité Multipartite de mise en uvre de l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (COMITE EITI CAMEROON) vient de réussir à s’accorder et publier les deux rapports qui menaçaient son maintien au statut de Conformité au Processus ITIE en 2016.

Le rapport Moore Stephens pour la conciliation des volumes et des revenus déclarés ou versés par les compagnies pétrolières, minières et gazières et les sommes reconnues encaisses par les services publics, pour l’exercice 2013, a été discuté ,débattu, amendé puis adopté par les trois partenaires formant ce Comité: les services gouvernementaux, les compagnies extractives et enfin les organisations de la société civile siégeant au Comité ; et notre propre rapport d’activité annuel 2014 à la date limite de publication ;un coup de chapeau pour les services gouvernementaux et élus locaux, les compagnies extractives en exploitation ou en exploration au Cameroun et pour la société civile censée représentée les populations dans ce Comité.

Que retenir en 2013 d’après ce rapport EITI?
Le prix du baril demeure bas ;la production a légèrement augmenté passant de 21,9 à 24 2 millions de barils/an. Le chiffre d’affaires du secteur extractif est passé à une hausse, à 829,3 milliards, contre 811,5 l’année précédente. Ces revenus proviennent principalement des pétroliers producteurs Perenco Rio Del Rey, SNH, Perenco Cameroun, ADAX PCC et Rodeo Development LTD.

L’augmentation des revenus des produits miniers a été remarquable également: passant de 893 millions à 2,511 milliards de francs en 2013, notamment grâce au diamant et poudre d’or par C&K Mining, au sable carrière de RAZEL; au marbre et au granit de Rocaglia, l’or, le safir, le quartzite, le sable et le disthène de CAPAM. CIMENCAM a produit enfin des revenus sur la pouzzolane, le calcaire, le sable, et l’argile.

Pour finir avec le secteur extractif, le gaz quant à lui a aussi connu une hausse en production: passant spectaculairement de 89,45 millions de «pieds cube» à 661,15 millions de ft, soit une valeur de 14 749 MILLIONS DE CFA.

En somme, les indicateurs économiques extractifs nationaux sont relativement bons: une contribution de 38% aux exportations du Cameroun, 30% aux revenus de l’Etat; 5,4% du PIB. Cependant, la contribution du secteur extractif, en emplois, demeure faible: une faible (et permanente, hélas!) contribution de 0,2% aux emplois du secteur formel camerounais.

En somme, les indicateurs économiques extractifs nationaux sont relativement bons: une contribution de 38% aux exportations du Cameroun, 30% aux revenus de l’Etat; 5,4% du PIB. Cependant, la contribution du secteur extractif, en emplois, demeure faible: une faible (et permanente, hélas!) contribution de 0,2% aux emplois du secteur formel camerounais.

Le rapport de Moore Stephen en arrive cependant à un écart non réconcilié de 1,3 milliard entre les déclarations de l’Etat et celles des Entreprises pétrolières, et un écart non réconcilié pour les mines de 0,2 milliard. L’écart tolérable est conventionnellement fixé à 1%. Cet écart demeure donc acceptable vu qu’il y a une correspondance de 99% au moins des revenus déclarés, conformément et par l’Etat et par les Compagnies extractives! Des faits qui demeurent cependant discutables concernent les points suivants:
-la propriété réelle;
-Les insuffisance en matière de transferts internationaux aux communes et aux communautés riveraines; -Les données des entreprises extractives à travers les douanes.

-1) la propriété réelle signifie qui empoche finalement les gains sur les exploitations au Cameroun? Sur cette question qui sera une exigence (obligatoire) à partir de la Norme EITI en 2016, il n’existe pas de registre de la propriété. Sur les 22 sociétés, 6 pétrolières et 3 minières n’ont pas communiqué leurs données. Et parmi celles qui ont répondu à cette question désormais obligatoire à l’EITI, on remarque d’importantes domiciliations bancaires dans des paradis fiscaux (de funeste renommée!)

-2) Il y a un important écart entre les transferts de montants dits alloués légalement aux communes et aux communautés de populations riveraines: la Direction des impôts a enregistré en imputations cette manne à 1662 millions pour ces transferts infranationaux, alors que la Direction du Trésor n’a enregistré que 64 millions en payements effectifs. Le gros gap semble-t -il, est à comprendre à travers des imputations diverses et dans les soldes qui seraient à comptabiliser en trésorerie de l’an 2014. Affaire vraiment à suivre dans la traçabilité de ces importantes sommes(pour les communautés et les fragiles budgets communaux!)

-3) Les paiements de certaines compagnies à la douane restent globaux et impossibles à vérifier ou à rapprocher.

Voilà quelques anomalies relevées: mais pas de panique , car le Cabinet Moore Stephen a formulé des recommandations qui n’exigent qu’un suivi scrupuleux pour aboutir à des réparations ultérieurement. Wait and see!

Le problème compromettant pour le débat public de la gouvernance de nos ressources est celui du paradoxe de ces ressources extractives qui persiste: nous restons parallèlement pauvres (voire PPTE!) tout en vivant dans un pays si riche en ressources extractives! Malgré l’ITIE, où le Cameroun confirme tant bien que mal sa conformité, ce paradoxe demeure toujours posé…en toute transparence!

Sans communication systématique de masse, il n’y aura pas de débat citoyen sur ce fameux paradoxe de l’abondance qui nous enserre encore pour longtemps et malgré notre statut de Pays Conforme, sans des débats et des réformes sociales conformes à une vraie démocratisation de ces ressources et une juste répartition pour tous: propriétaires et exploitants des revenus extractifs.

Nos études au Réseau «Publish What You Pay» ont établi que faute de communication, l’ITIE demeure, huit ans après, inconnue par la plupart des Camerounais et le débat public espéré ne suit pas. Précisément, le programmes de Communication du Comité se trouvent pratiquement à l’arrêt, et les Organisations de la société civile demeurent désespérément démunis par leurs bailleurs -généralement étrangers – qui, de plus en plus, ne s’intéressent pas à ces activités pourtant en phase avec nos besoins sociaux du moment.

En outre, peu de satisfactions des besoins de renforcement des capacités, au moment où, par ailleurs, de nouveaux membres sont en rotation au Comité EITI, les «fameux clubs-ITIE des établissements secondaires» et autres points focaux de transparence dans les industries extractives n’existent plus que sur papier dans les chefs-lieux et établissements scolaires et universitaires des régions .

Au total, ces préoccupations risquent de faire de l’ITIE Cameroun, en somme, une initiative élitiste , proprement entretenu . pour paraitre «bien» vu de l’Extérieur.

Saurons-nous relever les défis? les recommandations des conciliateurs et des validateurs, et le plaidoyer de la société civile y aideront ils?

Chaque année, un rapport publié de production et chiffres d’affaires du Gouvernement et des Compagnies conciliés et, selon la Norme, au plus tard «cette année pour l’année N-1»; la communication jusqu’à l’instauration du débat public; les rapports contextualisés avec la lumière sur les contrats, la fiscalité et même les dépenses de ces revenus: Il ne faudra plus que la volonté politique fléchisse.

Il faut en finir avec des plans de travail sans financement suffisant assorti, ni budget avec rapport d’exécution à la fin! Il faudra donner suite à la fameuse recommandation N°16 depuis longtemps revendiquée par la société civile: donner un fondement légal aux principes et exigence de l’ITIE. comme au Nigeria, comme au Ghana et tout comme au Niger et bientôt au Congo, afin de pérenniser les droits et les obligations de la gouvernance et de la démocratie dans la gestion de nos ressources naturelles au Cameroun.

Et avec tout ça, le train des réformes devra nous amener à améliorer notre classement à l’indice de perception de la corruption de Transparency International, en espérant rejoindre les trois pays d’Afrique qui viennent d’améliorer le score au classement Doing Business.

Au-delà du «satisfecit» bien légitime, que de chemin encore à parcourir pour espérer vaincre le fameux paradoxe de l’abondance, pour le bonheur de nos populations! Ne perdons pas de vue l’enjeu majeur qui demeure les réformes et la transparence, pouvant naitre du débat pour le bien -être des populations éclairés et prenant ce paradoxe à bras le corps.

Beau succès par la publication à temps des RAPPORTS EITI 2013 et Activités 2014! Mais le risque de compromettre le débat public, enjeu majeur, va-t-il être éclipsé par cette juste hâte pour les enjeux de pénalité? Tenons bon, nous n’avons plus qu’un choix: maintenir le Cameroun conforme au processus EITI! . A méditer!


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Industries extractives: le Cameroun publie son rapport de conciliation 2012

Publié le 29 décembre 2014, il rentre dans le cadre de la mise en uvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives

Le Cameroun a publié lundi, 29 décembre 2014 son rapport de conciliation 2012 dans la cadre de la mise en uvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Le rapport adopté lundi par le comité national ITIE, que préside le ministre des Finances, a été préparé par le cabinet anglais Moore Stephens, comme le précédent.

Le rapport donne des indications sur les flux financiers et les volumes relatifs à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et des mines solides au titre de l’année 2012. On y apprend par exemple que la production pétrolière nationale est passée de 21 à 24 millions de barils en 2014 ; et qu’elle pourrait passer à 31,5 millions de barils en 2015.

Objectif du rapport, comme l’a rappelé Alamine Ousmane Mey, le ministre des Finances : «discuter à l’échelle mondiale et de manière transparente, ce que le Cameroun fait des ressources générées. C’est-à-dire de cette allocation qui est donnée aux communes, au budget de l’Etat, au développement économique et social, bref, à l’amélioration des conditions de vie des populations».

Le rapport de conciliation 2012 est le septième produit par le Cameroun et le premier depuis l’accession du pays au statut de pays conforme à l’ITIE le 17 octobre 2013.

L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) est une coalition globale d’entreprises, de gouvernements et d’organisations de la société civile uvrant ensemble pour améliorer la transparence et la gestion des revenus issus des ressources naturelles. Les pays mettent en uvre la Norme ITIE pour assurer une divulgation pleine et entière des impôts et autres versements effectués par les entreprises pétrolières, gazières et minières aux gouvernements, ceci dans un rapport annuel.

Le rapport Itie donne des indications sur la gestion des revenus issus des ressources naturelles
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La croissance du Cameroun passera aussi par ses minerais

Le Cameroun a célébré ce jour son accession au statut de pays conforme à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE)

Le Cameroun a célébré solennellement, ce 23 mai 2014, son accession au statut de pays conforme à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en présence de la présidente du Conseil d’administration de l’ITIE, l’honorable Clare Short. La célébration a eu lieu à l’Hôtel Hilton de Yaoundé en présence d’une dizaine de ministres du gouvernement camerounais (Finances, Relations extérieures, Communication, Petites et moyennes entreprises pour ne citer que ceux-là).

Pour le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, par ailleurs président du comité de mise en oeuvre de l’ITIE au Cameroun, qui représentait le président de la République à cette cérémonie, l’accession à l’ITIE aura été un travail de longue haleine. Le Cameroun a pris l’initiative en 2005 puis a échoué en 2010 avant d’être retenu en 2013. L’admission à l’ITIE permettra au pays de relever sa notoriété et de rassurer les investisseurs sur la « transparence » dont fait preuve le Cameroun dans le secteur extractif, a expliqué le ministre des Finances.

Pourquoi avoir attendu près d’un an après pour célébrer ce statut que le Cameroun possède depuis 2013? Pour le ministre des Finances, il était question de « mettre les petits plats dans les grands » en réunissant tous les témoins, en particulier la présidente du Conseil d’administration de l’ITIE qui a honoré l’invitation. La prochaine validation du statut du Cameroun aura lieu en octobre 2016. Entretemps, Alamine Ousmane Mey a demandé au secrétariat technique national de produire des rapports de conciliation de qualité avec des informations accessibles aux populations et aux acteurs intéressés par les industries extractives. La célébration a été clôturée par la remise de médailles à une vingtaine de Camerounais qui ont permis au pays d’arriver à bon port. Ils ont été honorés au titre de chevalier de l’Ordre du Mérite pour certains, et de l’Ordre national de la valeur ou d’Officier de l’Ordre de la valeur pour d’autres.

Célébration de l’accession du Cameroun au Statut de pays conforme à l’ITIE le 23 mai 2014 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé
Journalducameroun.com / Eugène C. Shema)/n

Contexte
Cette célébration intervient moins d’un an après la décision du comité d’administration de l’ITIE qui permet désormais au Cameroun de vendre ses minerais sur les marchés internationaux en toute transparence et légalité. C’est le 17 octobre 2013 que le pays a été déclaré conforme à l’ITIE, modalité qui donne l’indication qu’un pays dispose d’un processus de base fonctionnel visant à garantir la divulgation des revenus qui sont issus des ressources naturelles et la contribution du bénéfice ainsi tiré à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Le ministre camerounais des Mines, Emmanuel Bonde, a suspendu, le 14 mai 2014, la délivrance, le renouvellement et toute transaction sur les activités d’exploitation minière artisanale sur toute l’étendue du territoire. Motif invoqué : une fraude observée dans la présentation du produit issu de l’extraction par les entreprises opérant au Cameroun.

Le potentiel du Cameroun demeure encore à ce jour sous-évalué. Selon le Cadre d’appui et de promotion de l’artisanat minier (Capam), organe du ministère des Mines, 60% du territoire reste inconnu à ce jour sur le plan de la prospection géologique et minière. On sait tout de même que des régions comme le Centre et le Littoral disposent d’uranium ; L’Est regorge de fer, des diamants et de l’or ; Le Nord abrite du Cobalt et de l’amiante, entre autres. Les autres régions sont également largement fournies en minerais divers selon le potentiel minier établi par le Capam. L’industrie extractive hors hydrocarbures représente encore moins de 1% du PIB.

La remise des médailles aux acteurs de l’ITIE le 23 mai 2014 à l’hôtel Hilton par le ministre des Finances
Journalducameroun.com/ Eugène C. Shema)/n

Des jeunes camerounais sensibilisés sur les industries extractives

Des jeunes de Bertoua, Garoua et Bamenda ont reçu une formation, sur la norme ITIE, par la Banque mondiale

La transparence dans les industries extractives est un sujet cher au c ur de Keimba Mobe Agnes Ursule. À 23 ans, cette jeune femme, animatrice de radio Salaaman, participait récemment à un atelier de formation et d’information sur l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), norme internationale promouvant la transparence dans le secteur extractif, organisé dans la ville de Garoua, port fluvial de la Région du Nord.

Nés d’une initiative de la Banque mondiale, en collaboration avec l’organisation Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ), ces ateliers qui ont eu lieu dans deux autres villes du pays (Bertoua dans la province de l’Est et Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest), avaient pour objectif de sensibiliser les jeunes sur cette problématique.

Si le Cameroun a adhéré à l’ITIE en 2005, le pays vient seulement d’accéder au statut de « pays conforme » (en décembre 2013) après deux tentatives infructueuses (en 2010 et 2012). « Mon souhait est de faire de l’Initiative ITIE une réalité dans mon pays », a expliqué la jeune femme.

Désormais mieux informée sur la question, Keimba s’est fixée pour mission de contribuer à vulgariser l’ITIE auprès de son entourage et faire en sorte que la jeunesse ait conscience du rôle qu’elle peut jouer pour promouvoir la transparence dans un secteur souvent réputé pour son opacité.

Selon Faustin Koyassé, économiste principal à la Banque mondiale, « La situation particulière des jeunes au sein de la société camerounaise, notamment leur poids démographique et leur exposition au sous-emploi, force une implication de plus en plus active de cette catégorie de la population dans les débats sur les questions de croissance inclusive et de réduction de la pauvreté ». « Or, l’une des sources potentielles de croissance réside dans l’exploitation des ressources minières et pétrolières», insiste-t-il.

Le gouvernement camerounais ambitionne de faire du Cameroun une destination privilégiée pour les investissements directs étrangers du secteur extractif, le pays étant richement doté en la matière (pétrole et gaz, métaux de base : fer, aluminium, manganèse, cuivre ; pierres précieuses : diamant et saphir et métaux précieux : or et platine).

La norme ITIE exige notamment la publication d’informations contextuelles concernant l’octroi des licences ou la participation de l’État au capital ainsi que la publication de tous les paiements effectués et revenus perçus par le gouvernement.

Les jeunes présents lors de ces ateliers ont défini des plans d’action à court, moyen et plus long termes tels que l’animation de stands ITIE lors d’évènements locaux, la création d’une plateforme virtuelle afin de faciliter la mise à jour et la diffusion des informations ou encore la visite des sites d’exploitation minière ou pétrolière.

Une jeune participante aux ateliers sur l’ITIE
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