Jean Vincent Tchienehom: « L’Observatoire assurera le respect de la liberté de presse »

Le directeur de l’Observatoire camerounais de la couverture médiatique des élections parle des objectifs et la mission de la structure dont il est responsable

Jean Vincent Tchienehom, vous avez été porté à la tête de l’Observatoire de la couverture médiatique des élections. Qu’est ce que c’est?
Il s’agit d’une structure qui va assurer le monitoring de la couverture médiatique pendant la période électorale lors des municipales et législatives 2013. En veillant particulièrement au respect des règles d’équité dans les médias publics et d’équilibre dans les médias privés.

Cet observatoire vient-il en appui de la commission nationale de la communication qui a pour rôle d’analyser et de compter le temps de parole des candidats dans les médias?
Le mandat de l’observatoire sera d’assurer le monitoring d’une sélection de médias camerounais avant, pendant et après la période électorale, de produire des rapports d’observation, et de faire des alertes si nécessaire dans le cadre de la veille que l’observatoire assurera en matière de respect de la liberté de presse et de responsabilité sociale des médias.

Quels moyens, notamment en terme de compétences professionnelles, détenez vous pour mener à bien cette mission?
L’observatoire compte 11 membres dont des journalistes chevronnés, des universitaires enseignants de journalisme ou juristes réputés.

Comment va s’organiser le travail selon les types de supports?
Pour tous les types de support, l’analyse sera quantitative et qualitative. Sur les critères quantitatifs, et au niveau des médias audiovisuels, nous allons analyser l’équilibre du temps d’antenne des candidats et des partis dans tous les programmes relatifs aux élections qui sont diffusés, ce temps étant mesuré en secondes. Au niveau de la presse écrite, nous allons comparer la surface occupée par chaque candidat ou parti et ses soutiens dans les pages des principaux journaux, cet espace étant mesuré en cm2. L’analyse qualitative va porter sur l’appréciation du ton employé par les journalistes et les médias à l’égard de tous les candidats dans toutes les surfaces et les temps d’antennes mesurés.

Dans une période de calme électoral, quel sera le rôle de cet observatoire?
Son rôle à ce moment sera de veiller à la couverture équitable et équilibrée des activités des partis politiques.

Le projet a été mis sur pied par Jade et le Gret avec l’appui de l’Union Européenne. Pouvez-vous nous en dire plus sur Jade?
D’abord, une précision : je ne suis pas un membre de Jade. Mais ses responsables ont fait appel à ma personne, tout comme aux autres membres de l’observatoire, en raison de nos expériences respectives dans le métier. Lors de notre première réunion de travail, les autres membres, à l’unanimité, m’ont porté à la présidence. Donc, je ne suis pas bien placé pour vous présenter Jade. Je sais néanmoins que Jade travaille comme une ONG professionnelle de journalistes. Elle appuie à cet effet les médias et les professionnels des médias de diverses façons: formation, accompagnement professionnel des journalistes, production et diffusion des articles et émissions sur les droits humains et les grandes thématiques de développement.

Jean Vincent Tchienehom, directeur de l’Observatoire camerounais de la couverture médiatique des élections
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Conditions d’hygiène désastreuses: La mort rôde dans les prisons camerounaises

Exposés aux maladies du fait des mauvaises conditions de détention, de nombreux détenus meurent. Des ONG contribuent à limiter les dégâts, parfois avec succès

Emmanuel Ngong a failli passer de vie à trépas dans sa cellule de la prison de Mbanga, à soixante kilomètres de Douala. Il n’a été transporté dans un centre de santé que quelques heures avant sa mort. « Il était malade depuis longtemps et abandonné par sa famille. On s’est débrouillé avec nos modestes moyens pour l’aider. Hélas. », se désole Jean jacques Kwedi, chef du bureau de la discipline à la prison de Mbanga. Ici, les malades reçoivent les premiers soins dans une cellule sans lit où ils dorment sur le sol nu. Ils ne sont transportés à l’hôpital qu’à l’initiative de leurs parents ou à l’article de la mort, faute de moyens. Sans infirmerie, le pénitencier n’emploie qu’un infirmier. La promiscuité qui y règne (300 personnes pour 150 places) favorise le développement de diverses maladies. Environ 80 personnes s’entassent dans de minuscules cellules que ventilent deux trous d’aération. La fosse de l’unique WC à leur disposition déborde dans la minuscule cour de la prison et charrie des odeurs nauséabondes. « Nous nous servons régulièrement de ce bâton pour pousser les excréments en dehors de la prison. Tant pis pour les riverains », nous indique un prisonnier. « Ce sont ces pires conditions qui rendent les gens malades ici », ajoute-t-il. « Il faut être chanceux pour rentrer en prison et en ressortir en bonne santé même quand vous avez le soutien de vos parents », constate Jean-Jacques Kwedi.

Phénomène généralisé
Les détenus de la prison de Douala, l’un des pénitenciers les moins mal lotis du pays ne sont pas épargnés. A Mbanga comme ici où existe une infirmerie, on ne dispose que des médicaments de première nécessité qui sont, en outre, insuffisants face à la forte demande, les conditions de détention favorisant toutes sortes de maladies (tuberculose, paludisme, diphtérie, choléra, maladies de peau, fièvres intermittentes). Chaque prison reçoit une dotation financière pour les soins des détenus. Celle de Douala encaisse 4 000 000 Fcfa pour près de 3000 pensionnaires (un peu plus de 1 300 par prisonnier) contre 600 000 Fcfa pour la prison de Mbanga (2 000 par prisonnier). Trop insuffisant. Les règles minima pour le traitement des détenus adoptées par les Nations Unies à Genève en 1955 recommandent des installations sanitaires pouvant permettre au détenu de satisfaire ses besoins naturels au moment voulu, d’une manière propre et décente. « Les installations de bain et de douche doivent être suffisantes pour que chaque détenu puisse être mis à même et tenu de les utiliser. » Selon le même document, chaque établissement pénitentiaire doit disposer d’un médecin qualifié. « Pour les malades qui ont besoin de soins spéciaux, il faut prévoir le transfert vers des établissements pénitentiaires spécialisés ou vers des hôpitaux civils ».

Le coup de pouce des ONG
La mortalité est cependant en baisse dans quelques prisons locales et notamment à Douala, grâce à l’appui de la GTZ, un organisme allemand de coopération internationale. De 99 cas de décès en 2005, la prison de Douala n’en a enregistré que 29 en 2010. « De plus en plus souvent , il se passe un mois voire deux, sans que l’on enregistre un mort « , se félicite le Dr Amougou Ello, médecin de la prison de Douala. « Jusqu’en 2004, il y avait beaucoup de désordre, et tellement de décès dus au Sida et à la tuberculose. Le taux de prévalence de la tuberculose dans cette prison était de trente cinq fois supérieur à celui de la population globale », ajoute-t-il. A Douala comme dans plusieurs autres prisons du pays, l’appui de la GTZ permet de plus en plus d’examiner tout nouveau détenu. « Nous avons institué une visite systématique pour tous les prévenus dès leur incarcération. Le nouveau détenu a au plus tard 48h pour être examiné par le corps médical. Ce qui nous permet de dépister, dès leur entrée, les malades porteurs de tuberculose et ceux porteurs du VIH. L’autre but est de dépister chez ces nouveaux détenus des antécédents de pathologie chronique telle l’hypertension, le diabète, le cancer, etc. « , explique le Dr Amougou Ello. Une pratique qui rejoint les recommandations des règles minima pour le traitement des détenus.

L’allocation en médicaments est insuffisant, les prisonniers les plus pauvres meurent
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Jade Cameroun, pour un traitement professionnel de l’information

Depuis quelques mois, cette agence a entamé le difficile chantier de la vulgarisation des droits de l’homme en milieu carcéral au Cameroun.

Nombreuses sont les agences d’information qui ont pignon sur rue au Cameroun et parmi celles-ci, figure en bonne place, l’agence Jade: journalistes d’action pour le développement, Cameroun. Cette agence de presse multimédia indépendante basée à Douala est dirigée par Etienne Tasse, celui-là même qui fut le président de Syfia International de 1999 à 2002. Jade Cameroun, grâce à son réseau de journalistes, vise à promouvoir le journalisme d’investigation en Afrique centrale, l’échange des informations entre d’Afrique, d’Asie, Haïti, et surtout, faire raisonner très fort la voix de l’Afrique dans la presse européenne. L’agence est en outre connue pour son combat en faveur du journalisme d’investigation, difficile à pratiquer dans un pays où l’accès aux sources d’informatio n’est pas la chose la plus facile, notamment pour la presse locale. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a opté depuis son existence de produire des articles d’investigation et des reportages, voire enquêtes de haute qualité, et de les mettre ensuite à la disposition des journaux partenaires pour publication. Le Messager, Mutations, Dikalo, La Nouvelle Expression, L’effort Camerounais, La Voix Du Paysan, Ouest Echo, etc., sont autant de journaux qui accompagnent Jade dans cette optique. La presse cybernétique n’est pas en reste, puisqu’il y’a encore quelques mois, un bulletin électronique hebdomadaire et un article mensuel, étaient diffusés aux abonnés. Jade Cameroun, c’est aussi son volet radio qui lui permet de produire des magasines de qualité portant généralement sur la sensibilisation des populations sur les phénomènes liés à la santé et vih, la femme, l’environnement, et actuellement, les droits de l’homme en milieu carcéral. Et cette production bénéficie des soutiens de l’union européenne et de l’Ong française Ouest Fraternité. Une fois terminés, ces magasines sont livrés sous forme de CD prêts à diffuser, aux radios partenaires des pays membres de la francophonie. Au Cameroun, certaines radios locales basées dans les zones rurales en occurrence, traduisent le contenu en langue locale.

L’agence contribue aux productions des articles et émissions radios à l’échelle internationale, comme ce fut le cas avec CTA en Hollande. L’agence a aussi contribué à la production des dossiers spéciaux et autres articles dans le cadre du réseau Syfia International. Des productions reprises par les journaux de plusieurs continents. Au delà de tout cela, l’agence ne s’est jamais éloignée de sa mission première : former et recycler les journalistes. Depuis 1998, nous avons ainsi formé plusieurs journalistes camerounais aux techniques du journalisme d’investigation. Une formation – action dont les résultats sont aussitôt quantifiables. En 2000, la Coopération française a financé la formation dans notre agence de deux journalistes tchadiens Nous restons par ailleurs ouvert à toute entreprise, organisation, rédaction ou individu ayant ce besoin, confie M. Tasse.

Jade Cameroun, pour un traitement professionnel de l’information
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Cameroun: Jade Syfia Cameroun forme les journalistes au montage numérique à Douala

C’est dans le cadre d’un atelier de formation qui s’achève ce 06 novembre 2009

L’agence de presse Jade Syfia Cameroun, organise depuis mercredi, 04 novembre et jusqu’au 06 novembre 2009, dans ses locaux à Douala, un atelier de formation sur « la rédaction d’un conducteur et le montage audio numérique ». Les travaux regroupent les journalistes en provenance des médias des différentes régions, telles : Radio Baré-Bakem basée à Nkongsamba dans le Moungo, radio communautaire du Noun à l’ouest, radio Medumba à Baganthé basée également à l’ouest, radio communautaire Odama basée à Nanga Eboko dans le sud, et radio Nostalgie Cameroun à Douala. Retrouvailles pour la plupart des participants déjà présents lors de l’atelier qui s’est déroulé en 2008 sur les mêmes thèmes. Celui de 2009, s’inscrit « dans le cadre de la continuité de ces travaux », selon le formateur Etienne Tassé, directeur de Jade Syfia Cameroun.

Pendant trois jours, les séminaristes vont renforcer leurs capacités dans deux grands domaines radiophoniques, donc, les différentes techniques de la rédaction d’un magazine. Après la phase théorique relative au rappel de la structuration d’un reportage mercredi, 04 novembre 2009 en matinée, les participants ont procédé dans l’après-midi à l’écoute et aux critiques des différents reportages réalisés par les confrères et consoeurs du Congo. Séance suivie également de l’écoute et critique des reportages réalisés lors de l’atelier de 2008, afin de permettre aux participants de mieux cerner les notions nécessaires. D’où l’insistance du formateur par exemple, sur la détermination des différents composants qui rentrent dans un magazine, spécifiquement dans la rédaction d’un conducteur, phase importante avant l’enregistrement du programme. « Avant toute chose, il faut définir l’angle qu’on formule en une phrase. C’est l’angle qui donne le fil conducteur et tout ce qu intervient dans le reportage, doit concourir à cela. On doit toujours se poser la question suivante : quel est le message que je veux que l’auditeur retienne à la fin du reportage? », ne cesse de rappeler le formateur. A cet effet, les journalistes et techniciens de radios présents, ont procédé à la rédaction des conducteurs des magazines sur trois sujets envoyés quelques semaines plutôt aux séminaristes, par courrier électronique. Sujets portant sur la gratuité de l’enseignement, les violences faites aux enfants et celles faites aux femmes.

Le montage audionumérique
Après la rédaction des conducteurs, la deuxième étape de l’atelier, consiste en l’enregistrement des différents éléments sonores, qui seront ensuite montés, afin d’obtenir à la fin du processus, un magazine prêt à être diffusé. Là aussi, les participants apprennent les techniques d’extraction des éléments sonores recueillis sur le terrain du dictaphone pour l’ordinateur où sera fait le montage sur le logiciel adéquat. Phase très importante pour les uns et les autres, enthousiastes à l’idée de connaître les techniques de montage audionumérique, car de retour dans le Noun, j’ai l’intention de monter mes reportages moi-même, affirme Josué Yaneya de la radio communautaire du Noun, ravi d’avoir déjà à son domicile, un ordinateur. C’est justement cette autonomie que vise l’agence Jade Syfia Cameroun, en organisant les travaux actuels. A la fin de la formation, ceux-ci retrouveront leur radio respective et pourront diffusés sur leurs antennes, les magazines produits.

A propos de Jade Syfia Cameroun
C’est une agence de presse multimédia basée à Douala. Elle a pour mission de promouvoir le journalisme d’investigation en Afrique centrale, de favoriser l’échange des informations entre les populations du sud : Afrique, Asie, Haïti. Elle se veut également la voix de l’Afrique dans le monde, via la publication de plusieurs articles dans les journaux européens tels : Ouest France, Liberté en Suisse, le Monde Syndical en Belgique, etc. Ses articles sont aussi largement repris dans la presse écrite nationale, telle Le Messager, Dikalo,. Sur le plan radiophonique, elle produit les magazines distribués gratuitement sur les chaînes locales, ainsi que sur les antennes des radios partenaires des pays membres de la Francophonie. Toutefois, la formation – action et le recyclage des journalistes, demeurent son principal cheval de bataille.

Journalistes en formation à Douala
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