Yaoundé-Cameroun: Un corps passe 11 ans dans une morgue

La famille avait refusé de le prendre lors de la levée en décembre 2001, en disant que ce n’était pas celui de leur proche. Personne ne l’a réclamé depuis lors!

Le corps d’une personne décédée qui devait s’appeler Alo’o Mve, est aujourd’hui à sa onzième année dans la morgue de l’hôpital Jamot de Yaoundé, la capitale camerounaise. C’est depuis Décembre 2001 qu’il avait été admis dans cette morgue en provenance d’un autre hôpital de la ville. Au moment de la levée, un différend avec la famille avait conduit à l’ouverture d’un procès devant les tribunaux. Selon des explications rapportées par le quotidien public national Cameroon-Tribune, tout a débuté le 11 novembre 2001. Les familles du défunt arrivées pour la levée ont refusé de prendre le corps que leur remettait l’hôpital en disant que ce n’était pas celui de leur proche. Une minorité de la famille, apprend-on, a pourtant reconnu le corps. La situation a conduit vers une dispute familiale et à l’époque, une enquête judiciaire a été ouverte pour retrouver le vrai corps, mettant en cause plusieurs employés de la morgue. L’enquête avait aussi conduit à la vérification de chaque corps à la morgue de l’hôpital Jamot, sans qu’on ne puisse retrouver celui demandé par une grande partie de la famille Mve. La famille a alors porté plainte.

Ce fait banal à première vue, prend toute son ampleur dans un contexte marqué par le problème de la gestion des corps dans les hôpitaux camerounais. La dernière affaire en date est celle du corps d’un jeune homme qui a été manipulé à l’hôpital Laquintinie de Douala. Dénonçant un manquement à l’éthique et à la déontologie, Le ministre Mama Fouda en charge de la Santé publique a signé des arrêtés relevant de ses fonctions le chef du service de laboratoire d’anatomie pathologie, Ahmadou Fewou, et révoquant trois de ses collaborateurs. Une décision qui vient confirmer la suspension desdits personnels par l’hôpital. Au mois de juin, on apprenait que 62 corps sont aujourd’hui abandonnés dans le même hôpital. Des observateurs estiment que cette situation est de nature à soulever la question du cadre légal de la gestion des corps dans une morgue. Ce secteur tabou est pourtant aujourd’hui au centre de nombreux faits divers pas toujours positifs.

Face à ce dilemme, le nouveau directeur de l’hôpital Jamot a écrit au ministre de la santé pour savoir ce qu’il y a lieu de faire du corps en sa possession. Car personne ne l’a jamais revendiqué.

Un corps fait 11 ans dans une morgue au Cameroun
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Cameroun: Robert Myntia d’un hôpital à l’autre

Le journaliste qui est retourné à la prison centrale de Kondengui, ne semble pas avoir terminé avec les hôpitaux

Un état de santé toujours préoccupant
Le journaliste camerounais Robert Mintya détenu a affirmé selon une information rapportée par l’AFP être retourné en prison, après avoir été admis en hospitalisation fin septembre à l’hôpital Jamot de Yaoundé, pour y suivre notamment des soins contre des psychoses. La même source indique cependant que le journaliste ne semble pas en avoir fini avec les hôpitaux. D’ailleurs, il serait toujours sous suivi médical dans l’infirmerie de l’institution pénitentiaire. Je dois ressortir de la prison en principe jeudi pour une nouvelle hospitalisation au CHU (Centre hospitalier universitaire), a-t-il indiqué, précisant que C’est pour cette raison qu’on me garde sous hospitalisation en ce moment à l’infirmerie de la prison. Entre les mois d’août et septembre, Robert Mintya avait séjourné à l’hôpital central de Yaoundé avant d’être transféré à l’hôpital Jamot, spécialisé notamment dans la prise en charge de problèmes psychiatriques. Une admission en psychiatrie à l’hôpital Jamot recommandée par un neurologue de l’hôpital central. On ignore pour quelle raison Robert Mintya devra encore séjourner au CHU, mais visiblement, ce ne sera plus pour trouble psychotique. Aussi inconnu, le jour où s’ouvriront les débats sur son cas devant les tribunaux. Il est détenu depuis le 10 mars en même temps que Serge Sabouang, directeur de publication du bimensuel La Nation, et Ngota Ngota Germain dit Bibi Ngota, directeur de publication de l’hebdomadaire privé Cameroun Express, qui lui est décédé en détention le 22 avril 2010 dernier.

Aucune issue envisagée pour l’instant
D’abord inculpés de « faux et usage de faux », les trois journalistes sont aujourd’hui accusés d’avoir imité la signature du Secrétaire général à la présidence, Laurent Esso. Une information judiciaire pour coaction de contrefaçon des signatures et timbres, des marques et imprimés a été ouverte contre M. Myntia et Sabouang. A l’origine de l’affaire, un document qui aujourd’hui on le sait était un faux, attribué au Secrétaire général de la présidence de la république en date du 20 juin 2009. Le document laissait croire que Laurent Esso, de par sa position avait exercé des pressions sur l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) pour payer des commissions d’un montant global d’un milliard trois cent millions de FCFA à un dénommé Antoine Bikoro Alo’o, de même qu’à Dayas Mounoune, le directeur du port autonome de douala (PAD), et Doh Collins un opérateur économique. L’affaire aujourd’hui a pris la tournure d’un règlement de compte politique qui aurait mal tourné. Robert Harris Myntia aurait écrit une lettre où il reconnaitrait les faits, ce qui a valu une requalification. Les deux journalistes bénéficient aujourd’hui du soutien des associations nationales et internationales de journalistes. Dans un communiqué publié il y a quelques semaines, l’ONG Reporters sans frontières a réitéré son appel en faveur de la remise en liberté provisoire des deux collègues de Bibi Ngota. Après avoir passé plus de six mois en détention provisoire, ces journalistes doivent être présentés à un juge ou libérés sur le champ, pouvait-on lire dans ce communiqué.

Le tribunal n’a pas encore statué sur le cas des journalistes emprisonnés