Joëlle Esso:  » Eto’o Fils a choisi la BD parce que c’est un moyen par excellence pour parler aux jeunes, aux enfants particulièrement »

L’artiste camerounaise a signé les dessins et le scénario de la BD consacrée au footballeur. Elle nous raconte cette aventure… Et sa suite!

Les éditions Dagan ont édité une BD consacrée au footballeur Samuel Eto’o, vous signez les dessins et le scénario. Comment est née l’idée de cette bande dessinée?
Samuel Eto’o est en fin de carrière, il a 32 ans cette année donc c’était intéressant qu’il raconte lui-même son parcours tant qu’il est encore actif. On attend toujours de rendre des hommages posthumes. Tant qu’il est jeune et qu’il a encore la mémoire de tout ses débuts ça paraissait une bonne idée de se raconter. C’était une envie de s’adresser à la jeunesse et de raconter sa propre histoire parce que beaucoup de choses se disent sur lui par tout le monde mais il estimait que les gens ne savent pas vraiment qui il est. Donc il fallait qu’il se raconte lui-même et surtout qui est Samuel Eto’o en dehors d’un stade.

Pourquoi avoir choisi la BD?
Parce que c’est un moyen par excellence pour parler aux jeunes, aux enfants particulièrement.

Comment est ce que vous avez travaillez avec lui ? Racontez nous comment ça s’est passé
J’ai recueilli son récit avec un enregistreur et j’ai pris des notes aussi. Donc je l’ai laissé raconter comme il voulait pèle mêle parce que quelqu’un qui se raconte ne respecte pas forcément la chronologie mais par la suite j’avais préparé des questions pour vraiment préciser chronologiquement certains points et aussi avant de le rencontrer j’avais essayé de me documenter par rapport aux informations publiques qu’il y a sur lui. Ensuite j’ai fais un scénario, et puis après l’écriture du scénario j’ai fais un découpage pour faire les dialogues, les textes et le nombre de pages.

Vous échangiez régulièrement?
J’ai passé trois jours en Autriche avec lui pour recueillir le récit, j’ai pris un maximum d’informations sachant qu’il n’est pas très disponible pour que je puisse le voir à tout moment ou lui parler par téléphone. Pour l’instant j’ai assez de matière pour ne pas avoir besoin d’avoir un nouvel entretien avec lui mais s’il y a des choses à préciser c’est essentiellement par e-mail.

Vous pouvez nous faire un résumé du premier tome?
C’est son enfance, vraiment les débuts, la cellule familiale, comment il commence à jouer dans la rue, les inter-quartiers, comment il arrive à convaincre ses parents parce que ses parents étaient totalement opposés à ce qu’il joue au football. Donc il était régulièrement puni parce que parfois il s’échappait de l’école pour aller jouer, pour aller s’entraîner au football donc ce n’était pas facile avec ses parents. Le premier volume s’arrête à l’âge de 12 ans quand il part en France pour la première fois et comment il revient au Cameroun finalement parce que ça ne marche pas comme il le souhaite. C’est lui qui décide de rentrer alors que tout le monde est contre cette décision là. Lui-même considère jusqu’aujourd’hui que c’était la plus mauvaise décision de sa vie, d’avoir refusé de rester en France pour tenter de trouver un club. Il était venu faire un stage en France à Avignon avec l’équipe des brasseries qu’il avait intégré et il s’était échappé pendant que les autres sont repartis au Cameroun, sans son passeport.

Est-ce que vous avez commencé à travailler sur les autres tomes?
Oui bien sûr. Le prochain sort en juin 2013 et il raconte comment il devient un lion junior après un bref passage chez les cadets alors qu’il n’a pas du tout l’âge mais a vraiment un niveau très élevé. A 12 ans, il joue avec des gens qui ont 20 ans. C’est vraiment un prodige du football, il a reçu un don de Dieu qu’il a su fructifier. Ce que la BD veut vraiment transmettre, c’est la valeur du travail, le message que pour arriver à quelque chose, quelque soit le talent qu’on a, il faut travailler. Il y a beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Ça fait plus de 15 ans qu’il se maintient au top niveau du football ce qui n’est pas donné à tout le monde ; et c’est parce qu’il travaille énormément. Il consacre toute sa vie à son sport. Dans ce tome on voit aussi comment il change de centre parce qu’il était aux brasseries puis il va à Kadji Sport Académie. Ensuite il intègre les lionceaux puis il va à la CAN junior qui se déroule en Côte d’Ivoire et c’est là où il rencontre son destin parce qu’il y a un sélectionneur espagnol qui est venu là-bas pour détecter des talents et c’est comme ça qu’il est remarqué et qu’il part en Espagne. Ça c’est le deuxième tome. Il y aura 9 tomes parce que c’est son numéro fétiche le dossard de son maillot.

Joëlle Esso et Eto’o Fils lors du lancement de la BD à Douala
Jean Pierre Esso, Okabol.com)/n

Le lancement aura lieu en fin du mois de Janvier en Île de France, quelles sont les articulations?
Il y a une conférence de presse prévue au Concorde la Fayette à Paris, des dédicaces au centre commercial Vélizy 2, et le lancement officiel aura lieu lors du festival de la bande dessinée. Ce sera le 31 janvier à Angoulême, ce festival, l’un des plus grands au monde, fête ses 40 ans cette année.

Qu’est ce qui a justifié son choix de se faire éditer chez Dagan?
Ça peut surprendre mais quand on étudie un peu le personnage c’est quelqu’un qui a un esprit panafricain et il a toujours voulu travailler avec les gens qui sont professionnels et sérieux. Il n’y a peut être pas beaucoup de maisons d’éditions africaines qui remplissent ces critères. C’est donc le savoir-faire de Dagan Editions qui a motivé son choix.

C’est la première fois que vous travaillez avec lui?
Oui tout à fait !

Comment vous l’avez trouvé sur un plan personnel?
Il est aussi normal que vous et moi, c’est quelqu’un que j’ai trouvé simple, abordable et c’est agréable de travailler avec lui. Il a une idée claire de ce qu’il veut, il ne perd pas de vue son objectif, il reste concentré. C’est agréable de travailler avec quelqu’un qui est professionnel. C’est quelqu’un que j’ai personnellement apprécié. Je pense que c’est même logique, je ne m’attendais pas à autre chose parce que déjà c’est quelqu’un qui est habitué à tendre la main aux autres à travers sa fondation Samuel Eto’o.

C’est quoi votre activité en ce moment au-delà de la BD?
Je fais de la musique, mais pour l’instant la BD me prend beaucoup de temps donc ça ne me laisse pas de loisirs de faire autre chose.

Comment va le Petit Joss?
Bien. D’ailleurs ce projet Eto’o relance les commandes du Petit Joss. Je suppose que les gens qui ne me connaissent pas ont envie de savoir ce que j’ai fais d’autre avant.

Vidéo Bande Annonce lancement

BD Samuel ETO’O fils t1: bande annonce et spot… par DaganTv


http://www.samueletoo-officiel.com)/n

Cameroun: Samuel Eto’o désormais en Bande dessinée

Le document savamment travaillé par l’artiste Joëlle Esso a été présenté le 26 décembre 2012 à Douala, en présence du héros de la BD, l’attaquant d’Anji Makhatchkala en personne

Incroyable destin
« Eto’o Fils : naissance d’un champion ». C’est le titre de cette BD de 49 pages éditée par Dagan, une maison d’édition managée par les Africains et établie en France. Le récit est de Samuel Eto’o, le scénario, les textes et dialogues par Joëlle Esso. C’est encore elle qui est auteure des dessins et de l’encrage. Pascal Phan du studio Charon, en France, a travaillé la colorisation. La maquette et le lettrage ont été effectués dans le même studio. Sur le fond, cette BD parle de l’incroyable destin d’un gamin de New-Bell, quartier populaire et populeux de Douala, devenu un des meilleurs footballeurs au monde. Ce premier tome narre la vie de Samuel Eto’o de l’enfance à l’âge de 12 ans. Le numéro 9 des Lions indomptables raconte comment il a commencé à jouer au football, comment il désobéissait à ses parents, qui tenaient à ce qu’il aille loin avec ses études, pour aller disputer les matches Inter quartiers avec ses compères Viali et Luc. La BD renseigne aussi sur la manière donc le « Petit Milla » a finalement reçu l’onction de ses parents. La particularité de cette BD en format A4, papier glacé et en quadrichromie vient de ce que le récit est de Samuel Eto’o en personne. Ce 26 décembre 2012, devant un impressionnant parterre de journalistes, animateurs et curieux, les principaux acteurs de ce chef-d’ uvre ont apporté d’amples informations. « Quand j’écoute les uns et autres, je constate qu’ils ne passent pas le fond de mon message. Dans cette BD, ils ont le fond de mon message, car je parle de moi », soutient Samuel Eto’o.

Neuf tomes
« La réalité est que les gens ne me connaissent pas vraiment. Ils me façonnent comme ils veulent et ne voient que le côté financier. Mon message c’est qu’on peut bien naître à New-Bell et devenir grand. C’est tout cela que je raconte dans ma BD », ajoute le co-auteur. Le représentant de Dagan reste dans le même élan. « L’objectif de cette BD est de raconter l’histoire de Samuel Eto’o, afin qu’elle puisse inspirer les jeunes », déclare Dieudonné Gnammankou. D’après Joëlle Esso, un nouveau tome paraîtra chaque six mois et neuf tomes au total sont prévus, correspondant au numéro fétiche de ce prodigue Bassa, qui n’hésite pas d’ailleurs à gratifier les lecteurs de quelques mots en langue vernaculaire. La BD est d’ores et déjà disponible au Cameroun et sera vendue dans les librairies. En France, renseigne l’éditeur, elle doit paraître en fin janvier 2013. Joelle Esso est une artiste camerounaise de grand talent. Elle est la première femme à la fois scénariste et dessinatrice africaine à publier des albums de bande dessinée en France. Dans le domaine de la BD, elle a à son actif trois belles références. Petit Joss, école urbain mixte, Tome I (Dagan 2010), Petit Joss, les vacances, Tome 2, Dagan (à paraitre en 2013) et Une maison dans le désert, à paraître également en 2013.

Joëlle Esso et Samuel Eto’o, le 26 décembre à Douala
Jean Pierre Esso, Okabol.com)/n

Joëlle Esso: «Je suis une artiste passionnée d’histoire»

Artiste pluridimensionnelle, cette camerounaise a choisi pour son dernier album-livre, de renouer avec l’histoire d’un des héros perdu de son pays, Abraham Hannibal

Joëlle Esso, le public camerounais vous connait très peu, alors que vous êtes une personnalité des musiques du monde, pouvez vous vous présenter pour nos lecteurs?
Je suis une artiste Camerounaise pluridisciplinaire (musique, chant, dessin, peinture, danse, comédie) vivant en France. Depuis vingt-trois ans, j’accompagne des artistes en tant que support vocal, donc dans l’ombre.

Votre dernier album, le deuxième en solo de votre carrière, vous le consacrez aux textes du poète russe Pouchkine, dont on dit qu’il était lui même un descendant d’Hannibal une grande figure de l’histoire militaire de la Russie et que des historiens ont formellement établi comme originaire du Cameroun. Racontez nous un peu cette rencontre entre une chanteuse et l’histoire, celle des héros oubliés de son pays d’origine
Je suis passionnée d’histoire, je vais souvent dans les conférences et colloques d’historiens, et je trouve dommage que certains destins extrêmement intéressants ne soient pas portés à la connaissance du grand public. J’ai découvert le livre de Dieudonné Gnammankou «Abraham Hannibal, l’aïeul noir de Pouchkine» il y a quelques années; la trajectoire de cet enfant de Logone Birni (Extrême Nord) né en 1696, kidnappé en 1703 pour être emmené à Constantinople puis à Moscou, et qui devient l’arrière grand-père du plus grand écrivain et poète russe, m’a donné l’idée de ce nouveau projet «mémoire en musique», pour rendre hommage à nos illustres anciens ayant marqué leur époque, à travers des chansons.

Parlant de cet album, on dit qu’il est une invitation à la découverte du patrimoine musical Kotoko du Cameroun, du Logone, (cité fortifiée où naquit Abraham Hannibal en 1696), de La Fère (France, ville où Hannibal reçut son diplôme d’ingénieur militaire en 1723) et de Souyda (Russie, village où mourut Hannibal en 1781). Comment tout cela se présente-t-il?
Il faut savoir qu’Abraham Hannibal était le 4ème plus important personnage de l’Empire, ingénieur militaire et civil, fortificateur, diplomate, hydraulicien. La Russie lui rend hommage depuis des années par 2 musées qui lui sont consacrés. J’ai voulu retracer son parcours en musique, raison pour laquelle il fallait commencer par la musique traditionnelle de ses origines où je chante d’ailleurs en «lagwané» (langue de Logone), puis Constantinople, musique orientale; la Russie avec la musique classique de Tchaïkovski, la chanson française pour les 7 ans d’études qu’il a passés dans ce pays. Ensuite j’ai utilisé des poèmes de Pouchkine que j’ai mis en mélodie. C’est donc véritablement à un voyage musical dans lequel j’invite le public. Je chante en 5 langues dans cet album: Douala, lagwané, russe, français, anglais.

L’hommage à Hannibal vous ne le rendez pas qu’en musique puisque vous avez exposé en Suisse au salon du livre la version écrite en livre, comment est ce qu’il a été accueilli?
C’est un livre-CD-DVD, couverture cartonnée, avec des textes, des photos et des illustrations faites par moi-même (paru aux éditions Dagan). J’ai trouvé plus intéressant d’en faire un produit multimédia. L’accueil a été très bon, les médias russes en ont notamment beaucoup parlé, ainsi que l’agence Tass. La presse suisse s’en est aussi largement fait l’écho, ainsi que le New-York Times. Ayant participé à des débats et tables rondes suivis de dédicaces, j’ai pu avoir des échanges intéressants avec le public.

Beaucoup de gens ne le savent pas ça mais vous avez été parmi les ch urs d’accompagnement de la grande Céline Dion, est-ce qu’une expérience comme celle-ci modifie la manière de faire de la musique?
C’est une expérience. Tous les artistes que j’ai accompagnés m’ont apporté quelque chose, mais il est vrai que travailler avec des équipes très professionnelles oblige à être encore plus exigeante avec soi-même.

Deuxième album solo est toujours peu connue au Cameroun, vous comptez venir pour une tournée promo?
Il faut dire que je fais des choses un peu atypiques: Mon 1er album était essentiellement la bande-son du film de Jean-Pierre Bekolo «Les Saignantes»; le second est un hommage à un personnage historique, je ne fais pas de musique « populaire »; néanmoins je fais pas mal de concerts en France et ailleurs (notamment à l’université d’Harvard aux USA). N’étant pas organisatrice de spectacles, il appartient aux promoteurs Camerounais de m’inviter s’ils le souhaitent, je suis disponible.

Comment acquérir votre nouveau CD?
Si vous n’êtes pas en France, pour l’instant il est disponible en ligne sur www.editionsdagan.com, www.joelle-esso.com, www.fnac.com. En France, au musée du quai Branly (Paris), au musée Ivan Tourgueniev (Bougival), aux librairies l’Harmattan et Présence Africaine.

Joëlle Esso, une artiste pluridimensionnelle
Google images)/n

Mode: Deux camerounaises retenues pour le Festival international de mode africaine

Joëlle MAGNE CHOUPA et Charlotte MBATSOGO vont défiler à Niamey en octobre prochain

Joëlle MAGNE CHOUPA et Charlotte MBATSOGO sont les deux camerounaises qui participeront au concours « l’Afrique à la mode » dans le cadre du Festival International de la Mode Africaine(FIMA). Retenues lors des présélections dudit concours, elles devront démontrer leurs talents face aux 08 autres candidats, lors de la prochaine édition du festival du 25 octobre au 1er novembre 2009 au Niger. Le concours « l’Afrique est à la mode » a pour finalité de promouvoir les jeunes stylistes et favoriser l’accès de ces talents au marché international de la mode. Organisé par Culturesfrance, cette édition du FIMA rend hommage à Ibrahim LOUTOU sous le thème de collection « La transition ».

Profils
Outre le fait que les deux jeunes stylistes soient camerounaises, elles sont âgées de 25 ans. Joëlle Magne CHOUPA étudie à l’Ecole Supérieure de Design et de Mode à Yaoundé. En 2008, elle remporte la 4eme édition du concours des jeunes stylistes  »Africollection » et participe à plusieurs évènements comme le Salon du Prêt-à-porter Abbia Fashion à Yaoundé ou encore le Festival National des Arts et la Culture du Cameroun à Maroua. Elle a également travaillé avec le premier lauréat de ce même concours Anggy Haïf.

Charlotte MBATSOGO quant à elle dessine puis réalise ses modèles entièrement à la main. Revendiquant un style très glamour chic avec une pointe de fantaisie dans les coupes, elle explique s’adapter aux époques et aux influences. Depuis 2ans, elle multiplie les participations aux principaux évènements du Cameroun.

Le FIMA
Pour revenir à ses origines, Le festival International de la Mode Africaine en abrégé FIMA est né en 1998, dans l’imagination du créateur de mode Alphadi dans le désert de Tiguidit au Niger. Ce festival de mode africaine a pour but de faire se rencontrer les cinq continents en terre africaine et favoriser la construction des passerelles pour permettre l’expression des talents en général et en particulier africains. D’où la devise du festival « paix, culture et développement ». C’est d’ailleurs pourquoi, le FIMA a progressivement contribué à rendre plus visible les valeurs des créateurs africains et pose la problématique de la nécessité de créer une industrie africaine à grande échelle. Car les créateurs ont longtemps joué un second rôle au plan International.

Le FIMA est également un rendez-vous touristique de choix grâce aux sites choisis à chaque édition pour abriter le festival. Et cette année pour sa septième édition, après les sites comme les falaises de Tiguidit, la rive du fleuve Niger et les plateaux Batéké en terre Gabonaise… c’est au site de Gourou Kirey d’abriter la nouvelle édition du festival. Au fil des éditions du festival, plusieurs concours ont été crées: les concours « TOP models », le concours de jeunes stylistes et le concours de rap hip -hop.

Fima 2009
Journalducameroun.com)/n