Salon Africités 2015: lancement du réseau panafricain sur la migration

Les participants, parmi lesquels la délégation camerounaise conduite par le Minatd, ont convenu qu’en tant que phénomène naturel, la migration est fortement liée à la problématique des droits humains

Le Réseau panafricain sur la migration chargé de défendre les intérêts des migrants sur le continent et au-delà, a été lancé lors du septième sommet Africités en cours dans la ville sud-africaine de Johannesburg.

Une session sur la situation des migrants africains s’est tenue mardi, 01 décembre 2015, au cours de laquelle les délégués ont partagé leurs expériences et fait des recommandations sur les objectifs dudit réseau avant son lancement officiel à la fin du séminaire.

Le réseau panafricain se veut la version africaine du Forum Social Mondial des Migrations. Il a comme objectifs la promotion et la protection des droits des migrants africains qui ont voyagé vers d’autres pays africains et d’autres continents. Il réunira plusieurs associations de migrants et les collectivités locales dans un cadre de concertation et de collaboration au bénéfice des migrants.

Le Réseau panafricain compte sur le soutien et la collaboration des institutions telles que l’Union africaine, l’Union européenne et des Nations Unies pour réaliser sa mission.

La nécessité pour l’Afrique de gérer la question de la migration à l’échelle continentale a été soulevée durant les travaux du sommet et l’idée a été accueillie favorablement par les maires et les collectivités locales.

Les participants ont convenu qu’en tant que phénomène naturel, la migration est intrinsèquement liée à la problématique des droits humains étant donné que les individus se déplacent pour trouver un emploi et avoir de meilleures conditions d’existences pour eux-mêmes et pour leurs familles.

Selon le Forum de l’Afrique australe sur les migrations représentées au sommet, les questions de la migration sont aggravées par le fait que de nombreuses villes africaines ne disposent pas de programmes efficaces pour accueillir, héberger et gérer le flux de migrants à travers le continent.

L’absence d’un réseau de migration efficace qui aiderait les villes hôtes à faire face aux flux migratoires est une lacune que le réseau panafricaine sur la migration espère pouvoir combler.

Marc Gbaffou, le président du Forum de la diaspora africaine (FAD) a fait savoir que la meilleure façon de changer la situation actuelle concernant la migration est de mettre sur pied par un système de réseautage positif qui change la façon dont ces mouvements de personnes se font.

« Unissons et harmonisons nos efforts. La migration devrait être vue comme une opportunité pour l’émergence du continent » a-t-il suggéré.

« La perception négative que les migrants volent des emplois locaux, commettent des crimes et sont mauvais pour l’économie du pays d’accueil doit changer » a insisté Gbaffou.

«Ce réseau est lancé afin de nous permettre de ne plus nous regarder comme des ennemis », conclut-il.

Brice Monnou, le vice-président du Forum des organisations de solidarité internationale sur les migrations (Forim) a lancé un appel fort demandant au réseau panafricain sur la migration de se concentrer sur la création d’une Afrique unie à même de résoudre ses propres problèmes au lieu de léguer aux jeunes générations le «cancer de l’exploitation de l’Afrique en particulier ses ressources. »

« Nous continuons à dire que l’Europe ne nous donne pas une chance sur le marché, mais donnons-nous les uns les autres cette chance que nous refuse l’Europe » a plaidé Blessing, un jeune délégué sud-africain.

D’autres ont évoqué le cycle récurrent des Africains quittant leur continent pour étudier à l’étranger et le peu de contrôle sur les autres migrants vers d’autres continents soulignant que l’accent devrait être mis sur l’amélioration de leurs conditions à la maison afin qu’ils puissent rester et développer leurs propres pays.

Selon un délégué en provenance du Burundi, le taux élevé du chômage des jeunes est source de conflits entre ceux qui ont fait leurs études à l’intérieur du pays et ceux qui sont incapables d’achever les leurs à étranger.

Afin d’accélérer l’intégration continentale, l’ouverture des frontières africaines aux Africains a également été prônée.

Un délégué camerounais arrivé en Afrique du Sud mardi matin a partagé son expérience en disant que pour se rendre au sommet de Johannesburg, il a eu beaucoup de difficultés à obtenir un visa auprès de l’ambassade sud-africaine dans son pays.

« Ils m’ont dit que si je suis Camerounais j’ai besoin d’un visa pour l’Afrique du Sud mais si j’étais citoyen français un visa n’aurait pas été requis » a-t-il déploré.

« Un Européen est exempté de visa pendant que moi, un Africain doit demander un visa pour aller en Afrique du Sud, un pays africain. J’étais choqué d’entendre cela! » a-t-il ajouté.

Selon un délégué sud-africain, l’intégration régionale doit être un préalable à celle continentale. « Apprenons à ramper avant de marcher » dit-il soulignant l’importance d’une planification minutieuse en vue de rendre l’accès à tous les pays africains une réalité.

Des participants au Salon Africités 2015 à Johannesburg en Afrique du Sud.
salonafricites2015.com)/n

Refela: la Camerounaise Célestine Ketcha Courtès accède au trône

Portée à la tête du Réseau des femmes élues locales d’Afrique, en marge du 7e Sommet Africités à Johannesburg, le maire de Bangangté a pris fonction mardi, en remplacement de Fatimatou Abdel Malick

Mardi, 01 décembre 2015. La salle principale du Sandton Convention Center de Johannesburg accueille les travaux du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (Refela), en marge du 7e Sommet Africités qu’abrite la capitale économique d’Afrique du Sud. Cette session intervenait 48 heures seulement après l’assemblée générale élective au cours de laquelle la Camerounaise Célestine Ketcha Courtès a été élue à la tête du penchant féminin de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA) qui organise ce Sommet.

Hier matin, avait lieu le passage de témoin entre le maire de Bangangté et son prédécesseur à la tête du Refela, la Mauritanienne Fatimatou Mint Abdel Malick. Mais avant, les différents bureaux régionaux ont présenté leurs rapports d’activités. S’il est avéré que beaucoup de choses ont déjà été faites en matière d’encadrement des femmes élues locales, le chemin reste encore long pour cette association, du reste très jeune, née à Tanger au Maroc en mars 2011.

Célestine Ketcha Courtès aura donc pour mission de conduire le Refela qui réunit toutes les femmes exerçant une fonction élective au sein des collectivités locales. La Camerounaise qui a bénéficié de la quasi-unanimité des différentes sous-régions pour se faire élire à la tête de cette organisation s’est engagée à uvrer dans ce sens, après avoir présidé aux destinées de la sous-région Afrique centrale avant son élection de dimanche dernier.

La maire de Bangangté, dans l’Ouest de son pays natal, est ainsi parvenue à faire créer des structures pays au Tchad, au Gabon, en République démocratique du Congo et dans une certaine mesure en République centrafricaine.

Née le 13 Octobre 1964 à Maroua, au Nord Cameroun, Célestine Ketcha Courtès est titulaire d’un Baccalauréat A4, mention bien, d’un brevet de technicien supérieur option techniques commerciales et d’un diplôme d’études supérieurs de commerce et d’économie. Elle a été cadre commercial et marketing à la Cimencam avant de se consacrer entièrement aux affaires.

Ses communications précises et méthodiques l’avaient menée à la tête de l’exécutif de Bangangté en 2007, à la Vice-présidence de l’AEMF (Association pour l’entraide municipale et le développement), à la Mairie de la Commune de Bangangté, etc. Sans compter ses nombreuses distinctions honorifiques : Chevalier de l’ordre national du mérite sportif, seules femmes avec Françoise Mbango a l’avoir reçu au Cameroun, Chevalier de l’ordre national de la valeur..

Reine mère Bangangté et Bangoulap depuis 1997, mariée et mère d’enfants, Célestine Ketcha Courtès s’exprime parfaitement en français et en anglais, tout en comprenant l’allemand.

Célestine Ketcha Courtès à la tête du Refela.
Droits réservés)/n

Mondial 2010: Place au jeu!

Pour la première journée, le grand cérémonial d’ouverture et les deux premiers matches. En avant première, il y a eu le grand concert du 10 juin

Ce vendredi 11 juin 2010 est tellement attendu depuis quatre années que l’on a cru qu’il n’arriverait jamais. La première coupe du monde de football en terre africaine démarre. Elle comble ainsi tous les espoirs de nombreuses nations qui ont hâte que la grand-messe du football débute. Au programme la grande parade d’ouverture en présence de Nelson Mandela, figure emblématique d’une Afrique du Sud libre. Mais, à cause de son état de santé, sa présence ne devrait pas excéder une quinzaine de minutes. La cérémonie d’ouverture du stade de Soccer City à Johannesburg commence avec plus de 1500 artistes qui se partageront affiche pour dire ensemble: [i Bienvenue chez vous en Afrique. Nous sommes très heureux: nous avons le meilleur de l’Afrique du Sud et le meilleur du continent. Il y aura des artistes de tous les continents avec comme tête d’Affiche la star américaine R-Kelly. Ensuite l’on pourra suivre les deux rencontres de la poule A. Afrique du Sud – Mexique à 16h et à 20h 30, le match France-Uruguay. Dans chaque état-major, les joueurs semblent prêts à se jeter dans la bataille. L’Afrique du Sud sera la troisième équipe africaine à jouer un match d’ouverture de Coupe du monde. En 1990 en Italie, le Cameroun avait affronté l’Argentine de Diego Maradona. En 2002 en Corée, les Sénégalais étaient face à la France de Zidane. A la surprise générale Cameroun et Sénégal avaient remporté la mise. Pour faire monter la fièvre du jeu l’on attend près de 90.000 spectateurs et un vacarme assourdissant emmené tambour battant par la joie et la gaieté de tous.

Le concert géant en guise de coup d’envoi
Hier 10 juin, l’on se serait cru à une cérémonie d’hommage à. Le concert géant organisé au stade de Soweto en prélude à cette fête du football était chargé d’émotions. Entre discours et prestations scéniques l’on retenait son souffle. Les espoirs étaient comblés à chaque parole de stars pour cette fête du foot. Le discours du prix Nobel de la paix, Desmond Tutu a ravi plus d’un. Le passage des artistes tels que les Black Eyed Peas ou encore Shakira ont fait monter le thermomètre. En face, les 35000 supporters et fans submergés étaient acquis à la cause de toutes ces personnalités. L’on a ri à gorge déployée, on a chanté et on a versé une petite larme en visionnant les images d’archives diffusées sur Nelson Mandela, le premier président noir de la nation arc-en-ciel. En 1995, il avait déjà organisé et remporté la coupe du monde de rugby avec les Bafana Bafana (Springboks). Plusieurs artistes africains et sud-africains ont pu aussi honorer le continent à ce concert: les Maliens Amadou et Mariam, la Béninoise Angélique Kidjo, ainsi que le Soweto Gospel Choir ont donné de la voix avec des refrains chantés en ch urs. Dès ce moment et pendant les quatre semaines à venir, l’Afrique du Sud devient une grande scène.

Le Stade stade de Soccer City à Johannesburg
www.coupemonde.fr)/n

Températures
Les matches de cette coupe du monde se déroulent en plein hiver austral. Le thermomètre oscillera entre 16 et 3 degrés dans les villes du pays. Pour les premiers matches l’on jouera de nuit et dans le froid. Au Cap, les services météo prévoient même du brouillard pendant le match France-Uruguay. L’on se rappelle que cette Coupe du monde est la première à se tenir en hiver depuis le Mondial 1978 en Argentine et vient réparer une injustice: c’est le premier mondial de l’histoire à être organisé en Afrique. Les chroniqueurs affirment que depuis son obtention, la nation arc en ciel s’est érigée en porte-drapeau de tout le continent. Elle porte sur ses épaules les espoirs des autres nations africaines engagées dans la compétition. C’est pourquoi la performance des Bafana Bafana dès le coup d’envoi face au Mexique conditionnera une partie de la réussite populaire de ce Mondial. L’Afrique du Sud, 83e au classement Fifa a empilée près de douze matches amicaux sans défaite, de quoi inspirer la confiance. De toute les façons, le pays tout entier promet une Coupe du Monde joyeuse, colorée et assourdissante, au son des vuvuzelas, ces trompettes géantes que la Fifa songea un temps à interdire.

Dame coupe dans les mains de Mandela
tf1.fr)/n

Gil Kemami, La succes story d’un camerounais manager de la multinationale Ogilvy au Kenya

Il a choisi de vivre dans la partie sud du continent. Et ça lui réussit plutôt bien. Rencontre.

Vous vivez et travaillez en Afrique australe, au Kenya après 10 années passées en Afrique du Sud. Racontez-nous votre parcours
Il avait toujours été mon souhait de continuer mes études dans un pays Anglo-Saxon et après consultation d’options diverses, j’ai estimé que l’Afrique du Sud vue son histoire est le pays où je devais aller et poursuivre mes ambitions. De Douala à Johannesburg quelques années après l’ouverture des frontières au reste du monde, me retrouver dans la grande ville de Johannesburg qui comme on le disait a l’époque vous permet de réaliser vos rêves selon que vous sachiez exactement ce que vous attendez de la vie. Il faut dire qu’à cette époque là, l’intégration ne fut pas aussi facile pour des raisons multiples mais au bout de quelques années, j’ai commencé à mieux comprendre mon environnement et surtout le côté culturel et traditionnel profond qui anime et définit le peuple Sud-Africain. Des années plus tard, je me retrouve au Kenya par pur hasard. Je fus contacté par l’entreprise de communication Ogilvy Africa à Johannesburg qui me proposealors de prendre la direction de la boite au Kenya. Mon poste précédent a Johannesburg (Directeur Adjoint FCB Africa aujourd’hui DraftFCB – une agence multinationale de communication) m’ayant permit de travailler au travers de 15 pays en Afrique, je trouvai en moi des raisons suffisantes pour accepter le poste. Nairobi est une très belle ville avec un métissage de race et de culture important et qui qui permet l’intégration facile. Aujourd’hui c’est un plaisir de vivre au Kenya.

Vous êtes directeur général de la multinationale Ogilvy au Kenya. En quoi consiste votre travail au quotidien ?
Au quotidien mon travail consiste à m’assurer que la vision business et stratégie de la boite soit réalisée et ce en définissant les axes appropriés. Evidement ceci se fait au travers d’une ressource humaine compétente, qualifiée, motivée et surtout passionnée par la communication et le marketing. Je me dois également de rencontrer nos clients clés et prospecter dans le but de renforcer le relationnel et les convaincre du bien fondé de travailler avec Ogilvy comme agence de communication. Le moment le plus intéressant pour moi reste ma séance avec l’équipe stratégie et création pour discuter de la stratégie a déployer pour une nouvelle campagne ou de revoir le concept développé.

Combien de personnes managez-vous ?
Actuellement la compagnie emploie 120 personnes dont 80 personnes directement sous moi.

Et votre formation universitaire, on l’imagine en rapport avec votre job ?
J’ai fais une école de communication de marques a Johannesburg qui s’appelle Vega School of Brand Communication, SBS (Kenya) / IESE (Barcelona) Business School ou j’ai fait un Advance Management Program (AMP). J’ai ensuite fait un MSc in Marketing avec MDC (Management Development Center) à l’université de Glamorgan, Wales – UK.

Et le Cameroun, après tant d’années si loin, ne vous manque t-il pas ?
Bien sûr que le Cameroun me manque de temps en temps.

Qu’est ce qui vous manque le plus ?
Ce qui me manque le plus c’est la cuisine du pays. En Afrique australe ou du Sud, le régime culinaire n’est pas aussi riche que celui du Cameroun.

Retournez-vous souvent ?
Je vais au Cameroun une fois tous les ans et ce depuis trois ans. Nécessité pour moi de rester en contact avec les réalités du pays.

Votre plus beau souvenir du Cameroun ?
Mon enfance, joie, amour, découverte.

Gil Kemami
Journalducameroun.com)/n

On imagine bien qu’il existe une communauté camerounaise au Kenya. Parlez-nous-en !
Effectivement il existe une communauté Camerounaise au Kenya au sens large et deux communautés camerounaises pour être plus précis. Nous avons la communauté des « hommes d’affaires » et la communauté des professionnels « expatriés travaillant pour différentes compagnies ». Faisant partie de la communauté des professionnel tout ce que je puisse dire est que cette communauté m’a permit de me retrouver en tant que Camerounais car ayant vécu longtemps hors du pays, on a tendance à oublier ces petites choses qui font de nous des Camerounais. Je vais dire les blagues, le langage, les cafouilles, etc. Cette communauté Camerounaise me manquera lorsque j’aurais à retourner en Afrique du Sud dans un futur proche.

les camerounais sont réputés pour avoir mauvaise presse en Afrique de l’Est notamment au Kenya où il est très difficile d’obtenir un visa, partagez-vous ce constat ?
Il est effectivement difficile d’avoir un Visa pour le Kenya, mais je me refuse de croire et d’accepter que ceci est totalement la résultante de quelques actions menées par certain Camerounais. Dites-moi où il est facile pour un Camerounais d’avoir facilement un Visa dans ce monde ? Peut-être qu’on devrait plutôt demander au Gouvernement Camerounais d’améliorer ses relations internationales avec nombre de pays et surtout de défendre le citoyen Camerounais. Par ailleurs, je ne connais pas un pays dans ce monde ou tous les citoyens sont de bonne moralité.

Est-ce handicapant pour vous ?
Ceci n’est pas un handicap et n’a jamais été un handicap pur moi.

Faites-vous partie d’une association communautaire ?
Directement non. Au travers de ma compagnie oui.

Quel souhait peut-on vous faire ?
N’ayant jamais travaillé au Cameroun mon souhait est de pouvoir un jour travailler au Cameroun dans le but de partager ce que j’ai appris hors du pays.

Gil Kemami
Journalducameroun.com)/n