Les 25ème olympiades des temps modernes débutent officiellement ce jour avec dans les rangs 33 athlètes camerounais repartis entre neuf disciplines. Jusqu’où peut aller la Cameroon Olympic team?
Il y a dans la vie, des silences lourds de signification. Le 3 juillet 2012 au siège du Comité national olympique, le Premier ministre Philémon Yang, en remettant l’étendard aux athlètes camerounais en partance pour les 25 èmes Olympiades des temps modernes, n’a fixé aucun objectif aux athlètes. Était-ce un oublie de la part du représentant «personnel» du président Paul Biya à cette cérémonie ? Ou alors, était-il simplement conscient du niveau d’impréparation de ses sportifs qui conduira inéluctablement à un cuisant échec ? Nous penchons pour la deuxième hypothèse. Ceci, bien que du côté du Comité national olympique camerounais, dans un optimisme beat, on n’a fixé aux athlètes comme objectif: «De ramener au moins une médaille par discipline». Eh bien dans ce cas, le Cameroun qui est présent à Londres dans les disciplines suivantes : natation, football féminin, lutte, athlétisme, boxe, tennis, judo, et sport nautique (aviron), devrait s’attendre à remporter au moins neuf médailles ! On croit rêver. A titre de rappel, depuis sa première participation au JO à Tokyo en 1964 jusqu’ à nos jours, soit 12 participations, le Cameroun n’a glané que cinq médailles. Deux boxeurs ont ainsi eu l’honneur de monter sur un podium. Joseph Bessela, de regretté mémoire, a obtenu une médaille en argent à «Mexico 1968» et Martin Ndongo Ebanga est revenu de Los Angeles en 1984 couvert de bronze. Les footballeurs ont remporté le précieux métal une fois, à Sydney 2000. Et grâce à une triple-sauteuse de génie Françoise Mbango, le Cameroun a obtenu l’or à Athènes en 2004 et à Beijing en 2008. Mais, dans un pays où on manque cruellement de respect pour ses icônes, la double championne olympique, visiblement très échaudée par le traitement à lui réservé par le Comité national olympique camerounais, a choisi de défendre désormais les couleurs françaises, avec le malheur que l’on sait. A près de 34 ans, elle n’a pas pu obtenir les minimas requis pour défendre les couleurs de sa patrie d’adoption, la France. Au Cameroun, elle aurait pu être repêchée. Mais, ça c’est une autre histoire.
Ali Annabel Laure
A Londres, au vu du potentiel de la «Cameroon Olympic team», les chances du Cameroun d’honorer les objectifs de Kalkaba Malboum, ou mieux, de revenir avec une médaille, sont très minces, pour dire le moins. Dans la catégorie «médaille assurée à 0% sauf miracle», on peut ranger le football féminin. Pour leur première participation aux JO, les pouliches d’Enow Ngatchu vont faire le dur apprentissage du haut niveau. Lors de leur première sortie, les Lionnes, qui pour la plus part découvrait le football en nocturne, ont été laminées par les Brésiliennes 5-0. On en vient seulement à souhaiter que la sanction soit moins sévère face à Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande. Les athlètes, Idrissa Adam et Delphine Bertille Atangana (invitée) devrait imiter les footballeuses. Originaire d’un pays qui ne possède aucune piste d’athlétisme aux normes, ils se sont préparés à l’étranger, dans le flou total. Les seules deux pistes d’athlétisme du Cameroun, celle du stade Ahmadou Ahidjo et du stade de Garoua, de couleur rouge à leurs installations sont depuis devenues noires et trouées, faute d’entretien. En natation, même le miracle est impossible. Le pays de Paul Biya ne possède aucune piscine olympique. Du coup, les représentants camerounais (Antoinette Guedia Mouafo et Paul Edingue Ekané) dans cette discipline aux JO de Londres héritent du statut d’invités. En tennis de table, le faible niveau de la championne camerounaise (Sarah Hamfou) n’augure rien de bon.
En Judo, les tatamis ne seront pas les lieux de prédilection pour les Camerounais. Le judoka (Dieudonné Dolassem) parait peu armé pour espérer monter sur un podium. Tout comme les deux haltérophiles (Madias Nzessou et Fréderic Fokejou). En boxe, le Cno a parié sur le mauvais cheval, Joseph Moulema. Il a obtenu une bourse de six mois mais n’a pas pu se qualifier. Toutefois, les boxeurs (Thomas Essomba, Idrissa Adam, Serge Ambomo et Christian Donfack) peuvent créer la surprise. Dans une discipline qui n’admet pas les professionnels aux JO, les chances de voir les Camerounais revenir de Londres avec les souvenirs existent. En sport nautique, après la relative déception de Paul Etia Ndoumbé aux Jeux de Pékin, où il avait obtenu une septième place en finale, le camerounais est classé dans la catégorie «espoir à suivre». Enfin, au rayon d’athlète pouvant potentiellement finir sur le podium, figure la porte étendard du Cameroun Ali Annabel Laure. La médaillée d’or des Jeux africains 2011, malgré l’absence de son coach principal à Londres, a l’occasion d’entrer dans l’histoire. A condition que le tirage au sort ne lui offre pas des adversaires assez compliqués à vaincre dès l’entame de la compétition. Et vous, quelles sont pour vous les meilleurs chances camerounaises de médailles aux Jeux olympiques de Londres?
