Cameroun: Joly Mandengue en apéro concert ce samedi 14 novembre

Le jeune bassiste va se produire au Centre Culturel de Douala. Entretien.

Joly Mandengue vous êtes comme il se dit dans l’imagerie populaire, les artistes de l’ombre, beaucoup ne vous connaissent peut être pas, alors pouvez vous leur dire qui vous êtes?
Je suis Mandengue Mandengue Martin Joly, artiste musicien, auteur compositeur, arrangeur et bassiste. Cela fait 18 ans que je fais de la musique, mais comme professionnel ça fait exactement 10 ans.

Vous êtes jeune encore, mais déjà un riche parcours auprès des grands noms tels Richard Bona, Vicky Edimo et bien d’autres.
Oui. En tant que chanteur je ne les ai pas tous connus, mais en tant musicien, ils ont pas mal influencé mon jeu et j’ai eu la chance de faire les ateliers avec pleins d’entre eux. Avec Etienne Mbappe par exemple en France nous avons collaboré sur un projet qui porte sur une artiste camerounaise que vous découvrirez très bientôt, elle s’appelle Dzia. Pas mal influencé aussi par des bassistes comme Marcos Muler, Abraham Laboriel.

Comment vous êtes-vous retrouvé à faire du jazz?
Je dirais en fait qu’on se retrouve souvent dedans tout simplement. Parce que moi, j’ai commencé par la chanson mais j’adorais déjà les sons graves. Même à l’école je passais le temps à mimer les lignes de basse et un jour j’ai dit à un ami j’ai envie de jouer de cet instrument, il m’a dit pourquoi pas ! J’ai donc acheté une guitare classique et j’ai commencé à jouer tout seul, à travailler et à lire des bouquins sur le sujet et voilà !

Vous avez développé votre style à vous qui est le Makounè Blues & Soul, c’est quoi au juste?
C’est un mélange de rythmes bien connus de chez nous, je ne prétends pas en être le créateur. J’ajoute juste une pierre à l’édifice. Je propose une musique variée qui puise aux ressources polyphoniques que perpétuent les bantous et naturellement, au nombreux fonds rythmiques camerounais : le makounè, Nkoug, le Mangambeu, le bikutsi, l’Assiko propre aux Bassa.avec des influences jazz Blues et Soul.

Après plusieurs années dans l’ombre de la scène, venir au devant n’est pas un peu stressant? Comment appréhendez vous votre concert de samedi prochain?
Le stress je pense que je l’ai déjà dépassé après avoir fait pas mal de podiums, voir comment les autres se comportent, accompagné nombres d’artistes camerounais et étrangers. En fait c’est la seconde étape. Puisque j’ai fait récemment un concert dans un cabaret de la place qui a été apprécié par le public et j’ai dit, il faut que j’agrandisse cela, que j’essaie de chercher un autre public. Un ami qui me soutient depuis très longtemps m’a proposé de déposer le projet au CCF. J’ai eu la confirmation il y a deux semaines. Tous ceux qui aiment la musique, la vraie, trouveront leur compte. Samedi prochain au CCF ce sera comme une exposition d’art. Joly Mandengue est au CCF et présente ce qu’il a baptisé le Makounè Blues & Soul au public qui est là, aux profanes et invités qui seront là, et à eux de juger.

De plus en plus ceux qui font dans le même style que vous, je peux citer Charlotte Dipanda, Blick Bassy pour la nouvelle vague, ont des visions à l’étranger. C’est le cas pour vous?
Une vision hors du pays avec la culture Bantou, peut être. Ce que je veux développer dans le concept Makounè Blues & Soul c’est cette collaboration là, Nord – Sud. Donc je prends les rythmes de chez nous que je mélange à quelques sonorités occidentales pour passer un message et véhiculer ces nouvelles mélodies. Mais une vision hors du pays avec seulement des sonorités occidentales je dirais non.

Donc ça vous tente de vivre en Europe!
(Rires) Si pour faire de la musique, il faut être là où ça se passe, il faudrait aller là où ça se passe. Mais pour l’instant je vis au Cameroun et je vis de ma musique. Je joue dans un cabaret de la place et ça se passe bien jusqu’ici.

[Vous ne vous plaignez pas]
On se plaint. C’est un long parcours. Il n’y a qu’à voir ce qu’on écoute déjà au Cameroun ;