Le Haut-commissaire australien au Nigeria et en Afrique centrale, Jonathan Richardson, a effectué une visite au sein de cette institution académique, le 29 avril 2015
Le gouvernement australien prendra toutes les mesures pour appuyer la recherche scientifique à l’Université de Dschang, en la mettant en contact avec ses homologues australiennes. Le Haut-commissaire de ce pays au Nigeria et en Afrique centrale, avec résidence à Abuja, a pris cet engagement au cours de sa visite, le 29 avril 2015. Le diplomate a entamé sa journée par le Rectorat de l’université. En l’absence du Recteur, le Prof. Anaclet Fomethe, en mission officielle au Maroc, Jonathan Richardson a été reçu par le vice-recteur chargé des Enseignements, de la Professionnalisation et des Technologies de l’information et de la communication, le Prof. Mpoame Mbida. Dans la salle des actes, en présence des responsables des services centraux et des chefs d’établissements, il a présenté l’Université de Dschang au visiteur.
L’on apprendra de la conférence tenue au rectorat que trois projets de recherche conduits par des chercheurs de cette institution ont reçu des financements australiens. Le premier, conduit par le Dr Esther Agbor, porte sur la prévention du Konzo, maladie causée par la consommation du manioc, présente à l’Est du Cameroun. Le deuxième, mené par le département de productions animales, vise l’amélioration de la production des cobayes. Le troisième, qui a permis au Dr Fritz Oben de séjourner à l’université de Sydney, se situe dans la caractérisation des sols africains. Jonathan Richardson a quant à lui souligné que l’Australie est le quatrième pays dans le monde qui accueille le plus d’étudiants étrangers. Son pays qui pratique l’agriculture tropicale, souhaite appuyer le Cameroun et d’autres pays africains dans la recherche dans ce domaine.
Dans la phase des échanges au rectorat, divers responsables ont adressé des plaidoyers au diplomate australien. Le Prof. Julius Tangka, chef de département de génie rural à la Faculté d’Agronomie des Sciences agricoles, a relevé que son département se meurt, faute d’enseignants. Les étudiants formés sont systématiquement enrôlés par le gouvernement. Il a dès lors émis le v u que le Haut commissariat le mette en contact avec les universités australiennes pouvant accorder des bourses pour des études doctorales dans le domaine du machinisme agricole, afin de résorber ce déficit. Le Prof. Simon Tabe Tabe, coordinateur à la faculté des Sciences juridiques et politiques du Master en International Trade and Investment law in Africa, est allé dans le même sens. Il souhaite un partenariat avec l’université de Murdoch qui propose une formation similaire. Le Prof. Armand Kagou Dongmo, responsable du Master professionnel en géologie, mines et pétrole, a également exprimé les mêmes besoins, étant donné que l’Australie est un pays minier. Comme réponse à toutes ces sollicitations, Jonathan Richardson a affirmé qu’il attend les projets pour les diligenter.

Conférence scientifique
Une conférence scientifique à la salle des spectacles et des conférences du campus principal a meublé l’après-midi du haut commissaire de l’Australie au Nigeria et en Afrique centrale. Il s’est agi de présenter les résultats de deux recherches dont les financements sont venus totalement ou partiellement de ce pays d’Asie. Le Dr Esther Agbor, biochimiste – nutritionniste, a exposé sur les travaux qu’elle mène sur la prévention du konzo et de la neuropathie ataxique tropicale. Il s’agit de deux maladies qui paralysent l’être humain et qui minent plusieurs localités de la Région de l’Est du Cameroun. Elles proviennent du «cyanide», substance-poison contenue dans le manioc. Avec deux collègues camerounais et un australien, la chercheure est parvenue à mettre en place une méthode manuelle d’extraction de cette substance avant consommation de ce tubercule. Pour mener ce projet, le Dr Agbor a reçu des financements de la Austrilian Aid.
Félix Meutchieye, chercheur au département de productions animales, a quant à lui exposé sur le projet d’amélioration de la production du cobaye, animal dont la viande ne contient point de graisse et n’expose pas à des maladies. En quatre années d’existence, cette recherche a pu mettre en place une technologie de production dont ont bénéficié cinq mille femmes au Cameroun, au Kenya et en RDC. Basé à l’Université de Dschang, ce projet de recherche enrôle quinze chercheurs qui travaillent dans ces trois pays. Dans ce cadre, huit mémoires d’ingénieurs, neuf thèses de Master of science, cinq thèses Ph.D ont été soutenus. Par ailleurs, un chercheur fait sa thèse en Australie dans le cadre du même projet. La deuxième phase démarre au mois de juin et sera étendue à la Tanzanie. La première phase a mobilisé 250 millions F CFA. En plus de la Australian Aid, les fonds sont venus du Biosciences Eastern and Central Africa / ILRI hub. Ce dernier est basé à Nairobi et est financé par les américains.

Au sortir de cette présentation, le Haut-commissaire australien, qui séjournait pour la première fois à l’ouest du pays, a dit être satisfait de la qualité de ce qu’il a pu voir. Le vice-recteur, Prof. Mpoame Mbida, au nom du Recteur, a souhaité qu’il revienne pour des conventions plus formelles, puisqu’«il a vu de quoi nos chercheurs sont capables.» Après avoir visité quelques chantiers d’infrastructures sur le campus, Jonathan Richardson, accompagné du consul général de l’Australie à Yaoundé, s’est rendu à Bamenda. Il a assisté, le 30 avril 2015, à l’installation du bureau de l’association des diplômés camerounais ayant étudié en Australie.
