Rencontre: Joseph Antoine Bell à c ur ouvert

L’ancien international camerounais s’est livré au public de Douala ce mardi 20 septembre à l’occasion d’une conférence tenue au CCF

L’échange a duré près de deux heures trente minutes. Pourtant l’assistance était prête à rester encore longtemps. Pour l’écouter dire ses versions sur tout ce qui se dit à son sujet, l’écouter raconter ses expériences, des anecdotes, avec tact et humour, de façon à s’arracher des salves d’applaudissements à tout vent. Invité par Le Club du Mardi, Joseph Antoine Bell, ou Jojo, comme on l’appelle affectueusement, devait s’exprimer sur le thème centrale de la rencontre, à savoir «Le Foot, le business et la politique: Vu de ma cage», en référence à son récent ouvrage, paru aux éditions du Schabel. Avant que tout ne tourne à lui, à sa vie. De toutes les façons, la thématique lui semble évidente, «ni le business, ni la politique ne sont exempt du football, ils sont tous plus ou moins liés».

Trop de «on dit»
On va donc l’entendre dire «ses parts de vérités» sur tout ce qui se raconte et se dit de lui. Les «on dit». Dieu seul sait qu’il y en a à propos de cet homme, «Grande gueule» pour certains et «dangereux» pour d’autres. Notamment au sujet de la coupe du monde de football de 1990 où il avait été dit qu’il avait été radié à vie de l’équipe nationale. «Mais comment un radié à vie peut-il être reçu par le chef de l’Etat avec toute l’équipe de retour d’Italie?» s’interroge «JAB», de même que sur son passage comme entraineur à l’AS Babimbi. Ici, il a été dit que c’était un tremplin pour postuler à la tête de la fécafoot. «Comment cela peu être vu comme un tremplin alors que j’y ai passé près de douze ans?» sans compter les «on dit» sur sa probable appartenance à une loge exotérique. «Je ne sais pas à quoi ressemble une loge, si ce n’est la loge des gardiens d’immeuble à Paris» lâche-t-il avec humour.

Au sujet de Samuel Eto’o
Le temps de cet échange, Joseph Antoine Bell s’est fièrement prêté au jeu de questions-réponses. Avec toute la sincérité qu’on lui connait. Notamment au sujet du transfert de Samuel Eto’o en Russie, qu’il avait déjà jugé de catastrophique. Ce mardi il l’a réitéré et pense même que le chemin de croix de l’ancien avant centre de l’Inter de Milan a déjà commencé. «Tout le monde veut réduire Samuel Eto’o dans la négritude. Les Camerounais lui ont fait croire qu’il était fatigué et il est tombé. Il n’a rien et absolument rien à faire là-bas. Ce qu’il a fait est une grosse bêtise. Dommage que je n’ai pas été approché pour donner mon avis plutôt, j’aurais essayé d’empêcher cela parce que je pense qu’il avait encore assez de temps pour jouer avec les grands. Car le plaisir du foot c’est avec qui et contre qui on joue». Avant de rappeler qu’il n’a aucun problème avec Samuel Eto’o. «Des gens pensent que je n’aime pas Eto’o, ce n’est pas vrai. Je ne dirais pas ce que je pense tout haut si c’était le cas».

L’auteur Joseph Antoine Bell lors de la dédicace du libre à Douala
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Il aura tout dit, tout raconter, même l’épisode de son emprisonnement. Mais à quelques exceptions près. Pour ces détails «croustillants», «il faudra lire le livre» recommande l’ancien footballeur, dont l’histoire retient qu’il fût le tout premier gardien de but «noir» en France. Des détails sur le football camerounais, ses hommes, sa gestion et quelques petits détails sur sa vie. Car «mon livre parle de la vie. De ma cage j’ai vu la corruption, l’injustice, l’hypocrisie, la jalousie, mais aussi la camaraderie, la solidarité.» Une belle histoire qui mérite d’être lu «si vous voulez comprendre pourquoi je suis comme je suis». Certains lui prédisent même déjà le titre de son prochain ouvrage «Hors de ma cage m’ont dit certains» affirme Jojo, décidément éternel incompris.

Avec quelques autorités lors de la dédicace
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