Cameroun : des artistes réclament plus de 575 millions de FCFA à la Commission de contrôle

Regroupés en collectif, des artistes, éditeurs, créateurs et producteurs ont échangé avec la presse le 19 décembre 2022 pour fournir des détails sur ce détournement.

Ils accordent leurs violons pour revendiquer ce qui leur revient de droit. Les acteurs du domaine musical, associations de créateurs, syndicats des artistes, d’éditeurs et de producteurs regroupés en collectif se lient contre la Commission de contrôle des organismes de gestion collective du droit d’auteurs et des droits voisins (CCOGC). Les premiers accusent la Commission d’opérer des transactions frauduleuses pour distraire leurs fonds en complicité avec les directeurs de leurs différentes sociétés.

Au cours de la conférence avec la presse donnée à Yaoundé-Bastos, les intervenants dont Moni Bile, K-Tino, Messi Ambroise ou Jean Pierre Essome, démontrent  que nombreuses malversations ont été opérées en rapport avec les fonds qui doivent revenir aux artistes. Dans ces différentes transactions, la CCOGC a joué un rôle trouble. Dans une enquête menée, il apparaît  que depuis 2009 jusqu’à date, plusieurs filouteries ont été faites via plusieurs opérations  bancaires.

« Depuis plusieurs années la CCOGC, organe qui a été créé pour accompagner les artistes, dans la collecte des fonds, réguler nos problèmes, organiser les élections, faire tout le nécessaire pour que l’artiste puisse trouver un devenir meilleur dans notre pays le Cameroun est en réalité cet organe qui nous crée le plus de problèmes. Nous avons constaté en effet que de 2019 à date, cette commission a volé aux artistes, a extorqué aux artistes la somme de 502 657 000 FCFA et 73 000 000 de plus. En 2009, le président de la CCOGC a pris la somme de 100 millions de Francs CFA cette sommes dite empruntée reste  attendue », a déclaré Jean Pierre Essome au cours de la conférence.

L’artiste a démontré avec des documents à l’appui comment d’autres transactions ont été opérées. En 2015, le nouveau président de la Commission de contrôle « nous a extorqué la somme de 255 millions 157 000 fcfa » ; En 2017, un autre président de la commission « a trouvé qu’il y avait 118 millions dans le compte. Il a partagé 100 millions il est resté avec 18 millions… », a-t-il poursuivi avec plus de détail.

Au regard de ces malversations, les artistes arrivent à conclure  que les responsables de la commissions « nous volaient et ils nous envoyaient voler l’argent pour venir leur donner. Pendant que les sociétés chassent les directeurs, la commission les ramènent et les imposent », s’exclame Messi Ambroise

Selon les artistes, la même commission a causé d’autres problèmes. « Nous avons constaté que c’est elle qui protège nos dirigeants véreux. C’est la même commission dont nous nous plaignions il y a quelques mois de l’introduction de fausses quittances sur  le marché », avance Jean Pierre Esssome. Ce qui est de trop selon eux. « Il faut que ça s’arrête. La comédie n’est pas bonne. Que ça s’arrête comme ça, on est fatigué. Si tu ne veux pas qu’on soit en paix, touche à mon argent. Je dis à toutes les femmes artistes de se  lever et de dire non », s’indigne K-Tino.

Au sortir de cette conférence de presse, les artistes par le biais de Jean Pierre Essome, promettent de déposer une plainte auprès des autorités compétentes.

Cameroun-vie chère-crise anglophone : K-Tino : « Arrêtez de traumatiser le peuple »

Dans une vidéo devenue virale sur la toile et datant du 10 décembre, « la femme du peuple » exhorte au retour de la paix au NOSO, entre autres.

Alors que le monde s’apprête à entrée dans l’année 2023, la patronne du « Quartier poto poto » à travers un vidéo sur son compte Facebook dit qu’il est temps que la guerre dans la partie anglophone du pays cesse. L’artiste musicienne déclare ne pas être « d’accord avec la guerre au NOSO » avant de s’interroger : « ça profite à qui ? ».

« Ce sont des femmes qui ont porté ces hommes qui meurent ». Elle appelle à « la paix au Cameroun » et demande à « tous les artistes » de lever la voix pour que le Cameroun retrouve la sérénité dans toutes ses zones.

 Par ailleurs, la chanteuse du titre à succès « Watafufu » s’interroge sur le niveau de la cherté des produits sur le marché alors que le pays produit tout ce qu’il consomme. « Non, ce n’est pas bon. Arrêtez ça. Arrêtez de traumatiser le peuple (…) Vous voulez que nous mourons pourquoi ? », proteste-t-elle, réclamant l’école et les soins de santé pour tous.

Crise anglophone

Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre depuis cinq ans d’un conflit meurtrier entre l’armée camerounaise et des groupes armés. Ces derniers réclament l’indépendance d’un Etat qu’ils appellent l’Ambazonie.

Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon l’International Crisis Group. Les rebelles comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’Onu de commettre des exactions et des crimes contre les civils.

Cameroun : L’actualité culturelle en bref

Une actualité fortement dominée cette semaine par des « come-back » musicaux

K-Tino signe son come back
La « femme du peuple » est de retour dans les bacs à disques et pour le démontrer, elle a effectué un retour sur scène vendredi dernier 06 août 2010 au complexe culturel Eldorado à Nkomo à Yaoundé. La chanteuse a présenté Atacho, son nouvel album. Pour l’occasion, elle était aux côtés d’Hugo Nyame et Mballa Rogers qui ont d’entrée de jeu ont fait exploser le public avant l’entrée de la reine du quartier Poto poto, du nom qu’elle donne à ses danseuses. Très belle soirée qui a permis à la femme du peuple de reconquérir son peuple, avec notamment Gueguene, Hoululu, ou encore Amoué, quelques titres de son nouvel album. Alors ceux qui croyaient K-Tino en retraite, détrompez-vous, l’ascenseur, comme elle se fait aussi appeler, est bien en marche !

Eriko en conférence de presse « come-back » ce mercredi à Douala
Il sort de loin. Le jeune chanteur de makossa, adulé du public camerounais et qui a été victime d’un grave accident de la circulation en 2008 reviens avec un nouvel album, le deuxième de sa carrière. Après Yondo qui lui avait valu un franc succès, Eriko qui suscite actuellement toutes les curiosités quand à sa capacité à pouvoir encore s’exercer, est arrivé au pays ce mardi 10 août pour présenter à ses fans son nouveau né musical. La présentation se fera au cours de deux concerts, l’un ce jeudi 12 août à Douala Bercy, et l’autre le samedi 14 août au Palais des sports de Warda à Yaoundé. Les contours de ce retour sur scène très attendu seront présentés au cours d’une conférence de presse qui a lieu ce mercredi à Douala.

Découvertes RFI 2010, la finale se tiendra à N’djamena
C’est la capitale tchadienne qui a été retenue pour abriter en novembre prochain la finale de ce concours musical. Chaque jour, les auditeurs de Rfi écoutent les uvres des différents candidats sélectionnés cette année. Le Cameroun totalise à ce jour trois candidats sélectionnés, l’étoile montante Sanzy Viany qui concourt avec sa chanson Minga Tan, le rappeur Koppo que l’on ne découvre plus, puisqu’il s’aligne avec un remix du déjà connu Si tu vois ma go. Egalement le groupe Z-Yang, une vraie découverte, avec leur titre Se Maï. Les votes seront bientôt ouverts. Alors, ce serait bien de soutenir les candidats du « mboa ». Avec une prime quand même à la nouveauté et au travail.


Journalducameroun.com)/n